#087 – Louidji TISSEUR – Entrepreneuriat et carrière sportive inattendue

Saison III
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#087 - Louidji TISSEUR - Entrepreneuriat et carrière sportive inattendue
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🏋️‍♂️ Dans les coulisses des doubles vies : Rencontre avec Louidji Tisseur 🏃‍♂️

🎙️Aujourd’hui, je reçois le charismatique Louidji Tisseur ! Préparez-vous à découvrir un parcours aussi impressionnant qu’inattendu.

📣 Présentation de l’invité :

Louidji Tisseur est bien plus qu’un patineur de vitesse sur courte piste. Avec un prénom à l’orthographe unique, Louidji s’est forgé une carrière sportive remarquable, même après avoir envisagé plusieurs routes : du judo à l’athlétisme, en passant par le roller de vitesse.

📝 Les points clés abordés dans l’épisode :

– 🚀 Débuts difficiles et résilience : Comment Louidji a surmonté les obstacles pour devenir un champion

– 🌍 Aventures en Australie : De la collecte de fonds à la conquête du podium mondial

– 🥈 Palmarès impressionnant : Vice-champion du monde, recordman mondial, et détenteur de multiples médailles

– 💼 Entrepreneuriat et sport : La dualité de sa vie professionnelle et sportive et comment l’une nourrit l’autre

– 🔥 Porter la flamme olympique : Sa sélection pour cet honneur en 2024, un véritable rêve devenu réalité

🎧 Louidji est non seulement une source d’inspiration, mais incarne également la détermination et l’humilité. Son parcours est une leçon précieuse sur la poursuite de ses passions malgré les défis.

🌐 Ressources et liens :

https://www.instagram.com/louloushorttrack971 : Suivez toutes ses aventures !

https://www.linkedin.com/in/louidji-tisseur-a1b88b136 : Découvrez ses projets et connectez-vous.

https://www.strava.com/athletes/27169160 : Pour savoir comment il s’entraîne !

https://vestiaires.org/livre : Soutenez les sportifs en parcourant leurs histoires et en contribuant à leurs projets.

⭐ Restez avec nous pour découvrir davantage d’histoires inspirantes de sportifs qui ne se contentent pas de rêver leurs vies mais les vivent pleinement. Comme toujours, partagez cet épisode pour faire briller nos héros du sport !

🎧 Écoutez l’épisode maintenant et partagez avec vos amis sportifs ! 🚵‍♀️💬

Allez, sportez-vous bien et à bientôt pour un nouveau partage d’expérience !

Psst … grâce à Autoscript.fr, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Louidji.

Pssst encore : Secrets de Champions, vous connaissez ? C’est le livre issu des premières interviews du podcast et l’un des moyens ultra simples pour soutenir les sportives et sportifs de haut niveau. C’est à retrouver en version électronique sur notre site ou sur Amazon en version papier !

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d’informations.

Ermanno : Juste avant de lancer un nouvel épisode, je t’invite à aller faire un tour sur vestiaire.org slash livre. La grande question à laquelle on essaie de répondre sur ce podcast, c’est comment construire une carrière de sportif de haut niveau ? Eh bien, devine quoi ? Avec Maxime Dubois-Danguin, on a fait un gros boulot pour synthétiser l’ensemble des interviews qui sont déjà diffusées sur le podcast dans les vestiaires et on a sorti ce qui, j’espère, sera ton prochain livre de chevet. C’est à découvrir sur vestiaire.org slash livre. C’est disponible en version électronique sur notre site et puis sur Amazon si tu veux la version papier. L’avantage, au-delà d’aller chercher un max d’informations en plus de tous les épisodes que tu peux entendre, eh bien, c’est de pouvoir soutenir toutes les sportives et tous les sportifs de haut niveau actifs interviewés sur ce podcast, puisque tous les bénéfices de ce livre leur seront reversés. Voilà, allez, c’est parti pour un nouvel épisode et n’oublie pas vestiaire.org slash livre. A tout de suite ! papa, ils font quoi les sportifs quand ils ne sont pas sur le terrain ? Eh bien, croyez-moi. Quand votre fils vous pose cette question, ça fait réfléchir. Surtout quand on sait que pas mal d’entre eux jonglent avec un ou plusieurs jobs pour pouvoir joindre les deux bouts. Et j’ai réalisé que beaucoup d’entre nous se posent la même question. C’est pour ça qu’il y a quelques années, j’ai décidé de lancer le podcast dans les vestiaires pour plonger dans ces doubles vies. Parce que derrière chaque athlète, il y a une histoire et parfois un autre métier. A peu près au même moment, j’ai rejoint Eplayer, un cabinet de recrutement spécialisé dans les recherches critiques. Alors moi, je suis recruteur tech et avec mon associé, on aide les entreprises à trouver les perles rares. Mais on accompagne aussi les entités qui veulent définir ou redéfinir une politique de recrutement. Et je peux vous dire que des sportifs de haut niveau croisés au gré de nos chasses de candidats, on en a vu un sacré paquet. Eh oui, parce que encore une fois, vivre de son sport n’est pas si facile quand on n’est pas installé au plus haut des podiums depuis des années. Et encore. Comme une marque bien importante. Pour s’installer, il faut y rester et se réinventer sans cesse. Du coup, à travers les histoires inspirantes de mes invités, je vous propose de découvrir comment on peut répondre à nos enfants qui se demandent encore ce que font toute la journée ces sportifs de haut niveau. Parce que oui, entre sport et entreprenariat, il y a beaucoup de points communs et avec les JO de Paris qui approchent, c’était le moment de redonner vie à ce podcast. Alors restez après l’épisode. Je vous donne tous les détails sur notre invité et je vous invite à aller voir la page sur le site de l’entreprise. Le site vestiaire.org pour pouvoir le soutenir dans ses projets. Allez, c’est parti pour un nouvel épisode.

Ermanno : Salut les sportifs, c’est Hermano et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast dans les vestiaires. Oh là là, mon invité fait le sérieux. Il a posé sa tasse. C’est magnifique.

Louidji TISSEUR : Oui, carrément. Il faut que je passe bien dans le podcast. J’ai posé ma tasse et tout. Mon chien disparu de l’écran. C’est bon, on peut y aller.

Ermanno : On peut y aller. Je vous préviens tout de suite. Je sens qu’on va très, très bien se marrer. On a déjà discuté en off il y a quelques temps. On a redisclamé. On a discuté en off aujourd’hui. On a essayé de discuter aussi avec son ordinateur qui, lui, ne voulait rien entendre. D’où, si vous regardez cette vidéo, la qualité étrange de l’écran de Luigi, simplement parce qu’il est sur son écran de téléphone. Mais en tout cas, l’avantage avec ton écran de téléphone, c’est que comme tu es en mode portrait, on voit bien le nom de ta boîte que tu arbores fièrement sur ton sweat. Mais on va en parler tout à l’heure. Ça te va ?

Louidji TISSEUR : C’était soit ça, soit un tee-shirt licorne.

Ermanno : Donc, j’ai préféré faire un peu sérieux jusqu’au Oui, jusqu’au bout. C’est ça. On voit la fin du bout d’ailleurs. Bref, je suis très heureux de discuter avec Luigi Tisser. Alors Luigi, ne l’écrivez pas à l’italienne. L-U-I-G-I. Non, non, non. Il va nous dire d’où ça vient, comment ça s’écrit. Et puis, je voulais quand même, juste avant de tendre le micro, faire un petit coucou à Anne-Emmanuelle Netterchem qui nous a mis en relation. Anne-Emmanuelle, si tu nous écoutes, et je sais que tu nous écoutes, on t’embrasse. Voilà. Cette introduction qui n’a ni queue ni tête est en fait. Je suis très heureux de te recevoir. Luigi Tisser sur le podcast Dans les vestiaires.

Louidji TISSEUR : Je suis très heureux d’être avec toi durant cet après-midi. Merci à Anne-Emmanuelle. Un gros bisou à elle qui est extraordinaire.

Louidji TISSEUR : Donc, Luigi, L-O-U-I-D-J-I déjà. Donc, on sent déjà que dans le parcours, il y a un truc qui est mal allé. Donc, c’est en fait ma mère qui voulait avoir quelque chose d’authentique par rapport au prénom anti-atypique. Et donc, ça nous change de Roni. De Isidor, etc. Donc, elle, elle s’est dit, tu sais quoi ? Il y a Luigi. Non, mais sinon, il va risquer de souffrir de son faux italien. Donc, on va mettre L-O-U-I-D-J-I. Ils ont décidé ça avec ma marraine. Donc, depuis, ça donne mon parcours assez tortueux sur les choses.

Ermanno : Sauf que celui-ci, à la limite, tu ne l’avais pas trop choisi. C’était tes parents qui l’ont choisi pour toi. Le reste, tu as quand même été assez responsable de tes conneries, non ?

Louidji TISSEUR : Oui, jusqu’au bout. Oui, on va dire ça comme ça. J’ai essayé d’être responsable de mes conneries, même si elles m’amènent un peu très, très loin. Parfois, ça part vraiment très, très loin. Mais bon, on va en parler d’ici quelques minutes.

Ermanno : On va en parler, effectivement. Luigi, ce que je te propose, justement, pour en parler, c’est déjà de te présenter. Qui es-tu ? Qui est Luigi Tisser ?

Louidji TISSEUR : Alors, Luigi Tisser, j’ai 36 ans. J’ai commencé à faire du sport depuis ma plus tendre enfance. Ça a commencé par le judo. Mais Teddy Riner avait déjà pris le créneau. Donc, je ne pouvais pas concurrencer ce mastodonte. Donc, je suis passé par l’athlétisme. Il y avait… Il y avait aussi Marie-Josée Perrec qui a fait un truc qui était vraiment trop fort.

Ermanno : Elle avait les cheveux un peu plus longs que toi, mais bon.

Louidji TISSEUR : Oui, oui. Et puis bon, elle a fait quelque chose de… Pour moi, c’est l’une des… Je veux dire les choses très clairement. En termes d’athlètes françaises, on n’a pas sorti mieux depuis elle. En termes de…

Louidji TISSEUR : Comment dire ? De trophées, de performances, on n’a pas fait mieux qu’elle depuis. 400, 200. Je n’en connais pas beaucoup qui ont fait la même chose qu’elle. Même si ce n’est pas pour cracher sur le palmarès de tout le monde. Mais en tout cas, on n’a pas fait mieux. Donc, athlétisme, c’était pris.

Ermanno : Alors, pour les petits bébés, les petits jeunes qui nous écoutent. Parce que bon, moi, je suis à peu près de la même génération que Luigi. Marie-Josée Perrec était une athlète coureuse sur 200, 400 et même au-delà. Donc, sur piste.

Louidji TISSEUR : Sur piste, oui. Qui a eu… Qui a été deux fois médaillé olympique. Or, on le croit sur… Et c’est une des rares à avoir fait 200 et 400, en fait, d’avoir fait le doublé. Donc, c’était… Ce créneau-là était déjà pris. Donc, je n’ai pas voulu faire de la concurrence. Parce que bon, j’étais loin du truc. Et donc, après, ce qui s’est passé, c’est que j’ai arrêté le sport. Tout simplement, on rentre dans la vie adulte. On essaie de se croire responsable. Et puis, suite, ça nous démange. On ne sait pas quoi faire. Donc, j’aime bien ce truc-là, cette petite anecdote. Il y avait mon ex-copine qui voulait qu’on fasse une activité de couple. Donc, elle nous a mis tous les deux au roller. Donc, elle nous a pris des rollers et tout, etc. Et ça… Enfin, pas pour me vanter, mais je tombais moins souvent que les autres. Donc, j’avais un sens de l’équilibre. Au lieu de tomber 15 fois par terre, disons que je tombais 10 fois. C’est déjà pas mal pour un premier cours de roller.

Ermanno : C’est pas mal.

Louidji TISSEUR : Et donc, après, j’ai commencé à faire des balades dans Paris. Et puis, un jour, il y a un mec qui me dépasse à une vitesse phénoménale. Et j’ai dit, toi, un jour, il faut que je roule aussi vite que toi. Bon, c’est un peu con. C’est tout bête. C’était l’instinct de compétiteur que je renie de temps en temps qui est en moi. Et donc, j’ai commencé à faire du roller de vitesse. Encore un sport asexcentrique, d’ailleurs. Parce que bon, les gens qui pratiquent le roller de vitesse, je les salue tous. Le patinage de vitesse en roller. J’ai commencé à faire des 6 heures. Des trucs assez trash. Des 24 heures. Encore plus trash. Et des marathons. Un peu moins trash. Un peu plus plaisant. Et donc, un jour, je croise une personne qui me fait, hé, toi, là, tu fais du roller. J’ai dit, bien sûr, mec. J’allais aux 24 heures du mois avec mon sac de roller. Dans le dos. Ça se voit que je fais du roller. Oui.

Ermanno : Mais je te rappelle qu’il y a autre chose qui se voit aussi chez toi et qui fait que t’es pas forcément trop dans le…

Louidji TISSEUR : Ah oui. Là-dessus, on va y venir. Et je te dirais qu’il n’y a pas de sport de noir. Il n’y a pas de sport de blanc. Donc, pour moi, c’est pas évident. Voilà. J’y pense même pas, en fait. Donc, c’est même pas quelque chose qui m’effleure l’esprit. Et donc, pour le coup, on se croise. Et puis, il me dit, viens en septembre à Fontenay dans la patinoire. Et puis, tu verras. C’est des vraies sensations de glisse et de vitesse. Donc, pour moi, le mec… Enfin, un gars qui t’aborde comme ça et qui te dit, viens. Viens, on va faire de la glisse ensemble. Je dis, bon, ben, finis-moi après un jour. Et en septembre 2014, ben, en fait, juste après les JO de Sochi, ben, il me rappelle. Il me dit, viens, on va faire du patinage de vitesse sur courte piste.

Ermanno : Mais il avait quand même pris ton numéro, quoi.

Louidji TISSEUR : Il avait quand même pris mon numéro, quand même. Il était motivé, quand même. Parce que vraiment, voilà. Et pour le coup, en septembre, j’arrive au club de Fontenay avec mes gants dignes en coton, quoi. Et je commence à faire mon premier cours de short track, de patinage de vitesse sur courte piste. Je ne savais même pas que c’était un sport olympique. Ça, je le savais. Mais je ne savais pas que j’allais faire ce parcours-là, en fait, que j’allais rester déjà. À croire que j’adorais me gameller. Donc, pour ceux qui ne savent pas, le short track, c’est, en fait, dans une patinoire normale. C’est une piste de 111 mètres. 60, je crois. Vous n’avez pas mon vouloir, les puristes. Et on fait le tour. Et on est à 5. Et c’est le premier arrivé qui gagne. Donc, généralement, tu es à 500 mètres. Tu as différentes distances. Tu as 500 mètres, 1000 mètres et 1500 mètres. Et tu as les relais 3000.

Louidji TISSEUR : Donc, pour le coup, j’ai commencé à pratiquer ce sport-là, à me gameller dans toutes les patinoires de France. Et puis, alors, je vois que… Ben… Il y a une femme que je salue qui s’appelle Katia Vera Parreta. Et qui, elle, elle a été au championnat du monde master. Moi, je n’étais pas assez vieux pour y aller parce que j’avais 28-29 ans. Et donc, je me suis dit, OK, j’irai un jour au championnat du monde master. Et donc, roulement de tambour, ben, on ne savait pas où étaient les championnats du monde master en 2018. Et là, un endroit très à côté que tout le monde connaît, c’était en Australie. Donc… C’est juste à côté. C’est juste à côté. Tu vois, tu prends le métro. Moi, ligne 9 du métro, tu arrives à Melbourne direct. Et ce qui se passe, c’est qu’il y a eu tout un parcours là-dessus sur comment j’ai fait pour aller en Australie déjà. Parce que j’y étais. Spoiler alert. Et ben, comment j’ai fait pour trouver les sous pour y aller. Ben, c’est ça le truc. Parce que bon, je faisais un sport depuis à peine 4 ans, je crois. Je me gamellais dans toutes les patinoires de France. Et voire même… Enfin, je faisais de beaux plats, tu vois. C’est pas mal la glace pour faire des plats dessus. Et ben, comment j’allais faire pour aller en Australie dans un endroit où les gens ne me connaissent pas. C’est-à-dire, je n’ai jamais entendu parler de moi jusqu’à ce qu’ils voient le nom marqué Tisser Luigi. Donc, ils s’étaient dit, peut-être que c’est un Italien. Voilà. Et puis, ils m’ont vu débarquer.

Ermanno : Un Italien du Sud.

Louidji TISSEUR : C’est pas si pire. Autant dire que c’était un peu… Et ils se sont dit, ben, c’est qui ? Attends, ils sortent d’où ? Et… Donc, quand tu as 4 ans de patinage en face de mecs qui ont 10, 20 ans, c’est pas la même technique, quoi, en fait. Et j’étais plus sur la force. Et donc, pour revenir au financement, ben, j’ai lancé une cagnotte Ulule. Et l’objectif, ce que je voulais, c’était que même si une personne mettait 2 euros dessus, c’est que j’y aille quand même, quoi, en fait. Que 2, 3, 4… L’objectif, c’était 1 500 euros. Et je n’ai pas arrêté. J’ai fait une vraie campagne de lobbying. D’ailleurs, s’il y a des… S’il y a des lobbyistes qui sont intéressés par un lobbyiste en chef, veuillez me contacter parce que je ne sais faire. Et donc, pendant à peu près 6 mois, je n’ai pas arrêté de passer… Pas d’aller harceler mes collègues, mais d’aller les voir en disant, écoute, pense à ma cagnotte. Eh oh, pense à ma cagnotte. Et à l’époque, je travaillais dans une boîte qui n’existe plus, qui s’appelle Webus. D’ailleurs, je salue tous mes anciens collègues qui me connaissent maintenant, vu le parcours, qui ont contribué à ça. Et voire même… J’ai même été embêté de la direction en leur disant, eh oh, pense à ma cagnotte. Et finalement, au lieu d’avoir 1 500 euros, j’ai eu 2 500. J’ai exposé le truc de 1 000 euros.

Louidji TISSEUR : Donc, Australie. Donc, je n’avais jamais pris l’avion pour plus de 9 heures de vol. Donc, autant te dire que c’était une véritable aventure. Et j’arrive dans un pays où mon anglais était à parfaire. Donc, il y avait un peu la barrière de l’avion. Et première course, je me vautre. Voilà. Donc, les chances de devenir champion du monde, bye bye. Deuxième course, enfin première distance, je me vautre. Je fais n’importe quoi. Deuxième distance, c’était le 777 mètres. Et là, l’Australien qui était avec moi, qui allait devenir champion du monde, il part comme un malade. Et comme je te dis, la première fois, le mec qui passe en roller à côté de moi, moi, j’avais qu’une envie, c’était de le rattraper. Le mec, il part. Je n’ai qu’une seule envie, c’est de le rattraper. Et donc, je rattrape trois tours avant la fin. Je lui mets un écart et je franchis la ligne d’arrivée. Mais vraiment, je me suis dit, c’est bizarre. J’ai quand même mal aux jambes. J’ai quand même tout donné sur une demi-finale. Donc, autant te dire que sur la finale, je m’étais fait avoir. Voilà.

Louidji TISSEUR : du coup, 1500 mètres, 1000 mètres, je me fais rétamer. Je termine vie champion du monde. Bon, c’est quand même pas mal pour une première. Voilà, c’est quand même pas mal. On a vu mieux et on a vu pire. Mais en tout cas, première compétition internationale, je deviens vice-champion du monde. Et là, c’est du sport amateur, mais quand même, j’ai eu mon petit moment Hall of Fame, du truc. C’est qu’en Guadeloupe, dans le journal du coin, on a parlé de moi. Comme quoi, j’étais devenu vice-champion du monde.

Louidji TISSEUR : Après, j’ai fait les Jeux Olympiques. Parce qu’il faut savoir que ça existe, pour ceux qui ne savent pas. C’est un truc qui est mis en place par le CIO. T’as les Jeux Olympiques de la jeunesse et t’as les Jeux Olympiques Master. Et j’y ai participé et j’ai fait une médaille de bronze et d’argent à Innsbruck en 2019. Parce que ça s’enchaîne pas mal. Et là, 2020, je suis posé chez moi et je me dis, c’est quoi ce mail qui arrive ? Tu vois, en fait, le président… De la Fédération Internationale Master de sport de glace qui m’envoie un… Donne-moi ton mail, s’il te plaît, le Gucci. Je dis, mais qu’est-ce qu’il me fait, celui-là ? C’est bon, quoi, mon mec. On est en février. Moi, je suis occupé à préparer mes vacances d’été. Où vais-je aller ? Morito ou pas ? Voilà, c’est plus ce type de question que tu te poses. Et là, je reçois une notification comme quoi j’ai battu un record du monde le jour où j’ai vu le mec partir et que j’ai été rattrapé.

Louidji TISSEUR : Voilà.

Ermanno : Donc le mec, il se rétame en finale. Mais il inscrit quand même un record du monde sur chaque… Sur chaque track.

Louidji TISSEUR : C’est quand même un truc digne de la Fédération française de la loose, quoi. Tu vois, tu n’es pas champion du monde, mais tu as un record du monde. Et le record du monde va tenir peut-être… Je l’ai eu en 2020. Il va tomber en 2022. Donc, il a tenu de 2018 à 2022. Voilà, il a tenu quatre ans.

Ermanno : Et toutes catégories confondues ? C’est-à-dire Master, Senior ?

Louidji TISSEUR : Non, c’est juste Master 30-34. Je prends que je te parle. Je regarde, va. Soigneusement. Soigneusement encadré.

Ermanno : Ok. C’est pour ça que tu lèves la tête. Tranquillement.

Louidji TISSEUR : Ouais, je lève la tête comme ça. Je le regarde. En plus, j’ai toutes mes médailles à côté. Voilà.

Ermanno : Vas-y, tourne le téléphone pour qu’on voit un petit peu.

Louidji TISSEUR : Oh là. Non, arrête. Tu vas voir le vélo. Tu vas voir les trucs. Voilà. Tu as des trophées. Tu as des plantes que je laisse mourir parce que je ne suis plus… Je n’ai pas la main verte. Mais en tout cas, il y a tous mes trophées. Il y a aussi… J’ai été aussi vice-champion d’Europe. Même histoire. J’étais… C’était en 2021. Vice-champion d’Europe Master, je tiens à préciser parce que voilà, 2021, tu as le Covid. Donc, tu as un peu cette insatisfaction sur toutes les compétitions et ce n’est pas été une année forcément facile pour tous les sportifs, même pour les amateurs. Et donc, finale de super finale parce que tu as les super finales, c’est-à-dire que tu prends le classement des premiers et tu te dis, ok, on les met sur une distance et le premier qui arrive marque le plus de points. Et donc, j’étais cinquième. Bon. Avant la super finale, cinquième ou quatrième. Et donc, déjà que je n’avais plus rien à perdre, j’étais blessé aux pieds. J’avais une blessure de fatigue. C’était vraiment ignoble comme compétition. Et donc, même chose, tu as les Anglais qui se disent, tiens, on met un coup de pétard et puis on fait sauter tout le monde. te souviens du mec qui m’avait passé qui était trop rapide ?

Ermanno : Donc, les deux mecs qui t’avaient passé qui étaient trop rapides.

Louidji TISSEUR : Je les ai vus. Je les ai vus encore se barrer sur moi. Et ils ont dit non, les gars. Non, là, vous n’allez pas me la refaire. Non, il est… Non, non. Les mecs, non. Je ressors de la patinoire. Je ressors sans les jambes. Mais ce n’est pas grave. Je vous aurai. Et donc, là, j’ai fait une course d’anthologie où je remonte tout le monde. Sauf un mec qui s’appelle Frazier qui a été recalé des sélections olympiques. C’était le boxeur ? Non, non, non, non, non. C’est vraiment un patinoire qui a été recalé des Jeux olympiques. Il est au centre de Calgary dans l’équipe anglaise. Donc, tu vois le passif du mec. Ce n’est pas le premier à arriver. Et donc, en fait, lui devient champion d’Europe pour ça. Et moi, je suis juste derrière pour ça. Voilà.

Ermanno : Donc, pour ceux qui ne sont que sur l’audio, en gros, un bout de phalange. Un centième.

Louidji TISSEUR : Un centième. Un centième. Voilà. Tu vois la photo… Je n’ai même pas regardé la photo finish parce que j’étais deg. Voilà. Donc, tu as toujours le mec que je n’arrive pas à rattraper, tu vois, pour un centième. Et donc, pour le coup, je finis deuxième. Alors que j’avais entamé le truc en étant quatrième ou cinquième. Et je m’en foutais tellement. Mais vraiment. Moi, je voulais juste rattraper le mec qui était devant. Parce qu’après, tu as les mecs du staff qui viennent me voir en disant, mais Luigi, tu savais combien tu étais avant la finale ? Je dis, mais non, moi, je m’en fous. Moi, je voulais juste rattraper le mec qui était parti. Vas-y, compte. Mais, je dis, mais pourquoi je vais compter ? Je n’ai pas rattrapé le mec. Ça ne sert à rien. Et le soir, le soir, lors de la remise des prix, on me dit, ouais, qui a terminé seconde. Enfin, parce que j’ai un surnom, Luigi Super Loulou. Enfin, c’est… Voilà. Et du coup, moi, je reste comme ça avec mon visage fait. Ah merde. Oh, chier. Ah mince. Je suis deux ? Oui, tu es deux, Luigi. Oui, tu as encore fait une connerie de plus. Et donc…

Ermanno : Il y a pire comme connerie, franchement.

Louidji TISSEUR : Il y a pire comme connerie. Donc, pour résumer mon palmarès. Donc, tu as juste remarqué qu’en individuel, je termine soit second, soit troisième. La première place pour moi… On a un problème. La première place, c’est moi. Un peu comme mon PC, moi, aujourd’hui. On ne s’entend pas. Voilà. Et je pense que je vais faire des thérapies pour ça, carrément. Ou on va essayer de voir… Ce qui ne va pas. Pour aller enfin chercher une première place dans ma vie, quoi. En individuel, ce serait cool. Donc, je suis deux fois vice-champion du monde. Parce que je regarde les trophées, parce que j’oublie de temps en temps. Vice-champion du monde en short track en catégorie 30-34. J’ai été recordman du monde en 30-34. J’ai eu deux médailles olympiques master avec l’équipe de France master. Et je suis vice-champion d’Europe master aussi. Voilà. Pour le palmarès.

Louidji TISSEUR : Et le fait de voir des mecs qui me passent ce que ça fait dans ma tête. Et pourquoi je vais les rattraper. OK.

Ermanno : Donc, on a bien saisi le personnage.

Louidji TISSEUR : Voilà. C’est juste… Voilà. Et donc, ce que je fais encore, j’ai continué à faire des marathons, roller. Parce qu’en fait, pour moi, le sport, c’est… Très rapidement, ma mère m’a mis au sport. Parce que pour ne pas être discrédit… Ne pas faire de digression. En fait, parce que… Simplement, j’ai un quartier… Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne vais pas dire populaire. Je vais dire populaire. Je ne vais pas dire défavorisé. Parce que ce serait… Ce serait cracher sur les personnes qui se battent tous les jours pour s’en sortir. Et le sport était l’un des rares moyens pour, en plus de ça, se sortir de là. S’occuper. Et aussi, aujourd’hui… Enfin, à l’époque, ils appelaient ça dyslexie. J’étais dyslexique. Et donc, on s’est très rapidement… On m’a très rapidement mis en marge à l’école. En fait. Peut-être exprès, pas exprès. Je ne sais pas. Mais en tout cas, c’était… Une manière de s’exprimer. Et c’est redevenu, là, une manière de m’exprimer. Et je dois m’entraîner à peu près en pleine charge quand je prépare des événements. Je suis à peut-être 10-12 heures d’entraînement par semaine. Et je peux monter à 20. Donc, ce qui fait déjà un gros quota d’heures. Et là, en ce moment, tu… Voilà. Quand tu n’as pas 6 objectifs, tu ne descends plus qu’à 6. Enfin, là, je suis à 6 heures par semaine. Tranquillement, quoi.

Ermanno : Ça va ?

Louidji TISSEUR : Ouais. Oui, ça va. Ça va. Oui, sincèrement, ça va.

Ermanno : Bon, à côté de ça, tu fais du roller. Tu cours aussi un peu, non ? Ça ou ça, c’est plus pour croiser, pour compléter l’entraînement ? Là, je cours…

Louidji TISSEUR : Là, depuis plus près 5-6 ans, j’ai découvert l’entraînement croisé. C’est vraiment occulte, ce truc. On est d’accord. Les mecs, pourquoi vous n’en avez pas parlé plus tôt ? Sincèrement. Enfin, vraiment, quoi. Donc, avant, je courais…

Ermanno : Ça fait quelques années qu’on en parle. Mais disons que les triathlètes ont bien gardé ça, quand même. Parce que, par définition, être triathlète, c’est faire de l’entraînement croisé. Oui.

Louidji TISSEUR : Les triathlètes, on a un problème. On va devoir se faire une conférence un jour et parler vraiment du grain qu’ils ont dans la tête. Parce que, vraiment, ça, conceptuellement parlant, il y a un problème quelque part. Je ne vais pas les régler pour eux, mais il va falloir qu’on parle sincèrement de ça. Donc, l’entraînement croisé, pour moi, ça consiste en quoi ?

Ermanno : Le mec qui parle à un ancien triathlète qui a fait quand même 20 ans de triathlon, 25 ans de triathlon.

Louidji TISSEUR : Ouais, non, mais il y a un problème. On est d’accord. Non, mais sincèrement.

Ermanno : Pourquoi ? En quoi il y a un problème ? Allons-y. Allons-y.

Louidji TISSEUR : Vas-y, vas-y. Les gars. Les gars, vous y tiens. Je vais nager. Généralement, je ne sais pas si… Enfin, l’eau, elle n’est pas à 26 degrés, ce qui est mon minimum syndical. Enfin, 26, 27. On est d’accord. Ensuite, vous dites, tiens, on va faire du vélo. Ce n’est pas des petites distances. Ce n’est pas des petites distances. Et ensuite, vous dites, écoute, tu sais quoi ? On va finir avec un petit footing. Tranquille. Tranquille. Non, mais les gars, il y a un problème. Il y a un gros problème.

Ermanno : Les gars. On ne fait pas des tours de piste.

Louidji TISSEUR : Les gars, ils se sont dit, tiens, tu sais quoi ? On va faire un truc mal. Ah non, on ne va pas faire comme tous les autres un truc mal. On va faire trois trucs mal. Non, mais certainement, il y a un problème.

Ermanno : Écoute, moi, je trouve que ça se complète très bien. Justement, grâce au triathlon, on découvre les bases de l’entraînement croisé.

Louidji TISSEUR : Oui, là-dessus, oui. Effectivement, les triathlètes, ils sont polyvalents et déjà, ils se baissent moins souvent que nous, ce qui est pas mal. Parce que deux sports portés et un sport où ils sont en contact, même si le sport, la course à pied, ça boucle quand même pas mal. Donc, les bénéfices de l’entraînement croisé, oui, effectivement, ils ont gardé ça pour eux pendant un bon moment et ça commence à se démocratiser. Faites gaffe, les gars. On est là. On arrive.

Louidji TISSEUR : Donc, je fais du vélo. Je fais beaucoup de vélo l’été pour avoir une base foncière et pour faire des conneries. Parce que bon, j’ai découvert qu’il était possible de se lever le matin et se dire tiens, et si j’allais à Reims ? Du coup, le matin, je me lève, je vais à Reims voir mon pote qui est viticulteur et qui fait du champagne, qui est aussi en équipe de France d’ailleurs, master. Donc, ça donne une bonne raison d’aller le voir. Déjà pour le champagne et ensuite pour faire les kilomètres.

Ermanno : Le problème, c’est qu’après, il faut revenir.

Louidji TISSEUR : Non, généralement, quand je fais les distances comme ça, je ne reviens pas en aller-retour. J’y vais juste en aller histoire de… Je dois m’occuper de mon chien, tu vois. Donc, je reviens le soir. Donc là, pour te donner mon cycle d’entraînement, c’est… Là, c’est assez bizarre. Ce n’est pas un cycle normal parce qu’avec le Covid, on a dû pas mal rattraper. Donc là, chaque année depuis le Covid, j’ai fait une compétition soit internationale style championnat du monde, soit un événement comme là, je ressors des Jeux olympiques master à Bormio. Ça s’est mal passé pour moi, mais bon, ça, c’est encore une anecdote. Et donc, j’ai enchaîné depuis 2020 des événements sportifs. Comme ça, d’affilée. Donc, ce n’est pas un cycle normal. Donc, toutes les années pour moi, ça s’est commencé septembre. On va reprendre la saison calme. Donc, avril, tout s’arrête. Je prends un peu de temps pour m’amuser, mais je reprends avec du vélo. Énormément de vélo. Donc, les triathlètes vont rigoler. Ils vont dire ouais, le mec, il passe ses 4000 bornes. Ce n’est pas suffisant. Mais pour moi, qui suis habitué à faire des courses comme 500, 1000 et 1500. Oui. Pour eux, je ne suis même pas un fondeur pour eux. Je suis un dromadaire. Donc, pour le coup, je peux partir. Je peux aller jusqu’à 6000 kilomètres en fait à vélo. C’est juste énorme. Quand tu n’es pas cycliste. Non, je ne suis pas cycliste.

Ermanno : 6000 bornes avec un vélib, c’est chaud quand même.

Louidji TISSEUR : Non, je n’ai pas un vélib. J’ai un lapierre pour info. Et c’est un peu une enclume, j’avoue. Mais on fait des choses pas mal ensemble. Et donc. J’arrive avec une base foncière en septembre de 6000 bornes. Et ensuite, petit à petit, ça diminue. Et en fonction de la logistique que je vais avoir, les premières compétitions internationales, c’est pour moi en début d’année généralement, février-mars. Donc, à peu près 5-6 mois avant, je descends et je commence à travailler tout ce qui est courte distance en m’entraînant trois fois par semaine à la patinoire. Parce que bon, je ne suis pas sportif de haut niveau, on va dire. Je m’entraîne dans mon club normal. Je n’ai pas de cursus spécifique. Je fais juste au mieux avec les éléments que j’ai. Et donc, ensuite, ça va être du spécifique en fait. Et là, le spécifique, je mange beaucoup. Je mange vraiment. Parce qu’en plus de ça, on a la muscu avec l’entraînement croisé. Donc, tous les matins, je me tape mes séances de muscu.

Louidji TISSEUR : Voilà quoi. Au moins, je me blesse moins. Mais les jours où j’arrive avec, je ne sais pas, deux heures d’entraînement déjà dans les jambes et ensuite, j’ai enchaîné le short track et des sessions des pyramides. Oui, les tours sont longs. Mais vraiment, ils sont très très longs.

Ermanno : En termes de cardio, tu dois être bien quand même. Parce que du coup, tu fais du foncier, donc plutôt de l’endurance sur le vélo de mai à septembre. Et puis après, tu fais de l’intensif. Donc, en termes de cardio, tu dois être bien quand même, non ?

Louidji TISSEUR : Oui, oui. D’ailleurs, le médecin du travail, une fois, il a flippé. Enfin, je me souviens de Martha Fourcade. Martha Fourcade, si tu es là, je suis avec toi. Parce que 25 pulsations minutes, c’est chaud. Vraiment, mon gars, bravo. Une anecdote, c’est qu’une fois, j’étais chez le médecin du travail. Je pense que je prépare un championnat du monde. Et puis, le mec, il prend mon pouls comme ça. Et il fait, mais non, ce n’est pas possible. Et il reprend. Je dis, mais non. Il reprend. C’est 39. Je dis, oui, c’est normal, 39, tranquille. Et puis, il me regarde. Non, mais non, mais ce n’est pas normal, en fait, monsieur. Je dis, oui, mais je fais beaucoup de sport. Ah, d’accord, OK, 39, OK, cool, c’est bon. Elle était prête à m’envoyer faire des examens complémentaires.

Ermanno : Je les ai déjà eus. Ils ne sont pas… Vous êtes bras d’icarde, monsieur. Non, je suis juste sportif, en fait.

Louidji TISSEUR : Non, non, non, non, je fais juste des sciences de sport de temps en temps, voilà. Et la médecine du travail dans le fin fond d’ivry sur Seine, ils n’ont pas l’habitude du tout.

Ermanno : Forcément, si tu allais à la médecine du travail à l’INSEP, ce serait peut-être différent. Oui. Mais justement, tu parles de médecine du travail. Tu parles d’entraînement relativement intensif quand même, surtout pour un non sportif de haut niveau, comme tu le définis toi-même. Tu fais quoi comme boulot à côté ? Comment tu finances cette passion ?

Louidji TISSEUR : Alors, de briques et de broc. J’aime bien dire ça. Cette passion-là, je la finance principalement avec ma poche. Merci.

Ermanno : Tu en as deux ?

Louidji TISSEUR : Oui, j’en ai deux. J’en ai une qui est trouvée et l’autre qui est inexistante. Je la finance… Regarde l’exemple que je t’ai donné pour aller à Melbourne. Enfin, j’ai tout simplement demandé à mes proches, quoi.

Louidji TISSEUR : Donc, déjà que les sportifs pros de haut niveau dans n’importe quelle discipline, je ne parle pas… Je ne veux pas tirer à boulet rouge, mais ils ont du mal à vivre. Donc, tu imagines pour un mec qui est amateur et qui a un âge où, on va dire que dans la tête de Français déjà, enfin, dans la tête de la conscientisation commune sportive, c’est quand tu es jeune déjà. Donc, alors tu ajoutes à ça le fait que tu passes 30 ans et que tu fais toujours du sport. Là, tu montes dans des trucs incroyables, quoi. Donc, non, tu n’as pas de financement pour ça. Non, tu n’en as pas. Là, actuellement, qu’est-ce que j’ai ? J’ai mon club qui m’aide beaucoup. Donc, mon club m’aide à la hauteur de ce qu’ils peuvent faire. Donc, Fontenay-sous-Bois, l’union sportive fontenaysienne de patinage de vitesse qui me paie mes inscriptions quand je vais… Par exemple, quand je vais au Canada, ils me paient l’inscription. Quand je vais à Innsbruck, ils me paient l’inscription, ils me remboursent. Et là, depuis cette année, j’ai le comité, le CNPV. Le comité de sport de vitesse départemental du 94 qui me paie quelque chose, quoi. C’est une centaine d’euros. Donc, en fait, si tu dois compter là-dessus pour vivre, tu ne vis pas. Donc, je suis entrepreneur. Et l’entrepreneuriat, il y a une similitude. C’est beaucoup de rêve, beaucoup d’envie et de la démocratisme pour y arriver. Et dans les deux cas, on fait au mieux pour y arriver, en fait. Et je me finance comme ça. Je me finance soit en… En travaillant, tout simplement, quoi. Voilà. En me levant le matin après ma séance de sport, j’enchaîne mes heures de boulot. Là, je ne compte pas mes heures de boulot par semaine parce que sinon, je vais pleurer. Parce que je suis à… Je vais être à 60 heures d’heures de boulot par semaine. D’ailleurs, c’est d’où les petites scènes qui commencent à apparaître. Plus d’entraînement. Donc, c’est comme ça que je finance mon sport. C’est en allant chercher à gauche et à droite. Parce qu’il faut dire une chose. On avait eu cette conversation-là. Lors du premier brief qu’on a eu en France. Et je le redis très clairement. Et je le dis et je l’assume totalement. La France n’est pas un pays de sport. C’est un pays de culture. Et ça n’a rien à voir avec les autres pays qu’on a à côté. Je prends l’exemple des Pays-Bas. Ils sont ce qu’ils ont. Ils sont ce qu’ils sont. Le capitalisme, ils ont kiffé. Ils ont rendu leur copie. Ils adorent. Mais quand on regarde bien les Pays-Bas, aussi bien en été qu’en hiver, ils ont plus de médailles culturelles. Que nous. Il faut se poser la question. En fait. Mais c’est d’ailleurs qu’ils ont un socle qui est en bas. Qui est beaucoup plus grand. Et il n’y a pas d’âge là-bas. Quand tu vas là-bas. Pour moi, je vais là-bas en stage. Payé de ma poche, bien sûr. Où je vais en stage long track. Où je patine pendant un week-end. J’ai aligné les distances. Et faire des tours et des tours et des tours. Donc, long track, c’est sur un allé de 400 mètres. Et c’est de la glace. Parce que tous les auditeurs ne peuvent pas savoir ce que c’est. Mais en fait, il n’y a pas d’âge. Tu as des gamins de 4 ans qui sont sur la glace. En train de faire des pas de canard. Tout comme tu as des vieux de 70 piges qui enchaînent les tours avec toi. Dans le même peloton que toi. Et ils n’enchaînent pas un tour. Les mecs, les matins, ils sont là pour faire 100 tours. Donc, ils enchaînent des marathons sur glace. Donc, je pense que ça, on ne l’a pas encore en France. Peut-être qu’un jour, ça changera. Et je pense que le jour où ça va commencer à changer un peu. On va se dire, ok. Être sportif, ce n’est pas juste quand on est jeune. On va aller vers un truc qui est beaucoup plus grand. Et on en parle avec d’autres sportifs. Moi, je prends l’exemple des Canadiens. Les Canadiens, je suis jaloux. Moi, j’aurais aimé être Canadien. Je te le dis clairement. Quand je vois comment leur fédération fait avec eux. Oh là là. Ne serait-ce qu’au moins seniors, d’accord. Ils sont payés. Ce sont des athlètes qui sont payés. La dernière fois que j’ai entendu un chiffre, c’était 2500 euros par mois. Pour un athlète canadien en patinage de vitesse senior. Le mec qui part faire les Jeux Olympiques. Sans compter les contrats de seconde souris. En France, point d’interrogation, je ne sais pas comment ça se passe. Mais à mon avis, ça ne se passe pas comme ça. Et pour les masters, ils débarquent avec leurs vestes, leurs combis, master, etc. Financés par la fédération. Nous, en France, on est très loin de ça. peut-être qu’un jour, ça viendra.

Ermanno : Et j’ai envie de te dire, pourquoi Luigi ? Pourquoi tu fais ça ?

Louidji TISSEUR : Pourquoi je fais ça ? Parce que j’aime ça. J’aime ça, tout simplement. Je ne vais pas… On ne m’a pas forcé à… Comme je dis, déjà, rien que le prénom. C’est tortueux dans le parcours. Enfin, on va être honnête. J’aime ça. J’aime partir le matin, me faire des 300 bornes à vélo, juste pour m’entraîner. Juste pour un objectif. Parce que ça t’apprend des choses dans la vie, en fait. Tu sais, je fais le parallèle avec l’entrepreneuriat. ne peux pas savoir le nombre de claques que je me prends en tant qu’entrepreneur. Je n’aurais pas été sportif. Ça fait un moment que j’aurais laissé tomber, que je me serais barré, quoi. On va être honnête. Et je n’aurais pas laissé la part de magie opérer. Je ne sais pas. Enfin, voilà, quoi. Je ne sais pas si je peux le dire sur le podcast. En fait, c’est à l’heure, en brief, je te disais. En fait, c’est tortueux. Et tu passes par des galères en étant sportif. Et tu passes par des galères en étant entrepreneur. C’est comme ça. On est très loin des shows. Donc, qui veut être mon associé ? Tu arrives, tu présentes ton projet et on te balance 100 000 euros, comme ça. Je suis très loin de ça. Moi, je me bats pour chaque euro. On va être franc.

Ermanno : Chaque heureux aussi.

Louidji TISSEUR : Chaque jour heureux aussi. Parce que je me rends compte que tu as des émotions de dingue, quand même. Et je me dis qu’à l’époque où j’étais salarié, je n’avais pas ces émotions-là. Elles sont combinées. Et c’est comme ça qu’en étant entrepreneur et sportif, truc un peu basique. Tout le monde est un peu au courant que cette année, en 2024, il y a les Jeux Olympiques. On a été à Paris. Il y a les Jeux Olympiques.

Louidji TISSEUR : Quelques mecs qui vont courir dans un stade, d’autres qui vont nager dans la Seine.

Ermanno : Encore les triathlètes.

Louidji TISSEUR : Écoute, ils font ce qu’ils veulent. En tout cas, j’espère. De toute façon, ils s’en foutent. Les mecs, ils s’en foutent de nager dans l’eau. Ce qu’ils veulent, c’est la médaille d’or. C’est tout. Exactement.

Louidji TISSEUR : Donc, en fait, il n’y a pas si longtemps que ça. En janvier dernier, ça s’est combiné en deux. L’entrepreneuriat et le sport. Jusqu’à maintenant, je séparais les deux. Et là, on m’a annoncé que j’étais sélectionné pour porter la flamme olympique. pour le coup, je ne suis peut-être que reconnaissant de tout ça. De tout ce que ça m’apporte dans la vie. Et pour être franc avec toi, le mercredi matin, j’en ai chialé. En me disant, mais en fait, tu ne fais pas tout ça pour rien. Ce n’est pas une forme de reconnaissance, mais tu vas vivre un moment intense dans ta vie. Que pas beaucoup de personnes peuvent dire. Tu vas porter la flamme olympique quand même. C’est assez dingue, quoi. Et je ne pense pas que ça aurait été possible si j’avais emprunté d’autres schémas plus classiques, on va dire. Donc, j’aurais eu un schéma classique tel que je vais à Polytechnique. Je fais cinq années et puis je ressors. Je ne pense pas que ça aurait été possible.

Ermanno : Oh, ça taille.

Louidji TISSEUR : Bisous et cœur avec les mains. Oui.

Ermanno : Bisous aux X. Tu l’as abordé, ce sujet. Qu’est-ce que le sport t’apporte dans l’entrepreneuriat ? Et qu’est-ce que l’entrepreneuriat t’apporte dans le sport ?

Louidji TISSEUR : Voilà, je viens de lancer une balle perdue et voilà, assez loin, qui va tomber dans un jardin. Et peut-être qu’il y aura une remise en question du postulat de certaines personnes. En fait, comme je te dis la dernière fois, le sport, ça t’apprend l’humilité, très clairement. Ça t’apprend le respect, l’humilité et à travailler avec tout le monde, en fait. Et aussi, des valeurs d’aller beaucoup plus loin, de repousser ses limites. Tu vois, ce n’est pas… Moi, quand je m’entraîne pour faire un 500 mètres, je m’entraîne quand même, je ne sais pas combien d’heures, à enquiller des tours pour faire un 500 mètres. C’est quand même un truc de taré. Je fais des quinze tours, parfois des trente tours pour faire 500 mètres, quatre tours et demi, pour les faire bien.

Louidji TISSEUR : Voilà, c’est ne pas abandonner. C’est aller jusqu’au bout des choses quand on le fait. On est engagé réellement, on va jusqu’au bout des choses. Quand on est passionné, on a envie d’innover, on a envie d’aller plus loin. Et le sport, c’est une passion. On a envie d’aller plus loin. Et l’entrepreneuriat, pour moi aujourd’hui, il y a deux ans de ça, je me suis lancé dans un concept que j’aime, que j’adore. Tous les jours, je me lève et j’ai envie d’aller plus loin, quoi. Ce n’est pas grave si je prends des claques. Ce n’est pas grave. C’est comme en short track. Si je pute, je me relève et je repars. L’entrepreneuriat, une porte se ferme, ce n’est pas grave. prends du temps, je prends le recul et je recommence à nouveau. Ça paiera forcément un jour. Ce sont les similitudes que je trouve et le respect des autres. Par exemple, quand je travaillais en entreprise, il y avait un peu cette culture du mec qui a le plus de diplômes, du gars qui soit fait de grandes écoles et qui ne respecte pas les gens qui sont autour d’eux. Alors qu’on a à apprendre de tout le monde. On a à apprendre de tout le monde. C’est que le sport apprend. On apprend de tout le monde. Du gars qui ne sait pas faire de patins au gars qui a un top niveau. On a à apprendre de tout le monde. Et je pense que justement, si par exemple, le sport était beaucoup plus valorisé qu’il ne l’est actuellement dans notre société, je pense qu’il y a pas mal de problèmes qui ne se poseraient pas actuellement. Je ne dis pas ça de manière philosophique, mais je le dis de manière conceptuelle. Par exemple, la ponctualité. L’autonomie. Tu as des gamins quand même qui sont à l’INSEP. Les gars, ils se lèvent à 6 heures du mat pour aller faire l’entraînement en toute autonomie. Tu as des gamins qui sont à fond remue actuellement, que je salue. Les mecs, tous les matins, 6 heures du mat, ils sont sur la glace. Et à 14 ans, ils ont quitté le domicile de chez leurs parents. Tu te rends compte, tu es dans la montagne là-haut. Et tu es autonome. prends vachement maturité.

Louidji TISSEUR : Et voilà. Enfin, tout ce que je dirais. La résilience aussi. On peut en dire encore et encore.

Louidji TISSEUR : Moi, j’ai une sportive que je connais qui s’est blessée avant les Jeux Olympiques. Et qui est repartie. Pas pour aller aux Jeux Olympiques. C’est-à-dire qu’elle s’est entraînée pendant 4 ans pour aller aux Jeux Olympiques. Elle s’est blessée. Et’importe quelle personne aurait été anéantie. Elle est repartie. Et elle a battu le record de France du 500 mètres.

Louidji TISSEUR : C’est quand même dingue comme histoire. Je pense qu’on a beaucoup à gagner. Même en faisant, je ne sais pas, du… Comment on appelle ça encore ? De la toupie quoi. Tu fais de la toupie comme sport. Ce n’est pas grave. Ça t’apprend des valeurs.

Ermanno : Du curling. Pour rester sur la glace.

Louidji TISSEUR : Oh là là. Le curling. Donc, on disait que…

Ermanno : On parlait de valeur, d’inclusion, d’ouverture. Luigi.

Louidji TISSEUR : Ouais, ouais. Luigi. Même en faisant du curling quoi. Parce que c’est une technicité le curling. Parce que j’aime bien me moquer d’eux. Parce que je me dis qu’ils sont des mecs. Des femmes frustrées. Qui passent le ballet. Qui passent le ballet tout le temps. Et qui se disent, on va faire un sport avec ça. Mais la technicité du geste. Pour répéter ce geste-là. C’est quand même assez dingue. Le nombre d’heures d’entraînement qu’il y a pour faire ça. Ça t’apprend. Il y a un mec qui a sorti ce terme qui est répété à tort et à travers. La résilience. Je fais un petit cours sur ce qu’est la résilience. La résistance. On te file un pain dans la gueule. Tu résistes. La résilience. On te file un pain dans la gueule. Tu te lèves. Tu te couches. Et tu te relèves. Ça, c’est de la résilience. Et la plupart des grands sportifs, ils ont la résilience en eux.

Ermanno : Par définition, le sport n’est que résilience. Personne ne gagne tout le temps. Même les meilleurs sportifs du monde ont perdu à un moment. Il y en a qui gagnent plus que d’autres. Mais c’est la résilience par définition. Tu ne peux pas tout le temps gagner.

Louidji TISSEUR : Non, tu ne peux pas tout le temps gagner. On a un peu ce mythe aussi du sportif qui gagne tout le temps. Qui est un peu, pour moi, qui n’est pas vraiment réel pour moi. Je ne peux pas gagner tout le temps. Ce n’est pas possible.

Ermanno : Je suis d’accord avec toi. C’est l’essence même aussi de ce podcast. Au-delà de savoir comment est-ce qu’on construit une carrière, qu’on soit sportif de haut niveau ou pas, comment est-ce qu’on la finance, donc construire dans le sens physique, physiologique, mais aussi pécunier, il y a aussi cette ouverture au fait qu’on ne peut pas toujours gagner. Et c’est OK.

Louidji TISSEUR : C’est OK. ‘est OK. C’est comme ça, en fait. Le sport, c’est ça. Tu ne peux pas tout le temps gagner, en fait. Après, tu sais, tu as 0,2 % des sportifs qui marchent sur leur catégorie, qui marchent sur le sport, qui sont des ovnis et tout. Tu en as quelques-uns, mais c’est quand même 0,2. On a l’impression que ce n’est pas si quand on les voit, mais même eux, ils ont la goutte d’eau froide, tu vois, et ils se sont fait rétamer quand ils étaient plus jeunes.

Ermanno : Et puis, tu en parlais en introduction. La place de Teddy Riner était déjà prise dans le judo, donc tu es passé à autre chose. Mais même Teddy Riner, qui est l’un des plus grands judo catégories, qui a fait du monde dans sa catégorie, il est quand même passé par des moments où il a perdu. Je suis désolé.

Louidji TISSEUR : Bien entendu, il perd. Et justement, en fait, le mec qui perd, après, on va sortir de la philosophie. Oui, je perds, j’apprends, etc. Non, mon gars, quand moi, ça m’est déjà arrivé de passer à côté d’une médaille d’or, enfin, en individuel, voilà, j’avais la rage. Sincèrement, j’avais la rage. Mais en tout cas, j’ai retiré un enseignement qui était quelque chose de pas très compliqué. C C’est pas grave. Et c’est quand mes temps ont commencé à descendre, d’ailleurs. Et j’ai une sale réputation en short track à cause de ça. Maintenant, on me dit, ouais, plus tu t’en fous, plus tu vas vite. Effectivement, maintenant, vu que je m’en fous, je vais vite.

Ermanno : Quand tu ne te mets pas la pression. Et on revient sur l’histoire de ce podcast. Il sert aussi à diminuer la charge mentale des sportifs et des sportives de haut niveau. Parce que qu’est-ce qui vient pourrir un petit peu l’esprit du sportif ? C’est la recherche de partenaires, la recherche de financement.

Louidji TISSEUR : Et ça, c’est dingue.

Ermanno : Ça, c’est dingue. Les charges mentales pour 110.

Louidji TISSEUR : Ah oui, effectivement. Moi, je le vois parce que moi, en plus, je suis entrepreneur. J’ai bien choisi le truc pour me foutre encore plus la pression. J’ai la charge mentale de mon entreprise. J’ai la charge mentale de comment je vais faire pour partir faire tel événement. Tu vois, c’est quand même énorme. On en est à te poser ce style de questions-là. Donc là, je vais aller faire l’étape du tour. Je ne me pose pas la question puisque j’ai un pote qui habite à Nice. Donc voilà, canapé, etc. Mais par exemple, l’an prochain, j’ai Calgary. Pas Calgary. J’ai le Québec, les championnats du monde à aller faire. Là, je suis en train de calculer comment je vais faire. Mais en tout cas, je les ferai. Ça, j’en suis sûr. Je les ferai. C’est juste comment. Tu vois, c’est exactement ça. Donc ouais, c’est des charges mentales qui sont énormes. Mais on ne se rend pas compte. On pense que généralement, quand on voit quelqu’un sortir faire ses petites bornes à vélo ou faire son patin. Ouais, mais en fait… Ouais. C’est cool, il se détend. Ah non, mon gars. À un certain niveau, il y a aussi de la charge. Je pense que toi aussi, quand tu pars faire tes traversées du désert à cloche-pied, par exemple, tu as une charge mentale. Comment tu fais pour financer ça, quoi ? On est d’accord qu’à cloche-pied, c’est quand même une sacrée connerie. Bon, bon, après, chacun fait ce qu’il veut de sa vie.

Ermanno : Je te remercie. Bon, ce n’était pas tout à fait à cloche-pied. Mais si on considère qu’on est un pied devant l’autre, on est quelque part à chaque fois un peu à cloche-pied.

Louidji TISSEUR : Bon, c’est à cloche-pied. Je suis désolé.

Ermanno : Luigi, j’ai l’habitude de terminer mes épisodes avec une question signature qui est assez simple. Mais il faut juste se projeter. Si on pouvait se projeter à côté du petit Luigi de 18 ans quand tu arrêtes le sport, quand tu te mets en pause, tu vois, avant d’aller découvrir un peu la vie active et puis plus tard de retrouver le chemin du sport, et que ce petit Luigi sache très bien qui tu es, qu’est-ce que tu penses que lui penserait de toi en te voyant là-bas ?

Louidji TISSEUR : Est-ce qu’on va dire des insultes sur ce podcast ?

Ermanno : Si tu veux, tu es chez toi, mais après, c’est ton image.

Louidji TISSEUR : Non, mais écoute, je n’ai aucune image. Non, mais sincèrement, si un mec qui n’a pas d’image, c’est bien moi. Je n’ai pas de réputation. Voilà.

Louidji TISSEUR : Qu’est-ce qu’il dirait ? Putain, Luigi, mais quelle connerie que tu vas faire encore. Voilà. Il dirait ça. D’ailleurs, ça me fait penser à ce que je vais prendre un screenshot. Qu’est-ce que tu vas faire comme connerie encore ? Voilà. Parce qu’en fait, à 18 ans, j’avais un peu… Je m’étais donné un truc en disant, oui, je dois faire ci, je dois faire ça, ci, ça, ça, ça. Et puis, en fin de compte, je me suis rendu compte que tout ce que j’avais prévu de faire, je ne l’ai pas fait. J’ai fait mieux. Donc, vas-y, mon gars. Enfin, tu sais, à 18 ans, on me dit, Luigi, tu vas repenser la France, de l’autre côté de la planète. Tu vas revenir avec un record du monde. Tu vas avoir des médailles olympiques à la maison. Tu vas passer au… Tu vas passer au journal local du coin. Tu vas porter de la femme olympique. J’aurais signé tout de suite. Moi, j’aurais dit, enfin, n’aie pas peur. Vas-y, fonce, mon gars.

Ermanno : Eh bien, écoute, je te remercie pour ce message d’espoir. Et puis, cette presque heure qu’on a passée ensemble à bien déconner. Juste pour terminer, Luigi, où est-ce qu’on te suit ? Où est-ce qu’on t’encourage ? Où est-ce qu’on retrouve éventuellement le lien de ta prochaine cagnotte pour aller jusqu’au championnat du monde au Canada l’année prochaine ?

Louidji TISSEUR : Au Canada. Donc, alors, vu que je suis un personnage très simple, tu l’as dit, tu l’as vu avec le prénom. Vous tapez loulouchortrack971 sur Instagram.

Ermanno : Oui, je vous mettrai les liens dans les notes de l’épisode. Voilà.

Louidji TISSEUR : Oui, vaut mieux. loulouchortrack971 sur Instagram. Tisserluigi sur LinkedIn pour les gens qui veulent financer mon projet. Je suis là. Je vous attends. Et ensuite, on peut me trouver comme ça généralement. Et voilà. Je te donnerai les liens affilés. Et sincèrement, s’il y a des questions à poser, ne serait-ce que pour trouver un club de short track, ou des questions, je suis là. Je ne suis pas du style de ne pas répondre aux questions. Donc, on peut y aller.

Ermanno : Eh bien, écoute, merci encore, Luigi. J’en témoigne. Tu as la réponse facile. Et puis, c’était de mon côté que ça a un peu traîné pour organiser cet enregistrement. Mais c’était un bon moment, franchement.

Louidji TISSEUR : Non, il n’y a pas de mal. Si ça n’a pas été tel jour, c’est tel jour. Rien ne se fait par hasard, tu vois. Et là, je t’annonce que je suis porteur de la flamme olympique. Voilà. Rien ne se fait par hasard. Il n’y a pas d’hasard dans ma vie. Donc, j’en reste convaincu.

Ermanno : Eh bien, écoute, je te remercie encore une fois. Je te souhaite une très bonne continuation. Et puis, du coup, on se voit. Enfin, on suivra ton étape du tour cet été. Et puis, les championnats du monde l’année prochaine au Canada.

Louidji TISSEUR : Au fait, oui. Et aussi, entre les deux, le 20 juillet, si vous n’avez rien à faire, je porte la flamme olympique. Si vous n’avez rien à faire. Mais vraiment, les gars, si vous vous dites, tiens, je n’ai rien à faire, venez le 20 juillet au bord des routes. Encouragez les porteurs de la flamme olympique. Parce qu’autant, moi, vous pouvez peut-être trouver que j’ai un parcours ordinaire, voire même extraordinaire. Il y en a qui ont des parcours de malade. Vraiment, allez-y.

Ermanno : Écoute, on sera au rendez-vous. Je te remercie encore et à très bientôt.

Louidji TISSEUR : À très bientôt. Ciao.

Ermanno : Alors, on est tous d’accord. Chaque athlète a une histoire unique, tout comme Luigi Tisser que vous venez d’entendre sur le podcast. Si son parcours vous a inspiré, eh bien, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux du podcast pour en discuter. Tous les liens sont dans les notes de l’épisode. Pour en découvrir davantage sur Luigi et tous les autres sportifs du podcast, et les soutenir dans leurs défis, eh bien, visitez le site vestiaires.org. On a besoin de vous. Chaque euro compte et 100 % des dons sont directement reversés aux athlètes. Le podcast Dans les vestiaires met en lumière ces héros du sport et ils ont besoin de votre soutien. Et le plus simple, c’est de partager leurs histoires pour les aider à briller sur la scène internationale. Et puis comme ça, tout le monde fera un peu partie de cette superbe aventure sportive et philanthropique. Partagez leurs épisodes. Ça nous aide et ça les aide surtout eux. Allez, sportez-vous bien. Entraînez-vous bien. Et on se retrouve bientôt pour un nouvel épisode. Salut les sportifs.

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