✨ Aujourd’hui, nous plongeons dans l’univers passionnant du kayak de haut niveau avec notre invité Luca Barone, un jeune kayakiste prometteur de 23 ans ! 🌟
Luca n’est pas simplement un sportif de haut niveau. Entre entraîneur, étudiant en psychologie et neurosciences, et méditation, il jongle avec brio entre entraînement intensif et recherche de sponsors pour financer ses ambitions olympiques. Il nous raconte son parcours atypique qui l’a mené de la descente de rivière à la course en ligne, avec l’objectif des Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 en ligne de mire ! 🎯
📋 Au programme de cet épisode :
– Les débuts de Luca dans le kayak et son passage par plusieurs sports comme le VTT et la natation 🚴♂️🏊♂️.
– La transition de Luca de la descente de rivière à la course en ligne pour viser les JO 🌍.
– Les défis financiers d’un sportif de haut niveau et comment il parvient à équilibrer sa vie entre entraînement, études et recherche de sponsors 💡.
– L’importance de la préparation mentale, de la nutrition et du soutien des sponsors pour atteindre ses objectifs 🔑.
– Quelques anecdotes inspirantes sur son parcours, ses échecs et ses réalisations 🏆.
📢 Envie d’en savoir plus ? Plongez dans cet épisode passionnant et découvrez comment Luca bâtit sa carrière avec détermination et passion. Vous serez surpris par les ponts entre le sport de haut niveau et l’entrepreneuriat !
👉 Retrouvez Luca sur LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/luca-barone-016b17225 et Instagram https://www.instagram.com/luca_barone13 pour suivre son parcours et pourquoi pas, le soutenir dans ses projets !
Écoutez dès maintenant et faites partie de l’aventure Dans les Vestiaires. Et n’oubliez pas de visiter vestiaire.org pour soutenir Luca et d’autres athlètes dans leur quête de succès.
Vous aimez ce que vous entendez ? Partagez cet épisode avec vos amis et sur vos réseaux sociaux. Ensemble, faisons briller ces formidables athlètes ! 🌟
À très vite pour un prochain épisode inspirant. Portez-vous bien et entraînez-vous avec passion ! 💪🎧
Grâce à Autoscript.fr, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Luca.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d’informations.
Ermanno : Dis papa, ils font quoi les sportifs quand ils sont pas sur le terrain ? Et bah croyez-moi, quand votre fils vous pose cette question, ça fait réfléchir. Surtout quand on sait que pas mal d’entre eux jonglent avec un ou plusieurs jobs pour pouvoir joindre les deux bouts. Et j’ai réalisé que beaucoup d’entre nous se posent la même question. C’est pour ça qu’il y a quelques années, j’ai décidé de lancer le podcast dans les vestiaires pour plonger dans ces doubles vies. Parce que derrière chaque athlète, il y a une histoire et parfois un autre métier. A peu près au même moment, j’ai rejoint A-player, un cabinet de recrutement spécialisé dans les recherches critiques. Alors moi je suis recruteur tech et avec mon associé, on aide les entreprises à trouver les perles rares. Mais on accompagne aussi les entités qui veulent définir ou redéfinir une politique de recrutement. Et je peux vous dire que des sportifs de haut niveau, croisés au gré de nos chasses de candidats, on en a vu un sacré paquet. Et oui, parce que encore une fois, vivre de son sport n’est pas si facile. Quand on n’est pas installé au plus haut des podiums depuis des années. Et encore, comme une marque bien installée, il faut y rester et se réinventer sans cesse. Du coup, à travers les histoires inspirantes de mes invités, je vous propose de découvrir comment on peut répondre à nos enfants qui se demandent encore ce que font toute la journée ces sportifs de haut niveau. Parce que oui, entre sport et entrepreneuriat, il y a beaucoup de points communs. Et avec les JO de Paris qui approchent, c’était le moment de redonner vie à ce podcast. Alors, restez avec nous. Restez après l’épisode. Je vous donne tous les détails sur notre invité. Et je vous invite à aller voir la page sur le site vestiaire.org pour pouvoir le soutenir dans ses projets. Allez, c’est parti pour un nouvel épisode.
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno. Et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, on va parler avec un petit jeune prometteur qui bouge dans tous les sens tout en restant dans une embarcation monoplace. Il a les cheveux un petit peu dans tous les sens parce que certainement… Excusez la tenue. Il est dans la douche. Enfin, il va nous dire tout ça. Je suis très heureux de tendre le micro à Luca Barone. Salut, Luca.
Luca : Salut, ça va ?
Ermanno : Ouais, et toi ?
Luca : Ouais, super, super. Tout va bien.
Ermanno : Bon, t’as vu, j’ai essayé de mettre l’accent. T’es de quelle origine d’ailleurs ? Plutôt italienne, plutôt espagnol ? Moi, je suis franco-américain. C’est juste à côté.
Luca : Ouais, c’est du côté de ma mère. C’est pour ça que mon nom de famille n’est pas à consonance américaine. Mais sinon, ouais, c’est une consonance un peu italienne, quoi.
Ermanno : Luca, je te propose de nous dire tout sur toi. Première. petite question, toute simple. Qui es-tu ? Quel âge as-tu ? Que fais-tu dans la vie ?
Luca : Ouais, ben, qui je suis ? Je suis un garçon qui fait du sport de haut niveau en kayak. Je suis originaire de Pertuis. C’est une petite ville à côté de Marseille. Et voilà, donc maintenant, je suis à côté de Paris. Je m’entraîne là-bas au quotidien, et puis voilà, quoi.
Ermanno : Alors maintenant, non, parce que là, t’es à Marseille. Mais bon. Bon, d’ordinaire, maintenant, tu es domicilié en région parisienne, c’est ça ?
Luca : Ouais, depuis septembre, je suis à Vers-sur-Marne, plus exactement. Et du coup, voilà, donc je m’entraîne là-bas.
Ermanno : Alors, tu nous as dit que t’es un jeune garçon qui fait du sport de haut niveau, mais tu nous as pas dit quel sport.
Luca : En kayak.
Ermanno : Kayak, canoë, c’est quoi le…
Luca : Alors, la différence, en fait, de le kayak, c’est qu’on est assis, du coup, sur les fesses, avec les jambes qui sont devant, on a une paille double. Ça, c’est un peu… C’est un kayak. Et en canoë, on est sur les genoux, et on a une pagaie simple. Après, dans les deux, kayak et canoë, il y a plusieurs disciplines, un peu comme dans les sports de combat, ou comme en vélo, le VTT, le vélo de course, etc. Mais nous, il y a la course en ligne, le slalom, la descente de rivière, le freestyle, il y a plein de disciplines différentes, quoi. Moi, je pratique, en fait, à la base, au club de Marseille, on fait essentiellement de la descente de rivière et du slalom. Et donc, là, de plus en plus, on fait de la course en ligne. Une descente de rivière, c’est aller d’un point à un point B sur une rivière. Le slalom, c’est un peu pareil, mais avec des portes, avec un passage obligatoire.
Luca : Et voilà. Donc, moi, aujourd’hui, j’ai changé de discipline pour faire de la course en ligne pour les jeux en rapide, parce que c’est une discipline qui est au jeu, alors que la descente de rivière, ce n’est pas au jeu. Donc, c’est un peu pour présenter les embarcations, un peu.
Ermanno : Et le slalom aussi est au jeu ? Et le slalom aussi est au jeu.
Luca : Mais moi, je ne fais pas de slalom. Je fais à la base de la descente de rivière. Et maintenant, je fais de la course en ligne.
Ermanno : La course en ligne, c’est-à-dire, c’est comme de l’aviron, mais avec un kayak ?
Luca : Oui, c’est un peu ça. Il y a plusieurs distances. Aujourd’hui, aux Jeux Olympiques, c’est du 500 mètres et du 1 000 mètres.
Ermanno : 1 000 mètres en kayak, ça se fait en combien de secondes ?
Luca : C’est plus des minutes, mais c’est à peu près en 3 minutes 30, à peu près. Moi, je suis plus sur des distances plus courtes. En faisant de la descente de rivière, on fait des distances qui sont déjà plus courtes. Je sprinte. Donc, moi, ça me paraissait évident de rester aussi sur des distances qui sont proches de ça. Et aux Jeux Olympiques, c’est 500 mètres.
Ermanno : Bon, écoute, on va rentrer un petit peu dans les détails de tout ça. Tu ne nous as pas dit ton âge non plus, Lucas ?
Luca : 23 ans. Petit jeune. Oui, encore jeune.
Ermanno : J’en profite pour faire un petit coucou à Pierre Cochat, qui nous écoutera très certainement et qui nous a mis en relation. En parlant de relation, justement, c’est quoi ta relation à toi avec Pierre ?
Luca : Moi, c’est mon préparateur mental depuis septembre. Ça fait quelques mois qu’on travaille ensemble. Voilà. C’est une relation qui est super cool. On a construit de bonnes choses ensemble et c’est sympa.
Ermanno : 23 ans, déjà un prép mental, c’est sympa. Ça veut dire que tu prends conscience de ces gains marginaux que peuvent apporter. Alors là, on parle de la prépa mentale, mais il y a aussi très certainement autre chose sur laquelle tu travailles au quotidien.
Luca : Oui, tout à fait. En fait, moi, je parle du fait que tout est important. En fait, c’est essayer d’être le plus performant possible. Et pour ça, en fait, il y a tout à aller chercher, que ce soit mentalement. Au niveau de la nutrition, voilà, c’est ça qui est intéressant.
Ermanno : Alors toi, le sport, ça remonte à quand ? Comment est-ce que tu étais quand tu étais gamin ?
Luca : J’étais assez dissipé. J’aimais pas trop être sur une chaise. Plus être dehors, faire du sport, quoi. Ça a toujours été un peu profond. Après, de plus en plus, là, je tends vers aussi aimer autre chose que le sport et les études. Et puis, il y a des trucs comme ça.
Ermanno : C’est marrant parce que tu dis que t’étais dissipé et que t’avais du mal à poser tes fesses sur une chaise. Pourtant, en kayak, tu nous l’as dit, à la différence du canoë. Donc, le canoë, pour visualiser, c’est l’embarcation des Indiens, quoi. C’est ça. Et toi, le kayak, t’es posé sur tes fesses.
Luca : C’est un peu différent, oui.
Ermanno : T’arrivais pas à te poser, mais t’as quand même trouvé un sport où t’es posé.
Luca : Ouais, c’est vrai. Après, c’est un sport où je suis posé, mais au final, on est dans la nature. En fait, il y a plein de trucs qui bougent vachement. Donc, on n’est pas si posé que ça, quand même.
Ermanno : Quand est-ce que tu découvres le kayak ? D’ailleurs, est-ce que c’est ton premier sport, le kayak ?
Luca : Non, pas du tout. En fait, j’ai fait plusieurs sports. Je me suis mis au kayak assez tard, en fait.
Luca : À 13 ans, 13-14 ans. Et c’est assez tard par rapport aux autres sportifs. Ouais, 14 ans, quoi.
Ermanno : Donc, ça fait 10 ans que tu pratiques le kayak. Et avant, tu faisais quoi ?
Luca : Ouais, ça faisait… Et avant, en fait, j’ai fait beaucoup de sports différents. J’ai fait du VTT, j’ai fait un peu de natation, j’ai fait du tir à la carabine aussi. Ça, ça me plaisait bien. Mais parce que je pense que ça me plaisait bien parce que ça me permettait de me concentrer aussi. Et c’est marrant parce qu’aujourd’hui, je suis passionné par la méditation.
Ermanno : Passionné par la méditation. OK, ouais. C’est un pied de nez à ta jeunesse où tu n’arrivais pas à poser tes fesses sur une chaise. Ouais, un peu. C’est égo. Tu parles de VTT. VTT, j’ai reçu Alizé Paties. Qui est maintenant fait du cross triathlon, mais qui a commencé par le VTT. En natation, je n’ai pas encore eu de nageur pur. J’ai eu d’anciens nageurs, mais pas de nageurs. Et puis après, tu parles de tir à la carabine. J’avais eu Delphine Racineréo, trois fois olympienne, tir de fosse. C’est marrant de voir les ponts qu’il peut y avoir entre les différents invités.
Luca : Bah ouais, c’est sûr, c’est sûr. Je pense que souvent dans la jeunesse, il y a beaucoup de sportifs qui ont fait des sports plus ou moins variés. Donc c’est sûr que ça se connecte rapidement.
Ermanno : Et comment est-ce qu’on passe du VTT à la natation ? A la natation, au tir, jusqu’au kayak ?
Luca : Moi, j’ai été passionné. Je n’avais pas forcément trouvé cette flamme. Et puis après, j’ai fait du kayak et je suis devenu fou.
Ermanno : Ça veut dire quoi, devenir fou d’un sport ?
Luca : C’est-à-dire qu’en fait, c’était une obsession. C’était une obsession. J’étais littéralement obsédé par ça. Je ne vivais que pour ça.
Ermanno : Parce que maintenant, tu ne vis plus que pour ça. Maintenant, c’est moins obsessionnel.
Luca : C’est moins obsessionnel parce que ça avait une partie aussi… Je n’étais un peu pas associé. Mais vraiment, je ne vivais que pour ça.
Ermanno : Il y avait quand même l’école à cette époque-là, à 13 ans. Tu n’avais pas trop le choix. Tu étais obligé d’aller en cours ?
Luca : Oui, c’est sûr, j’allais en cours. Je faisais tout comme un enfant normal. C’est juste que pendant les cours, je regardais le professeur dans les yeux. Mais sauf que moi, j’imaginais des kayaks et des cendres, des rivières. Alors qu’on me demandait de faire des cours de maths, je n’arrivais pas à me concentrer. Je ne pensais qu’à ça. Je regardais des vidéos constamment de kayaks. Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas quoi faire. Juste, on mettait une musique d’une vidéo de kayak. Je savais laquelle c’était. Le nombre de vues qu’il y avait, quand est-ce qu’elle était publiée. Je connaissais tout le YouTube de kayak.
Ermanno : Quand est-ce que cette passion dévorante est devenue un peu plus sérieuse en termes de sport ? C’est-à-dire, quand est-ce que tu as commencé à sentir que tu avais un certain niveau, à construire un palmarès et à te mettre à rêver de Jeux Olympiques en kayak ?
Luca : En fait, franchement, ça a été directement… Je n’étais pas bon du tout parce que je venais de commencer. Et je me suis directement dit, un jour, je ferai champion du monde. OK.
Ermanno : Champion du monde, champion olympique, il y a encore un monde justement entre les deux, non ?
Luca : Oui, c’est différent. En fait, moi, à l’époque, c’était champion du monde. Les Jeux Olympiques, je n’y pensais même pas parce que je me rappelle, il y avait Rio. En fait, j’avais commencé deux ans avant, je pense, en 2014. Et je ne savais même pas qu’il y avait de la course en ligne aux Jeux. Je regardais juste l’Océan, où il y a Denis Gargaud, qui est justement de mon club. De Marseille, qui a fait champion olympique à Rio. Et donc, je ne regardais que l’Océan. Mais ouais, du coup, voilà.
Ermanno : En parallèle, tu continues tes études, collège, lycée. Qu’est-ce qui se passe après le lycée ?
Luca : Après le lycée, je pars à Toulouse. En fait, je rentre directement en Pôle Espoir au bout de quelques années, du coup, au lycée, en sport, en Pôle Espoir. Et ensuite, je me suis dit qu’il fallait que j’aille en Pôle France. Et donc, je suis parti à Toulouse, au Pôle France.
Ermanno : Tout en continuant tes études ou en laissant de côté la partie scolaire ?
Luca : Sur le coup, j’ai suivi la vie pour faire du sport. Je voulais choisir des études parce que mes parents voulaient choisir des études et c’est une bonne chose. Et en fait, arrivé là-bas, je ne voulais vraiment que m’entraîner. Et donc, c’est vrai que j’ai quand même un peu délaissé les études. Mais j’ai repris après parce que je pense que j’ai quand même vachement réfléchi. Après, je me suis dit que c’est important. Et puis, en fait, j’en suis devenu passionné aussi de mes études. Et du coup, c’est moi après qui ai demandé à en faire.
Ermanno : Alors, c’est marrant parce que tu dis que tu as tout fait comme un jeune normal. C’est ce que tu as dit tout à l’heure. Tu as quand même fait sport-études, Pôle Espoir, Pôle France. Tu sais, tout le monde ne fait pas ça.
Luca : Oui, c’est sûr. C’est juste que j’allais à l’école et que je faisais du sport à côté.
Ermanno : Facile.
Luca : Ça allait. En tout cas, j’avais de plutôt bonnes notes. Ça allait. Je tournais autour de 14 de moyenne. Ce n’était pas non plus exceptionnel, mais c’est bien quand même.
Ermanno : Ça suffisait à envisager la suite en tout cas. Et d’ailleurs, tu as redemandé à faire des études. C’est-à-dire que maintenant, tu étudies quoi ?
Luca : Maintenant, psycho et je fais un diplôme universitaire aussi de neurosciences, médecine et méditation à côté.
Ermanno : Donc ça va, tu arrives à parler presque de paire à paire avec Pierre.
Luca : Oui, parce que j’ai aussi un diplôme de préparateur mental aussi en parallèle que j’ai eu il y a un an et demi. Donc au final, en fait, moi, je suis préparateur mental et lui aussi. Mais pourtant, j’ai quand même besoin d’un préparateur mental.
Ermanno : On a tous besoin d’un guide, quelle que soit notre spécificité. Voilà, c’est ça. On n’a pas parlé de ton palmarès. Est-ce que tu peux revenir avec nous justement sur la construction de ce palmarès depuis tes 13 ans, quand tu as commencé à prendre une pagaie ?
Luca : Quand j’étais junior, ce n’était pas minéraux boulons. Je ne suis pas rentré en équipe de France en junior. C’était jusqu’à 18 ans. Et donc, en fait, ça, moi, ça a été une motivation énorme. Il y avait beaucoup qui disaient qu’en fait, pour être bon, il fallait rentrer en équipe de France junior. Et en fait, il y avait beaucoup d’exemples comme ça. Et moi, en fait, j’étais motivé de me dire mais en fait, je réussirai quand même, même si j’étais nul quand j’étais plus jeune. Et au final, après, à 19 ans, je ne suis pas rentré, mais j’ai commencé vraiment à progresser. 20 ans, j’ai gagné une Coupe d’Europe. Et donc là, j’ai commencé à être repéré par les entrepreneurs et ceux qui s’occupaient des équipes de France. Et donc, ils m’ont quand même pas mal aidé à ce moment-là. En fait, quand j’ai 20 ans, j’ai pu rentrer en Pôle France du coup, parce que en fait, quand je suis arrivé à Toulouse, je n’étais pas en Pôle France, j’étais dans un cabanon dehors. Je m’entraînais avec les gens, mais j’étais, mon bateau était sous un arbre quoi.
Ermanno : Attends, je veux en savoir plus sur cette anecdote. Tu n’étais pas en Pôle France, mais tu voulais t’entraîner avec les mecs. Donc, en fait, tu faisais du camping devant.
Luca : Ouais, en gros, c’est ça. En fait, je suis parti de Marseille, du coup, après le lycée, là où il y avait une structure. Et sauf qu’après, vu que je n’avais pas eu de résultats, en fait, je suis allé à Toulouse pour m’entraîner avec les gens du Pôle France, mais moi, je ne l’étais pas. Et je savais que toute l’émulation était là-bas. Et je me suis dit, mais il faut que j’aille là-bas. J’y suis allé, j’ai commencé par Staps, je n’y allais pas vraiment. Et en fait, voilà, du coup, mon bateau était dehors sous la pluie. J’avais un appartement, mais tout mon matos était dehors. C’était un peu la galère.
Ermanno : Tu avais vraiment envie, tu étais vraiment passionné.
Luca : J’étais fou. Franchement, je me disais, mais un jour, je reprends du monde et j’allais tout faire pour quoi.
Ermanno : Et justement, le staff, les gars de l’équipe de France, t’acceptaient avec toi aux entraînements sans que tu fasses partie du collectif ?
Luca : En fait, oui, franchement, c’était assez ouvert. Et ça, je pense que c’est une bonne chose d’ouvrir, surtout que le kayak, en fait, c’est un sport où il y a du monde. Mais en fait, c’est important d’ouvrir à des gens qui sont motivés, je pense.
Ermanno : Moi, j’habite à Castres, donc je ne suis pas très loin de Toulouse. On s’est presque croisés quand même. Et d’ailleurs, en tant que kayakiste, tu dois connaître Burlats, qui est à côté de Castres. Il y a un petit stade aquatique avec des portes, etc. Tu as dû y faire quelques passages, non ?
Luca : Non, moi, je n’y suis jamais allé parce que du coup, je faisais la descente de rivière. Donc en fait, ça, c’est un bassin d’oslalum. C’est un peu différent, mais je connais. J’ai déjà entendu parler, j’ai vu des vidéos.
Ermanno : Tu connais toutes les vidéos, donc tu vois à peu près où j’habite, c’est ça ?
Luca : Oui, je vois exactement. Même le nom de la vidéo.
Ermanno : Excellent. Tu as une bibliothèque à vidéos YouTube sur le kayak.
Luca : Oui, plus jeune, c’était ça.
Ermanno : Et donc là, tu t’entraînes avec les gars du Pôle France sans en faire partie. Qu’est-ce qui se passe ensuite ? Tu arrives à intégrer le Pôle France grâce à tes résultats ou parce que les mecs t’aiment bien ? Ils en parlent à l’entraîneur de vas-y, fais venir Lucas. Il crève la dalle, il a à boire, il a besoin de boire et de manger. Ouvrons-lui les portes.
Luca : Non, c’est surtout parce que j’ai commencé à faire des résultats. Au Coupe d’Europe, j’ai fait vainqueur de Coupe d’Europe d’une manche devant le champion du monde en titre qui est un sloven qui s’appelle Nejc. Et donc, en fait, c’est à ce moment-là où j’ai été repéré parce que c’était une compétition qui n’était pas dans le circuit international français. En fait, c’était une compétition. Moi, j’y suis allé et je l’ai fait. Ce n’était pas une compétition de référence. C’est ça que je veux dire. Mais j’ai quand même performé là-bas. Et donc, ils ont commencé à se dire. Lui, il en veut. Et en fait, ils m’ont pris en Pôle France à ce moment-là, en 2020.
Ermanno : Pile poil la bonne année, l’année du Covid, c’était nickel.
Luca : Ouais, ouais, c’est ça. Ouais, mais après, j’ai continué quand même à m’entraîner, en fait, différemment.
Ermanno : Est-ce qu’à ce moment-là, tu avais le statut de sportif de haut niveau ? Je ne sais plus.
Luca : Je ne sais plus. Quand j’étais au lycée, je l’avais. Après, pendant un ou deux ans, je ne l’ai plus trop eu. Je ne suis pas sûr. Je ne sais plus.
Ermanno : Et comment tu faisais du coup pour t’entraîner ? Parce que pendant le confinement, tu t’entraînais dans ton appart à l’université ou tu allais dans ton cabanon ? Et puis après, tu allais…
Luca : Non, mais il ne faut pas t’en dire. Bon, allez, il y a prescription maintenant.
Ermanno : Tu peux y aller.
Luca : Ouais, c’est bon. En plus, elle le sait très bien. En gros, il y a une petite salle de muscu à côté de Toulouse, de là où je m’entraîne, à l’émulation nautique. Et en fait, j’avais pris des poids et un rameur. Et je me rappelle que celle qui s’occupe du club d’aviron avec la petite salle de muscu, quand le Covid était terminé, elle nous a dit « Putain, il y a quelqu’un qui nous a pris des poids et un rameur ». Parce que du coup, je l’avais pris avec un pote à moi. On l’avait mis sur la voiture avant le confinement. Je disais « Mais là, je ne sais pas qui c’est, c’est bizarre ».
Ermanno : Et puis comme par hasard, les poids et le rameur sont revenus. Ils sont revenus.
Luca : Tout est revenu. Mais en tout cas, pendant deux mois, je ne sais plus combien de temps ça a duré. Mais j’avais un rameur avec mon pote. J’avais mes deux potes sur la terrasse et une salle de muscu. Et on ne faisait que ça. On faisait trois ans.
Ermanno : On voit que tu étais et que tu es toujours déterminé. Oui. Et donc, quand tu intègres le Pôle France après ce premier résultat en Coupe d’Europe, qu’est-ce qui se passe pour toi ?
Luca : Je continue à m’entraîner.
Ermanno : Il n’y a pas de saison parce qu’il n’y a pas de saison. Parce que c’est le Covid.
Luca : C’est le Covid. C’est le Covid. Et donc, en fait, il y a 2021 après qui arrive. Et en 2021, donc moi, jusqu’à ce moment-là, je ne suis jamais rentré en équipe de France encore.
Ermanno : Là, tu étais au Pôle France, mais tu n’étais pas en équipe de France.
Luca : Voilà, c’est ça. C’est ça. Et en fait, 2021, il y a la sélection équipe de France et je gagne toutes les manches des sélections.
Ermanno : Et là, ils disent toujours non, Lucas, on n’en veut pas ou ils ont fini par te prendre ?
Luca : Non, là, ils me prennent directement. Surtout qu’en fait, je gagne. Là, j’avais 21 ans et je gagne en moins de 23 et aussi en senior. Donc, il y a eu ça. Et en fait, là, vraiment, j’avais la dalle. Déjà, à un moment, j’avais la dalle.
Ermanno : Mais ça, c’est parce que tu étais étudiant et puis que tu n’avais pas de boulot. Donc, il fallait bien bouffer, c’est ça ?
Luca : Oui, c’était ça. C’était un peu ça. C’était un peu ça. Mais voilà, du coup, en gros, je suis passé en équipe de France. Et puis après, les compétitions internationales qui arrivent.
Ermanno : Donc, 2021, c’était il y a trois ans. Depuis, qu’est-ce que tu as inscrit au niveau de ton palmarès en étant en équipe de France ?
Luca : Oui, du coup, j’ai fait vice-champion du monde quelques mois après, en 2021, du coup.
Luca : Et vice-champion du monde, j’ai fait troisième en championnat du monde l’année dernière. Du coup, j’ai fait aussi une sélection en équipe de France en course en ligne. C’était la première fois que je m’alignais vraiment sur des sélections équipe de France avec l’objectif de me qualifier. Et puis… J’ai été qualifié en équipe de France monde 23 ans. Et du coup, en senior aussi en descente. Et voilà, j’ai fait plusieurs autres médailles en international. Mais les plus grosses, c’est au chevalier du monde senior.
Ermanno : Et qu’est-ce qui a fait qu’à un moment, tu as décidé de laisser un peu de côté la descente de rivière pour te concentrer sur la course en ligne ? Alors, tu nous as dit que c’est pour les JO. Donc, on comprend que ton objectif, c’est les JO. Est-ce que c’est Paris ? Est-ce que c’est Los Angeles ? Déjà, première question. Et puis surtout, à la base, qu’est-ce qui a fait que tu as fait ce choix ? Tu étais en train de tout gagner dans ta discipline, enfin, dans la discipline de ta discipline. Pourquoi avoir voulu bouger ?
Luca : Parce qu’il y avait les JO, en fait. Moi, c’est ce qui me motive. Et puis, j’ai performé en descente. Je n’ai pas performé jusqu’au Graal parce que je n’ai pas fait champion du monde. J’ai fait vice et troisième. Sur deux championnats, en fait, j’ai fait deux médailles internes. Mais par contre, je n’ai pas gagné encore. Mais c’est vrai que les JO, c’était à Paris. Et moi, ça me donnait vachement envie.
Ermanno : Donc là, tu es en prépa pour Paris, la petite fête de campagne qu’il y aura cet été.
Luca : Oui, mais en fait, le truc, c’est qu’il y a eu les sélections il n’y a pas longtemps. Et je n’ai pas été sélectionné. Mais après, j’ai commencé il y a un an et demi. C’est dans l’apprentissage, en fait. Il y a plein de choses qui rentrent. Et même si l’année dernière, je me suis qualifié en équipe de France et j’ai fait de bons résultats, cette année, ça a un peu moins bien marché. Et c’est marrant parce que tout à l’heure, on parlait de ça. Mais la préparation mentale, la nutrition, tout ça, en fait, la performance, parfois, c’est plus que ça. C’est plus que tout faire bien. Parce que parfois, quand tu fais tout bien, ça ne fonctionne pas. Et il y a parfois une flamme où il y a des choses qui sont extérieures, etc. Et en fait, j’ai fait beaucoup de choses bien cette année. Et je pense que c’est une bonne chose. Et en fait, il a manqué un truc. Et c’est une bonne chose qu’il ait manqué un truc parce que… Oui. J’ai confiance pour la suite. Ce n’est pas un problème.
Ermanno : Donc, du coup, tu continues dans ton objectif de rester sur la course en ligne. Mais avec cette fois-ci en ligne de mire, LA 2028.
Luca : Oui, c’est vraiment ça. Surtout que ça faisait un an. Là, du coup, j’ai 4-5 ans pour préparer ça. Donc là, ça me laisse vraiment le temps de le préparer. Ce n’est pas limite sur un coup de tête où je me dis ça. C’est quasiment à l’année même.
Ermanno : Donc, tu auras 27 ans à ce moment-là pour les prochains JO. Oui. Ça ne fait pas un peu trop tard ? Ou c’est un sport dans lequel on vieillit bien ?
Luca : Oui. Surtout, en fait, les athlètes français, c’est souvent à cet âge-là que ça commence à performer vraiment en course en ligne.
Ermanno : Et la longévité dans ce sport ? Est-ce qu’on reste au plus haut niveau jusqu’à 40-50 piges ? Ou ça dure une Olympiade, voire deux, puis après, on passe la main ?
Luca : C’est marrant. Parce que là, le meilleur international, enfin, français, il a 43 ans. C’est Maxime Beaumont. Et donc, je ne vais pas dire qu’il est vieux.
Ermanno : Non, tu n’as pas intérêt à dire qu’il est vieux. Attention, j’ai 43 ans, donc il n’est pas vieux. D’accord ?
Luca : Non, il n’est pas vieux. Mais il est déjà un peu plus que moi. Il est sage. Et lui, il est sage. C’est ça. Donc, c’est super intéressant. Et puis, il a construit une belle carrière. Et puis, il est super. c’est super intéressant.
Ermanno : L’essence même du podcast, c’est de revenir justement sur comment est-ce qu’on construit une carrière, aussi d’un point de vue financier. Toi, à l’heure actuelle, comment est-ce que tu vis de ton sport ?
Luca : Du coup, j’ai travaillé en tant qu’entraîneur quand même à Toulouse. Donc, j’entraînais dans un club qui est le club de Vénère. C’est un club de kayak à côté de Toulouse. Et donc, en fait, j’ai gagné des sous grâce à ça. Et puis maintenant, c’est surtout grâce aux sponsors.
Ermanno : Et ça veut dire quoi, grâce aux sponsors ? Alors, en gros, une saison en kayak international, puisqu’on l’aura compris, tu fais des Coupes d’Europe, des Coupes du Monde. Une saison en kayak, ça coûte combien ? Et comment est-ce que tu arrives à financer tout ça ?
Luca : Combien est-ce que ça coûte ? En fait, c’est compliqué de dire. Ça dépend pourquoi. En fait, c’est vraiment, je vois ça comme une entreprise. En fait, au plus on y investit de l’argent, au plus, en fait, il y aura souvent d’euros tombés en termes de médailles, etc. Et du coup, il y aura plus de sponsors aussi. Et donc, je ne saurais pas trop dire, mais si on peut vraiment bien se préparer, il faut beaucoup partir en stage, etc. C’est à peu près 20 000 euros.
Ermanno : Et ça encore, c’est que sur l’aspect pécunier du sport, c’est-à-dire le matos, la nourriture, les déplacements, etc. Après, comme tu le dis, il faut voir ça comme une entreprise. C’est-à-dire qu’il faut aussi intégrer une rémunération parce qu’il faut que tu puisses vivre, te loger, te nourrir, etc. Donc, ça augmente la facture. Mais quand c’est ton seul gain de pain, il faut bien y arriver.
Luca : Oui, c’est ça.
Ermanno : Est-ce que toi, tu es aidé par la fédération ? Est-ce que tu es aidé par ton club ? Est-ce que tu es salarié de ton club ? Ça se passe comment ?
Luca : Alors, la fédération, elle peut mettre à disposition aussi des contrats comme des CIP, des trucs comme ça. Moi, en ce moment, je suis en train de voir du coup avec mon club pour avoir une subvention, enfin, pas une subvention, mais pour être travaillé en gros pour le club en tant que sportif de haut niveau. Et du coup, en fait, c’est des contrats payés.
Ermanno : C’est une sorte de CIP, donc une convention d’insertion professionnelle pour les sportifs de haut niveau qui permet que pour ton club, ça ne coûte pas grand-chose si ce n’est rien. Et toi, ça te permet de toucher une rémunération.
Luca : C’est à peu près ça. Je ne sais pas si c’est exactement ça, mais je ne suis pas très bon en administratif. Donc, je ne sais pas trop. Mais en gros, grosso modo, c’est ça. Et puis après, il y a les sponsors aussi.
Ermanno : Alors, les sponsors, comment est-ce que tu vas les décrocher ? Est-ce qu’ils te permettent de financer toute ta saison ? Comment ça se passe ?
Luca : En gros, j’essaie de les contacter souvent par LinkedIn. Soit ça, soit j’essaie d’aller à des soirées entrepreneurs du style le Medef ou aussi des soirées business club, des trucs comme ça.
Ermanno : Et comment tu fais pour intégrer ces soirées-là ? Tu te fais inviter ? C’est open bar, tout le monde peut y aller ? Comment ça se passe ?
Luca : Non. En fait, il faut créer une entreprise. Soit c’est via des contacts qu’on peut réussir à rentrer. Ou soit c’est une entreprise. En fait, c’est comme si on était entrepreneur. Une soirée entrepreneur. Sauf qu’en fait, le projet, c’est ça. C’est d’essayer de trouver des partenaires et des sponsors. Et ça, pour le coup, c’est ce qui marche le mieux.
Ermanno : Petit coucou à Mathieu Maraillot que j’ai déjà eu sur ce podcast qui est champion de France d’apnée profonde et qui, lui, justement, est en train de faire une conférence au Medef. Donc, c’est aussi une autre façon d’approcher ou d’intervenir dans des conférences et notamment celles organisées par le Medef.
Luca : Oui, totalement.
Ermanno : Et l’autre moitié de ma question, c’était est-ce que les sponsors te permettent justement de financer l’entièreté de ta saison ? Est-ce qu’ils te permettent de vivre, d’acheter des épinards et puis aussi du beurre qu’on met dans les épinards à la fin du mois ?
Luca : En fait, c’est à moi d’en trouver. Si j’en trouve un, je n’aurai pas beaucoup d’argent. Si j’en trouve plusieurs, je n’aurai pas plus d’argent. Mais là, je commence à en avoir quelques-uns. Mais ce n’est pas encore assez pour pouvoir correctement en vivre. Là, ça commence à être parfois un peu chaud quand on finit des fins de saison avec beaucoup de stages, etc. Ce n’est pas tout le temps simple.
Ermanno : Et là-dessus, la FED n’aide pas ?
Luca : Non. Ça, ils n’aident pas trop. En fait, déjà, il y a beaucoup d’athlètes. Ce qu’ils veulent, c’est des médailles olympiques pour 2024. Et donc, en fait, quand on est la relaise, ils n’investissent pas d’argent. Ils investissent de l’argent sur les potentiellement médaillables. Et puis, même quand on est qualifié aux Jeux, admettons, ils n’investissent pas tant que ça non plus. C’est vraiment la médaille. Sauf qu’en fait, les médailles, ça se crée aussi en CM2. C’est-à-dire qu’investir dans la jeunesse, c’est investir dans ceux qui montent. C’est parce que j’ai été repéré en 2020 et qu’on m’a dit que ça m’a permis de progresser.
Ermanno : C’est ce que tu dis. C’est un tout. Il n’y a pas que l’entraînement dans la performance. Il y a la nutrition, l’alimentation, le sommeil, la respiration, la méditation, tout ce qu’on voudrait y mettre. Et tout ça, ça se fait aussi et notamment la récupération. C’est bête, mais avec l’argent. Si tu n’as pas les moyens de financer ton sport, tu es obligé d’aller prendre un job. Si tu prends un job, c’est autant de temps de moins sur la récupération. C’est autant de temps de moins sur ce que tu vas passer à côté à faire autre chose.
Luca : C’est sûr, tout à fait.
Ermanno : Donc du coup, là, on l’a compris, 2024, ça ne collera pas pour toi. Tu seras quand même à Paris pour regarder les copains ou pas ?
Luca : Alors moi, je m’étais dit que soit j’y suis, soit je prends ma place en fait. C’est moi qui prends les places en y étant. Mais du coup, non, je n’y serai pas. Après, j’habite à 50 mètres du bassin. Donc, je ne sais pas ce que je vais faire. En fait, le truc, c’est que je n’ai pas été sélectionné pour les Jeunesses. Je n’ai pas été sélectionné pour les Jeux. Mais par contre, il y a encore les championnats du monde. Et donc ça, c’est vraiment un truc qui me tient à cœur. Et c’est un autre. Donc en fait, je me préparerai aussi moi, surtout.
Ermanno : Donc tu vas rester au contact de ceux qui sont qualifiés, qui eux prépareront les Jeux. Et toi, à côté de ça, tu prépareras les championnats du monde. Du coup, est-ce que la densité sera la même cette année sur les championnats du monde si c’est au mois d’août ? Est-ce que ça ne vient pas en confrontation avec les Jeux olympiques, justement ?
Luca : Alors si, un peu. Ça, c’est en course en ligne. Mais moi, ça sera plutôt en descente de rivière. Il y a aussi les compétitions internationales en course en ligne sur lesquelles je vais participer, faire les sélections. Et du coup, c’est sûr que pour la course en ligne, il y a un peu moins de monde les années olympiques.
Ermanno : Donc il y a plus de possibilités de faire de la médaille, mais ça doit te laisser un petit goût amer quand même de te dire bon, là, j’ai fait une médaille, mais cette année, il n’y avait pas les grands champions.
Luca : Après, pour aller faire une médaille en course en ligne, là, pour moi, c’est encore un peu tôt. En descente de rivière, c’est ma discipline que je pratique depuis que j’ai commencé, quoi. Donc ça, c’est en août. Et puis après, il y a les championnats d’Europe en course en ligne qui sont dans pas si longtemps que ça, en fait. Et les sélections, c’est dans pas si longtemps que ça non plus.
Ermanno : C’est quoi, pas si longtemps ? C’est avril, mai, juin ?
Luca : Ouais, c’est en avril, à Gravelines.
Ermanno : Quand l’épisode sera diffusé, ce sera déjà passé. Mais au moins, c’était sympa de le savoir. Gravelines, à côté de…
Luca : C’est dans le Nord. Moi, je suis à Marseille. Ce qui est Lyon, c’est… C’est le Nord pour moi, mais…
Ermanno : Au-dessus d’Aubagne, c’est le Nord pour toi, non ?
Luca : Un peu, ouais.
Ermanno : Et là, à l’heure actuelle, donc, tu continues à chercher des sponsors. Tu continues à te déplacer sur tous ces événements pour pouvoir créer du contact, créer du réseau, vendre ton projet. Comment ça se passe pour organiser tout ça entre les entraînements, les stages, les déplacements, les compétitions, les rendez-vous chez Pierre, les études, etc. Et trouver encore du temps, de l’énergie, la capacité d’aller démarcher des partenaires ?
Luca : En fait, c’est… Il faut juste réfléchir et le faire précisément. J’essaie de le faire pendant les semaines de récupération, de démarcher les entreprises, etc. Et les projets que j’ai en tête. Et puis ensuite, pendant les semaines d’entraînement ou le stage, c’est là où je suis là pour m’entraîner, quoi. Grosso modo.
Ermanno : Où tu es vraiment focus. Ouais.
Luca : Et puis, quand je suis en récup, je m’entraîne aussi. Mais je mets plus l’accent sur ça, quoi, par exemple. OK.
Ermanno : Ça veut dire quoi ? Semaine de récup versus semaine de compétition ou semaine d’entraînement ?
Luca : Ça veut dire qu’il y a un peu moins d’entraînement. C’est un peu moins intense. Du coup, c’est là où, par exemple, je fais un podcast. C’est le moment où j’ai plus de temps.
Ermanno : Ça, j’imagine. Mais ça veut dire quoi ? Sur une semaine d’entraînement intensif, tu es à 15-20 heures par semaine. Et sur une semaine de récup, tu es un petit peu moins intensif, que ce soit en termes de volume ou en termes d’intensité des entraînements ?
Luca : En gros, là, je m’entraîne 2-3 fois par jour. En semaine de récup, je vais m’entraîner une ou deux fois.
Ermanno : Ce qui est déjà pas mal. Parce qu’une ou deux fois, fois 7 jours par semaine, ça commence à faire du volume déjà.
Luca : Oui, c’est vrai. Après, il y a quelques jours où je ne vais rien faire. Par exemple, le lundi et le jeudi, par exemple. Mais voilà, en gros, c’est une ou deux séances quand même par jour en semaine de récup.
Ermanno : Tu t’entraînes tout seul ? Je veux dire, tu te coaches tout seul ? Tu t’auto-coaches ou tu as un entraîneur qui travaille avec toi ?
Luca : Là, de Paris, ça a été assez compliqué parce que je suis arrivé en septembre. Et puis, les entraîneurs qui étaient là ont été licenciés. Et en fait, à un an des Jeux, ils ont licencié les entraîneurs. Donc, en fait, quand je suis arrivé, moi, on m’avait vendu. J’étais monté surtout pour faire de l’équipage, pour faire du bi-place, du 4 places, etc. Et il n’y avait plus d’entraîneur. Ils en ont remis un en décembre à peu près. Il y a eu 3-4 mois où on n’a eu personne. Et je me suis dit, je vais m’entraîner avec quelqu’un que je vais prendre moi. Et je suis parti beaucoup en stage. Donc, en fait, j’ai décidé de m’entraîner de mon côté.
Ermanno : Est-ce que ça porte ses fruits ? Est-ce que tu crois que c’est une situation pérenne ?
Luca : Non. Je pense que là, vu comment c’est, je pense redescendre à Toulouse l’année prochaine. Parce que c’était assez compliqué. Puis moi, j’ai fait le choix de ne pas être dépendant. Et je me suis dit, je vais faire mon propre truc. Mais ce n’est pas possible de continuer comme ça. C’est important d’avoir un suivi sur l’eau. Et pendant quelques mois, il n’y en a pas eu.
Luca : Après, il y a eu un entraîneur. Mais c’est juste que moi, je ne voulais pas attendre qu’on me mette à disposition. Je me suis dit, sur l’entraîneur, je peux m’entraîner. Voilà, en gros, c’est ça.
Ermanno : Toulouse ? Parce que c’est le club où tu t’entraînes plus régulièrement ? C’est là où il y a le staff ? Parce que c’est le Pôle France ?
Luca : Parce qu’en fait, il y a un suivi là-bas. Je me suis toujours entraîné là-bas. Il y a du monde. Il y a une bonne émulation. Et puis, des gars motivés. Et puis voilà, il y a aussi un entraîneur avec qui je me suis toujours bien entendu. Et avec qui ça a fonctionné bien. Et en gros, c’est ça.
Ermanno : Comment on peut t’aider, Lucas, aujourd’hui ? Comment est-ce qu’on peut m’aider ?
Luca : Je pense que les partenaires. Si jamais il y en a qui ont des entreprises qui veulent sponsoriser un jeune en devenir, je suis là.
Ermanno : Super. Justement, pour te contacter, pour t’envoyer plein de bifetons, ça se passe où ? Sur les réseaux ? Tu nous as dit que tu étais assez actif sur LinkedIn ?
Luca : Oui, sur les réseaux, sur Instagram, etc. Après, c’est vrai qu’il y a un autre truc qui est important. Pour moi, c’est un peu kitsch. Parce que du coup, après, c’est ce que tu viens de dire par rapport aux bifetons. Et moi, c’est ce dont je parle par rapport aux aides. Mais en fait, c’est aussi les valeurs. C’est-à-dire que j’ai envie aussi de créer d’autres choses que le sport. C’est pour ça que je disais, là, cette année, je suis toujours obsédé par le Québec. Mais c’est un peu différent. C’est-à-dire que j’ai envie aussi d’apporter des choses. Et les entreprises, c’est aussi un moyen de faire ça, en fait. De faire évoluer les choses.
Ermanno : C’est-à-dire ? Tu veux aller faire des conférences, parler de ton expérience, des apprentissages que tu as pu avoir grâce au sport de haut niveau ?
Luca : Oui. Typiquement, moi, ça, c’est un truc qui me passionne. C’est de transmettre justement un savoir par rapport au sport de haut niveau. Et puis aussi le lien que je peux en faire par rapport aux neurosciences et à la psycho et à la méditation, etc. Mais pour changer aussi des idées.
Luca : Je pense que ça peut beaucoup aider. Et le travail sur le mental, etc.
Ermanno : Je pense qu’il y a énormément de ponts entre sport et entrepreneuriat. Ah oui, c’est sûr. Les invités que je reçois qui ne sont pas ou plus des sportifs de haut niveau en sont la preuve. Et effectivement, il y a certainement quelque chose à faire là-dedans. D’autant que ça te permettra aussi d’aller chercher quelques prestations et donc de pouvoir continuer à faire gonfler l’enveloppe des sponsors, partenaires, en tout cas des choses, des solutions qui contribuent à ta saison.
Luca : Oui, c’est sûr. Tout à fait.
Ermanno : J’ai une dernière question pour toi. Si on pouvait vivre dans un monde un peu fantastique, un peu de science-fiction et se projeter tous les deux à côté du petit Lucas de 13 ans qui va découvrir le kayak. Lui, il sait exactement qui tu es. Donc que tu es lui, mais dix ans plus tard. Il sait exactement la vie qu’il a eue. Il sait exactement tout ce que tu as réalisé. Qu’est-ce que tu penses que lui te dirait ?
Luca : Qu’est-ce qu’il me dirait ?
Luca : De garder confiance et de continuer, je pense.
Ermanno : Ok. Je t’en remercie. Merci pour ce temps qu’on a passé ensemble. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais ton identifiant de connexion, c’est Lucas underscore Baron 13. Donc 13 comme ton département. Et tu as commencé le kayak à 13 ans. C’est un signe, Lucas. C’est un signe, c’est un signe.
Luca : Oui, c’est vrai, c’est vrai. C’est vrai que c’est un signe. C’est aussi le chiffre porte-bonheur.
Ermanno : Ou porte-bonheur, ça dépend comment tu le vois. Le verre à moitié vide ou à moitié plein.
Luca : Oui, c’est vrai. C’est vrai. Non, mais oui, en tout cas, le traître, ça me suit. Et puis, c’est important pour moi, mon club, etc. Depuis 13 ans et puis voilà. Et puis, c’est cool.
Ermanno : Et puis, 13 belles années à venir encore où tu vas nous faire au moins deux campagnes olympiques.
Luca : Oui, ça, c’est sûr. Je pense Los Angeles après juillet. Mais en tout cas, voilà.
Ermanno : Road to L.A. alors.
Luca : Voilà, c’est ça.
Ermanno : Super. On se voit là-bas. Ça marche ?
Luca : Allez, super. Merci beaucoup.
Ermanno : Merci, Lucas. À bientôt.
Luca : À bientôt.
Ermanno : Alors, on est tous d’accord. Chaque athlète a une histoire unique. Tout comme Lucas Baron. Que vous venez d’entendre sur le podcast. Si son parcours vous a inspiré, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux du podcast pour en discuter. Tous les liens sont dans les notes de l’épisode. Pour en découvrir davantage sur Lucas et tous les autres sportifs du podcast et les soutenir dans leurs défis, visitez le site vestiaires.org. On a besoin de vous. Chaque euro compte et 100% des dons sont directement reversés aux athlètes. Le podcast Dans les vestiaires met en lumière ces héros du sport et ils ont besoin de votre soutien. Et le plus simple, c’est de partager leurs histoires pour les aider à briller sur la scène internationale. Et puis comme ça, tout le monde fera un peu partie de cette superbe aventure sportive et philanthropique. Partagez leurs épisodes, ça nous aide et ça les aide surtout eux. Allez, portez-vous bien, entraînez-vous bien et on se retrouve bientôt pour un nouvel épisode. Salut les sportifs.