🏅 Dans les Vestiaires : Duel au Sommet avec Jade Maréchal et Eva Lacheret !
🎙️ Cet épisode accueille deux invitées de taille : Jade Maréchal et Eva Lacheray, escrimeuses de l’équipe de France. Découvrez leurs parcours inspirants et leur double projet alliant sport de haut niveau et entrepreneuriat.
– Jade Maréchal : Fleurettiste à l’INSEP depuis plusieurs années, Jade a su allier ses talents sportifs avec des compétences en marketing international pour lancer une entreprise de conférences inspirantes.
– Eva Lacheray : Jeune fleurettiste et également membre de l’équipe de France, Eva a su jongler entre sa passion pour l’escrime et des obligations professionnelles dès son jeune âge, grâce à son esprit entrepreneurial hérité de ses parents boulanger·e·s.
📌 Résumé des principaux points abordés dans l’épisode :
– 💬 Leurs Rencontres et Parcours : Comment Jade et Eva se sont rencontrées sur les circuits nationaux et internationaux d’escrime et ont évolué ensemble.
– 🏋️ Entraînement et Défis Quotidiens : Leur routine d’entraînement à l’INSEP et les défis qu’elles doivent surmonter en tant qu’athlètes de haut niveau.
– 🌐 Projet Entrepreneurial : EJ Unlimited (prononcez « hedge ») : La naissance de leur entreprise et comment elles utilisent leur expérience pour aider les entreprises à perfectionner leurs soft-skills grâce aux enseignements du sport.
– 🎯 Objectifs Olympiques : Leur préparation pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 et les enjeux de la sélection en cours.
– 🏆 Gestion de l’Échec et de la Réussite : Des conseils précieux sur la gestion de l’échec, la persévérance et la motivation.
🎧 Ne manquez pas cet épisode captivant où sport et entrepreneuriat se mêlent avec brio. Plongez dans l’univers de Jade et Eva et laissez-vous inspirer par leur passion et leur détermination. Écoutez maintenant et soutenez nos athlètes !
Découvrez tous leurs projets, suivez leurs aventures et ne manquez rien de leurs actualités. Partagez cet épisode autour de vous et devenez une part de leur réussite !
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🌐 Ressources et liens :
– Linkedin : https://www.linkedin.com/in/jade-marechal– https://www.linkedin.com/in/eva-lacheray-40a740198
– Instagram : https://www.instagram.com/jade.marechal_– https://www.instagram.com/eva_lacheray
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À très bientôt pour de nouvelles aventures sportives et entrepreneuriales ! 🎧🚴🏃
Psst … grâce à Autoscript.fr, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Eva et Jade. Ça se passe sur vestiaires.org !
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Ermanno : Juste avant de lancer un nouvel épisode, je t’invite à aller faire un tour sur vestiaire.org slash livre. La grande question à laquelle on essaie de répondre sur ce podcast, c’est comment construire une carrière de sportif de haut niveau. Et bien devine quoi, avec Maxime Dubois-Danguin, on a fait un gros boulot pour synthétiser l’ensemble des interviews qui sont déjà diffusées sur le podcast Dans les Vestiaires. Et on a sorti ce qui j’espère sera ton prochain livre de chevet, c’est à découvrir sur vestiaire.org slash livre. Livre, c’est disponible en version électronique sur notre site et puis sur Amazon si tu veux la version papier. L’avantage, au-delà d’aller chercher un max d’informations en plus de tous les épisodes que tu peux entendre, et bien c’est de pouvoir soutenir toutes les sportives et tous les sportifs de haut niveau actifs interviewés sur ce podcast, puisque tous les bénéfices de ce livre leur seront reversés. Voilà, allez, c’est parti pour un nouvel épisode et n’oublie pas vestiaire.org slash livre. A tout de suite !
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, je vais parler non pas avec une, mais avec deux invités, avec deux escrimeuses, que j’ai eu l’occasion de rencontrer presque virtuellement lors du Palatine Women Project où j’ai été invité fin février. Maintenant, ça y est, on se voit. Alors, c’est toujours un peu virtuel, mais cette fois-ci, je vous vois vraiment, parce que lors de l’événement, on le disait, vous n’avez pas pu être présentes parce que vous aviez des impératifs sportifs. Bref, je suis très content d’échanger avec Jade Maréchal et Eva Lacheray. Bonjour les filles !
Eva LACHERAY : Salut Ermanno ! Tellement sympa !
Ermanno : ‘adore, j’adore, c’était synchro, c’était parfait. Alors, les auditeurs se demandent peut-être pourquoi est-ce que j’ai deux invités. Qui est-ce qui prend la parole, déjà pour juste répondre à cette petite question-là, puis après, je vous laisserai vous présenter.
Eva LACHERAY : Alors, aujourd’hui, tu as deux invités parce qu’on est coéquipières en équipe de France d’escrime depuis quelques années maintenant. Et en plus de ça, on a un projet entrepreneurial en commun, on est associés, donc on est souvent ensemble en ce moment. Oui.
Ermanno : Bon, puis ça va… Ça va continuer encore quelques années, je pense.
Jade MARECHAL : Ah bah, j’espère ! On espère. C’est l’objectif. Et sur le plan sportif et sur le plan professionnel, exactement.
Ermanno : Bah, évidemment, évidemment. On est là pour parler du sport, mais aussi du double projet avec le côté entrepreneurial. Ce que je vous propose, c’est peut-être justement de vous présenter. Donc, on commence par qui ? Allez, Jade, je te laisse commencer, te présenter, nous dire qui est Jade Maréchal.
Jade MARECHAL : Allez, j’y vais. Alors, effectivement, je suis Jade, j’ai 23 ans, je suis fleurettiste comme Eva. J’habite à l’INSEP depuis maintenant. J’ai 4 ans, donc j’ai intégré le centre d’entraînement en 2019. Et à côté de cela, du coup, j’ai fait un cursus scolaire assez classique puisque je suis sortie d’une école de Master 2 de marketing international. Et j’ai créé ma boîte de conférences ensuite pendant le Covid parce que j’ai toujours été persuadée de ce lien qui existait entre le collaborateur en entreprise et le sportif de haut niveau avec des tas de valeurs en commun. Et d’ailleurs, c’est ce qui m’a amenée à créer cette entreprise avec Eva par la suite. Je viens de Bordeaux et je suis la cadette d’une grande famille de 5 filles. Donc, c’est pour ça que je pense que j’ai été toujours driveée vers la performance.
Ermanno : 5 filles, il n’y avait pas de garçons. Mais bon, ça devait être quand même la guerre un petit peu quand même.
Jade MARECHAL : Oui, on se tire la bourre, on va dire, et on se motive pour être toujours première dans tous les domaines. Ça a été un peu l’objectif commun à la maison durant toute mon enfance.
Ermanno : Et avec des sœurs qui sont sportives aussi ou pas ?
Jade MARECHAL : Il y en a une qui faisait de l’escrime, oui. Donc, c’est pour ça que j’ai suivi. Ce n’est pas une fois qu’elle a arrêté ses études, parce qu’elle ne voulait pas qu’on fasse le même sport pour ne pas qu’on ait un esprit de compétition entre nous. Mais en revanche, on est toutes sportives, plus ou moins dans la compétition. J’avoue que j’ai pris quand même le flambeau de la compétition assez rapidement et je ne l’ai jamais quitté.
Ermanno : Merci. Écoute, je le dis toujours, les sportives et les sportifs de haut niveau, même jeunes, je trouve que vous avez une maturité qui est impressionnante. Et puis toi, en plus, on sent bien qu’il y a l’aisance, la facilité d’expression. Merci.
Jade MARECHAL : Très gentil.
Ermanno : Eva, je te laisse te présenter aussi. Alors, pour la petite histoire, je l’ai déjà racontée quelques fois dans ce podcast-là, mais ma fille s’appelle Eva. Elle a 21 ans, donc ça va me faire bizarre de parler à une autre Eva. Tu marques un point, Eva, là.
Eva LACHERAY : Oui, je marque un point. On a presque le même âge, en plus. Donc, je m’appelle Eva, j’ai 24 ans. J’allais dire 23, mais 24 depuis pas longtemps. Et je viens d’une petite ville qui s’appelle Montbéliard. Et je suis rentrée à l’INSEP en septembre 2023. Donc, c’est tout frais. C’était… C’est juste pour cette année olympique. Et à côté de ça, j’ai créé cette boîte avec Jade. Avant, quand j’étais sur Montbéliard, j’ai commencé à travailler assez tôt parce que pendant ma deuxième année de DUT, j’ai fait de l’alternance. Et j’ai tout de suite beaucoup plus aimé le monde professionnel, l’entreprise. J’étais dans une petite boîte, en plus. Donc, on fait plein de choses, on se développe très vite. On apprend beaucoup et j’ai toujours préféré ça à l’école. Donc, je me suis lancée direct dans le monde du travail. Après, j’ai été embauchée. J’ai été embauchée par le comité olympique départemental parce que quand on est en double projet, on a deux fois moins de temps de présence pour être au travail. Donc, ils me laissaient partir en stage, en compétition, etc. C’était vraiment génial. Et j’ai quitté ce boulot pour venir à l’INSEP. Et donc, par la suite, on a créé… Enfin, un peu en même temps et par la suite, on a créé ce projet avec Jade parce que je pense que j’ai toujours voulu entreprendre mes parents ou une boulangerie. Et du coup, ça fait 30 ans qu’ils ont leur boîte, qu’ils gèrent eux-mêmes… Leur entreprise, leur vie, tout ça. Je crois que ça m’a toujours un peu animée. Et à côté de ça, j’ai un grand frère qui faisait de l’escrime quand il était petit. Moi, je faisais de la danse et je l’ai rejoint dans ce sport parce que je faisais plein de choses avec lui. J’aimais bien faire du foot aussi. Enfin, on faisait plein de choses ensemble. Et je pense que j’avais aussi envie d’aller ramener mes petites coupes, mes petites médailles comme lui à la maison. Donc, voilà, je l’ai suivi. Et ce sport ne m’a plus quittée depuis.
Ermanno : C’est marrant, tu vois, ma petite Eva, ma petite qui a 21 ans, elle n’a pas suivi les pas de son frère. Pendant quelques temps, elle a fait un peu du triathlon comme papa. Mais bon, voilà, chacun son truc. Quand tu étais au comité olympique départemental, c’était vraiment un emploi à temps plein ou c’était dans le cadre d’une CIP ou un autre aménagement ?
Eva LACHERAY : Non, j’étais considérée comme temps plein. Et après, en fait, je faisais mon boulot. Mais en termes d’heures, j’étais vachement libérée. Je m’occupais en fait des services civiques principalement. Et je faisais ça. J’essayais de gérer l’emploi du temps. Et après aussi, mon emploi du temps sportif en termes d’entraînement était plus libre parce qu’à part les soirs, je m’entraînais assez tard le soir parce qu’il fallait coller aux horaires d’un club. Les horaires de club, c’est plutôt le soir. Et la journée, quand il fallait que je fasse des entraînements techniques ou physiques, je m’organisais en fonction de mes horaires. Parce que ce n’est pas comme quand il y a un groupe de 12 personnes, 12 athlètes de haut niveau à gérer. Là, ça demande un peu plus d’organisation pour chacun. Alors que là, j’étais plus libre en fait. Oui.
Ermanno : Il y a quand même la difficulté dans l’escrime, c’est qu’il faut l’opposition. Un boxeur, il peut toujours taper dans un punching ball. En escrime, tu es obligé d’avoir un ou une partenaire. Donc, il y a aussi cette difficulté de réussir à trouver le timing qui colle aussi pour le partenaire.
Eva LACHERAY : Oui, c’est ça. C’est pour ça que là, c’était plus les entraînements le soir. Et après, comme je disais, vu qu’ils me laissaient partir même en stage, etc., je pouvais venir à l’INSEP faire des séances, ce qu’ils appellent les séances partenaires. Parce qu’on a des séances où on n’est qu’entre nous, le groupe de 12, et des séances qui sont ouvertes aux partenaires. Donc, d’autres personnes en plus viennent tirer avec nous. Et voilà, moi, je faisais partie de ces personnes.
Ermanno : Je te propose qu’on reste un petit peu sur toi, Eva. Tu disais qu’avant, tu faisais de la danse et après, tu es passée à l’escrime. Comment est-ce que tu passes de l’un à l’autre ? Est-ce que c’est juste pour faire comme ton frère ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’a tiré dans l’escrime ? Surtout que ce n’était pas juste pour essayer parce que maintenant, tu es en équipe de France.
Eva LACHERAY : Je ne te vois plus trop danseuse, moi, là. Non, non. En fait, j’avais fait…
Ermanno : Elle ne fait pas des petits pas ? Non. Elle ne lève pas les pieds ?
Jade MARECHAL : Eva, elle va droit au but.
Eva LACHERAY : Elle n’est pas trop gracieuse. Pas très artistique, on va dire. Mais non, non, j’ai fait de la danse. On avait fait un peu de kickboxing aussi. On avait fait plusieurs trucs. Et la danse, j’y reste parce qu’après, tu as des copines. Puis après, quand tu es enfant, souvent, tu t’inscris à un truc. Si tu aimes bien, tu restes les années suivantes. Et non, je les rejoins parce que je pense que j’avais vraiment ce truc de vouloir ramener des coupes et des médailles. Et après, tu arrives. L’escrime, c’est un sport hyper ludique. Je pense que je n’étais pas faite pour les sports comme la natation ou l’athlétisme, où tu te bats contre un chrono ou ce genre de choses. Moi, j’aime cette opposition. J’aime les sports de combat. Les sports de combat sans contact, en plus, c’est vraiment parfait pour moi. Et je ne sais pas. Et après, une fois que j’ai commencé la compétition, je pense que c’est ce qui m’a gardée à l’escrime. Parce que tu commences, tu gagnes et après, c’est une addiction, finalement. Tu as toujours envie de refaire une compétition, de gagner, de ressentir les émotions. Et quand tu es enfant, je pense qu’en grandissant, on ressent les choses différemment. Mais même quand on est enfant, on adore gagner.
Ermanno : Oui, certainement. Je pense que la victoire appelle d’autres victoires. Mais au début, ce n’est pas forcément facile à enclencher.
Jade MARECHAL : Au début, ça reste quand même le plaisir.
Eva LACHERAY : En fait, j’ai gagné ma première compétition et je pense que là, j’ai eu envie de rester encore plus à l’escrime. Je pense qu’avant, je le faisais pour le plaisir, pour les copains, même à la salle. Je ne sais pas, inscrivez vos enfants dans des salles d’escrime, vous verrez, c’est trop bien, ils vont adorer. C’est un sport hyper ludique, on fait plein de choses. Ça développe plein de choses aussi. Je pense que ça, par contre, la danse m’a apporté des choses en termes de coordination
Eva LACHERAY : et de gestes. Je pense que tous les enfants devraient faire du sport. Le judo aussi, c’est pas mal. Passer du judo à l’escrime, c’est pas mal. On voit que quand on récupère les petits judokas,
Jade MARECHAL : ils ont une petite aisance. C’est vrai que l’escrime, en plus, c’est un sport qui est complet. Les capacités physiques, il y a des valeurs de respect qui sont très importantes. On dit souvent qu’on est à trois sur la piste. Il y a soi, il y a l’adversaire, mais il y a aussi l’arbitre qui a un rôle à jouer très important dans la victoire ou la défaite de notre match.
Ermanno : On est assez proche du judo, sauf que là, il y a une arme. Dans le judo, il n’y a pas d’arme, pour ainsi dire. C’est sympa. Je reviens sur ce que tu disais, Eva. Il faut inciter les enfants à faire du sport. Bien sûr, parce que tout sport, toute activité, qu’elle soit physique ou même culturelle, faite en étant enfant, ça développe certaines capacités. Quand on parle d’une activité physique, ça va développer la motricité. Quand on parle d’une activité culturelle, ça va plutôt développer la motricité du cerveau, pour le coup. Mais je pense que… Je ne pense pas. Je suis à 200% avec vous. Et j’en ai quatre.
Eva LACHERAY : C’est primordial. On voit tout de suite les enfants qui… C’est triste à dire, mais on voit tout de suite les enfants qui ne font pas de sport et les enfants qui en font. Ils sont plus dégourdis, même mentalement, parce que le sport, surtout les scrims, tu as pas mal de stratégies. Et ça se voit tout de suite les enfants qui sont malheureusement un peu sur les écrans, ou un peu enfermés, qui ne peuvent pas trop sortir, pas trop aller se dépenser. Donc, inscrivez vos enfants dans des clubs. C’est génial.
Ermanno : Vous disiez tout à l’heure que vous êtes coéquipière en équipe de France. Ça veut dire quoi, être coéquipière ? Est-ce que c’est… Vous combattez en double, ou c’est chacun son tour ?
Jade MARECHAL : Alors, les scrims, c’est un sport à deux facettes, puisqu’il y a les épreuves individuelles, où là, on est seul sur la piste et on essaye de gagner des matchs avec soi-même. Et le lendemain, ou deux jours après, on va tirer par équipe. Il y a quatre personnes qui composent l’équipe, donc trois titulaires et une remplaçante. Donc, quand on dit qu’on est en équipe de France, ça veut dire que, ben voilà, on est parmi les quatre coéquipières à se battre sur des Coupes du Monde, ou bien des championnats, et tous les quatre ans, les Jeux Olympiques. Donc, on se relaie, on donne son score à l’adversaire. C’est des relais en cinq touches. Et si on a atteint les cinq touches, le match, s’arrête et on donne le score à sa coéquipière. Et si le temps s’arrête avant, ben tant pis, on donne le score. S’il y avait 13 à 8, on donne le score à 13 à 8, et l’autre va en 25. C’est un relais. Jamais en même temps, c’est toujours un relais.
Ermanno : En 45 touches. Bon, question qui peut paraître un petit peu niaise, un peu simple, mais voilà, l’idée, c’est aussi de faire découvrir ce sport à nos auditrices et à nos auditeurs.
Jade MARECHAL : Complètement, c’est pas assez connu. Il faut savoir que l’escrime, c’est le sport qui est le plus pourvoyeur de médailles à chaque Olympiade pour la France. Donc c’est vrai qu’on est bien mis en lumière lors de cette épreuve, mais c’est important d’en parler même entre les Olympiades, parce que c’est, comme on l’a dit, c’est un sport intéressant.
Ermanno : Nul doute. Je fais un peu ma part, parce que sans le savoir, j’avais commencé par inviter Margot Rivkis, qui a fait aussi le Palatine Women Project. Une autre personne aussi, mais finalement, on diffuse pas son interview. Et puis, dans le para-escrime, j’ai eu Ludovic Lemoine, donc assez intéressant. D’ailleurs, para-escrime, qui n’est pas forcément réservé qu’aux paras, l’escrime fauteuil, parce que même les valides peuvent
Jade MARECHAL : pratiquer l’escrime fauteuil. C’est ça,
Ermanno : exactement. Vous vous êtes déjà amusée à ça ou vous restez sur l’escrime valide ?
Eva LACHERAY : Moi, j’avais fait une petite compétition quand j’étais petite. On avait fait une compétition escrime fauteuil, et franchement, j’avais trop aimé. J’ai vraiment adoré ça.
Jade MARECHAL : Ouais, moi aussi. Dans mon club à Bordeaux, il y avait un para-escrime, un e-sport qui faisait des entraînements régulièrement, donc ça m’est arrivé. Ça travaille vraiment d’autres choses. Pour moi, c’est un autre sport. La main est beaucoup plus sollicitée, forcément. La distance, on ne peut pas en changer, ou très peu. C’est intéressant aussi de se confronter à d’autres contraintes, d’autres obstacles.
Ermanno : Restons sur les vôtres, de contraintes et d’obstacles. Oui, merci. Jade, justement, on n’a pas parlé avec toi de comment tu es venue à l’escrime et comment tu es arrivée au plus haut niveau.
Jade MARECHAL : Moi, un peu comme Eva, j’ai suivi les pas de ma grande sœur, pour le coup. J’ai fait mes premiers pas sur les pistes d’escrime en l’accompagnant aux entraînements de ma naissance jusqu’à mes 8-9 ans. Elle ne voulait pas qu’on soit en esprit de compétition, donc j’ai dû attendre qu’elle arrête. J’ai été toujours fascinée par… Moi, c’était les lumières. Quand j’étais toute petite, j’adorais pouvoir allumer des lumières rouges et verts, selon qui touchait. En fait, j’ai toujours été sincèrement attirée par l’élégance de mon sport. Je trouve que c’est un très beau sport à regarder encore aujourd’hui. Remettre la tenue, ça me fait toujours quelque chose à chaque fois. Je trouve que c’est très esthétique et beau à regarder. Et puis, ensuite, j’ai appris que c’est un sport qui avait beaucoup d’histoires. Je suis contente et fière de représenter la France à chaque fois que je peux partir en Coupe du Monde. Cet aspect-là du sport de haut niveau me plaît aussi. Très vite, j’ai eu besoin de gagner des compètes aussi. J’ai commencé tard, mais je savais déjà me mettre en garde. Je connaissais les règles. À 9-10 ans, je faisais déjà mes premières compétitions alors que j’avais commencé la même année. Je gagnais des compètes départementales, puis régionales. C’était un peu comme Eva. J’avais envie d’y retourner et d’aller toujours chercher
Ermanno : plus haut. Tu disais que tu as commencé tard parce qu’on commence l’escrime à quel âge ?
Jade MARECHAL : On peut commencer à 3 ans l’escrime. Il y a du baby-escrime à 3 ans. C’est de la motricité.
Eva LACHERAY : À Bordeaux, ils font du baby-escrime mais ça ne se fait pas partout. Par exemple, dans mon club, on est plus à 6-7 ans. 6 ans, si vraiment l’enfant est déjà un peu développé, parce qu’il y a quand même une notion de sécurité. Et après, moi, pareil, j’ai commencé à 9 ans. Ce n’est pas tard. Je trouve que c’est un bon âge. Mais ça peut faire tard par rapport à… Les enfants commencent un peu avant et restent dans un sport. Ils commencent à 7 ans.
Ermanno : Je vais voir du coup, parce que moi, je suis à Castres. Le seul club qui prenait des jeunes de 3 ans et demi, l’âge de mon petit bonhomme, c’était le judo. Et ça tombe bien, il voulait faire du judo. Donc, il a commencé par le judo. Et comme tu disais, Eva, les petits judokas qui se mettent à l’escrime, on voit bien qu’ils ont certaines capacités. Donc, on va voir. Peut-être qu’un de ces quatre, il ira jusqu’à l’escrime. Exactement. Vous commencez à peu près au même âge. Vous avez à peu près le même âge. Par contre, vous n’êtes pas du tout dans la même ville. Comment est-ce que vous vous rencontrez ?
Eva LACHERAY : C’est sur les circuits nationaux. Parce qu’au départ, on commence avec des compétitions départementales et régionales. Et après, on passe au national quand on est minime. Donc, moins de 15 ans. Il y a un premier championnat de France. Après, en cadet aussi, junior, etc. On s’est un petit peu rencontrés sur les circuits nationaux. Maintenant, on ne s’est jamais trop
Eva LACHERAY : affrontés en compétition. Donc, on s’est plus rencontrés après sur les Coupes du Monde. Parce qu’après, quand on est cadet, on part à 20 en sélection internationale européenne. Et en junior, après, on part à 12. Et là, des rentrées en équipe de France junior en 2018. Donc, c’est surtout à partir de cette période, presque 10 ans après notre démarrage dans l’escrime, qu’on s’est vraiment rapprochés parce qu’on était dans cette même équipe dont Jade parlait tout à l’heure.
Jade MARECHAL : Eva, en fait, moi, je la voyais en compétition. Mais Eva, c’est quelqu’un qui arrivait à être bien dans sa bulle en compétition. Donc, je la voyais un peu comme un ovni qui se mettait dans son coin de la salle, qui arrivait, qui montait sur le podium à chaque compète. Je me suis dit, mais c’est fou d’arriver à être autant concentrée et centrée sur elle-même. Moi, j’avais plutôt discuté avec mes copines et je restais avec mon club. Donc, elle m’a toujours intriguée jusqu’au jour où on a fait équipe ensemble. Et là, on a pu échanger des relations beaucoup plus amicales.
Ermanno : Et qu’est-ce qui fait que, justement, vous vous êtes jamais
Jade MARECHAL : trop affrontés sur la piste ? C’est le hasard. Le classement, en fait, c’est en fonction de notre classement. On se retrouve dans des poules. Ça a dû arriver dans les poules sincèrement deux fois dans notre carrière. Mais voilà, c’est très rare. C’est le tirage, en fait, qui fait qu’on tire ensemble ou pas. Et puis aussi, si tu gagnes, forcément, on se rend compte en finale. Mais quand j’étais jeune, j’arrivais pas jusque-là.
Ermanno : C’est marrant parce que t’as intégré l’INSEP beaucoup plus tôt qu’Eva. Mais quand t’étais jeune, t’étais un petit peu en dessous.
Jade MARECHAL : Eva aurait pu l’intégrer beaucoup plus tôt aussi. Moi, j’ai fait le choix de l’intégrer, en fait, si tu es dans les sélectionnables ou en tout cas, si on t’appelle à intégrer l’INSEP, c’est toi, au final, qui peux faire ton choix d’y arriver ou pas, d’intégrer ou pas. Moi, c’est vrai qu’on m’a proposé en 2018 et j’étais dans un club bordelais et en fait, pour des raisons financières aussi, je devais changer de club et monter sur Paris, donc ça faisait sens pour moi. Et puis, j’avais trouvé l’opportunité de m’entourer d’un club avec plus d’opposition et de
Jade MARECHAL : tireuses performantes donc pour les championnats de France, c’était intéressant aussi. On n’a pas choisi le même carrière.
Ermanno : Là, vous dites que vous n’êtes pas beaucoup rencontrée sur la piste quand vous étiez jeune. Est-ce que maintenant, ça pourrait arriver sur les championnats de France, les championnats d’Europe, les championnats du monde, les Jeux Olympiques, que vous vous affrontiez en individuel
Eva LACHERAY : et qu’après, vous soyez coéquipière en équipe ? Totalement. C’est tout à fait possible. Ça nous est pas arrivé. Vous savez, ça nous est arrivé aux championnats d’Europe U23, pas l’année dernière, l’année d’avant. Jade, en plus, avait même rencontré Marion qui est en équipe aussi avec nous autour d’avant et après, moi, je tirais contre Jade et en demi-finale, j’ai aussi tiré contre une autre de nos coéquipières. Donc, vraiment, là, on s’est un peu toutes rencontrées ce jour-là et deux jours après, on était en équipe ensemble.
Ermanno : Bon, ça se passe comment dans ces cas-là ?
Jade MARECHAL : Ça se passe bien, je pense. En fait, comme dans la vie, avec Eva, on a toujours fait une… on a su faire la part des choses. Après, on a une facilité aussi dans notre sport, c’est qu’on met un masque et c’est vrai que c’est ce qui se passe un peu sur la piste. On sait que sur la piste, il n’y a pas forcément d’affinité ou de je te laisse une touche. Évidemment, à un moment donné, on est là pour gagner, on est là pour se dépasser sur la piste. Ça n’empêche pas qu’on reste très aimable et très respectueuse. Mais ça, c’est avec tous les adversaires. Maintenant, on sait que quand on est sur la piste, on donnera tout pour gagner et c’est
Eva LACHERAY : OK, quoi. Je pense que ça peut être compliqué, avec des adversaires qui ne sont pas fair-play, parce que ça peut arriver. Nous, ce n’est pas trop notre cas. Je pense qu’on est très fair-play. Quand on s’était rencontrés… Moi, en tout cas, quand je tire contre d’autres Françaises, surtout, j’ai tendance à être peut-être un peu plus cool que des étrangères. C’est vrai que moi, j’ai peut-être un peu plus de mal à accepter par des choses. Si je suis touchée, je m’annonce. Je ne vais pas rendre la touche pour autant et je ne vais pas moins me battre, mais je suis dix fois plus fair-play qu’avec peut-être des étrangères. Donc, ça facilite les relations derrière, en équipe.
Ermanno : Forcément. C’est quand même chacun pour soi, mais avec un petit peu plus de respect encore qu’avec des étrangères. Ça marche. Cette rencontre, vous combattez ensemble, dans la même équipe. Vous marquez des touches, vous gagnez. Vous en êtes où, là, sur votre carrière personnelle et d’équipe en équipe de France ? Parce que l’équipe de France a été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Paris. On sait que l’équipe de France sera au JO. Vous, vous en êtes où dans tout ça ?
Eva LACHERAY : Du coup, pour en revenir à nous avant, donc Jade et moi, en équipe jeune, on a fait beaucoup de podiums en Coupe du Monde et malheureusement, au Championnat du Monde, on perd en demi-finale et on n’a pas réussi à gagner la petite finale. Donc, on a terminé quatrième. Notre dernière année de junior, c’était l’année Covid. Donc, on n’a pas fait de championnat. On avait été très bien sur les Coupes du Monde, mais on n’a pas fait de championnat. Et en U23, du coup, l’année dernière et l’année d’avant, on a été championne d’Europe U23 par équipe ces deux années-là. Et là, après en senior, c’était un nouveau gap.
Eva LACHERAY : Et moi, j’ai fait quelques fois l’équipe. Pas trop dernièrement parce que je m’étais blessée à la cheville. Mais là, il reste… Là, on part à Tbilissi dans une semaine et demie. On verra quelle sera l’équipe à ce moment-là parce qu’elle n’est pas
Ermanno : annoncée pour l’instant. Et vous savez quand est-ce qu’elle sera annoncée ? Donc là, on enregistre, on est le 8 avril. Vous savez quand est-ce que l’équipe qui combattra aux Jeux Olympiques sera annoncée ?
Eva LACHERAY : C’est assez tard parce que je pense que vous avez entendu parler de l’histoire avec Isaura Isaura Tibus qui est suspectée de dopage. Et donc, elle est en procédure pour être blanchie.
Eva LACHERAY : son audience, je crois que ça doit être mi-mai. Et le verdict, ça serait fin mai. évidemment, Isaura, c’est la meilleure. Donc, si elle est blanchie, normalement, l’objectif, ça serait sûrement de la mettre dans l’équipe. Donc, on attend ce verdict pour avoir l’annonce officielle de l’équipe de France qui partira aux Jeux Olympiques. Donc, ça ne sera pas avant fin mai, début juin,
Ermanno : normalement. Bon, il faut encore attendre un petit peu, mais pas relâcher la pression pour autant
Jade MARECHAL : parce qu’il faut continuer à faire ses preuves. C’est ça. Puis, rester en forme physique aussi parce que qu’on soit dans l’équipe remplaçante ou sparring, l’idée, c’est de pouvoir répondre présent à toutes les sollicitations qui vont
Ermanno : arriver d’ici les Jeux. Et ça va arriver vite, cette petite fête de campagne qu’il y aura cet été. Là, sur votre quotidien, vous vous entraînez tous les jours à l’INSEP, ensemble. Alors, vous n’êtes pas… Si vous êtes sparring l’une de l’autre
Jade MARECHAL : ou pas ? Oui, en fait, donc, on s’entraîne bien quotidiennement. C’est vraiment… C’est un travail d’être athlète. Donc, on a 5 à 6 heures d’entraînement par jour. Et on… Alors, avec Eva, on ne loge pas dans la même… Dans la même chambre, le même appartement. C’est… C’est le moment où on n’est pas ensemble. On est avec Eva, tu es avec une autre escrimeuse du sabre. Et moi, je suis avec une athlète qui fait du sprint. Donc, ça permet aussi d’avoir d’autres échanges. C’est chouette. Mais voilà, on s’entraîne du lundi au vendredi. Et puis, le week-end, très souvent, on part en compétition ou parfois en stage comme c’était le cas la semaine dernière.
Ermanno : Ah oui, petite question qui m’a complètement échappée, mais c’est bien que tu en parles. Tu parles du sabre. En escrime, il y a 3 armes.
Jade MARECHAL : Vous, vous êtes sur quelles armes ? Nous, on est fleurettistes. Donc, il y a 3 armes, effectivement. Effectivement, l’épée, le fleuret et le sabre. La différence, c’est la zone de touche. Et nous, on touche que le buste. Donc, ventre et dos, c’est en fait l’arme la plus précise et qui est aussi l’arme la plus légère pour pouvoir s’entraîner. À l’époque, on s’entraînait avec le fleuret pour pouvoir aller en duel avec le sabre
Ermanno : ou l’épée. Oui, c’est vrai que c’est une question de touche, mais ceci est une question de poids parce qu’entre un fleuret, un sabre et une épée, c’est pas tout à fait la même chose en termes de
Jade MARECHAL : poids au bout de la main ou du bras. La différence est infime. Mais oui, il y a quand même une différence.
Eva LACHERAY : Mais l’épée, surtout, c’est très lourd, pour le coup. Parce qu’au bout du bras, forcément, quelques centaines de grammes en plus, ça fait vite une différence. Les épéistes, c’est un peu… Mais les 3 armes, c’est le même sport, ça reste de l’escrime. Maintenant, c’est très différent. On peut pas passer… On peut pas être athlète… Il y en a qui l’ont fait. Mais normalement, on peut pas être athlète fleuretiste, en même temps être athlète de haut niveau à l’épée. En même temps, au sabre, c’est très différent parce qu’il y a la zone de touche. Au sabre, aussi, la façon de toucher. On touche avec le tranchant, donc c’est encore différent. Et les règles de priorité, par exemple, il y en a au fleuret et au sabre et il n’y en a pas du tout à l’épée. À l’épée, on touche. Si les deux touchent en même temps, chacun a un point. C’est un peu plus basique, entre guillemets, et plus facile à comprendre, surtout plus télévisuel.
Ermanno : À la différence du para-escrime, où Ludovic disait qu’il n’est pas rare de pratiquer les 3 armes. Mais bon, c’est le même sport tout en étant un autre sport.
Jade MARECHAL : C’est vrai qu’en para-escrime, il y a beaucoup de pratiques. J’ai pratiqué 2 armes minimum et parfois 3, oui, c’est vrai.
Ermanno : Jade, tu disais que toi, dès le COVID, tu as lancé une première entreprise de conférence. Qu’est-ce qui t’a amené à faire ça ? Même si tu disais un peu en intro, parce que tu voulais échanger, partager, tu avais des choses à dire, mais tu aurais pu, je ne sais pas, lancer un podcast, lancer un média, créer du contenu. Tu as lancé une société pour être conférencière. Qu’est-ce qui t’a amené à ça ?
Jade MARECHAL : C’est vrai que j’aurais pu faire tout ça. C’est peut-être ce qui va arriver par la suite. Je n’en sais rien. Blague à part.
Ermanno : Je peux vous filer des conseils, si vous voulez, avec plaisir.
Jade MARECHAL : Blague à part, en fait, les scrims, c’est un sport amateur. Je n’ai jamais, on n’est pas rémunéré par la Fédération pour ce que l’on fait. Donc, il a fallu que je trouve rapidement des sponsors et des entreprises partenaires qui m’accompagnent sur cette aventure olympique. Et donc, je me disais, mais c’est génial, j’arrivais à trouver, à démarcher grâce à mes parents qui m’ont tout de suite appris à parler et à pitcher un projet. Mais je trouvais ça un peu injuste, quelque part, de leur demander de l’argent et d’en contrepartie, simplement, faire des scrims pour eux, entre guillemets, ou en tout cas, avoir leur logo sur mon bras. Donc, j’ai commencé à intervenir en entreprise, j’avais 16 ans, simplement pour raconter le quotidien d’un athlète. Et j’ai pris énormément de plaisir, en fait. Et c’est pour ça que j’en ai développé une entreprise, une activité à part entière. Et là, je proposais non plus simplement du témoignage de quotidien d’athlète, mais plus un réel partage de valeurs et un partage d’expérience pour servir, pour aider des personnes, des personnes qui pourraient assister à cette conférence, choper un ou deux conseils, parce que, voilà, quand on est athlète, on a rapidement un coach mental, on fait face à des échecs quasi quotidiens, quand on tente une touche et qu’on ne réussit pas. Donc, je me suis dit qu’on avait de l’or entre les mains et qu’il fallait absolument en faire bénéficier tout un chacun dans la vie professionnelle.
Ermanno : Oui, parce que, rappelons-le, en France, on a un problème, je trouve, avec l’échec, avec le fait de perdre. Mais s’il y a bien une chose qui t’apprend l’humilité, c’est vraiment le sport. Parce que je ne connais pas un sportif ou une sportive qui a tout gagné. On a tous, à un moment ou à un autre, perdu. Même les meilleurs, ils ont à un moment perdu, ou déclaré forfait, ou ils se sont blessés. Donc, s’il y a bien une chose dans laquelle tu ne gagnes jamais, c’est le sport. C’était justement ta force de parler de ça ?
Jade MARECHAL : Ça m’a aidée, en fait. Principalement, la première que j’ai aidée, c’est moi. Mettre des mots sur des émotions, des mots sur des sensations, parce que je suis quelqu’un qui n’arrive pas beaucoup, enfin, j’ai du mal à gérer mes émotions. Heureusement, ça va mieux que quand j’ai commencé en 2016, là. Fort heureusement, d’ailleurs. Mais ça m’a aidée de mettre des mots dessus, de partager. Quand on prépare un exposé, ou quand on prépare une conférence, en fait, ça nous amène aussi à chercher des informations, à se plonger dans la lecture, dans la science, à demander des éclaircissements auprès de personnes expertes. Et donc, c’est ce qui m’a aussi aidée à me développer en tant qu’athlète. J’ai trouvé mon compte dans plusieurs aspects de cette activité.
Ermanno : Moi, c’était le Covid, c’était il y a 4 ans. Cette société, tu l’as créée il y a 4 ans. T’en es où avec ? Est-ce que tu l’as arrêtée et puis t’es passée à l’autre projet avec Eva ? Est-ce que ça continue en parallèle ?
Jade MARECHAL : Non, ça continue. Et en fait, je suis très contente parce qu’on trouve des similitudes avec EJ Unlimited, l’entreprise qu’on a créée avec Eva, et mon entreprise de conférencière. Parce qu’en fait, ce qu’on propose, c’est une formation où on va en parler sur le long terme. Moi, ce que je propose dans ma micro-entreprise de conférence, c’est en one shot, une conférence, partage de valeurs. Donc généralement, il y a plusieurs étapes dans la prospection. Je propose toujours une conférence, alors avec Eva maintenant ou toute seule, et par la suite, quand les entreprises, ils ont commencé à toucher à la richesse d’un sportif de haut niveau, très vite, j’ai cette demande. On aimerait pouvoir continuer avec toi. Comment on pourrait te suivre ? Comment on pourrait continuer à engager des événements entre collaborateurs et toi ? Parce qu’on trouve qu’il y a un vrai parallèle qui se fait. Ils s’en rendent compte par eux-mêmes. Donc naturellement, on vient leur proposer cette solution de formation sur le long terme parce qu’on voit que ça match et on voit que ça permet d’engager des collaborateurs sur la question du sport par un autre biais qui leur permet de grandir dans leur projet professionnel, mais aussi et surtout personnel.
Ermanno : Jad, je vais te donner la parole peut-être pour parler justement de EJ Unlimited. En tout cas, ce que j’aime bien, c’est le jeu de mots. Hedge, donc aller vers le haut, toujours plus haut, et puis EJ comme Eva et Jade. Bravo les filles.
Jade MARECHAL : Exactement. Bravo. Bravo. On va t’engager comme speaker d’EJ Unlimited.
Eva LACHERAY : ‘est ça. On a cette entreprise EJ Unlimited pour Eva et Jad Unlimited parce que on sait que c’est un projet qui est sans limites, finalement. C’est Jad, initialement, qui m’a un petit peu mis la puce à l’oreille avec ces conférences et même un peu avec cette idée qu’on a bien rechangée depuis. Mais on propose une formation en ligne où on fait intervenir dix grands champions sur dix thématiques différentes. On va avoir l’équipe de vie, la gestion du stress dont on a parlé, la gestion de l’échec, l’adaptabilité, dix valeurs hyper importantes qui font la réussite de la carrière des champions parce qu’il y a beaucoup d’athlètes de haut niveau, il y a des champions, il y a des gens qui sont parfois freinés dans la carrière professionnelle plus normale, on va dire, ça arrive aussi de ne pas réussir à gravir des échelons qu’on ambitionne parce qu’on n’arrive pas, on n’arrive pas à gérer notre stress parce qu’on n’arrive plus à se trouver d’équilibre de vie, on est trop à fond dans le boulot et on perd tout le reste à côté, on fait des burn-out, etc. Ça arrive aussi aux athlètes et on voulait vraiment partager toute cette richesse parce que nous, on a aussi la chance d’être accompagnés comme le disait Jez, on va avoir des coachs, des préparateurs physiques, des préparateurs mentaux, on a moyen de s’entourer et des psychologues aussi et c’est pas forcément le cas dans la vie d’un collaborateur en entreprise, donc on s’est dit, allez, on va transmettre ces valeurs dans une formation clé en main de 10 heures et faire intervenir 10 champions de 10 sports différents, des hommes, des femmes, des gens qui sont déjà en reconversion professionnelle, des gens qui sont encore en carrière pour avoir vraiment absolument tout l’environnement sportif et en plus de ça, on propose une conférence au départ pour lancer la formation, un genre de briefing et après, une fois que la formation est finie, on propose un débriefing, donc on revient à nouveau avec Jez dans l’entreprise pour parler, échanger directement, avoir les questions, pouvoir répondre à toutes les interrogations des collaborateurs et après, petite cerise sur le gâteau, s’ils ont particulièrement apprécié un des 10 athlètes ou une thématique en particulier, ils peuvent demander d’avoir l’athlète sur une conférence, donc on retourne sur cet épisode un peu one-shot, avec une grosse conférence et nous-mêmes, on organise un peu cet événement, ce team building.
Jade MARECHAL : Eva, elle a vraiment tout dit et je t’ai terminé juste par peut-être redire notre slogan qui nous définit bien. Nous, ce qu’on cherche avec EJ, c’est la performance professionnelle grâce à l’expérience des champions et on en est persuadés et on veut aussi également surfer sur cette vague de Paris 2024. Tout le monde s’intéresse au sport, tout le monde entend parler du sport, et bien pourquoi pas participer à cet événement d’une autre manière, d’une autre façon pour permettre d’être performant
Eva LACHERAY : dans son quotidien. C’est aussi un héritage, je pense, avec les Jeux, même post, Jeux. On parle beaucoup d’héritage après Jeux Olympiques et je pense que ça en fait partie parce que là, on a la chance d’avoir la lumière sur le sport et comme on dit, le sport apporte tellement de choses. Tu le disais tout à l’heure, ça nous apporte une certaine maturité aussi. Et même pour les enfants, quand tu parlais de gestion de l’échec, l’enfant grandit avec la frustration, l’échec. C’est aussi pour ça que c’est très important de mettre les enfants au sport, comprendre que l’échec, c’est normal. C’est même positif. C’est dur à comprendre à la base, mais c’est hyper positif. L’échec, parce que ça nous permet de voir tout de suite ce qui ne va pas. Ça nous permet de rebondir hyper fort et de passer des fois, on passe une marche après l’autre et hop, un échec. Après, on passe dix marches d’un coup. Ça nous permet d’accélérer notre progression aussi. Toutes ces notions qui ne sont pas naturelles, qui ne sont pas ancrées en nous, dans notre société de manière générale, on s’est dit qu’on allait pouvoir les transmettre d’une façon hyper qualitative. Je ne vais pas dire ludique parce que ce n’est peut-être pas le mot non plus, mais dynamique et engageante et inspirante aussi, parce qu’on s’inspire beaucoup de personnalités, d’athlètes et c’est aussi pour moi au départ ce qui m’a fait croire très fort en ce projet, c’est que, comme Mojad le disait, on rend un petit peu à nos sponsors en allant voir les collaborateurs et tout le monde est toujours hyper inspiré. On a toujours l’impression de… On arrive là-bas, on est Beyoncé. On arrive, on a un petit peu les stars de l’événement et ils sont toujours très impressionnés par ce qu’on fait et nous, on ne s’en rend pas compte parce qu’on est entouré d’autres sportifs. Pour nous, c’est la vie normale alors qu’en fait, non, on arrive à faire des choses un peu plus exceptionnelles, mais c’est grâce aux valeurs qu’on développe et notre entraînement qui fait qu’on progresse chaque jour.
Ermanno : Tout est dit. Juste pour finir sur l’échec, moi je dis toujours à mes enfants, c’est en tombant qu’on apprend à se relever. C’est aussi une des vertus de l’échec, parce que l’échec a des vertus, comme tu l’as dit, c’est d’apprendre et puis d’apprendre à passer d’une marche à dix marches d’un coup.
Jade MARECHAL : C’est exactement ce que dit Quentin Fillon-Maillet, il intervient sur la gestion de l’échec dans notre formation et cette histoire d’échelle, il y a eu l’image comme une échelle que plus on va haut sur son échelle, plus on souhaite accéder à de plus grands objectifs. Parfois, il faut accepter de redescendre d’une ou deux marches pour pouvoir mieux remonter derrière et pourtant, c’est Quentin Fillon-Maillet qui nous dit, c’est-à-dire que c’est l’athlète quand même qui a cinq médailles d’or au précédent Jeux Olympiques. Et pourtant, il dit que pas d’échec, pas de médaille. Il nous l’explique bien.
Ermanno : Pas de bras, pas de chocolat, pas d’échec, pas de médaille. Ça sonne moins bien, il faut trouver une rime, les filles. Du coup, EJ Unlimited s’adresse uniquement aux entreprises ou vous ambitionnez aussi d’ouvrir le programme à des particuliers, par exemple, qui pourraient avoir besoin d’être inspirés. Alors peut-être un programme plus light parce que conférence de briefing, formation, conférence de débriefing et reconférence, ça ne s’adresse peut-être pas forcément à des particuliers mais une version un petit peu plus light, plus allégée, mais tout aussi
Eva LACHERAY : inspirante. En fait, on voulait aussi à la base partir sur les entreprises et en même temps sur les écoles. C’est juste qu’on n’a pas forcément le temps de faire les deux, mais on voulait aussi aller sur les écoles supérieures parce qu’on s’est dit ces soft skills qu’on veut transmettre, ils sont hyper importants que ce soit en études ou dans le milieu professionnel. Donc en études, ils auraient pu s’en servir à ce moment-là et arriver sur le marché du travail en ayant déjà développé ces soft skills-là. Donc on s’était dit, c’est hyper intéressant. Maintenant, c’est vrai que vu qu’on est, comme tu le disais tout à l’heure, en double projet, notre temps nous est vraiment compté. Les journées ne font que 24 heures et on n’arrive pas à tout caler. Donc on s’est concentré sur les entreprises pour l’instant, mais on développe ce soir, on a une réunion d’ailleurs pour développer la partie particuliers directement.
Jade MARECHAL : Voilà, puis on s’agrandit aussi. On va peut-être agrandir l’équipe prochainement, donc c’est chouette aussi. On va pouvoir toucher ces autres
Eva LACHERAY : sujets qui sont très intéressants. On va faire cette offre pour particuliers et comme tu le disais, c’est une offre plus light, un peu plus classique, en main, un peu plus courte. Il y a moins d’étapes finalement, mais on peut retenir quand même le plus
Ermanno : important. Jade, tu l’as dit tout à l’heure, l’escrime est un sport amateur, comme beaucoup de sports, même des sports olympiques. Il est rare pour beaucoup d’être payé pour pratiquer son sport. Souvent, ce qui paye, c’est les contrats d’image. On pense, alors quand on pense aux sportifs français, on pense à Duté Diriner, on pense à Tony Parker, on pense à plein de noms, notamment dans l’escrime. Souvent, ce qui paye, effectivement, c’est les sponsors, c’est les partenaires, mais c’est pas la fédération, c’est pas le club, c’est pas un employeur qui te paye pour aller faire du sport, pas toujours. Vous, votre double projet, ça vous permet justement de vivre, de pouvoir vivre de et par votre sport ?
Jade MARECHAL : Alors, donc, on n’est pas logé à la même enseigne pour tous les sports, et même dans un sport, selon les clubs, effectivement, moi j’ai la chance d’être à BLR 92, donc un club parisien, et donc j’arrive à minima faire opération zéro, on va dire, et à même pouvoir me dégager un petit salaire, mais c’est pas le cas de tout le monde, c’est pour ça qu’on s’entoure de partenaires, de sponsors, et heureusement, il y a des dispositifs, comme le pack de performance, l’ANS, qui nous aident beaucoup, si on sait les activer.
Ermanno : Donc l’ANS, l’Agence Nationale du Sport ?
Jade MARECHAL : Tout à fait, mais derrière, il nous faut un double projet, et ça c’est un requis, maintenant, si on veut faire du sport de niveau amateur, et d’ailleurs, c’est une demande, quand on intègre l’INSEP, de réfléchir, d’avoir un double projet à minima scolaire, puis professionnel, si on a terminé les études. Donc notre projet avec Eva, c’est clairement ce qui nous anime pour pouvoir réussir à gagner notre vie en parallèle de la pratique du sport de haut niveau. Donc là, on est dans la phase de développement, c’est le début, donc on est dans l’investissement plutôt pour le moment, et on espère que rapidement, ça pourra constituer notre activité professionnelle
Eva LACHERAY : à part entière. C’est l’objectif, de toute façon, c’est vrai qu’on a besoin, moi, par exemple, dans mon club, il n’y a pas du tout de salaire, et ils ne me remboursent pas forcément mes déplacements, donc c’est les sponsors qui payent mes déplacements, je ne paye pas non plus de mon argent personnel, mais après, moi, j’ai la chance d’avoir déjà travaillé, donc j’ai pu bénéficier du chômage pendant un temps, et c’est avec ça, en fait, que j’y vais. Après, c’est vrai qu’ici, une fois qu’on paye l’INSEP, on est nourri-logé, donc on n’a pas trop de frais, et on les limite, en fait, tout simplement. On n’est pas les sportives qui roulent sur l’or, qui vont au resto, qui s’achètent un max de choses, c’est réservé à une petite élite, finalement, et c’est vrai qu’on a souvent cette image, en France, « Ah, t’es athlète de niveau, tu dois avoir plein d’argent. » Ouh là, non, pas du tout ! C’est le contraire.
Ermanno : Les sportifs de niveau, c’est pas ceux qui restent les pieds au bord de la piscine, attendent que les bifetons y tombent, puis de temps en temps, ils vont en compétition ? C’est pas ça ?
Eva LACHERAY : Étrangement, c’est pas ça.
Ermanno : Ah mince !
Ermanno : Plus sérieusement, c’est justement l’essence même de ce podcast, c’est de savoir comment est-ce qu’on construit une carrière de sportif de niveau, et comment est-ce que… Quels sont les mécanismes que certaines et certains mettent en place pour lutter contre cette précarité du sportif de haut niveau, qui, malheureusement, dans l’esprit collectif, est quelqu’un ou quelqu’une de bien loti, et puis de toute façon, il passe sa journée à faire du sport, à faire sa passion.
Jade MARECHAL : C’est ça. Moi, je pense qu’on est tous… Un sportif de haut niveau, maintenant, il est chef d’entreprise. On est tous des mini-entrepreneurs de notre propre entreprise, parce qu’on doit pitcher un projet, démarcher des sponsors, communiquer sur sa carrière, gérer aussi un budget. On a cette capacité, d’ailleurs, qu’on développe plus rapidement que certaines personnes. Mais en tout cas, oui, aujourd’hui, l’enjeu, il est grand. Dès que tu veux faire du haut niveau, t’as un coût associé, et forcément, tu dois le gérer tout seul, donc t’entourer des personnes qui peuvent t’aider à financer ce projet.
Ermanno : J’ai une question signature dans le podcast. Alors là, vous êtes deux, donc vous allez toutes les deux y passer. Il y en aura une qui aura le temps de réfléchir avant l’autre. Juste avant que je pose la question, qui va répondre en premier ?
Jade MARECHAL : Dites-moi. Vas-y, je… J’y vais. Ok.
Ermanno : Si tu pouvais être dans un monde un peu spécial, un peu parallèle, et si, Jade, tu pouvais te projeter à côté de la Jade de 2018, avant que t’intègres à l’INSEP, et que elle, elle sache exactement qui tu es, quelle vie tu vas avoir après, entre 2018 et 2024, qu’est-ce que tu penses qu’elle dirait de toi ? Qu’est-ce qu’elle te dirait et qu’est-ce qu’elle dirait de toi en te voyant ?
Jade MARECHAL : Je pense qu’elle dirait deux choses. Elle dirait de ne jamais oublier la passion. Ça m’a un peu quittée, de temps en temps, ces dernières saisons, d’être souvent driveée par la performance et les résultats. T’en oublies le jeu. Quelqu’un m’a dit un jour, tu vises les Jeux Olympiques, ce sont des jeux, en fait. Et très souvent, on oublie qu’il faut tendre des pièges à l’adversaire, jouer sur la piste, avoir ce petit sourire sous le masque. Donc j’ai un peu oublié ça, et ça m’a fait plaisir ces derniers temps de le retrouver. Donc voilà, je lui dirais de ne jamais oublier cet aspect-là et de ce pourquoi elle a commencé le sport. Et puis aussi, de rester
Jade MARECHAL : loyale envers ses convictions et ses volontés. Voilà, souvent, dans le monde du sport de haut niveau, parfois, on écoute un peu trop ce qu’ont à dire les autres. Et moi, j’en faisais partie. Et je pense qu’à certains moments, j’aurais préféré suivre ce qu’il y avait dans ma tête, mes envies, mes besoins, et rester fidèle à ce que je suis. Et finalement, un athlète, il est performant quand il se révèle lui-même, et qu’il révèle son caractère à 100%. Donc voilà. Franchement, reste fidèle à tes choix et tes convictions, et garde la passion. C’est ce petit feu qui t’a poussé à faire de l’escrime un jour.
Ermanno : Merci. Et puis, Eva, même question, mais allez, on va remonter plus loin pour toi. Ce moment où tu découvres l’escrime, à 8-9 ans. Qu’est-ce que la petite Eva de 8-9 ans, elle pourrait te dire en te voyant maintenant ?
Eva LACHERAY : Franchement, j’ai eu le temps de réfléchir pourtant, mais en fait, j’ai l’impression que… À part avoir pris en maturité, j’ai l’impression que je suis toujours restée un peu sur ma ligne directrice. J’ai pas l’impression d’être quelqu’un qui a vraiment changé. C’est aussi pour ça que j’avais intégré l’INSEP plus tard. J’ai gardé mes convictions personnelles. Donc, je pense que la jeune Eva, tirée juste à celle d’aujourd’hui, bravo, t’es restée fidèle à ce que tu voulais, même quand c’était difficile. Et si c’était l’inverse, c’était moi qui parlais peut-être pas à la jeune Eva de 9 ans, parce que pour le coup, j’étais très jeune. Je lui dirais de prendre du plaisir et de rester dans l’escrime, surtout. Surtout, ne quitte pas ce sport. Après, je dirais juste, aie confiance,
Ermanno : ça va marcher. Écoutez, les filles, merci beaucoup. C’était un super moment. Pour finir, où est-ce qu’on vous retrouve ? Où est-ce qu’on vous suit ? Où est-ce qu’on vous encourage ? Où est-ce qu’on sollicite EJ Unlimited si on a besoin de vous pour
Eva LACHERAY : inspirer nos équipes ? Alors, Instagram, on a un super feed. Allez faire un tour, on détaille pas mal ce qu’on fait. Et LinkedIn, pour nous contacter directement, pour prendre rendez-vous, c’est par là nos deux canaux de communication pour EJ Unlimited. Exactement. Prendre
Jade MARECHAL : contact, nous suivre, même si vous avez des questions, ou simplement… Commenter. Voilà. Évidemment, on commente, on partage, tout ça, c’est la base. Mais simplement, pour nous suivre, même en tant qu’athlète, EJ, c’est Eva et Jade avant tout aussi, donc c’est une manière de nous suivre, même dans le sport. Voilà. Où vous pouvez nous retrouver ?
Ermanno : Super. Bon, puis on en a pas beaucoup parlé, mais c’était quand même en filigrane. Le Palatine Women Project, vous êtes mentorée, vous êtes accélérée par ce programme. Donc, si on vous retrouve, on scrute le prochain passage de Flambeau, le passage de la promotion 3 à la promotion 4, qui aura lieu en février
Jade MARECHAL : 2025. Ouais, c’est ça.
Eva LACHERAY : J’espère qu’on pourra y être cette fois-ci, parce que là, on n’a pas pu être pour le passage de la promotion 2 à la promotion 3. On aurait aimé faire notre retour d’expérience en live, vu qu’on l’a fait en vidéo, mais on aurait voulu le faire en live pour partager un petit peu cette année, un petit peu spéciale avec le Palatine, cette année qu’on a passée, cette année mentorée.
Jade MARECHAL : Mais on reste une grande famille, là, on est dans ce fameux groupe WhatsApp, avec toutes les promos réunies.
Eva LACHERAY : Tous les jours, on communique. Tous les jours, on communique.
Jade MARECHAL : Franchement, la Palatine, c’est une fois
Eva LACHERAY : pour toute la vie. Et la prochaine vidéo, c’est nous, je crois. Ah ! La prochaine vidéo qui sort, parce que la dernière, je crois que c’était Coralie Gassama. Je ne sais pas si tu as eu l’occasion de voir sa vidéo sur LinkedIn par rapport à la vidéo qui a été créée par le Palatine Women Project pour résumer son projet et son accompagnement avec la Palatine. Et je crois que la prochaine vidéo qui sort en avril, ça doit être sur notre projet. Donc, n’hésitez pas
Ermanno : à checker. Je relairai ça dans les notes de l’épisode, aussi les contacts pour suivre EJ Unlimited et puis vos réseaux personnels. Et puis, Coralie était passée aussi dans le podcast. On avait même fait un live sur LinkedIn avec elle pour parler, justement, de pas du double projet, mais de son passé de sportive de haut niveau et de son projet entrepreneurial. Ok. Eh bien, merci beaucoup les filles. Bonne continuation. Tenez bon jusqu’à l’annonce de l’équipe qui partira au jeu. Enfin, qui partira. Ce ne sera pas très loin pour vous entre l’INSEP et puis…
Eva LACHERAY : Non, ça va. Ça ne devrait pas avoir trop de décalage.
Ermanno : Allez, à bientôt. Bonne continuation.
Eva LACHERAY : Merci beaucoup. A bientôt. Salut.
Ermanno : Juste avant de lancer un nouvel épisode, je t’invite à aller faire un tour sur vestiaire.org slash livre. La grande question à laquelle on essaie de répondre sur ce podcast, c’est comment construire une carrière de sportif de haut niveau. Et bien devine quoi, avec Maxime Dubois-Danguin, on a fait un gros boulot pour synthétiser l’ensemble des interviews qui sont déjà diffusées sur le podcast Dans les Vestiaires. Et on a sorti ce qui j’espère sera ton prochain livre de chevet, c’est à découvrir sur vestiaire.org slash livre. Livre, c’est disponible en version électronique sur notre site et puis sur Amazon si tu veux la version papier. L’avantage, au-delà d’aller chercher un max d’informations en plus de tous les épisodes que tu peux entendre, et bien c’est de pouvoir soutenir toutes les sportives et tous les sportifs de haut niveau actifs interviewés sur ce podcast, puisque tous les bénéfices de ce livre leur seront reversés. Voilà, allez, c’est parti pour un nouvel épisode et n’oublie pas vestiaire.org slash livre. A tout de suite !
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, je vais parler non pas avec une, mais avec deux invités, avec deux escrimeuses, que j’ai eu l’occasion de rencontrer presque virtuellement lors du Palatine Women Project où j’ai été invité fin février. Maintenant, ça y est, on se voit. Alors, c’est toujours un peu virtuel, mais cette fois-ci, je vous vois vraiment, parce que lors de l’événement, on le disait, vous n’avez pas pu être présentes parce que vous aviez des impératifs sportifs. Bref, je suis très content d’échanger avec Jade Maréchal et Eva Lacheray. Bonjour les filles !
Eva LACHERAY : Salut Ermanno ! Tellement sympa !
Ermanno : ‘adore, j’adore, c’était synchro, c’était parfait. Alors, les auditeurs se demandent peut-être pourquoi est-ce que j’ai deux invités. Qui est-ce qui prend la parole, déjà pour juste répondre à cette petite question-là, puis après, je vous laisserai vous présenter.
Eva LACHERAY : Alors, aujourd’hui, tu as deux invités parce qu’on est coéquipières en équipe de France d’escrime depuis quelques années maintenant. Et en plus de ça, on a un projet entrepreneurial en commun, on est associés, donc on est souvent ensemble en ce moment. Oui.
Ermanno : Bon, puis ça va… Ça va continuer encore quelques années, je pense.
Jade MARECHAL : Ah bah, j’espère ! On espère. C’est l’objectif. Et sur le plan sportif et sur le plan professionnel, exactement.
Ermanno : Bah, évidemment, évidemment. On est là pour parler du sport, mais aussi du double projet avec le côté entrepreneurial. Ce que je vous propose, c’est peut-être justement de vous présenter. Donc, on commence par qui ? Allez, Jade, je te laisse commencer, te présenter, nous dire qui est Jade Maréchal.
Jade MARECHAL : Allez, j’y vais. Alors, effectivement, je suis Jade, j’ai 23 ans, je suis fleurettiste comme Eva. J’habite à l’INSEP depuis maintenant. J’ai 4 ans, donc j’ai intégré le centre d’entraînement en 2019. Et à côté de cela, du coup, j’ai fait un cursus scolaire assez classique puisque je suis sortie d’une école de Master 2 de marketing international. Et j’ai créé ma boîte de conférences ensuite pendant le Covid parce que j’ai toujours été persuadée de ce lien qui existait entre le collaborateur en entreprise et le sportif de haut niveau avec des tas de valeurs en commun. Et d’ailleurs, c’est ce qui m’a amenée à créer cette entreprise avec Eva par la suite. Je viens de Bordeaux et je suis la cadette d’une grande famille de 5 filles. Donc, c’est pour ça que je pense que j’ai été toujours driveée vers la performance.
Ermanno : 5 filles, il n’y avait pas de garçons. Mais bon, ça devait être quand même la guerre un petit peu quand même.
Jade MARECHAL : Oui, on se tire la bourre, on va dire, et on se motive pour être toujours première dans tous les domaines. Ça a été un peu l’objectif commun à la maison durant toute mon enfance.
Ermanno : Et avec des sœurs qui sont sportives aussi ou pas ?
Jade MARECHAL : Il y en a une qui faisait de l’escrime, oui. Donc, c’est pour ça que j’ai suivi. Ce n’est pas une fois qu’elle a arrêté ses études, parce qu’elle ne voulait pas qu’on fasse le même sport pour ne pas qu’on ait un esprit de compétition entre nous. Mais en revanche, on est toutes sportives, plus ou moins dans la compétition. J’avoue que j’ai pris quand même le flambeau de la compétition assez rapidement et je ne l’ai jamais quitté.
Ermanno : Merci. Écoute, je le dis toujours, les sportives et les sportifs de haut niveau, même jeunes, je trouve que vous avez une maturité qui est impressionnante. Et puis toi, en plus, on sent bien qu’il y a l’aisance, la facilité d’expression. Merci.
Jade MARECHAL : Très gentil.
Ermanno : Eva, je te laisse te présenter aussi. Alors, pour la petite histoire, je l’ai déjà racontée quelques fois dans ce podcast-là, mais ma fille s’appelle Eva. Elle a 21 ans, donc ça va me faire bizarre de parler à une autre Eva. Tu marques un point, Eva, là.
Eva LACHERAY : Oui, je marque un point. On a presque le même âge, en plus. Donc, je m’appelle Eva, j’ai 24 ans. J’allais dire 23, mais 24 depuis pas longtemps. Et je viens d’une petite ville qui s’appelle Montbéliard. Et je suis rentrée à l’INSEP en septembre 2023. Donc, c’est tout frais. C’était… C’est juste pour cette année olympique. Et à côté de ça, j’ai créé cette boîte avec Jade. Avant, quand j’étais sur Montbéliard, j’ai commencé à travailler assez tôt parce que pendant ma deuxième année de DUT, j’ai fait de l’alternance. Et j’ai tout de suite beaucoup plus aimé le monde professionnel, l’entreprise. J’étais dans une petite boîte, en plus. Donc, on fait plein de choses, on se développe très vite. On apprend beaucoup et j’ai toujours préféré ça à l’école. Donc, je me suis lancée direct dans le monde du travail. Après, j’ai été embauchée. J’ai été embauchée par le comité olympique départemental parce que quand on est en double projet, on a deux fois moins de temps de présence pour être au travail. Donc, ils me laissaient partir en stage, en compétition, etc. C’était vraiment génial. Et j’ai quitté ce boulot pour venir à l’INSEP. Et donc, par la suite, on a créé… Enfin, un peu en même temps et par la suite, on a créé ce projet avec Jade parce que je pense que j’ai toujours voulu entreprendre mes parents ou une boulangerie. Et du coup, ça fait 30 ans qu’ils ont leur boîte, qu’ils gèrent eux-mêmes… Leur entreprise, leur vie, tout ça. Je crois que ça m’a toujours un peu animée. Et à côté de ça, j’ai un grand frère qui faisait de l’escrime quand il était petit. Moi, je faisais de la danse et je l’ai rejoint dans ce sport parce que je faisais plein de choses avec lui. J’aimais bien faire du foot aussi. Enfin, on faisait plein de choses ensemble. Et je pense que j’avais aussi envie d’aller ramener mes petites coupes, mes petites médailles comme lui à la maison. Donc, voilà, je l’ai suivi. Et ce sport ne m’a plus quittée depuis.
Ermanno : C’est marrant, tu vois, ma petite Eva, ma petite qui a 21 ans, elle n’a pas suivi les pas de son frère. Pendant quelques temps, elle a fait un peu du triathlon comme papa. Mais bon, voilà, chacun son truc. Quand tu étais au comité olympique départemental, c’était vraiment un emploi à temps plein ou c’était dans le cadre d’une CIP ou un autre aménagement ?
Eva LACHERAY : Non, j’étais considérée comme temps plein. Et après, en fait, je faisais mon boulot. Mais en termes d’heures, j’étais vachement libérée. Je m’occupais en fait des services civiques principalement. Et je faisais ça. J’essayais de gérer l’emploi du temps. Et après aussi, mon emploi du temps sportif en termes d’entraînement était plus libre parce qu’à part les soirs, je m’entraînais assez tard le soir parce qu’il fallait coller aux horaires d’un club. Les horaires de club, c’est plutôt le soir. Et la journée, quand il fallait que je fasse des entraînements techniques ou physiques, je m’organisais en fonction de mes horaires. Parce que ce n’est pas comme quand il y a un groupe de 12 personnes, 12 athlètes de haut niveau à gérer. Là, ça demande un peu plus d’organisation pour chacun. Alors que là, j’étais plus libre en fait. Oui.
Ermanno : Il y a quand même la difficulté dans l’escrime, c’est qu’il faut l’opposition. Un boxeur, il peut toujours taper dans un punching ball. En escrime, tu es obligé d’avoir un ou une partenaire. Donc, il y a aussi cette difficulté de réussir à trouver le timing qui colle aussi pour le partenaire.
Eva LACHERAY : Oui, c’est ça. C’est pour ça que là, c’était plus les entraînements le soir. Et après, comme je disais, vu qu’ils me laissaient partir même en stage, etc., je pouvais venir à l’INSEP faire des séances, ce qu’ils appellent les séances partenaires. Parce qu’on a des séances où on n’est qu’entre nous, le groupe de 12, et des séances qui sont ouvertes aux partenaires. Donc, d’autres personnes en plus viennent tirer avec nous. Et voilà, moi, je faisais partie de ces personnes.
Ermanno : Je te propose qu’on reste un petit peu sur toi, Eva. Tu disais qu’avant, tu faisais de la danse et après, tu es passée à l’escrime. Comment est-ce que tu passes de l’un à l’autre ? Est-ce que c’est juste pour faire comme ton frère ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’a tiré dans l’escrime ? Surtout que ce n’était pas juste pour essayer parce que maintenant, tu es en équipe de France.
Eva LACHERAY : Je ne te vois plus trop danseuse, moi, là. Non, non. En fait, j’avais fait…
Ermanno : Elle ne fait pas des petits pas ? Non. Elle ne lève pas les pieds ?
Jade MARECHAL : Eva, elle va droit au but.
Eva LACHERAY : Elle n’est pas trop gracieuse. Pas très artistique, on va dire. Mais non, non, j’ai fait de la danse. On avait fait un peu de kickboxing aussi. On avait fait plusieurs trucs. Et la danse, j’y reste parce qu’après, tu as des copines. Puis après, quand tu es enfant, souvent, tu t’inscris à un truc. Si tu aimes bien, tu restes les années suivantes. Et non, je les rejoins parce que je pense que j’avais vraiment ce truc de vouloir ramener des coupes et des médailles. Et après, tu arrives. L’escrime, c’est un sport hyper ludique. Je pense que je n’étais pas faite pour les sports comme la natation ou l’athlétisme, où tu te bats contre un chrono ou ce genre de choses. Moi, j’aime cette opposition. J’aime les sports de combat. Les sports de combat sans contact, en plus, c’est vraiment parfait pour moi. Et je ne sais pas. Et après, une fois que j’ai commencé la compétition, je pense que c’est ce qui m’a gardée à l’escrime. Parce que tu commences, tu gagnes et après, c’est une addiction, finalement. Tu as toujours envie de refaire une compétition, de gagner, de ressentir les émotions. Et quand tu es enfant, je pense qu’en grandissant, on ressent les choses différemment. Mais même quand on est enfant, on adore gagner.
Ermanno : Oui, certainement. Je pense que la victoire appelle d’autres victoires. Mais au début, ce n’est pas forcément facile à enclencher.
Jade MARECHAL : Au début, ça reste quand même le plaisir.
Eva LACHERAY : En fait, j’ai gagné ma première compétition et je pense que là, j’ai eu envie de rester encore plus à l’escrime. Je pense qu’avant, je le faisais pour le plaisir, pour les copains, même à la salle. Je ne sais pas, inscrivez vos enfants dans des salles d’escrime, vous verrez, c’est trop bien, ils vont adorer. C’est un sport hyper ludique, on fait plein de choses. Ça développe plein de choses aussi. Je pense que ça, par contre, la danse m’a apporté des choses en termes de coordination
Eva LACHERAY : et de gestes. Je pense que tous les enfants devraient faire du sport. Le judo aussi, c’est pas mal. Passer du judo à l’escrime, c’est pas mal. On voit que quand on récupère les petits judokas,
Jade MARECHAL : ils ont une petite aisance. C’est vrai que l’escrime, en plus, c’est un sport qui est complet. Les capacités physiques, il y a des valeurs de respect qui sont très importantes. On dit souvent qu’on est à trois sur la piste. Il y a soi, il y a l’adversaire, mais il y a aussi l’arbitre qui a un rôle à jouer très important dans la victoire ou la défaite de notre match.
Ermanno : On est assez proche du judo, sauf que là, il y a une arme. Dans le judo, il n’y a pas d’arme, pour ainsi dire. C’est sympa. Je reviens sur ce que tu disais, Eva. Il faut inciter les enfants à faire du sport. Bien sûr, parce que tout sport, toute activité, qu’elle soit physique ou même culturelle, faite en étant enfant, ça développe certaines capacités. Quand on parle d’une activité physique, ça va développer la motricité. Quand on parle d’une activité culturelle, ça va plutôt développer la motricité du cerveau, pour le coup. Mais je pense que… Je ne pense pas. Je suis à 200% avec vous. Et j’en ai quatre.
Eva LACHERAY : C’est primordial. On voit tout de suite les enfants qui… C’est triste à dire, mais on voit tout de suite les enfants qui ne font pas de sport et les enfants qui en font. Ils sont plus dégourdis, même mentalement, parce que le sport, surtout les scrims, tu as pas mal de stratégies. Et ça se voit tout de suite les enfants qui sont malheureusement un peu sur les écrans, ou un peu enfermés, qui ne peuvent pas trop sortir, pas trop aller se dépenser. Donc, inscrivez vos enfants dans des clubs. C’est génial.
Ermanno : Vous disiez tout à l’heure que vous êtes coéquipière en équipe de France. Ça veut dire quoi, être coéquipière ? Est-ce que c’est… Vous combattez en double, ou c’est chacun son tour ?
Jade MARECHAL : Alors, les scrims, c’est un sport à deux facettes, puisqu’il y a les épreuves individuelles, où là, on est seul sur la piste et on essaye de gagner des matchs avec soi-même. Et le lendemain, ou deux jours après, on va tirer par équipe. Il y a quatre personnes qui composent l’équipe, donc trois titulaires et une remplaçante. Donc, quand on dit qu’on est en équipe de France, ça veut dire que, ben voilà, on est parmi les quatre coéquipières à se battre sur des Coupes du Monde, ou bien des championnats, et tous les quatre ans, les Jeux Olympiques. Donc, on se relaie, on donne son score à l’adversaire. C’est des relais en cinq touches. Et si on a atteint les cinq touches, le match, s’arrête et on donne le score à sa coéquipière. Et si le temps s’arrête avant, ben tant pis, on donne le score. S’il y avait 13 à 8, on donne le score à 13 à 8, et l’autre va en 25. C’est un relais. Jamais en même temps, c’est toujours un relais.
Ermanno : En 45 touches. Bon, question qui peut paraître un petit peu niaise, un peu simple, mais voilà, l’idée, c’est aussi de faire découvrir ce sport à nos auditrices et à nos auditeurs.
Jade MARECHAL : Complètement, c’est pas assez connu. Il faut savoir que l’escrime, c’est le sport qui est le plus pourvoyeur de médailles à chaque Olympiade pour la France. Donc c’est vrai qu’on est bien mis en lumière lors de cette épreuve, mais c’est important d’en parler même entre les Olympiades, parce que c’est, comme on l’a dit, c’est un sport intéressant.
Ermanno : Nul doute. Je fais un peu ma part, parce que sans le savoir, j’avais commencé par inviter Margot Rivkis, qui a fait aussi le Palatine Women Project. Une autre personne aussi, mais finalement, on diffuse pas son interview. Et puis, dans le para-escrime, j’ai eu Ludovic Lemoine, donc assez intéressant. D’ailleurs, para-escrime, qui n’est pas forcément réservé qu’aux paras, l’escrime fauteuil, parce que même les valides peuvent
Jade MARECHAL : pratiquer l’escrime fauteuil. C’est ça,
Ermanno : exactement. Vous vous êtes déjà amusée à ça ou vous restez sur l’escrime valide ?
Eva LACHERAY : Moi, j’avais fait une petite compétition quand j’étais petite. On avait fait une compétition escrime fauteuil, et franchement, j’avais trop aimé. J’ai vraiment adoré ça.
Jade MARECHAL : Ouais, moi aussi. Dans mon club à Bordeaux, il y avait un para-escrime, un e-sport qui faisait des entraînements régulièrement, donc ça m’est arrivé. Ça travaille vraiment d’autres choses. Pour moi, c’est un autre sport. La main est beaucoup plus sollicitée, forcément. La distance, on ne peut pas en changer, ou très peu. C’est intéressant aussi de se confronter à d’autres contraintes, d’autres obstacles.
Ermanno : Restons sur les vôtres, de contraintes et d’obstacles. Oui, merci. Jade, justement, on n’a pas parlé avec toi de comment tu es venue à l’escrime et comment tu es arrivée au plus haut niveau.
Jade MARECHAL : Moi, un peu comme Eva, j’ai suivi les pas de ma grande sœur, pour le coup. J’ai fait mes premiers pas sur les pistes d’escrime en l’accompagnant aux entraînements de ma naissance jusqu’à mes 8-9 ans. Elle ne voulait pas qu’on soit en esprit de compétition, donc j’ai dû attendre qu’elle arrête. J’ai été toujours fascinée par… Moi, c’était les lumières. Quand j’étais toute petite, j’adorais pouvoir allumer des lumières rouges et verts, selon qui touchait. En fait, j’ai toujours été sincèrement attirée par l’élégance de mon sport. Je trouve que c’est un très beau sport à regarder encore aujourd’hui. Remettre la tenue, ça me fait toujours quelque chose à chaque fois. Je trouve que c’est très esthétique et beau à regarder. Et puis, ensuite, j’ai appris que c’est un sport qui avait beaucoup d’histoires. Je suis contente et fière de représenter la France à chaque fois que je peux partir en Coupe du Monde. Cet aspect-là du sport de haut niveau me plaît aussi. Très vite, j’ai eu besoin de gagner des compètes aussi. J’ai commencé tard, mais je savais déjà me mettre en garde. Je connaissais les règles. À 9-10 ans, je faisais déjà mes premières compétitions alors que j’avais commencé la même année. Je gagnais des compètes départementales, puis régionales. C’était un peu comme Eva. J’avais envie d’y retourner et d’aller toujours chercher
Ermanno : plus haut. Tu disais que tu as commencé tard parce qu’on commence l’escrime à quel âge ?
Jade MARECHAL : On peut commencer à 3 ans l’escrime. Il y a du baby-escrime à 3 ans. C’est de la motricité.
Eva LACHERAY : À Bordeaux, ils font du baby-escrime mais ça ne se fait pas partout. Par exemple, dans mon club, on est plus à 6-7 ans. 6 ans, si vraiment l’enfant est déjà un peu développé, parce qu’il y a quand même une notion de sécurité. Et après, moi, pareil, j’ai commencé à 9 ans. Ce n’est pas tard. Je trouve que c’est un bon âge. Mais ça peut faire tard par rapport à… Les enfants commencent un peu avant et restent dans un sport. Ils commencent à 7 ans.
Ermanno : Je vais voir du coup, parce que moi, je suis à Castres. Le seul club qui prenait des jeunes de 3 ans et demi, l’âge de mon petit bonhomme, c’était le judo. Et ça tombe bien, il voulait faire du judo. Donc, il a commencé par le judo. Et comme tu disais, Eva, les petits judokas qui se mettent à l’escrime, on voit bien qu’ils ont certaines capacités. Donc, on va voir. Peut-être qu’un de ces quatre, il ira jusqu’à l’escrime. Exactement. Vous commencez à peu près au même âge. Vous avez à peu près le même âge. Par contre, vous n’êtes pas du tout dans la même ville. Comment est-ce que vous vous rencontrez ?
Eva LACHERAY : C’est sur les circuits nationaux. Parce qu’au départ, on commence avec des compétitions départementales et régionales. Et après, on passe au national quand on est minime. Donc, moins de 15 ans. Il y a un premier championnat de France. Après, en cadet aussi, junior, etc. On s’est un petit peu rencontrés sur les circuits nationaux. Maintenant, on ne s’est jamais trop
Eva LACHERAY : affrontés en compétition. Donc, on s’est plus rencontrés après sur les Coupes du Monde. Parce qu’après, quand on est cadet, on part à 20 en sélection internationale européenne. Et en junior, après, on part à 12. Et là, des rentrées en équipe de France junior en 2018. Donc, c’est surtout à partir de cette période, presque 10 ans après notre démarrage dans l’escrime, qu’on s’est vraiment rapprochés parce qu’on était dans cette même équipe dont Jade parlait tout à l’heure.
Jade MARECHAL : Eva, en fait, moi, je la voyais en compétition. Mais Eva, c’est quelqu’un qui arrivait à être bien dans sa bulle en compétition. Donc, je la voyais un peu comme un ovni qui se mettait dans son coin de la salle, qui arrivait, qui montait sur le podium à chaque compète. Je me suis dit, mais c’est fou d’arriver à être autant concentrée et centrée sur elle-même. Moi, j’avais plutôt discuté avec mes copines et je restais avec mon club. Donc, elle m’a toujours intriguée jusqu’au jour où on a fait équipe ensemble. Et là, on a pu échanger des relations beaucoup plus amicales.
Ermanno : Et qu’est-ce qui fait que, justement, vous vous êtes jamais
Jade MARECHAL : trop affrontés sur la piste ? C’est le hasard. Le classement, en fait, c’est en fonction de notre classement. On se retrouve dans des poules. Ça a dû arriver dans les poules sincèrement deux fois dans notre carrière. Mais voilà, c’est très rare. C’est le tirage, en fait, qui fait qu’on tire ensemble ou pas. Et puis aussi, si tu gagnes, forcément, on se rend compte en finale. Mais quand j’étais jeune, j’arrivais pas jusque-là.
Ermanno : C’est marrant parce que t’as intégré l’INSEP beaucoup plus tôt qu’Eva. Mais quand t’étais jeune, t’étais un petit peu en dessous.
Jade MARECHAL : Eva aurait pu l’intégrer beaucoup plus tôt aussi. Moi, j’ai fait le choix de l’intégrer, en fait, si tu es dans les sélectionnables ou en tout cas, si on t’appelle à intégrer l’INSEP, c’est toi, au final, qui peux faire ton choix d’y arriver ou pas, d’intégrer ou pas. Moi, c’est vrai qu’on m’a proposé en 2018 et j’étais dans un club bordelais et en fait, pour des raisons financières aussi, je devais changer de club et monter sur Paris, donc ça faisait sens pour moi. Et puis, j’avais trouvé l’opportunité de m’entourer d’un club avec plus d’opposition et de
Jade MARECHAL : tireuses performantes donc pour les championnats de France, c’était intéressant aussi. On n’a pas choisi le même carrière.
Ermanno : Là, vous dites que vous n’êtes pas beaucoup rencontrée sur la piste quand vous étiez jeune. Est-ce que maintenant, ça pourrait arriver sur les championnats de France, les championnats d’Europe, les championnats du monde, les Jeux Olympiques, que vous vous affrontiez en individuel
Eva LACHERAY : et qu’après, vous soyez coéquipière en équipe ? Totalement. C’est tout à fait possible. Ça nous est pas arrivé. Vous savez, ça nous est arrivé aux championnats d’Europe U23, pas l’année dernière, l’année d’avant. Jade, en plus, avait même rencontré Marion qui est en équipe aussi avec nous autour d’avant et après, moi, je tirais contre Jade et en demi-finale, j’ai aussi tiré contre une autre de nos coéquipières. Donc, vraiment, là, on s’est un peu toutes rencontrées ce jour-là et deux jours après, on était en équipe ensemble.
Ermanno : Bon, ça se passe comment dans ces cas-là ?
Jade MARECHAL : Ça se passe bien, je pense. En fait, comme dans la vie, avec Eva, on a toujours fait une… on a su faire la part des choses. Après, on a une facilité aussi dans notre sport, c’est qu’on met un masque et c’est vrai que c’est ce qui se passe un peu sur la piste. On sait que sur la piste, il n’y a pas forcément d’affinité ou de je te laisse une touche. Évidemment, à un moment donné, on est là pour gagner, on est là pour se dépasser sur la piste. Ça n’empêche pas qu’on reste très aimable et très respectueuse. Mais ça, c’est avec tous les adversaires. Maintenant, on sait que quand on est sur la piste, on donnera tout pour gagner et c’est
Eva LACHERAY : OK, quoi. Je pense que ça peut être compliqué, avec des adversaires qui ne sont pas fair-play, parce que ça peut arriver. Nous, ce n’est pas trop notre cas. Je pense qu’on est très fair-play. Quand on s’était rencontrés… Moi, en tout cas, quand je tire contre d’autres Françaises, surtout, j’ai tendance à être peut-être un peu plus cool que des étrangères. C’est vrai que moi, j’ai peut-être un peu plus de mal à accepter par des choses. Si je suis touchée, je m’annonce. Je ne vais pas rendre la touche pour autant et je ne vais pas moins me battre, mais je suis dix fois plus fair-play qu’avec peut-être des étrangères. Donc, ça facilite les relations derrière, en équipe.
Ermanno : Forcément. C’est quand même chacun pour soi, mais avec un petit peu plus de respect encore qu’avec des étrangères. Ça marche. Cette rencontre, vous combattez ensemble, dans la même équipe. Vous marquez des touches, vous gagnez. Vous en êtes où, là, sur votre carrière personnelle et d’équipe en équipe de France ? Parce que l’équipe de France a été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Paris. On sait que l’équipe de France sera au JO. Vous, vous en êtes où dans tout ça ?
Eva LACHERAY : Du coup, pour en revenir à nous avant, donc Jade et moi, en équipe jeune, on a fait beaucoup de podiums en Coupe du Monde et malheureusement, au Championnat du Monde, on perd en demi-finale et on n’a pas réussi à gagner la petite finale. Donc, on a terminé quatrième. Notre dernière année de junior, c’était l’année Covid. Donc, on n’a pas fait de championnat. On avait été très bien sur les Coupes du Monde, mais on n’a pas fait de championnat. Et en U23, du coup, l’année dernière et l’année d’avant, on a été championne d’Europe U23 par équipe ces deux années-là. Et là, après en senior, c’était un nouveau gap.
Eva LACHERAY : Et moi, j’ai fait quelques fois l’équipe. Pas trop dernièrement parce que je m’étais blessée à la cheville. Mais là, il reste… Là, on part à Tbilissi dans une semaine et demie. On verra quelle sera l’équipe à ce moment-là parce qu’elle n’est pas
Ermanno : annoncée pour l’instant. Et vous savez quand est-ce qu’elle sera annoncée ? Donc là, on enregistre, on est le 8 avril. Vous savez quand est-ce que l’équipe qui combattra aux Jeux Olympiques sera annoncée ?
Eva LACHERAY : C’est assez tard parce que je pense que vous avez entendu parler de l’histoire avec Isaura Isaura Tibus qui est suspectée de dopage. Et donc, elle est en procédure pour être blanchie.
Eva LACHERAY : son audience, je crois que ça doit être mi-mai. Et le verdict, ça serait fin mai. évidemment, Isaura, c’est la meilleure. Donc, si elle est blanchie, normalement, l’objectif, ça serait sûrement de la mettre dans l’équipe. Donc, on attend ce verdict pour avoir l’annonce officielle de l’équipe de France qui partira aux Jeux Olympiques. Donc, ça ne sera pas avant fin mai, début juin,
Ermanno : normalement. Bon, il faut encore attendre un petit peu, mais pas relâcher la pression pour autant
Jade MARECHAL : parce qu’il faut continuer à faire ses preuves. C’est ça. Puis, rester en forme physique aussi parce que qu’on soit dans l’équipe remplaçante ou sparring, l’idée, c’est de pouvoir répondre présent à toutes les sollicitations qui vont
Ermanno : arriver d’ici les Jeux. Et ça va arriver vite, cette petite fête de campagne qu’il y aura cet été. Là, sur votre quotidien, vous vous entraînez tous les jours à l’INSEP, ensemble. Alors, vous n’êtes pas… Si vous êtes sparring l’une de l’autre
Jade MARECHAL : ou pas ? Oui, en fait, donc, on s’entraîne bien quotidiennement. C’est vraiment… C’est un travail d’être athlète. Donc, on a 5 à 6 heures d’entraînement par jour. Et on… Alors, avec Eva, on ne loge pas dans la même… Dans la même chambre, le même appartement. C’est… C’est le moment où on n’est pas ensemble. On est avec Eva, tu es avec une autre escrimeuse du sabre. Et moi, je suis avec une athlète qui fait du sprint. Donc, ça permet aussi d’avoir d’autres échanges. C’est chouette. Mais voilà, on s’entraîne du lundi au vendredi. Et puis, le week-end, très souvent, on part en compétition ou parfois en stage comme c’était le cas la semaine dernière.
Ermanno : Ah oui, petite question qui m’a complètement échappée, mais c’est bien que tu en parles. Tu parles du sabre. En escrime, il y a 3 armes.
Jade MARECHAL : Vous, vous êtes sur quelles armes ? Nous, on est fleurettistes. Donc, il y a 3 armes, effectivement. Effectivement, l’épée, le fleuret et le sabre. La différence, c’est la zone de touche. Et nous, on touche que le buste. Donc, ventre et dos, c’est en fait l’arme la plus précise et qui est aussi l’arme la plus légère pour pouvoir s’entraîner. À l’époque, on s’entraînait avec le fleuret pour pouvoir aller en duel avec le sabre
Ermanno : ou l’épée. Oui, c’est vrai que c’est une question de touche, mais ceci est une question de poids parce qu’entre un fleuret, un sabre et une épée, c’est pas tout à fait la même chose en termes de
Jade MARECHAL : poids au bout de la main ou du bras. La différence est infime. Mais oui, il y a quand même une différence.
Eva LACHERAY : Mais l’épée, surtout, c’est très lourd, pour le coup. Parce qu’au bout du bras, forcément, quelques centaines de grammes en plus, ça fait vite une différence. Les épéistes, c’est un peu… Mais les 3 armes, c’est le même sport, ça reste de l’escrime. Maintenant, c’est très différent. On peut pas passer… On peut pas être athlète… Il y en a qui l’ont fait. Mais normalement, on peut pas être athlète fleuretiste, en même temps être athlète de haut niveau à l’épée. En même temps, au sabre, c’est très différent parce qu’il y a la zone de touche. Au sabre, aussi, la façon de toucher. On touche avec le tranchant, donc c’est encore différent. Et les règles de priorité, par exemple, il y en a au fleuret et au sabre et il n’y en a pas du tout à l’épée. À l’épée, on touche. Si les deux touchent en même temps, chacun a un point. C’est un peu plus basique, entre guillemets, et plus facile à comprendre, surtout plus télévisuel.
Ermanno : À la différence du para-escrime, où Ludovic disait qu’il n’est pas rare de pratiquer les 3 armes. Mais bon, c’est le même sport tout en étant un autre sport.
Jade MARECHAL : C’est vrai qu’en para-escrime, il y a beaucoup de pratiques. J’ai pratiqué 2 armes minimum et parfois 3, oui, c’est vrai.
Ermanno : Jade, tu disais que toi, dès le COVID, tu as lancé une première entreprise de conférence. Qu’est-ce qui t’a amené à faire ça ? Même si tu disais un peu en intro, parce que tu voulais échanger, partager, tu avais des choses à dire, mais tu aurais pu, je ne sais pas, lancer un podcast, lancer un média, créer du contenu. Tu as lancé une société pour être conférencière. Qu’est-ce qui t’a amené à ça ?
Jade MARECHAL : C’est vrai que j’aurais pu faire tout ça. C’est peut-être ce qui va arriver par la suite. Je n’en sais rien. Blague à part.
Ermanno : Je peux vous filer des conseils, si vous voulez, avec plaisir.
Jade MARECHAL : Blague à part, en fait, les scrims, c’est un sport amateur. Je n’ai jamais, on n’est pas rémunéré par la Fédération pour ce que l’on fait. Donc, il a fallu que je trouve rapidement des sponsors et des entreprises partenaires qui m’accompagnent sur cette aventure olympique. Et donc, je me disais, mais c’est génial, j’arrivais à trouver, à démarcher grâce à mes parents qui m’ont tout de suite appris à parler et à pitcher un projet. Mais je trouvais ça un peu injuste, quelque part, de leur demander de l’argent et d’en contrepartie, simplement, faire des scrims pour eux, entre guillemets, ou en tout cas, avoir leur logo sur mon bras. Donc, j’ai commencé à intervenir en entreprise, j’avais 16 ans, simplement pour raconter le quotidien d’un athlète. Et j’ai pris énormément de plaisir, en fait. Et c’est pour ça que j’en ai développé une entreprise, une activité à part entière. Et là, je proposais non plus simplement du témoignage de quotidien d’athlète, mais plus un réel partage de valeurs et un partage d’expérience pour servir, pour aider des personnes, des personnes qui pourraient assister à cette conférence, choper un ou deux conseils, parce que, voilà, quand on est athlète, on a rapidement un coach mental, on fait face à des échecs quasi quotidiens, quand on tente une touche et qu’on ne réussit pas. Donc, je me suis dit qu’on avait de l’or entre les mains et qu’il fallait absolument en faire bénéficier tout un chacun dans la vie professionnelle.
Ermanno : Oui, parce que, rappelons-le, en France, on a un problème, je trouve, avec l’échec, avec le fait de perdre. Mais s’il y a bien une chose qui t’apprend l’humilité, c’est vraiment le sport. Parce que je ne connais pas un sportif ou une sportive qui a tout gagné. On a tous, à un moment ou à un autre, perdu. Même les meilleurs, ils ont à un moment perdu, ou déclaré forfait, ou ils se sont blessés. Donc, s’il y a bien une chose dans laquelle tu ne gagnes jamais, c’est le sport. C’était justement ta force de parler de ça ?
Jade MARECHAL : Ça m’a aidée, en fait. Principalement, la première que j’ai aidée, c’est moi. Mettre des mots sur des émotions, des mots sur des sensations, parce que je suis quelqu’un qui n’arrive pas beaucoup, enfin, j’ai du mal à gérer mes émotions. Heureusement, ça va mieux que quand j’ai commencé en 2016, là. Fort heureusement, d’ailleurs. Mais ça m’a aidée de mettre des mots dessus, de partager. Quand on prépare un exposé, ou quand on prépare une conférence, en fait, ça nous amène aussi à chercher des informations, à se plonger dans la lecture, dans la science, à demander des éclaircissements auprès de personnes expertes. Et donc, c’est ce qui m’a aussi aidée à me développer en tant qu’athlète. J’ai trouvé mon compte dans plusieurs aspects de cette activité.
Ermanno : Moi, c’était le Covid, c’était il y a 4 ans. Cette société, tu l’as créée il y a 4 ans. T’en es où avec ? Est-ce que tu l’as arrêtée et puis t’es passée à l’autre projet avec Eva ? Est-ce que ça continue en parallèle ?
Jade MARECHAL : Non, ça continue. Et en fait, je suis très contente parce qu’on trouve des similitudes avec EJ Unlimited, l’entreprise qu’on a créée avec Eva, et mon entreprise de conférencière. Parce qu’en fait, ce qu’on propose, c’est une formation où on va en parler sur le long terme. Moi, ce que je propose dans ma micro-entreprise de conférence, c’est en one shot, une conférence, partage de valeurs. Donc généralement, il y a plusieurs étapes dans la prospection. Je propose toujours une conférence, alors avec Eva maintenant ou toute seule, et par la suite, quand les entreprises, ils ont commencé à toucher à la richesse d’un sportif de haut niveau, très vite, j’ai cette demande. On aimerait pouvoir continuer avec toi. Comment on pourrait te suivre ? Comment on pourrait continuer à engager des événements entre collaborateurs et toi ? Parce qu’on trouve qu’il y a un vrai parallèle qui se fait. Ils s’en rendent compte par eux-mêmes. Donc naturellement, on vient leur proposer cette solution de formation sur le long terme parce qu’on voit que ça match et on voit que ça permet d’engager des collaborateurs sur la question du sport par un autre biais qui leur permet de grandir dans leur projet professionnel, mais aussi et surtout personnel.
Ermanno : Jad, je vais te donner la parole peut-être pour parler justement de EJ Unlimited. En tout cas, ce que j’aime bien, c’est le jeu de mots. Hedge, donc aller vers le haut, toujours plus haut, et puis EJ comme Eva et Jade. Bravo les filles.
Jade MARECHAL : Exactement. Bravo. Bravo. On va t’engager comme speaker d’EJ Unlimited.
Eva LACHERAY : ‘est ça. On a cette entreprise EJ Unlimited pour Eva et Jad Unlimited parce que on sait que c’est un projet qui est sans limites, finalement. C’est Jad, initialement, qui m’a un petit peu mis la puce à l’oreille avec ces conférences et même un peu avec cette idée qu’on a bien rechangée depuis. Mais on propose une formation en ligne où on fait intervenir dix grands champions sur dix thématiques différentes. On va avoir l’équipe de vie, la gestion du stress dont on a parlé, la gestion de l’échec, l’adaptabilité, dix valeurs hyper importantes qui font la réussite de la carrière des champions parce qu’il y a beaucoup d’athlètes de haut niveau, il y a des champions, il y a des gens qui sont parfois freinés dans la carrière professionnelle plus normale, on va dire, ça arrive aussi de ne pas réussir à gravir des échelons qu’on ambitionne parce qu’on n’arrive pas, on n’arrive pas à gérer notre stress parce qu’on n’arrive plus à se trouver d’équilibre de vie, on est trop à fond dans le boulot et on perd tout le reste à côté, on fait des burn-out, etc. Ça arrive aussi aux athlètes et on voulait vraiment partager toute cette richesse parce que nous, on a aussi la chance d’être accompagnés comme le disait Jez, on va avoir des coachs, des préparateurs physiques, des préparateurs mentaux, on a moyen de s’entourer et des psychologues aussi et c’est pas forcément le cas dans la vie d’un collaborateur en entreprise, donc on s’est dit, allez, on va transmettre ces valeurs dans une formation clé en main de 10 heures et faire intervenir 10 champions de 10 sports différents, des hommes, des femmes, des gens qui sont déjà en reconversion professionnelle, des gens qui sont encore en carrière pour avoir vraiment absolument tout l’environnement sportif et en plus de ça, on propose une conférence au départ pour lancer la formation, un genre de briefing et après, une fois que la formation est finie, on propose un débriefing, donc on revient à nouveau avec Jez dans l’entreprise pour parler, échanger directement, avoir les questions, pouvoir répondre à toutes les interrogations des collaborateurs et après, petite cerise sur le gâteau, s’ils ont particulièrement apprécié un des 10 athlètes ou une thématique en particulier, ils peuvent demander d’avoir l’athlète sur une conférence, donc on retourne sur cet épisode un peu one-shot, avec une grosse conférence et nous-mêmes, on organise un peu cet événement, ce team building.
Jade MARECHAL : Eva, elle a vraiment tout dit et je t’ai terminé juste par peut-être redire notre slogan qui nous définit bien. Nous, ce qu’on cherche avec EJ, c’est la performance professionnelle grâce à l’expérience des champions et on en est persuadés et on veut aussi également surfer sur cette vague de Paris 2024. Tout le monde s’intéresse au sport, tout le monde entend parler du sport, et bien pourquoi pas participer à cet événement d’une autre manière, d’une autre façon pour permettre d’être performant
Eva LACHERAY : dans son quotidien. C’est aussi un héritage, je pense, avec les Jeux, même post, Jeux. On parle beaucoup d’héritage après Jeux Olympiques et je pense que ça en fait partie parce que là, on a la chance d’avoir la lumière sur le sport et comme on dit, le sport apporte tellement de choses. Tu le disais tout à l’heure, ça nous apporte une certaine maturité aussi. Et même pour les enfants, quand tu parlais de gestion de l’échec, l’enfant grandit avec la frustration, l’échec. C’est aussi pour ça que c’est très important de mettre les enfants au sport, comprendre que l’échec, c’est normal. C’est même positif. C’est dur à comprendre à la base, mais c’est hyper positif. L’échec, parce que ça nous permet de voir tout de suite ce qui ne va pas. Ça nous permet de rebondir hyper fort et de passer des fois, on passe une marche après l’autre et hop, un échec. Après, on passe dix marches d’un coup. Ça nous permet d’accélérer notre progression aussi. Toutes ces notions qui ne sont pas naturelles, qui ne sont pas ancrées en nous, dans notre société de manière générale, on s’est dit qu’on allait pouvoir les transmettre d’une façon hyper qualitative. Je ne vais pas dire ludique parce que ce n’est peut-être pas le mot non plus, mais dynamique et engageante et inspirante aussi, parce qu’on s’inspire beaucoup de personnalités, d’athlètes et c’est aussi pour moi au départ ce qui m’a fait croire très fort en ce projet, c’est que, comme Mojad le disait, on rend un petit peu à nos sponsors en allant voir les collaborateurs et tout le monde est toujours hyper inspiré. On a toujours l’impression de… On arrive là-bas, on est Beyoncé. On arrive, on a un petit peu les stars de l’événement et ils sont toujours très impressionnés par ce qu’on fait et nous, on ne s’en rend pas compte parce qu’on est entouré d’autres sportifs. Pour nous, c’est la vie normale alors qu’en fait, non, on arrive à faire des choses un peu plus exceptionnelles, mais c’est grâce aux valeurs qu’on développe et notre entraînement qui fait qu’on progresse chaque jour.
Ermanno : Tout est dit. Juste pour finir sur l’échec, moi je dis toujours à mes enfants, c’est en tombant qu’on apprend à se relever. C’est aussi une des vertus de l’échec, parce que l’échec a des vertus, comme tu l’as dit, c’est d’apprendre et puis d’apprendre à passer d’une marche à dix marches d’un coup.
Jade MARECHAL : C’est exactement ce que dit Quentin Fillon-Maillet, il intervient sur la gestion de l’échec dans notre formation et cette histoire d’échelle, il y a eu l’image comme une échelle que plus on va haut sur son échelle, plus on souhaite accéder à de plus grands objectifs. Parfois, il faut accepter de redescendre d’une ou deux marches pour pouvoir mieux remonter derrière et pourtant, c’est Quentin Fillon-Maillet qui nous dit, c’est-à-dire que c’est l’athlète quand même qui a cinq médailles d’or au précédent Jeux Olympiques. Et pourtant, il dit que pas d’échec, pas de médaille. Il nous l’explique bien.
Ermanno : Pas de bras, pas de chocolat, pas d’échec, pas de médaille. Ça sonne moins bien, il faut trouver une rime, les filles. Du coup, EJ Unlimited s’adresse uniquement aux entreprises ou vous ambitionnez aussi d’ouvrir le programme à des particuliers, par exemple, qui pourraient avoir besoin d’être inspirés. Alors peut-être un programme plus light parce que conférence de briefing, formation, conférence de débriefing et reconférence, ça ne s’adresse peut-être pas forcément à des particuliers mais une version un petit peu plus light, plus allégée, mais tout aussi
Eva LACHERAY : inspirante. En fait, on voulait aussi à la base partir sur les entreprises et en même temps sur les écoles. C’est juste qu’on n’a pas forcément le temps de faire les deux, mais on voulait aussi aller sur les écoles supérieures parce qu’on s’est dit ces soft skills qu’on veut transmettre, ils sont hyper importants que ce soit en études ou dans le milieu professionnel. Donc en études, ils auraient pu s’en servir à ce moment-là et arriver sur le marché du travail en ayant déjà développé ces soft skills-là. Donc on s’était dit, c’est hyper intéressant. Maintenant, c’est vrai que vu qu’on est, comme tu le disais tout à l’heure, en double projet, notre temps nous est vraiment compté. Les journées ne font que 24 heures et on n’arrive pas à tout caler. Donc on s’est concentré sur les entreprises pour l’instant, mais on développe ce soir, on a une réunion d’ailleurs pour développer la partie particuliers directement.
Jade MARECHAL : Voilà, puis on s’agrandit aussi. On va peut-être agrandir l’équipe prochainement, donc c’est chouette aussi. On va pouvoir toucher ces autres
Eva LACHERAY : sujets qui sont très intéressants. On va faire cette offre pour particuliers et comme tu le disais, c’est une offre plus light, un peu plus classique, en main, un peu plus courte. Il y a moins d’étapes finalement, mais on peut retenir quand même le plus
Ermanno : important. Jade, tu l’as dit tout à l’heure, l’escrime est un sport amateur, comme beaucoup de sports, même des sports olympiques. Il est rare pour beaucoup d’être payé pour pratiquer son sport. Souvent, ce qui paye, c’est les contrats d’image. On pense, alors quand on pense aux sportifs français, on pense à Duté Diriner, on pense à Tony Parker, on pense à plein de noms, notamment dans l’escrime. Souvent, ce qui paye, effectivement, c’est les sponsors, c’est les partenaires, mais c’est pas la fédération, c’est pas le club, c’est pas un employeur qui te paye pour aller faire du sport, pas toujours. Vous, votre double projet, ça vous permet justement de vivre, de pouvoir vivre de et par votre sport ?
Jade MARECHAL : Alors, donc, on n’est pas logé à la même enseigne pour tous les sports, et même dans un sport, selon les clubs, effectivement, moi j’ai la chance d’être à BLR 92, donc un club parisien, et donc j’arrive à minima faire opération zéro, on va dire, et à même pouvoir me dégager un petit salaire, mais c’est pas le cas de tout le monde, c’est pour ça qu’on s’entoure de partenaires, de sponsors, et heureusement, il y a des dispositifs, comme le pack de performance, l’ANS, qui nous aident beaucoup, si on sait les activer.
Ermanno : Donc l’ANS, l’Agence Nationale du Sport ?
Jade MARECHAL : Tout à fait, mais derrière, il nous faut un double projet, et ça c’est un requis, maintenant, si on veut faire du sport de niveau amateur, et d’ailleurs, c’est une demande, quand on intègre l’INSEP, de réfléchir, d’avoir un double projet à minima scolaire, puis professionnel, si on a terminé les études. Donc notre projet avec Eva, c’est clairement ce qui nous anime pour pouvoir réussir à gagner notre vie en parallèle de la pratique du sport de haut niveau. Donc là, on est dans la phase de développement, c’est le début, donc on est dans l’investissement plutôt pour le moment, et on espère que rapidement, ça pourra constituer notre activité professionnelle
Eva LACHERAY : à part entière. C’est l’objectif, de toute façon, c’est vrai qu’on a besoin, moi, par exemple, dans mon club, il n’y a pas du tout de salaire, et ils ne me remboursent pas forcément mes déplacements, donc c’est les sponsors qui payent mes déplacements, je ne paye pas non plus de mon argent personnel, mais après, moi, j’ai la chance d’avoir déjà travaillé, donc j’ai pu bénéficier du chômage pendant un temps, et c’est avec ça, en fait, que j’y vais. Après, c’est vrai qu’ici, une fois qu’on paye l’INSEP, on est nourri-logé, donc on n’a pas trop de frais, et on les limite, en fait, tout simplement. On n’est pas les sportives qui roulent sur l’or, qui vont au resto, qui s’achètent un max de choses, c’est réservé à une petite élite, finalement, et c’est vrai qu’on a souvent cette image, en France, « Ah, t’es athlète de niveau, tu dois avoir plein d’argent. » Ouh là, non, pas du tout ! C’est le contraire.
Ermanno : Les sportifs de niveau, c’est pas ceux qui restent les pieds au bord de la piscine, attendent que les bifetons y tombent, puis de temps en temps, ils vont en compétition ? C’est pas ça ?
Eva LACHERAY : Étrangement, c’est pas ça.
Ermanno : Ah mince !
Ermanno : Plus sérieusement, c’est justement l’essence même de ce podcast, c’est de savoir comment est-ce qu’on construit une carrière de sportif de niveau, et comment est-ce que… Quels sont les mécanismes que certaines et certains mettent en place pour lutter contre cette précarité du sportif de haut niveau, qui, malheureusement, dans l’esprit collectif, est quelqu’un ou quelqu’une de bien loti, et puis de toute façon, il passe sa journée à faire du sport, à faire sa passion.
Jade MARECHAL : C’est ça. Moi, je pense qu’on est tous… Un sportif de haut niveau, maintenant, il est chef d’entreprise. On est tous des mini-entrepreneurs de notre propre entreprise, parce qu’on doit pitcher un projet, démarcher des sponsors, communiquer sur sa carrière, gérer aussi un budget. On a cette capacité, d’ailleurs, qu’on développe plus rapidement que certaines personnes. Mais en tout cas, oui, aujourd’hui, l’enjeu, il est grand. Dès que tu veux faire du haut niveau, t’as un coût associé, et forcément, tu dois le gérer tout seul, donc t’entourer des personnes qui peuvent t’aider à financer ce projet.
Ermanno : J’ai une question signature dans le podcast. Alors là, vous êtes deux, donc vous allez toutes les deux y passer. Il y en aura une qui aura le temps de réfléchir avant l’autre. Juste avant que je pose la question, qui va répondre en premier ?
Jade MARECHAL : Dites-moi. Vas-y, je… J’y vais. Ok.
Ermanno : Si tu pouvais être dans un monde un peu spécial, un peu parallèle, et si, Jade, tu pouvais te projeter à côté de la Jade de 2018, avant que t’intègres à l’INSEP, et que elle, elle sache exactement qui tu es, quelle vie tu vas avoir après, entre 2018 et 2024, qu’est-ce que tu penses qu’elle dirait de toi ? Qu’est-ce qu’elle te dirait et qu’est-ce qu’elle dirait de toi en te voyant ?
Jade MARECHAL : Je pense qu’elle dirait deux choses. Elle dirait de ne jamais oublier la passion. Ça m’a un peu quittée, de temps en temps, ces dernières saisons, d’être souvent driveée par la performance et les résultats. T’en oublies le jeu. Quelqu’un m’a dit un jour, tu vises les Jeux Olympiques, ce sont des jeux, en fait. Et très souvent, on oublie qu’il faut tendre des pièges à l’adversaire, jouer sur la piste, avoir ce petit sourire sous le masque. Donc j’ai un peu oublié ça, et ça m’a fait plaisir ces derniers temps de le retrouver. Donc voilà, je lui dirais de ne jamais oublier cet aspect-là et de ce pourquoi elle a commencé le sport. Et puis aussi, de rester
Jade MARECHAL : loyale envers ses convictions et ses volontés. Voilà, souvent, dans le monde du sport de haut niveau, parfois, on écoute un peu trop ce qu’ont à dire les autres. Et moi, j’en faisais partie. Et je pense qu’à certains moments, j’aurais préféré suivre ce qu’il y avait dans ma tête, mes envies, mes besoins, et rester fidèle à ce que je suis. Et finalement, un athlète, il est performant quand il se révèle lui-même, et qu’il révèle son caractère à 100%. Donc voilà. Franchement, reste fidèle à tes choix et tes convictions, et garde la passion. C’est ce petit feu qui t’a poussé à faire de l’escrime un jour.
Ermanno : Merci. Et puis, Eva, même question, mais allez, on va remonter plus loin pour toi. Ce moment où tu découvres l’escrime, à 8-9 ans. Qu’est-ce que la petite Eva de 8-9 ans, elle pourrait te dire en te voyant maintenant ?
Eva LACHERAY : Franchement, j’ai eu le temps de réfléchir pourtant, mais en fait, j’ai l’impression que… À part avoir pris en maturité, j’ai l’impression que je suis toujours restée un peu sur ma ligne directrice. J’ai pas l’impression d’être quelqu’un qui a vraiment changé. C’est aussi pour ça que j’avais intégré l’INSEP plus tard. J’ai gardé mes convictions personnelles. Donc, je pense que la jeune Eva, tirée juste à celle d’aujourd’hui, bravo, t’es restée fidèle à ce que tu voulais, même quand c’était difficile. Et si c’était l’inverse, c’était moi qui parlais peut-être pas à la jeune Eva de 9 ans, parce que pour le coup, j’étais très jeune. Je lui dirais de prendre du plaisir et de rester dans l’escrime, surtout. Surtout, ne quitte pas ce sport. Après, je dirais juste, aie confiance,
Ermanno : ça va marcher. Écoutez, les filles, merci beaucoup. C’était un super moment. Pour finir, où est-ce qu’on vous retrouve ? Où est-ce qu’on vous suit ? Où est-ce qu’on vous encourage ? Où est-ce qu’on sollicite EJ Unlimited si on a besoin de vous pour
Eva LACHERAY : inspirer nos équipes ? Alors, Instagram, on a un super feed. Allez faire un tour, on détaille pas mal ce qu’on fait. Et LinkedIn, pour nous contacter directement, pour prendre rendez-vous, c’est par là nos deux canaux de communication pour EJ Unlimited. Exactement. Prendre
Jade MARECHAL : contact, nous suivre, même si vous avez des questions, ou simplement… Commenter. Voilà. Évidemment, on commente, on partage, tout ça, c’est la base. Mais simplement, pour nous suivre, même en tant qu’athlète, EJ, c’est Eva et Jade avant tout aussi, donc c’est une manière de nous suivre, même dans le sport. Voilà. Où vous pouvez nous retrouver ?
Ermanno : Super. Bon, puis on en a pas beaucoup parlé, mais c’était quand même en filigrane. Le Palatine Women Project, vous êtes mentorée, vous êtes accélérée par ce programme. Donc, si on vous retrouve, on scrute le prochain passage de Flambeau, le passage de la promotion 3 à la promotion 4, qui aura lieu en février
Jade MARECHAL : 2025. Ouais, c’est ça.
Eva LACHERAY : J’espère qu’on pourra y être cette fois-ci, parce que là, on n’a pas pu être pour le passage de la promotion 2 à la promotion 3. On aurait aimé faire notre retour d’expérience en live, vu qu’on l’a fait en vidéo, mais on aurait voulu le faire en live pour partager un petit peu cette année, un petit peu spéciale avec le Palatine, cette année qu’on a passée, cette année mentorée.
Jade MARECHAL : Mais on reste une grande famille, là, on est dans ce fameux groupe WhatsApp, avec toutes les promos réunies.
Eva LACHERAY : Tous les jours, on communique. Tous les jours, on communique.
Jade MARECHAL : Franchement, la Palatine, c’est une fois
Eva LACHERAY : pour toute la vie. Et la prochaine vidéo, c’est nous, je crois. Ah ! La prochaine vidéo qui sort, parce que la dernière, je crois que c’était Coralie Gassama. Je ne sais pas si tu as eu l’occasion de voir sa vidéo sur LinkedIn par rapport à la vidéo qui a été créée par le Palatine Women Project pour résumer son projet et son accompagnement avec la Palatine. Et je crois que la prochaine vidéo qui sort en avril, ça doit être sur notre projet. Donc, n’hésitez pas
Ermanno : à checker. Je relairai ça dans les notes de l’épisode, aussi les contacts pour suivre EJ Unlimited et puis vos réseaux personnels. Et puis, Coralie était passée aussi dans le podcast. On avait même fait un live sur LinkedIn avec elle pour parler, justement, de pas du double projet, mais de son passé de sportive de haut niveau et de son projet entrepreneurial. Ok. Eh bien, merci beaucoup les filles. Bonne continuation. Tenez bon jusqu’à l’annonce de l’équipe qui partira au jeu. Enfin, qui partira. Ce ne sera pas très loin pour vous entre l’INSEP et puis…
Eva LACHERAY : Non, ça va. Ça ne devrait pas avoir trop de décalage.
Ermanno : Allez, à bientôt. Bonne continuation.
Eva LACHERAY : Merci beaucoup. A bientôt. Salut.
Ermanno : Juste avant de lancer un nouvel épisode, je t’invite à aller faire un tour sur vestiaire.org slash livre. La grande question à laquelle on essaie de répondre sur ce podcast, c’est comment construire une carrière de sportif de haut niveau. Et bien devine quoi, avec Maxime Dubois-Danguin, on a fait un gros boulot pour synthétiser l’ensemble des interviews qui sont déjà diffusées sur le podcast Dans les Vestiaires. Et on a sorti ce qui j’espère sera ton prochain livre de chevet, c’est à découvrir sur vestiaire.org slash livre. Livre, c’est disponible en version électronique sur notre site et puis sur Amazon si tu veux la version papier. L’avantage, au-delà d’aller chercher un max d’informations en plus de tous les épisodes que tu peux entendre, et bien c’est de pouvoir soutenir toutes les sportives et tous les sportifs de haut niveau actifs interviewés sur ce podcast, puisque tous les bénéfices de ce livre leur seront reversés. Voilà, allez, c’est parti pour un nouvel épisode et n’oublie pas vestiaire.org slash livre. A tout de suite !
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, je vais parler non pas avec une, mais avec deux invités, avec deux escrimeuses, que j’ai eu l’occasion de rencontrer presque virtuellement lors du Palatine Women Project où j’ai été invité fin février. Maintenant, ça y est, on se voit. Alors, c’est toujours un peu virtuel, mais cette fois-ci, je vous vois vraiment, parce que lors de l’événement, on le disait, vous n’avez pas pu être présentes parce que vous aviez des impératifs sportifs. Bref, je suis très content d’échanger avec Jade Maréchal et Eva Lacheray. Bonjour les filles !
Eva LACHERAY : Salut Ermanno ! Tellement sympa !
Ermanno : ‘adore, j’adore, c’était synchro, c’était parfait. Alors, les auditeurs se demandent peut-être pourquoi est-ce que j’ai deux invités. Qui est-ce qui prend la parole, déjà pour juste répondre à cette petite question-là, puis après, je vous laisserai vous présenter.
Eva LACHERAY : Alors, aujourd’hui, tu as deux invités parce qu’on est coéquipières en équipe de France d’escrime depuis quelques années maintenant. Et en plus de ça, on a un projet entrepreneurial en commun, on est associés, donc on est souvent ensemble en ce moment. Oui.
Ermanno : Bon, puis ça va… Ça va continuer encore quelques années, je pense.
Jade MARECHAL : Ah bah, j’espère ! On espère. C’est l’objectif. Et sur le plan sportif et sur le plan professionnel, exactement.
Ermanno : Bah, évidemment, évidemment. On est là pour parler du sport, mais aussi du double projet avec le côté entrepreneurial. Ce que je vous propose, c’est peut-être justement de vous présenter. Donc, on commence par qui ? Allez, Jade, je te laisse commencer, te présenter, nous dire qui est Jade Maréchal.
Jade MARECHAL : Allez, j’y vais. Alors, effectivement, je suis Jade, j’ai 23 ans, je suis fleurettiste comme Eva. J’habite à l’INSEP depuis maintenant. J’ai 4 ans, donc j’ai intégré le centre d’entraînement en 2019. Et à côté de cela, du coup, j’ai fait un cursus scolaire assez classique puisque je suis sortie d’une école de Master 2 de marketing international. Et j’ai créé ma boîte de conférences ensuite pendant le Covid parce que j’ai toujours été persuadée de ce lien qui existait entre le collaborateur en entreprise et le sportif de haut niveau avec des tas de valeurs en commun. Et d’ailleurs, c’est ce qui m’a amenée à créer cette entreprise avec Eva par la suite. Je viens de Bordeaux et je suis la cadette d’une grande famille de 5 filles. Donc, c’est pour ça que je pense que j’ai été toujours driveée vers la performance.
Ermanno : 5 filles, il n’y avait pas de garçons. Mais bon, ça devait être quand même la guerre un petit peu quand même.
Jade MARECHAL : Oui, on se tire la bourre, on va dire, et on se motive pour être toujours première dans tous les domaines. Ça a été un peu l’objectif commun à la maison durant toute mon enfance.
Ermanno : Et avec des sœurs qui sont sportives aussi ou pas ?
Jade MARECHAL : Il y en a une qui faisait de l’escrime, oui. Donc, c’est pour ça que j’ai suivi. Ce n’est pas une fois qu’elle a arrêté ses études, parce qu’elle ne voulait pas qu’on fasse le même sport pour ne pas qu’on ait un esprit de compétition entre nous. Mais en revanche, on est toutes sportives, plus ou moins dans la compétition. J’avoue que j’ai pris quand même le flambeau de la compétition assez rapidement et je ne l’ai jamais quitté.
Ermanno : Merci. Écoute, je le dis toujours, les sportives et les sportifs de haut niveau, même jeunes, je trouve que vous avez une maturité qui est impressionnante. Et puis toi, en plus, on sent bien qu’il y a l’aisance, la facilité d’expression. Merci.
Jade MARECHAL : Très gentil.
Ermanno : Eva, je te laisse te présenter aussi. Alors, pour la petite histoire, je l’ai déjà racontée quelques fois dans ce podcast-là, mais ma fille s’appelle Eva. Elle a 21 ans, donc ça va me faire bizarre de parler à une autre Eva. Tu marques un point, Eva, là.
Eva LACHERAY : Oui, je marque un point. On a presque le même âge, en plus. Donc, je m’appelle Eva, j’ai 24 ans. J’allais dire 23, mais 24 depuis pas longtemps. Et je viens d’une petite ville qui s’appelle Montbéliard. Et je suis rentrée à l’INSEP en septembre 2023. Donc, c’est tout frais. C’était… C’est juste pour cette année olympique. Et à côté de ça, j’ai créé cette boîte avec Jade. Avant, quand j’étais sur Montbéliard, j’ai commencé à travailler assez tôt parce que pendant ma deuxième année de DUT, j’ai fait de l’alternance. Et j’ai tout de suite beaucoup plus aimé le monde professionnel, l’entreprise. J’étais dans une petite boîte, en plus. Donc, on fait plein de choses, on se développe très vite. On apprend beaucoup et j’ai toujours préféré ça à l’école. Donc, je me suis lancée direct dans le monde du travail. Après, j’ai été embauchée. J’ai été embauchée par le comité olympique départemental parce que quand on est en double projet, on a deux fois moins de temps de présence pour être au travail. Donc, ils me laissaient partir en stage, en compétition, etc. C’était vraiment génial. Et j’ai quitté ce boulot pour venir à l’INSEP. Et donc, par la suite, on a créé… Enfin, un peu en même temps et par la suite, on a créé ce projet avec Jade parce que je pense que j’ai toujours voulu entreprendre mes parents ou une boulangerie. Et du coup, ça fait 30 ans qu’ils ont leur boîte, qu’ils gèrent eux-mêmes… Leur entreprise, leur vie, tout ça. Je crois que ça m’a toujours un peu animée. Et à côté de ça, j’ai un grand frère qui faisait de l’escrime quand il était petit. Moi, je faisais de la danse et je l’ai rejoint dans ce sport parce que je faisais plein de choses avec lui. J’aimais bien faire du foot aussi. Enfin, on faisait plein de choses ensemble. Et je pense que j’avais aussi envie d’aller ramener mes petites coupes, mes petites médailles comme lui à la maison. Donc, voilà, je l’ai suivi. Et ce sport ne m’a plus quittée depuis.
Ermanno : C’est marrant, tu vois, ma petite Eva, ma petite qui a 21 ans, elle n’a pas suivi les pas de son frère. Pendant quelques temps, elle a fait un peu du triathlon comme papa. Mais bon, voilà, chacun son truc. Quand tu étais au comité olympique départemental, c’était vraiment un emploi à temps plein ou c’était dans le cadre d’une CIP ou un autre aménagement ?
Eva LACHERAY : Non, j’étais considérée comme temps plein. Et après, en fait, je faisais mon boulot. Mais en termes d’heures, j’étais vachement libérée. Je m’occupais en fait des services civiques principalement. Et je faisais ça. J’essayais de gérer l’emploi du temps. Et après aussi, mon emploi du temps sportif en termes d’entraînement était plus libre parce qu’à part les soirs, je m’entraînais assez tard le soir parce qu’il fallait coller aux horaires d’un club. Les horaires de club, c’est plutôt le soir. Et la journée, quand il fallait que je fasse des entraînements techniques ou physiques, je m’organisais en fonction de mes horaires. Parce que ce n’est pas comme quand il y a un groupe de 12 personnes, 12 athlètes de haut niveau à gérer. Là, ça demande un peu plus d’organisation pour chacun. Alors que là, j’étais plus libre en fait. Oui.
Ermanno : Il y a quand même la difficulté dans l’escrime, c’est qu’il faut l’opposition. Un boxeur, il peut toujours taper dans un punching ball. En escrime, tu es obligé d’avoir un ou une partenaire. Donc, il y a aussi cette difficulté de réussir à trouver le timing qui colle aussi pour le partenaire.
Eva LACHERAY : Oui, c’est ça. C’est pour ça que là, c’était plus les entraînements le soir. Et après, comme je disais, vu qu’ils me laissaient partir même en stage, etc., je pouvais venir à l’INSEP faire des séances, ce qu’ils appellent les séances partenaires. Parce qu’on a des séances où on n’est qu’entre nous, le groupe de 12, et des séances qui sont ouvertes aux partenaires. Donc, d’autres personnes en plus viennent tirer avec nous. Et voilà, moi, je faisais partie de ces personnes.
Ermanno : Je te propose qu’on reste un petit peu sur toi, Eva. Tu disais qu’avant, tu faisais de la danse et après, tu es passée à l’escrime. Comment est-ce que tu passes de l’un à l’autre ? Est-ce que c’est juste pour faire comme ton frère ? Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’a tiré dans l’escrime ? Surtout que ce n’était pas juste pour essayer parce que maintenant, tu es en équipe de France.
Eva LACHERAY : Je ne te vois plus trop danseuse, moi, là. Non, non. En fait, j’avais fait…
Ermanno : Elle ne fait pas des petits pas ? Non. Elle ne lève pas les pieds ?
Jade MARECHAL : Eva, elle va droit au but.
Eva LACHERAY : Elle n’est pas trop gracieuse. Pas très artistique, on va dire. Mais non, non, j’ai fait de la danse. On avait fait un peu de kickboxing aussi. On avait fait plusieurs trucs. Et la danse, j’y reste parce qu’après, tu as des copines. Puis après, quand tu es enfant, souvent, tu t’inscris à un truc. Si tu aimes bien, tu restes les années suivantes. Et non, je les rejoins parce que je pense que j’avais vraiment ce truc de vouloir ramener des coupes et des médailles. Et après, tu arrives. L’escrime, c’est un sport hyper ludique. Je pense que je n’étais pas faite pour les sports comme la natation ou l’athlétisme, où tu te bats contre un chrono ou ce genre de choses. Moi, j’aime cette opposition. J’aime les sports de combat. Les sports de combat sans contact, en plus, c’est vraiment parfait pour moi. Et je ne sais pas. Et après, une fois que j’ai commencé la compétition, je pense que c’est ce qui m’a gardée à l’escrime. Parce que tu commences, tu gagnes et après, c’est une addiction, finalement. Tu as toujours envie de refaire une compétition, de gagner, de ressentir les émotions. Et quand tu es enfant, je pense qu’en grandissant, on ressent les choses différemment. Mais même quand on est enfant, on adore gagner.
Ermanno : Oui, certainement. Je pense que la victoire appelle d’autres victoires. Mais au début, ce n’est pas forcément facile à enclencher.
Jade MARECHAL : Au début, ça reste quand même le plaisir.
Eva LACHERAY : En fait, j’ai gagné ma première compétition et je pense que là, j’ai eu envie de rester encore plus à l’escrime. Je pense qu’avant, je le faisais pour le plaisir, pour les copains, même à la salle. Je ne sais pas, inscrivez vos enfants dans des salles d’escrime, vous verrez, c’est trop bien, ils vont adorer. C’est un sport hyper ludique, on fait plein de choses. Ça développe plein de choses aussi. Je pense que ça, par contre, la danse m’a apporté des choses en termes de coordination
Eva LACHERAY : et de gestes. Je pense que tous les enfants devraient faire du sport. Le judo aussi, c’est pas mal. Passer du judo à l’escrime, c’est pas mal. On voit que quand on récupère les petits judokas,
Jade MARECHAL : ils ont une petite aisance. C’est vrai que l’escrime, en plus, c’est un sport qui est complet. Les capacités physiques, il y a des valeurs de respect qui sont très importantes. On dit souvent qu’on est à trois sur la piste. Il y a soi, il y a l’adversaire, mais il y a aussi l’arbitre qui a un rôle à jouer très important dans la victoire ou la défaite de notre match.
Ermanno : On est assez proche du judo, sauf que là, il y a une arme. Dans le judo, il n’y a pas d’arme, pour ainsi dire. C’est sympa. Je reviens sur ce que tu disais, Eva. Il faut inciter les enfants à faire du sport. Bien sûr, parce que tout sport, toute activité, qu’elle soit physique ou même culturelle, faite en étant enfant, ça développe certaines capacités. Quand on parle d’une activité physique, ça va développer la motricité. Quand on parle d’une activité culturelle, ça va plutôt développer la motricité du cerveau, pour le coup. Mais je pense que… Je ne pense pas. Je suis à 200% avec vous. Et j’en ai quatre.
Eva LACHERAY : C’est primordial. On voit tout de suite les enfants qui… C’est triste à dire, mais on voit tout de suite les enfants qui ne font pas de sport et les enfants qui en font. Ils sont plus dégourdis, même mentalement, parce que le sport, surtout les scrims, tu as pas mal de stratégies. Et ça se voit tout de suite les enfants qui sont malheureusement un peu sur les écrans, ou un peu enfermés, qui ne peuvent pas trop sortir, pas trop aller se dépenser. Donc, inscrivez vos enfants dans des clubs. C’est génial.
Ermanno : Vous disiez tout à l’heure que vous êtes coéquipière en équipe de France. Ça veut dire quoi, être coéquipière ? Est-ce que c’est… Vous combattez en double, ou c’est chacun son tour ?
Jade MARECHAL : Alors, les scrims, c’est un sport à deux facettes, puisqu’il y a les épreuves individuelles, où là, on est seul sur la piste et on essaye de gagner des matchs avec soi-même. Et le lendemain, ou deux jours après, on va tirer par équipe. Il y a quatre personnes qui composent l’équipe, donc trois titulaires et une remplaçante. Donc, quand on dit qu’on est en équipe de France, ça veut dire que, ben voilà, on est parmi les quatre coéquipières à se battre sur des Coupes du Monde, ou bien des championnats, et tous les quatre ans, les Jeux Olympiques. Donc, on se relaie, on donne son score à l’adversaire. C’est des relais en cinq touches. Et si on a atteint les cinq touches, le match, s’arrête et on donne le score à sa coéquipière. Et si le temps s’arrête avant, ben tant pis, on donne le score. S’il y avait 13 à 8, on donne le score à 13 à 8, et l’autre va en 25. C’est un relais. Jamais en même temps, c’est toujours un relais.
Ermanno : En 45 touches. Bon, question qui peut paraître un petit peu niaise, un peu simple, mais voilà, l’idée, c’est aussi de faire découvrir ce sport à nos auditrices et à nos auditeurs.
Jade MARECHAL : Complètement, c’est pas assez connu. Il faut savoir que l’escrime, c’est le sport qui est le plus pourvoyeur de médailles à chaque Olympiade pour la France. Donc c’est vrai qu’on est bien mis en lumière lors de cette épreuve, mais c’est important d’en parler même entre les Olympiades, parce que c’est, comme on l’a dit, c’est un sport intéressant.
Ermanno : Nul doute. Je fais un peu ma part, parce que sans le savoir, j’avais commencé par inviter Margot Rivkis, qui a fait aussi le Palatine Women Project. Une autre personne aussi, mais finalement, on diffuse pas son interview. Et puis, dans le para-escrime, j’ai eu Ludovic Lemoine, donc assez intéressant. D’ailleurs, para-escrime, qui n’est pas forcément réservé qu’aux paras, l’escrime fauteuil, parce que même les valides peuvent
Jade MARECHAL : pratiquer l’escrime fauteuil. C’est ça,
Ermanno : exactement. Vous vous êtes déjà amusée à ça ou vous restez sur l’escrime valide ?
Eva LACHERAY : Moi, j’avais fait une petite compétition quand j’étais petite. On avait fait une compétition escrime fauteuil, et franchement, j’avais trop aimé. J’ai vraiment adoré ça.
Jade MARECHAL : Ouais, moi aussi. Dans mon club à Bordeaux, il y avait un para-escrime, un e-sport qui faisait des entraînements régulièrement, donc ça m’est arrivé. Ça travaille vraiment d’autres choses. Pour moi, c’est un autre sport. La main est beaucoup plus sollicitée, forcément. La distance, on ne peut pas en changer, ou très peu. C’est intéressant aussi de se confronter à d’autres contraintes, d’autres obstacles.
Ermanno : Restons sur les vôtres, de contraintes et d’obstacles. Oui, merci. Jade, justement, on n’a pas parlé avec toi de comment tu es venue à l’escrime et comment tu es arrivée au plus haut niveau.
Jade MARECHAL : Moi, un peu comme Eva, j’ai suivi les pas de ma grande sœur, pour le coup. J’ai fait mes premiers pas sur les pistes d’escrime en l’accompagnant aux entraînements de ma naissance jusqu’à mes 8-9 ans. Elle ne voulait pas qu’on soit en esprit de compétition, donc j’ai dû attendre qu’elle arrête. J’ai été toujours fascinée par… Moi, c’était les lumières. Quand j’étais toute petite, j’adorais pouvoir allumer des lumières rouges et verts, selon qui touchait. En fait, j’ai toujours été sincèrement attirée par l’élégance de mon sport. Je trouve que c’est un très beau sport à regarder encore aujourd’hui. Remettre la tenue, ça me fait toujours quelque chose à chaque fois. Je trouve que c’est très esthétique et beau à regarder. Et puis, ensuite, j’ai appris que c’est un sport qui avait beaucoup d’histoires. Je suis contente et fière de représenter la France à chaque fois que je peux partir en Coupe du Monde. Cet aspect-là du sport de haut niveau me plaît aussi. Très vite, j’ai eu besoin de gagner des compètes aussi. J’ai commencé tard, mais je savais déjà me mettre en garde. Je connaissais les règles. À 9-10 ans, je faisais déjà mes premières compétitions alors que j’avais commencé la même année. Je gagnais des compètes départementales, puis régionales. C’était un peu comme Eva. J’avais envie d’y retourner et d’aller toujours chercher
Ermanno : plus haut. Tu disais que tu as commencé tard parce qu’on commence l’escrime à quel âge ?
Jade MARECHAL : On peut commencer à 3 ans l’escrime. Il y a du baby-escrime à 3 ans. C’est de la motricité.
Eva LACHERAY : À Bordeaux, ils font du baby-escrime mais ça ne se fait pas partout. Par exemple, dans mon club, on est plus à 6-7 ans. 6 ans, si vraiment l’enfant est déjà un peu développé, parce qu’il y a quand même une notion de sécurité. Et après, moi, pareil, j’ai commencé à 9 ans. Ce n’est pas tard. Je trouve que c’est un bon âge. Mais ça peut faire tard par rapport à… Les enfants commencent un peu avant et restent dans un sport. Ils commencent à 7 ans.
Ermanno : Je vais voir du coup, parce que moi, je suis à Castres. Le seul club qui prenait des jeunes de 3 ans et demi, l’âge de mon petit bonhomme, c’était le judo. Et ça tombe bien, il voulait faire du judo. Donc, il a commencé par le judo. Et comme tu disais, Eva, les petits judokas qui se mettent à l’escrime, on voit bien qu’ils ont certaines capacités. Donc, on va voir. Peut-être qu’un de ces quatre, il ira jusqu’à l’escrime. Exactement. Vous commencez à peu près au même âge. Vous avez à peu près le même âge. Par contre, vous n’êtes pas du tout dans la même ville. Comment est-ce que vous vous rencontrez ?
Eva LACHERAY : C’est sur les circuits nationaux. Parce qu’au départ, on commence avec des compétitions départementales et régionales. Et après, on passe au national quand on est minime. Donc, moins de 15 ans. Il y a un premier championnat de France. Après, en cadet aussi, junior, etc. On s’est un petit peu rencontrés sur les circuits nationaux. Maintenant, on ne s’est jamais trop
Eva LACHERAY : affrontés en compétition. Donc, on s’est plus rencontrés après sur les Coupes du Monde. Parce qu’après, quand on est cadet, on part à 20 en sélection internationale européenne. Et en junior, après, on part à 12. Et là, des rentrées en équipe de France junior en 2018. Donc, c’est surtout à partir de cette période, presque 10 ans après notre démarrage dans l’escrime, qu’on s’est vraiment rapprochés parce qu’on était dans cette même équipe dont Jade parlait tout à l’heure.
Jade MARECHAL : Eva, en fait, moi, je la voyais en compétition. Mais Eva, c’est quelqu’un qui arrivait à être bien dans sa bulle en compétition. Donc, je la voyais un peu comme un ovni qui se mettait dans son coin de la salle, qui arrivait, qui montait sur le podium à chaque compète. Je me suis dit, mais c’est fou d’arriver à être autant concentrée et centrée sur elle-même. Moi, j’avais plutôt discuté avec mes copines et je restais avec mon club. Donc, elle m’a toujours intriguée jusqu’au jour où on a fait équipe ensemble. Et là, on a pu échanger des relations beaucoup plus amicales.
Ermanno : Et qu’est-ce qui fait que, justement, vous vous êtes jamais
Jade MARECHAL : trop affrontés sur la piste ? C’est le hasard. Le classement, en fait, c’est en fonction de notre classement. On se retrouve dans des poules. Ça a dû arriver dans les poules sincèrement deux fois dans notre carrière. Mais voilà, c’est très rare. C’est le tirage, en fait, qui fait qu’on tire ensemble ou pas. Et puis aussi, si tu gagnes, forcément, on se rend compte en finale. Mais quand j’étais jeune, j’arrivais pas jusque-là.
Ermanno : C’est marrant parce que t’as intégré l’INSEP beaucoup plus tôt qu’Eva. Mais quand t’étais jeune, t’étais un petit peu en dessous.
Jade MARECHAL : Eva aurait pu l’intégrer beaucoup plus tôt aussi. Moi, j’ai fait le choix de l’intégrer, en fait, si tu es dans les sélectionnables ou en tout cas, si on t’appelle à intégrer l’INSEP, c’est toi, au final, qui peux faire ton choix d’y arriver ou pas, d’intégrer ou pas. Moi, c’est vrai qu’on m’a proposé en 2018 et j’étais dans un club bordelais et en fait, pour des raisons financières aussi, je devais changer de club et monter sur Paris, donc ça faisait sens pour moi. Et puis, j’avais trouvé l’opportunité de m’entourer d’un club avec plus d’opposition et de
Jade MARECHAL : tireuses performantes donc pour les championnats de France, c’était intéressant aussi. On n’a pas choisi le même carrière.
Ermanno : Là, vous dites que vous n’êtes pas beaucoup rencontrée sur la piste quand vous étiez jeune. Est-ce que maintenant, ça pourrait arriver sur les championnats de France, les championnats d’Europe, les championnats du monde, les Jeux Olympiques, que vous vous affrontiez en individuel
Eva LACHERAY : et qu’après, vous soyez coéquipière en équipe ? Totalement. C’est tout à fait possible. Ça nous est pas arrivé. Vous savez, ça nous est arrivé aux championnats d’Europe U23, pas l’année dernière, l’année d’avant. Jade, en plus, avait même rencontré Marion qui est en équipe aussi avec nous autour d’avant et après, moi, je tirais contre Jade et en demi-finale, j’ai aussi tiré contre une autre de nos coéquipières. Donc, vraiment, là, on s’est un peu toutes rencontrées ce jour-là et deux jours après, on était en équipe ensemble.
Ermanno : Bon, ça se passe comment dans ces cas-là ?
Jade MARECHAL : Ça se passe bien, je pense. En fait, comme dans la vie, avec Eva, on a toujours fait une… on a su faire la part des choses. Après, on a une facilité aussi dans notre sport, c’est qu’on met un masque et c’est vrai que c’est ce qui se passe un peu sur la piste. On sait que sur la piste, il n’y a pas forcément d’affinité ou de je te laisse une touche. Évidemment, à un moment donné, on est là pour gagner, on est là pour se dépasser sur la piste. Ça n’empêche pas qu’on reste très aimable et très respectueuse. Mais ça, c’est avec tous les adversaires. Maintenant, on sait que quand on est sur la piste, on donnera tout pour gagner et c’est
Eva LACHERAY : OK, quoi. Je pense que ça peut être compliqué, avec des adversaires qui ne sont pas fair-play, parce que ça peut arriver. Nous, ce n’est pas trop notre cas. Je pense qu’on est très fair-play. Quand on s’était rencontrés… Moi, en tout cas, quand je tire contre d’autres Françaises, surtout, j’ai tendance à être peut-être un peu plus cool que des étrangères. C’est vrai que moi, j’ai peut-être un peu plus de mal à accepter par des choses. Si je suis touchée, je m’annonce. Je ne vais pas rendre la touche pour autant et je ne vais pas moins me battre, mais je suis dix fois plus fair-play qu’avec peut-être des étrangères. Donc, ça facilite les relations derrière, en équipe.
Ermanno : Forcément. C’est quand même chacun pour soi, mais avec un petit peu plus de respect encore qu’avec des étrangères. Ça marche. Cette rencontre, vous combattez ensemble, dans la même équipe. Vous marquez des touches, vous gagnez. Vous en êtes où, là, sur votre carrière personnelle et d’équipe en équipe de France ? Parce que l’équipe de France a été sélectionnée pour les Jeux Olympiques de Paris. On sait que l’équipe de France sera au JO. Vous, vous en êtes où dans tout ça ?
Eva LACHERAY : Du coup, pour en revenir à nous avant, donc Jade et moi, en équipe jeune, on a fait beaucoup de podiums en Coupe du Monde et malheureusement, au Championnat du Monde, on perd en demi-finale et on n’a pas réussi à gagner la petite finale. Donc, on a terminé quatrième. Notre dernière année de junior, c’était l’année Covid. Donc, on n’a pas fait de championnat. On avait été très bien sur les Coupes du Monde, mais on n’a pas fait de championnat. Et en U23, du coup, l’année dernière et l’année d’avant, on a été championne d’Europe U23 par équipe ces deux années-là. Et là, après en senior, c’était un nouveau gap.
Eva LACHERAY : Et moi, j’ai fait quelques fois l’équipe. Pas trop dernièrement parce que je m’étais blessée à la cheville. Mais là, il reste… Là, on part à Tbilissi dans une semaine et demie. On verra quelle sera l’équipe à ce moment-là parce qu’elle n’est pas
Ermanno : annoncée pour l’instant. Et vous savez quand est-ce qu’elle sera annoncée ? Donc là, on enregistre, on est le 8 avril. Vous savez quand est-ce que l’équipe qui combattra aux Jeux Olympiques sera annoncée ?
Eva LACHERAY : C’est assez tard parce que je pense que vous avez entendu parler de l’histoire avec Isaura Isaura Tibus qui est suspectée de dopage. Et donc, elle est en procédure pour être blanchie.
Eva LACHERAY : son audience, je crois que ça doit être mi-mai. Et le verdict, ça serait fin mai. évidemment, Isaura, c’est la meilleure. Donc, si elle est blanchie, normalement, l’objectif, ça serait sûrement de la mettre dans l’équipe. Donc, on attend ce verdict pour avoir l’annonce officielle de l’équipe de France qui partira aux Jeux Olympiques. Donc, ça ne sera pas avant fin mai, début juin,
Ermanno : normalement. Bon, il faut encore attendre un petit peu, mais pas relâcher la pression pour autant
Jade MARECHAL : parce qu’il faut continuer à faire ses preuves. C’est ça. Puis, rester en forme physique aussi parce que qu’on soit dans l’équipe remplaçante ou sparring, l’idée, c’est de pouvoir répondre présent à toutes les sollicitations qui vont
Ermanno : arriver d’ici les Jeux. Et ça va arriver vite, cette petite fête de campagne qu’il y aura cet été. Là, sur votre quotidien, vous vous entraînez tous les jours à l’INSEP, ensemble. Alors, vous n’êtes pas… Si vous êtes sparring l’une de l’autre
Jade MARECHAL : ou pas ? Oui, en fait, donc, on s’entraîne bien quotidiennement. C’est vraiment… C’est un travail d’être athlète. Donc, on a 5 à 6 heures d’entraînement par jour. Et on… Alors, avec Eva, on ne loge pas dans la même… Dans la même chambre, le même appartement. C’est… C’est le moment où on n’est pas ensemble. On est avec Eva, tu es avec une autre escrimeuse du sabre. Et moi, je suis avec une athlète qui fait du sprint. Donc, ça permet aussi d’avoir d’autres échanges. C’est chouette. Mais voilà, on s’entraîne du lundi au vendredi. Et puis, le week-end, très souvent, on part en compétition ou parfois en stage comme c’était le cas la semaine dernière.
Ermanno : Ah oui, petite question qui m’a complètement échappée, mais c’est bien que tu en parles. Tu parles du sabre. En escrime, il y a 3 armes.
Jade MARECHAL : Vous, vous êtes sur quelles armes ? Nous, on est fleurettistes. Donc, il y a 3 armes, effectivement. Effectivement, l’épée, le fleuret et le sabre. La différence, c’est la zone de touche. Et nous, on touche que le buste. Donc, ventre et dos, c’est en fait l’arme la plus précise et qui est aussi l’arme la plus légère pour pouvoir s’entraîner. À l’époque, on s’entraînait avec le fleuret pour pouvoir aller en duel avec le sabre
Ermanno : ou l’épée. Oui, c’est vrai que c’est une question de touche, mais ceci est une question de poids parce qu’entre un fleuret, un sabre et une épée, c’est pas tout à fait la même chose en termes de
Jade MARECHAL : poids au bout de la main ou du bras. La différence est infime. Mais oui, il y a quand même une différence.
Eva LACHERAY : Mais l’épée, surtout, c’est très lourd, pour le coup. Parce qu’au bout du bras, forcément, quelques centaines de grammes en plus, ça fait vite une différence. Les épéistes, c’est un peu… Mais les 3 armes, c’est le même sport, ça reste de l’escrime. Maintenant, c’est très différent. On peut pas passer… On peut pas être athlète… Il y en a qui l’ont fait. Mais normalement, on peut pas être athlète fleuretiste, en même temps être athlète de haut niveau à l’épée. En même temps, au sabre, c’est très différent parce qu’il y a la zone de touche. Au sabre, aussi, la façon de toucher. On touche avec le tranchant, donc c’est encore différent. Et les règles de priorité, par exemple, il y en a au fleuret et au sabre et il n’y en a pas du tout à l’épée. À l’épée, on touche. Si les deux touchent en même temps, chacun a un point. C’est un peu plus basique, entre guillemets, et plus facile à comprendre, surtout plus télévisuel.
Ermanno : À la différence du para-escrime, où Ludovic disait qu’il n’est pas rare de pratiquer les 3 armes. Mais bon, c’est le même sport tout en étant un autre sport.
Jade MARECHAL : C’est vrai qu’en para-escrime, il y a beaucoup de pratiques. J’ai pratiqué 2 armes minimum et parfois 3, oui, c’est vrai.
Ermanno : Jade, tu disais que toi, dès le COVID, tu as lancé une première entreprise de conférence. Qu’est-ce qui t’a amené à faire ça ? Même si tu disais un peu en intro, parce que tu voulais échanger, partager, tu avais des choses à dire, mais tu aurais pu, je ne sais pas, lancer un podcast, lancer un média, créer du contenu. Tu as lancé une société pour être conférencière. Qu’est-ce qui t’a amené à ça ?
Jade MARECHAL : C’est vrai que j’aurais pu faire tout ça. C’est peut-être ce qui va arriver par la suite. Je n’en sais rien. Blague à part.
Ermanno : Je peux vous filer des conseils, si vous voulez, avec plaisir.
Jade MARECHAL : Blague à part, en fait, les scrims, c’est un sport amateur. Je n’ai jamais, on n’est pas rémunéré par la Fédération pour ce que l’on fait. Donc, il a fallu que je trouve rapidement des sponsors et des entreprises partenaires qui m’accompagnent sur cette aventure olympique. Et donc, je me disais, mais c’est génial, j’arrivais à trouver, à démarcher grâce à mes parents qui m’ont tout de suite appris à parler et à pitcher un projet. Mais je trouvais ça un peu injuste, quelque part, de leur demander de l’argent et d’en contrepartie, simplement, faire des scrims pour eux, entre guillemets, ou en tout cas, avoir leur logo sur mon bras. Donc, j’ai commencé à intervenir en entreprise, j’avais 16 ans, simplement pour raconter le quotidien d’un athlète. Et j’ai pris énormément de plaisir, en fait. Et c’est pour ça que j’en ai développé une entreprise, une activité à part entière. Et là, je proposais non plus simplement du témoignage de quotidien d’athlète, mais plus un réel partage de valeurs et un partage d’expérience pour servir, pour aider des personnes, des personnes qui pourraient assister à cette conférence, choper un ou deux conseils, parce que, voilà, quand on est athlète, on a rapidement un coach mental, on fait face à des échecs quasi quotidiens, quand on tente une touche et qu’on ne réussit pas. Donc, je me suis dit qu’on avait de l’or entre les mains et qu’il fallait absolument en faire bénéficier tout un chacun dans la vie professionnelle.
Ermanno : Oui, parce que, rappelons-le, en France, on a un problème, je trouve, avec l’échec, avec le fait de perdre. Mais s’il y a bien une chose qui t’apprend l’humilité, c’est vraiment le sport. Parce que je ne connais pas un sportif ou une sportive qui a tout gagné. On a tous, à un moment ou à un autre, perdu. Même les meilleurs, ils ont à un moment perdu, ou déclaré forfait, ou ils se sont blessés. Donc, s’il y a bien une chose dans laquelle tu ne gagnes jamais, c’est le sport. C’était justement ta force de parler de ça ?
Jade MARECHAL : Ça m’a aidée, en fait. Principalement, la première que j’ai aidée, c’est moi. Mettre des mots sur des émotions, des mots sur des sensations, parce que je suis quelqu’un qui n’arrive pas beaucoup, enfin, j’ai du mal à gérer mes émotions. Heureusement, ça va mieux que quand j’ai commencé en 2016, là. Fort heureusement, d’ailleurs. Mais ça m’a aidée de mettre des mots dessus, de partager. Quand on prépare un exposé, ou quand on prépare une conférence, en fait, ça nous amène aussi à chercher des informations, à se plonger dans la lecture, dans la science, à demander des éclaircissements auprès de personnes expertes. Et donc, c’est ce qui m’a aussi aidée à me développer en tant qu’athlète. J’ai trouvé mon compte dans plusieurs aspects de cette activité.
Ermanno : Moi, c’était le Covid, c’était il y a 4 ans. Cette société, tu l’as créée il y a 4 ans. T’en es où avec ? Est-ce que tu l’as arrêtée et puis t’es passée à l’autre projet avec Eva ? Est-ce que ça continue en parallèle ?
Jade MARECHAL : Non, ça continue. Et en fait, je suis très contente parce qu’on trouve des similitudes avec EJ Unlimited, l’entreprise qu’on a créée avec Eva, et mon entreprise de conférencière. Parce qu’en fait, ce qu’on propose, c’est une formation où on va en parler sur le long terme. Moi, ce que je propose dans ma micro-entreprise de conférence, c’est en one shot, une conférence, partage de valeurs. Donc généralement, il y a plusieurs étapes dans la prospection. Je propose toujours une conférence, alors avec Eva maintenant ou toute seule, et par la suite, quand les entreprises, ils ont commencé à toucher à la richesse d’un sportif de haut niveau, très vite, j’ai cette demande. On aimerait pouvoir continuer avec toi. Comment on pourrait te suivre ? Comment on pourrait continuer à engager des événements entre collaborateurs et toi ? Parce qu’on trouve qu’il y a un vrai parallèle qui se fait. Ils s’en rendent compte par eux-mêmes. Donc naturellement, on vient leur proposer cette solution de formation sur le long terme parce qu’on voit que ça match et on voit que ça permet d’engager des collaborateurs sur la question du sport par un autre biais qui leur permet de grandir dans leur projet professionnel, mais aussi et surtout personnel.
Ermanno : Jad, je vais te donner la parole peut-être pour parler justement de EJ Unlimited. En tout cas, ce que j’aime bien, c’est le jeu de mots. Hedge, donc aller vers le haut, toujours plus haut, et puis EJ comme Eva et Jade. Bravo les filles.
Jade MARECHAL : Exactement. Bravo. Bravo. On va t’engager comme speaker d’EJ Unlimited.
Eva LACHERAY : ‘est ça. On a cette entreprise EJ Unlimited pour Eva et Jad Unlimited parce que on sait que c’est un projet qui est sans limites, finalement. C’est Jad, initialement, qui m’a un petit peu mis la puce à l’oreille avec ces conférences et même un peu avec cette idée qu’on a bien rechangée depuis. Mais on propose une formation en ligne où on fait intervenir dix grands champions sur dix thématiques différentes. On va avoir l’équipe de vie, la gestion du stress dont on a parlé, la gestion de l’échec, l’adaptabilité, dix valeurs hyper importantes qui font la réussite de la carrière des champions parce qu’il y a beaucoup d’athlètes de haut niveau, il y a des champions, il y a des gens qui sont parfois freinés dans la carrière professionnelle plus normale, on va dire, ça arrive aussi de ne pas réussir à gravir des échelons qu’on ambitionne parce qu’on n’arrive pas, on n’arrive pas à gérer notre stress parce qu’on n’arrive plus à se trouver d’équilibre de vie, on est trop à fond dans le boulot et on perd tout le reste à côté, on fait des burn-out, etc. Ça arrive aussi aux athlètes et on voulait vraiment partager toute cette richesse parce que nous, on a aussi la chance d’être accompagnés comme le disait Jez, on va avoir des coachs, des préparateurs physiques, des préparateurs mentaux, on a moyen de s’entourer et des psychologues aussi et c’est pas forcément le cas dans la vie d’un collaborateur en entreprise, donc on s’est dit, allez, on va transmettre ces valeurs dans une formation clé en main de 10 heures et faire intervenir 10 champions de 10 sports différents, des hommes, des femmes, des gens qui sont déjà en reconversion professionnelle, des gens qui sont encore en carrière pour avoir vraiment absolument tout l’environnement sportif et en plus de ça, on propose une conférence au départ pour lancer la formation, un genre de briefing et après, une fois que la formation est finie, on propose un débriefing, donc on revient à nouveau avec Jez dans l’entreprise pour parler, échanger directement, avoir les questions, pouvoir répondre à toutes les interrogations des collaborateurs et après, petite cerise sur le gâteau, s’ils ont particulièrement apprécié un des 10 athlètes ou une thématique en particulier, ils peuvent demander d’avoir l’athlète sur une conférence, donc on retourne sur cet épisode un peu one-shot, avec une grosse conférence et nous-mêmes, on organise un peu cet événement, ce team building.
Jade MARECHAL : Eva, elle a vraiment tout dit et je t’ai terminé juste par peut-être redire notre slogan qui nous définit bien. Nous, ce qu’on cherche avec EJ, c’est la performance professionnelle grâce à l’expérience des champions et on en est persuadés et on veut aussi également surfer sur cette vague de Paris 2024. Tout le monde s’intéresse au sport, tout le monde entend parler du sport, et bien pourquoi pas participer à cet événement d’une autre manière, d’une autre façon pour permettre d’être performant
Eva LACHERAY : dans son quotidien. C’est aussi un héritage, je pense, avec les Jeux, même post, Jeux. On parle beaucoup d’héritage après Jeux Olympiques et je pense que ça en fait partie parce que là, on a la chance d’avoir la lumière sur le sport et comme on dit, le sport apporte tellement de choses. Tu le disais tout à l’heure, ça nous apporte une certaine maturité aussi. Et même pour les enfants, quand tu parlais de gestion de l’échec, l’enfant grandit avec la frustration, l’échec. C’est aussi pour ça que c’est très important de mettre les enfants au sport, comprendre que l’échec, c’est normal. C’est même positif. C’est dur à comprendre à la base, mais c’est hyper positif. L’échec, parce que ça nous permet de voir tout de suite ce qui ne va pas. Ça nous permet de rebondir hyper fort et de passer des fois, on passe une marche après l’autre et hop, un échec. Après, on passe dix marches d’un coup. Ça nous permet d’accélérer notre progression aussi. Toutes ces notions qui ne sont pas naturelles, qui ne sont pas ancrées en nous, dans notre société de manière générale, on s’est dit qu’on allait pouvoir les transmettre d’une façon hyper qualitative. Je ne vais pas dire ludique parce que ce n’est peut-être pas le mot non plus, mais dynamique et engageante et inspirante aussi, parce qu’on s’inspire beaucoup de personnalités, d’athlètes et c’est aussi pour moi au départ ce qui m’a fait croire très fort en ce projet, c’est que, comme Mojad le disait, on rend un petit peu à nos sponsors en allant voir les collaborateurs et tout le monde est toujours hyper inspiré. On a toujours l’impression de… On arrive là-bas, on est Beyoncé. On arrive, on a un petit peu les stars de l’événement et ils sont toujours très impressionnés par ce qu’on fait et nous, on ne s’en rend pas compte parce qu’on est entouré d’autres sportifs. Pour nous, c’est la vie normale alors qu’en fait, non, on arrive à faire des choses un peu plus exceptionnelles, mais c’est grâce aux valeurs qu’on développe et notre entraînement qui fait qu’on progresse chaque jour.
Ermanno : Tout est dit. Juste pour finir sur l’échec, moi je dis toujours à mes enfants, c’est en tombant qu’on apprend à se relever. C’est aussi une des vertus de l’échec, parce que l’échec a des vertus, comme tu l’as dit, c’est d’apprendre et puis d’apprendre à passer d’une marche à dix marches d’un coup.
Jade MARECHAL : C’est exactement ce que dit Quentin Fillon-Maillet, il intervient sur la gestion de l’échec dans notre formation et cette histoire d’échelle, il y a eu l’image comme une échelle que plus on va haut sur son échelle, plus on souhaite accéder à de plus grands objectifs. Parfois, il faut accepter de redescendre d’une ou deux marches pour pouvoir mieux remonter derrière et pourtant, c’est Quentin Fillon-Maillet qui nous dit, c’est-à-dire que c’est l’athlète quand même qui a cinq médailles d’or au précédent Jeux Olympiques. Et pourtant, il dit que pas d’échec, pas de médaille. Il nous l’explique bien.
Ermanno : Pas de bras, pas de chocolat, pas d’échec, pas de médaille. Ça sonne moins bien, il faut trouver une rime, les filles. Du coup, EJ Unlimited s’adresse uniquement aux entreprises ou vous ambitionnez aussi d’ouvrir le programme à des particuliers, par exemple, qui pourraient avoir besoin d’être inspirés. Alors peut-être un programme plus light parce que conférence de briefing, formation, conférence de débriefing et reconférence, ça ne s’adresse peut-être pas forcément à des particuliers mais une version un petit peu plus light, plus allégée, mais tout aussi
Eva LACHERAY : inspirante. En fait, on voulait aussi à la base partir sur les entreprises et en même temps sur les écoles. C’est juste qu’on n’a pas forcément le temps de faire les deux, mais on voulait aussi aller sur les écoles supérieures parce qu’on s’est dit ces soft skills qu’on veut transmettre, ils sont hyper importants que ce soit en études ou dans le milieu professionnel. Donc en études, ils auraient pu s’en servir à ce moment-là et arriver sur le marché du travail en ayant déjà développé ces soft skills-là. Donc on s’était dit, c’est hyper intéressant. Maintenant, c’est vrai que vu qu’on est, comme tu le disais tout à l’heure, en double projet, notre temps nous est vraiment compté. Les journées ne font que 24 heures et on n’arrive pas à tout caler. Donc on s’est concentré sur les entreprises pour l’instant, mais on développe ce soir, on a une réunion d’ailleurs pour développer la partie particuliers directement.
Jade MARECHAL : Voilà, puis on s’agrandit aussi. On va peut-être agrandir l’équipe prochainement, donc c’est chouette aussi. On va pouvoir toucher ces autres
Eva LACHERAY : sujets qui sont très intéressants. On va faire cette offre pour particuliers et comme tu le disais, c’est une offre plus light, un peu plus classique, en main, un peu plus courte. Il y a moins d’étapes finalement, mais on peut retenir quand même le plus
Ermanno : important. Jade, tu l’as dit tout à l’heure, l’escrime est un sport amateur, comme beaucoup de sports, même des sports olympiques. Il est rare pour beaucoup d’être payé pour pratiquer son sport. Souvent, ce qui paye, c’est les contrats d’image. On pense, alors quand on pense aux sportifs français, on pense à Duté Diriner, on pense à Tony Parker, on pense à plein de noms, notamment dans l’escrime. Souvent, ce qui paye, effectivement, c’est les sponsors, c’est les partenaires, mais c’est pas la fédération, c’est pas le club, c’est pas un employeur qui te paye pour aller faire du sport, pas toujours. Vous, votre double projet, ça vous permet justement de vivre, de pouvoir vivre de et par votre sport ?
Jade MARECHAL : Alors, donc, on n’est pas logé à la même enseigne pour tous les sports, et même dans un sport, selon les clubs, effectivement, moi j’ai la chance d’être à BLR 92, donc un club parisien, et donc j’arrive à minima faire opération zéro, on va dire, et à même pouvoir me dégager un petit salaire, mais c’est pas le cas de tout le monde, c’est pour ça qu’on s’entoure de partenaires, de sponsors, et heureusement, il y a des dispositifs, comme le pack de performance, l’ANS, qui nous aident beaucoup, si on sait les activer.
Ermanno : Donc l’ANS, l’Agence Nationale du Sport ?
Jade MARECHAL : Tout à fait, mais derrière, il nous faut un double projet, et ça c’est un requis, maintenant, si on veut faire du sport de niveau amateur, et d’ailleurs, c’est une demande, quand on intègre l’INSEP, de réfléchir, d’avoir un double projet à minima scolaire, puis professionnel, si on a terminé les études. Donc notre projet avec Eva, c’est clairement ce qui nous anime pour pouvoir réussir à gagner notre vie en parallèle de la pratique du sport de haut niveau. Donc là, on est dans la phase de développement, c’est le début, donc on est dans l’investissement plutôt pour le moment, et on espère que rapidement, ça pourra constituer notre activité professionnelle
Eva LACHERAY : à part entière. C’est l’objectif, de toute façon, c’est vrai qu’on a besoin, moi, par exemple, dans mon club, il n’y a pas du tout de salaire, et ils ne me remboursent pas forcément mes déplacements, donc c’est les sponsors qui payent mes déplacements, je ne paye pas non plus de mon argent personnel, mais après, moi, j’ai la chance d’avoir déjà travaillé, donc j’ai pu bénéficier du chômage pendant un temps, et c’est avec ça, en fait, que j’y vais. Après, c’est vrai qu’ici, une fois qu’on paye l’INSEP, on est nourri-logé, donc on n’a pas trop de frais, et on les limite, en fait, tout simplement. On n’est pas les sportives qui roulent sur l’or, qui vont au resto, qui s’achètent un max de choses, c’est réservé à une petite élite, finalement, et c’est vrai qu’on a souvent cette image, en France, « Ah, t’es athlète de niveau, tu dois avoir plein d’argent. » Ouh là, non, pas du tout ! C’est le contraire.
Ermanno : Les sportifs de niveau, c’est pas ceux qui restent les pieds au bord de la piscine, attendent que les bifetons y tombent, puis de temps en temps, ils vont en compétition ? C’est pas ça ?
Eva LACHERAY : Étrangement, c’est pas ça.
Ermanno : Ah mince !
Ermanno : Plus sérieusement, c’est justement l’essence même de ce podcast, c’est de savoir comment est-ce qu’on construit une carrière de sportif de niveau, et comment est-ce que… Quels sont les mécanismes que certaines et certains mettent en place pour lutter contre cette précarité du sportif de haut niveau, qui, malheureusement, dans l’esprit collectif, est quelqu’un ou quelqu’une de bien loti, et puis de toute façon, il passe sa journée à faire du sport, à faire sa passion.
Jade MARECHAL : C’est ça. Moi, je pense qu’on est tous… Un sportif de haut niveau, maintenant, il est chef d’entreprise. On est tous des mini-entrepreneurs de notre propre entreprise, parce qu’on doit pitcher un projet, démarcher des sponsors, communiquer sur sa carrière, gérer aussi un budget. On a cette capacité, d’ailleurs, qu’on développe plus rapidement que certaines personnes. Mais en tout cas, oui, aujourd’hui, l’enjeu, il est grand. Dès que tu veux faire du haut niveau, t’as un coût associé, et forcément, tu dois le gérer tout seul, donc t’entourer des personnes qui peuvent t’aider à financer ce projet.
Ermanno : J’ai une question signature dans le podcast. Alors là, vous êtes deux, donc vous allez toutes les deux y passer. Il y en aura une qui aura le temps de réfléchir avant l’autre. Juste avant que je pose la question, qui va répondre en premier ?
Jade MARECHAL : Dites-moi. Vas-y, je… J’y vais. Ok.
Ermanno : Si tu pouvais être dans un monde un peu spécial, un peu parallèle, et si, Jade, tu pouvais te projeter à côté de la Jade de 2018, avant que t’intègres à l’INSEP, et que elle, elle sache exactement qui tu es, quelle vie tu vas avoir après, entre 2018 et 2024, qu’est-ce que tu penses qu’elle dirait de toi ? Qu’est-ce qu’elle te dirait et qu’est-ce qu’elle dirait de toi en te voyant ?
Jade MARECHAL : Je pense qu’elle dirait deux choses. Elle dirait de ne jamais oublier la passion. Ça m’a un peu quittée, de temps en temps, ces dernières saisons, d’être souvent driveée par la performance et les résultats. T’en oublies le jeu. Quelqu’un m’a dit un jour, tu vises les Jeux Olympiques, ce sont des jeux, en fait. Et très souvent, on oublie qu’il faut tendre des pièges à l’adversaire, jouer sur la piste, avoir ce petit sourire sous le masque. Donc j’ai un peu oublié ça, et ça m’a fait plaisir ces derniers temps de le retrouver. Donc voilà, je lui dirais de ne jamais oublier cet aspect-là et de ce pourquoi elle a commencé le sport. Et puis aussi, de rester
Jade MARECHAL : loyale envers ses convictions et ses volontés. Voilà, souvent, dans le monde du sport de haut niveau, parfois, on écoute un peu trop ce qu’ont à dire les autres. Et moi, j’en faisais partie. Et je pense qu’à certains moments, j’aurais préféré suivre ce qu’il y avait dans ma tête, mes envies, mes besoins, et rester fidèle à ce que je suis. Et finalement, un athlète, il est performant quand il se révèle lui-même, et qu’il révèle son caractère à 100%. Donc voilà. Franchement, reste fidèle à tes choix et tes convictions, et garde la passion. C’est ce petit feu qui t’a poussé à faire de l’escrime un jour.
Ermanno : Merci. Et puis, Eva, même question, mais allez, on va remonter plus loin pour toi. Ce moment où tu découvres l’escrime, à 8-9 ans. Qu’est-ce que la petite Eva de 8-9 ans, elle pourrait te dire en te voyant maintenant ?
Eva LACHERAY : Franchement, j’ai eu le temps de réfléchir pourtant, mais en fait, j’ai l’impression que… À part avoir pris en maturité, j’ai l’impression que je suis toujours restée un peu sur ma ligne directrice. J’ai pas l’impression d’être quelqu’un qui a vraiment changé. C’est aussi pour ça que j’avais intégré l’INSEP plus tard. J’ai gardé mes convictions personnelles. Donc, je pense que la jeune Eva, tirée juste à celle d’aujourd’hui, bravo, t’es restée fidèle à ce que tu voulais, même quand c’était difficile. Et si c’était l’inverse, c’était moi qui parlais peut-être pas à la jeune Eva de 9 ans, parce que pour le coup, j’étais très jeune. Je lui dirais de prendre du plaisir et de rester dans l’escrime, surtout. Surtout, ne quitte pas ce sport. Après, je dirais juste, aie confiance,
Ermanno : ça va marcher. Écoutez, les filles, merci beaucoup. C’était un super moment. Pour finir, où est-ce qu’on vous retrouve ? Où est-ce qu’on vous suit ? Où est-ce qu’on vous encourage ? Où est-ce qu’on sollicite EJ Unlimited si on a besoin de vous pour
Eva LACHERAY : inspirer nos équipes ? Alors, Instagram, on a un super feed. Allez faire un tour, on détaille pas mal ce qu’on fait. Et LinkedIn, pour nous contacter directement, pour prendre rendez-vous, c’est par là nos deux canaux de communication pour EJ Unlimited. Exactement. Prendre
Jade MARECHAL : contact, nous suivre, même si vous avez des questions, ou simplement… Commenter. Voilà. Évidemment, on commente, on partage, tout ça, c’est la base. Mais simplement, pour nous suivre, même en tant qu’athlète, EJ, c’est Eva et Jade avant tout aussi, donc c’est une manière de nous suivre, même dans le sport. Voilà. Où vous pouvez nous retrouver ?
Ermanno : Super. Bon, puis on en a pas beaucoup parlé, mais c’était quand même en filigrane. Le Palatine Women Project, vous êtes mentorée, vous êtes accélérée par ce programme. Donc, si on vous retrouve, on scrute le prochain passage de Flambeau, le passage de la promotion 3 à la promotion 4, qui aura lieu en février
Jade MARECHAL : 2025. Ouais, c’est ça.
Eva LACHERAY : J’espère qu’on pourra y être cette fois-ci, parce que là, on n’a pas pu être pour le passage de la promotion 2 à la promotion 3. On aurait aimé faire notre retour d’expérience en live, vu qu’on l’a fait en vidéo, mais on aurait voulu le faire en live pour partager un petit peu cette année, un petit peu spéciale avec le Palatine, cette année qu’on a passée, cette année mentorée.
Jade MARECHAL : Mais on reste une grande famille, là, on est dans ce fameux groupe WhatsApp, avec toutes les promos réunies.
Eva LACHERAY : Tous les jours, on communique. Tous les jours, on communique.
Jade MARECHAL : Franchement, la Palatine, c’est une fois
Eva LACHERAY : pour toute la vie. Et la prochaine vidéo, c’est nous, je crois. Ah ! La prochaine vidéo qui sort, parce que la dernière, je crois que c’était Coralie Gassama. Je ne sais pas si tu as eu l’occasion de voir sa vidéo sur LinkedIn par rapport à la vidéo qui a été créée par le Palatine Women Project pour résumer son projet et son accompagnement avec la Palatine. Et je crois que la prochaine vidéo qui sort en avril, ça doit être sur notre projet. Donc, n’hésitez pas
Ermanno : à checker. Je relairai ça dans les notes de l’épisode, aussi les contacts pour suivre EJ Unlimited et puis vos réseaux personnels. Et puis, Coralie était passée aussi dans le podcast. On avait même fait un live sur LinkedIn avec elle pour parler, justement, de pas du double projet, mais de son passé de sportive de haut niveau et de son projet entrepreneurial. Ok. Eh bien, merci beaucoup les filles. Bonne continuation. Tenez bon jusqu’à l’annonce de l’équipe qui partira au jeu. Enfin, qui partira. Ce ne sera pas très loin pour vous entre l’INSEP et puis…
Eva LACHERAY : Non, ça va. Ça ne devrait pas avoir trop de décalage.
Ermanno : Allez, à bientôt. Bonne continuation.
Eva LACHERAY : Merci beaucoup. A bientôt. Salut.
Ermanno : Ciao. Alors, on est d’accord. Chaque athlète a une histoire unique. Comme tous les athlètes que vous avez pu entendre sur ce podcast jusqu’à présent. Et d’ailleurs, il n’y a pas que des athlètes. Il y a aussi celles et ceux qui font le sport. Il y a aussi des entrepreneurs, des experts business qui viennent nous parler de leur vision de comment est-ce qu’on peut construire une carrière de sportif de haut niveau ou accompagné. Justement, eh bien, on a écrit le livre dans les vestiaires qui s’appelle Secrets de Champions. Avec Amazon, vous pouvez le faire imprimer et le recevoir directement chez vous. Sur le site, ce sera de la version électronique. Tout ça pour dire que le média dans les vestiaires œuvre pour soutenir les sportives et les sportifs de haut niveau, pour les aider à construire leur carrière et pour atteindre le plus haut niveau. Qui sait, peut-être on retrouvera une bannière dans les vestiaires sur les podiums des Jeux Olympiques. En tout cas, n’hésitez pas à venir échanger avec nos invités sur leurs réseaux sociaux. Tous les liens sont dans les notes de l’épisode. Et puis, chaque euro compte. On a besoin de vous. 100% des dons sont directement reversés aux sportives et sportifs de haut niveau invités sur le podcast dans les vestiaires. Notre objectif, c’est de mettre en lumière ces héros du sport et ils ont besoin de votre soutien. Le plus simple, c’est encore de partager leurs histoires et de les aider à briller sur la scène internationale. Et ainsi, tout le monde fera un petit peu partie de cette superbe aventure sportive et philanthropique. Partagez leurs épisodes, ça nous aide et surtout ça les aide. Allez, sportez-vous bien et on se retrouve très prochainement pour un nouvel épisode. Salut les sportifs !