🌟 Son parcours, loin de se limiter à la conquête des rings, reflète une quête incessante d’excellence et de dépassement de soi. 🥊
🚀 Depuis son plus jeune âge, Helie ASSEMIEN a vécu un amour inconditionnel pour le sport, explorant les terrains de football, les pistes d’athlétisme et les courts de tennis avant de trouver son véritable appel dans la boxe thaïlandaise. 🌍 Une discipline qui, entraînant dans son sillage des défis toujours plus grands, devait inévitablement le conduire à la découverte de lui-même.
✨ Ses débuts dans la boxe, marqués par la soif d’apprendre et une volonté ferme de toujours pousser ses limites, le propulsent rapidement sur le devant de la scène nationale, le couronnant de succès, mais aussi confrontant sa résilience face aux épreuves, notamment une blessure qui allait tester sa détermination. 🚑
🛣️ Mais, loin de se laisser abattre, Helie transforme chaque épreuve en une leçon de vie, chaque combat en une opportunité de grandir. Son ambition ne connaît pas de frontière; du Muay Thai, il envisage de conquérir l’univers du MMA, poussé par un désir ardent d’écrire son histoire dans les annales du sport de combat. 🌐
🔥 Entouré de soutiens mais aussi à la recherche de partenaires et de sponsors, il sait que chaque pas vers l’avant est un pas de plus vers la réalisation de son rêve ultime. 💪
🎧 Pour plonger au cœur de l’épisode qui retrace le récit inspirant d’Helie et découvrir les multiples facettes de sa personnalité hors du commun, écoutez l’épisode sur toutes les plateformes de podcast. 📣 Et pour ne rien manquer des prochains épisodes, abonnez-vous !
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Dans cet épisode, vous pourrez découvrir (chapitres de l’épisode) :
- 00:01:45.74 – Présentation d’Helie ASSEMIEN, boxeur en Muay Thai
- 00:04:43.98 – Similitudes entre le football et la boxe Thai
- 00:05:40.02 – La passion pour le sport et l’entrainement intensif
- 00:08:34.57 – Discussion sur les frustrations dans le football
- 00:10:11.89 – Devenir combatif : la transformation dans la boxe Thai
- 00:17:25.05 – Premier championnat de France et défi personnel
- 00:23:28.68 – Le financement et les défis d’une carrière en boxe Thai
- 00:28:14.48 – Les défis et blessures
- 00:30:35.34 – La recherche de sponsors et le soutien nécessaire pour les sportifs
Pour suivre et soutenir notre invité : https://www.linkedin.com/in/helie-assemien-%F0%9F%A5%8A-062540180 / https://www.instagram.com/the_last_ablaster / https://www.strava.com/athletes/126558659
Grâce à Autoscript.fr, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Helie.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d’informations.
Ermanno : Dis papa, ils font quoi les sportifs quand ils sont pas sur le terrain ? Et bah croyez-moi, quand votre fils vous pose cette question, ça fait réfléchir. Surtout quand on sait que pas mal d’entre eux jonglent avec un ou plusieurs jobs pour pouvoir joindre les deux bouts. Et j’ai réalisé que beaucoup d’entre nous se posent la même question. C’est pour ça qu’il y a quelques années, j’ai décidé de lancer le podcast Dans les vestiaires pour plonger dans ces doubles vies. Parce que derrière chaque athlète, il y a une histoire et parfois un autre métier. A peu près au même moment, j’ai rejoint Eplayer, un cabinet de recrutement spécialisé dans les recherches critiques. Alors moi je suis recruteur tech et avec mon associé, on aide les entreprises à trouver les perles rares. Mais on accompagne aussi les entités qui veulent définir ou redéfinir une politique de recrutement. Et je peux vous dire que des sportifs de haut niveau croisés au gré de nos chasses de candidats, on en a vu un sacré paquet. Et oui, parce que encore une fois, vivre de son sport n’est pas si facile. Quand on n’est pas installé au plus haut des podiums depuis des années. Et encore, comme une marque bien installée, il faut y rester et se réinventer sans cesse. Du coup, à travers les histoires inspirantes de mes invités, je vous propose de découvrir comment on peut répondre à nos enfants qui se demandent encore ce que font toute la journée ces sportifs de haut niveau. Parce que oui, entre sport et entrepreneuriat, il y a beaucoup de points communs. Et avec les JO de Paris qui approchent, c’était le moment de redonner vie à ce podcast. Alors, restez avec nous. Restez après l’épisode. Je vous donne tous les détails sur notre invité. Et je vous invite à aller voir la page sur le site vestiaire.org pour pouvoir le soutenir dans ses projets. Allez, c’est parti pour un nouvel épisode.
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno. Et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, on va remonter sur le ring. On va repartir sur un sport de combat avec mon invité du jour. Je suis très heureux de pouvoir enfin parler avec Helie ASSEMIEN. Je dis enfin. Parce qu’on a essayé pas mal de fois. D’un côté, j’ai annulé. Après, c’était lui. Ou inversement. Enfin bref. Mais voilà. Aujourd’hui, c’est fait. On est là. On vous parle, chères auditrices, chers auditeurs. Et donc, la première chose que je vais faire, c’est tout simplement de saluer mon invité. Salut Helie.
Helie : Enchanté. Enchanté, Ermanno.
Ermanno : La première question est toute simple. Je demande à mes invités de se présenter. Donc, dis-nous tout. Qui est Helie ASSEMIEN ?
Helie : Eh bien, moi, je suis boxeur depuis peu de temps par rapport à ce que j’ai fait dans la boxe. Donc, c’est sur ma sixième année de boxe thaïlandaise. Et en fait, c’est vraiment le sport qui m’a amené au haut niveau. Parce qu’avant, je faisais du football pendant dix ans. Et à un niveau régional, jamais à un niveau haut niveau. Et puis, j’ai fait de l’athlétisme étant un peu équilibré du tennis également.
Helie : Donc, je suis vraiment rentré dans une salle de boxe thaï par hasard. Donc, en regardant des vidéos de boxe thaï sur YouTube, et puis, je me suis lancé tout simplement. J’ai ouvert la salle de sport de boxe de ma ville en premier. Et puis, après, j’ai changé de club pour pouvoir passer à un autre niveau.
Ermanno : Tu vas revenir avec nous sur tout ça, sur toute cette histoire. Alors, juste avant, j’aimerais que tu nous expliques comment on passe de l’athlétisme au tennis, au football. Et puis, après, tu nous expliqueras à nouveau cette transition vers la boxe thaï. Mais le foot, c’était quoi le problème, Helie ? Oui. Où est-ce que tu as fait une bêtise ? Ce n’est pas possible.
Helie : Il y a un lien. Tu vas voir pourquoi il y a un lien. Alors déjà, l’athlétisme, quand j’étais petit, le tennis, mais l’athlétisme, on va dire que c’est plus un choix de mes parents. Mais moi, comme j’ai toujours été un sportif et que j’ai toujours aimé le… J’ai toujours, comment dire, été admiratif du geste sportif. Donc, je me suis toujours donné à fond dans n’importe quel sport. Mais le tennis et l’athlétisme, ce n’était pas forcément des sports où j’étais… Les sports où j’étais… J’étais les plus enthousiastes quand je les faisais. Après, quand j’ai fait du foot, j’ai beaucoup aimé. Parce qu’en fait, là, j’étais défenseur central. Et ça se rapproche un petit peu de… J’étais un peu à boucher, donc… Donc, ça se rapproche un petit peu de la discipline que je fais aujourd’hui, maintenant. Donc, sur ça, je disais qu’il y avait un lien. Après, moi, je trouve que le football, ça se rapproche en beaucoup de points, quand même, de la boxe thaï. Parce que la boxe thaï, ça a l’air d’être un sport individuel. Mais on s’entraîne avec une équipe. Donc, c’est… Moi, j’ai été capitaine, par exemple, durant toutes les années de football. Et je sais qu’on peut avoir une influence sur ses coéquipiers, que ce soit sur un terrain ou dans une salle de boxe thaï. Donc, je pense qu’il y a beaucoup de liens.
Ermanno : Donc, tu disais, il y a des similitudes entre le foot et la boxe thaï. Pourquoi ? Parce que sur un terrain de foot, c’est comme sur un ring. On se tape dessus, non ? C’est quoi, les similitudes ?
Helie : Moi, dans ma vision de comment je pratiquais le football, et je dis, je suis un boucher, je ne sais pas, je voulais du mal à mes adversaires. J’ai toujours vu le sport, en tout cas, le football, quand j’en faisais, c’était pour moi un sport de confrontation, avant d’être un sport collectif. Donc, je pense que c’est peut-être pour ça que je suis allé vers la boxe thaï. Mais j’arrivais à être bon dans le foot, même en voyant ça comme un sport de confrontation. Parce que quand on est défenseur, qu’on doit défendre sur différents gabarits, des attaquants rapides, des attaquants puissants, des attaquants grands, des attaquants brefs, avec tout plein de capacités. Diversité dans leurs skills. Eh bien, ce n’est pas mal, je trouve. Ce n’est pas mal de pouvoir s’adapter à chaque fois. Et c’est pareil sur le ring.
Ermanno : Oui, je te taquinais, évidemment. Tu auras bien compris. Alors, tu as commencé par l’athlétisme et le tennis, comme tu disais, plutôt pour faire plaisir à tes parents. Malgré tout, tu as toujours été un amoureux du beau geste, du geste sportif. Combien de temps tu as pratiqué l’athlétisme et combien de temps tu as pratiqué le tennis ?
Helie : Alors, j’ai fait trois ans de tennis. Et je n’ai fait qu’un an d’athlétisme. Mais je l’ai fait juste avant le foot. Et je pense que ça m’a beaucoup servi jusqu’à maintenant. Parce qu’en fait, de ce que je me rappelle, déjà sur la course, si on compare bien sûr à quelqu’un de lambda, un athlète, il court normalement. Ça dépend de sa discipline et ça dépend si lui, il aime ça. Il court plus qu’une personne lambda. Mais là, le point sur lequel je veux revenir, c’est vraiment dans l’athlétisme. J’ai appris à aimer la course parce que vraiment, on en mangeait, on en mangeait, on en mangeait. Et vraiment, la course à pied, en tout cas, c’est quelque chose que j’ai acquis avec mon année d’athlétisme.
Ermanno : C’est marrant parce que pour relancer cette troisième saison, il y a une bonne trentaine d’épisodes. J’avais Patrice et Célestassa qui, lui, est maintenant un athlète, mais qui a commencé par le foot. Toi, tu as commencé par l’athlétisme avant d’aller vers le foot. Et qu’est-ce que toutes ces années de foot ont pu t’apprendre ? Alors déjà, tu pratiquais à un niveau de foot. Tu pratiquais à un niveau amateur, régional, mais tu n’étais pas joueur professionnel ou semi-professionnel en football.
Helie : C’est ça.
Ermanno : Et qu’est-ce que toutes ces années de foot t’ont apprise ?
Helie : Eh bien, elles m’ont apprise déjà que j’avais vraiment une détermination à chaque match. Pour moi, c’était vraiment, au-delà du score, je voulais avoir aucun regret. C’est-à-dire qu’à la fin du match, je ne voulais pas, même si on avait gagné, avoir fait un match à 80 %. Je me donnais tout le temps à fond. Et ce qui pouvait ne pas me plaire dans le foot, c’est que je ne peux pas garantir l’implication de tout le monde. Même si je suis capitaine, on est 11. Et malheureusement, dans le foot, s’il y en a un qui n’est pas bon à un certain poste, à une certaine action, c’est but. Voilà les deux choses que je peux faire ressortir de mon expérience dans le foot. C’est que j’étais vraiment déterminé.
Helie : Et puis, après, j’étais dans un club où ils ne cherchaient pas forcément à aller plus haut. Et puis, même moi, à l’époque, je pense que je n’avais pas assez de maturité par rapport au haut niveau dans le foot. Mais c’était ce que je cherchais, clairement. Mais voilà, ça m’a un peu dégoûté par rapport à ces faits-là. Le fait de ne pas pouvoir vraiment avoir le même engagement de la part de toute son équipe.
Ermanno : Tu parles de dégoût. Est-ce que ce ne serait pas plutôt de la frustration, en fait ?
Helie : Ah oui, clairement, clairement, clairement, oui. Mauvais mot dessus, mais oui, c’est de la frustration. C’est une frustration, clairement.
Ermanno : Légère, énorme. Non, énorme quand même.
Helie : Non, non, légère, légère. Parce que moi, comme je t’ai dit, j’ai toujours aimé le sport. Et je me suis vite mis après le foot. Je suis allé courir tout seul, en tant que, voilà, tout seul, moi-même. Et puis, j’ai fait du crossfit trois mois avec un de mes amis. Et puis, juste après, j’ai fait de la boxe. J’ai vite oublié le foot, en fait. Et ça m’a assez surpris parce que j’ai fait quand même dix ans. Et c’est là que j’ai compris que oui. Oui, moi, je suis vraiment un amoureux du sport. Et que, comme je te disais, le geste sportif, il est important. Il est plus important pour moi que la discipline en soi, en fait. J’ai envie d’être le plus polyvalent possible et d’avoir le plus de compétences physiques possibles.
Ermanno : Bon, alors, je me dis que peut-être un jour, on te verra ailleurs que dans la boxe taille. Ou là, tu as l’intention d’y rester encore quelques temps ?
Helie : Ah non, là, j’ai l’intention d’y rester encore pas mal de temps. Mais oui, pourquoi pas dans d’autres choses, ça, c’est sûr et certain.
Ermanno : Alors, comment est-ce que, justement, tu switches à la boxe taille ? Tu nous as dit, tu voyais des vidéos. YouTube, ça t’a un peu inspiré. Tu as essayé de pousser la porte d’une salle de boxe taille. Et puis, ça a été le coup de foudre, c’est ça ?
Helie : C’est ça, exactement. Moi, ce qui m’a vraiment aidé, c’est le fait d’avoir cette hargne à l’entraînement, cette motivation. Et en fait, ça a un peu, comment dire, tapé dans l’œil d’un de mes premiers coachs. Et puis, en plus, ce n’était même pas vraiment un coach, mais c’était la personne qui m’a suivi au début. Mais c’est vraiment lui qui m’a fait aimer aussi, aussi, après les sports de combat. Parce que quand j’ai compris l’aspect hors physique, mais vraiment technique de la discipline, c’est là où vraiment je m’y suis mis, je m’y suis intéressé à 100%, que c’est devenu profond, quoi.
Ermanno : Ça veut dire quoi, justement, c’est devenu profond ?
Helie : C’est devenu profond parce que la boxe taille, c’est vraiment, on l’entend souvent, c’est une école de la vie. On monte sur le ring et on est face à un seul adversaire et on est tout seul face à lui. Alors, on a quelqu’un dans le coin, mais c’est vraiment, le fait de monter sur un ring, c’est spécial. Donc, quand je dis c’est profond, c’est-à-dire quand j’ai commencé vraiment à apprendre les techniques, pour moi, je savais que j’allais faire du combat parce que quand j’ai commencé, je n’étais pas du tout prêt à faire de la compétition, mais pas dans le sens prêt à avoir peur ou quoi que ce soit, mais je faisais ça juste pour faire du sport. On était encore dans le geste sportif et au fur et à mesure qu’il me fasse aimer cette discipline, je me suis vraiment vu faire de la compétition et monter sur un ring. Donc, c’est en ce sens-là que je dis que c’est profond et ça a été une décision que j’ai prise du temps à prendre.
Ermanno : Cette décision-là, elle a pris combien de temps entre le premier jour où tu pousses cette porte, t’as quel âge, et elle prend combien de temps avant que tu te décides à monter sur le ring pour faire plus que de l’entraînement, mais véritablement du combat ?
Helie : Elle a pris six mois exactement. Donc, je suis rentré en avril, c’était juste, juste après, non, avant le Covid. Et donc, j’avais 21 ans et six mois après, j’avais 22 ans. Donc, ouais, c’est ça, six mois.
Ermanno : En six mois, il se passe quoi dans ta tête justement pour que tu deviennes, pour que tu sentes naître en toi le combattant ? J’avais eu à ce micro Jimmy Viennot aussi, donc sept fois champion de France de boxe taille, entre autres, aussi quelques fois champion du monde, champion d’Europe, etc. Pour lui, c’était une évidence, en fait. Depuis qu’il est petit, c’est ce qu’il veut faire. Toi, tu as découvert ça plus tard, à 21 ans. Donc, qu’est-ce qui a fait que le lion, le combattant s’est révélé en toi ?
Helie : Alors, je pense qu’il avait toujours été là, mais qu’il avait été bridé en quelque sorte. Alors, pour la petite histoire, moi, mon père, il fait des arts martiaux depuis qu’il est presque petit aussi. Il a fait 30 ans d’arts martiaux et lui, il fait plus des arts martiaux traditionnels, type chinois, japonais. Il a commencé par du karaté. Et après, il a viré plus sur du chinois avec du tai chi, du kung fu, etc. Et il est vraiment très fort dans son domaine, en tout cas. Et ça m’a toujours attiré. Je me rappelle, quand j’étais petit, je regardais aussi les Jackie Chan, les Jet Li et tout ça. Et ça, j’étais émerveillé. Et c’est vrai que même pendant que je faisais du foot, je voulais faire un sport de combat ou des arts martiaux traditionnels, plus à l’époque. Et je ne sais pas, je n’ai jamais eu le temps ou jamais eu le… l’envie d’aller plus loin, en fait, dans cette idée-là. Mais je pense que le combattant, il a toujours été là et que le fait de rentrer dans cette salle, il s’est révélé. Après, comme je te dis, dans le foot, si tu me voyais sur le terrain, tu aurais déjà compris que me mettre à la boxe, ce n’était pas une idée forfait lue, tu vois, clairement.
Ermanno : Oui, c’était déjà en toi.
Helie : Voilà, c’était déjà en moi. Et le fait de prendre des coups dès la première séance, c’était quelque chose de bizarre. Mais ce n’était pas quelque chose qui me freinait du tout.
Ermanno : Combien de temps il te faut à partir du moment où tu commences ? Donc, six mois après, tu sais que tu veux être combattant, tu commences à faire véritablement de l’opposition. Ton premier combat, il intervient quand ?
Helie : Le premier combat, il est au bout de six mois. Après le premier sparring, c’est le premier jour. En fait, je suis rentré dans cette salle parce que j’avais deux amis qui faisaient déjà de la boxe thaï. Et en fait, mon premier sparring, c’était avec mon ami, en fait, qui fait à peu près la même taille que moi, donc 1m4.10, un peu plus grand même. Et puis lui, il aime bien taper.
Helie : Donc, dès le début, j’ai montré et puis même lui, il savait quand il m’a amené dans cette salle que ça n’allait pas être difficile pour moi sur le plan physique. Et je pense qu’il a voulu me tester sur le plan mental au niveau de ce premier sparring. Et je pense qu’il a vu que j’ai rien fait. Lors de ce premier sparring, moi, j’ai vraiment pris du temps pour assimiler, pour assimiler la technique parce que le geste sportif, comme je te disais, encore une fois…
Ermanno : Et prendre des coups, c’est ça ? Tu as pris du temps pour assimiler le geste et prendre des coups ?
Helie : Voilà, et puis exactement. Au début, je prenais énormément de coups, mais qui ne m’éméchaient pas forcément. Mais en fait, le prendre des coups et de rien montrer, d’avoir une tête vraiment un peu énervée, c’est ça qui a fait que j’ai été quand même vite pris en main par la personne qui m’a entraîné et qui m’a appris toutes ces techniques au début. Donc en fait, pendant ces six mois-là, moi, je me suis vraiment focalisé sur ma technique. Et puis tous les jours, presque tous les jours de la semaine, j’étais là et j’apprenais, j’apprenais, j’apprenais, j’apprenais. Et je restais en forme physiquement pour être au top, en fait. Je me donnais à fond. C’était une nouvelle discipline pour moi. Donc déjà, il y avait l’excitation. Et puis l’excitation d’apprendre de nouvelles choses, c’était pour moi hyper, hyper, hyper intéressant, hyper enrichissant.
Ermanno : Quand est-ce que tu commences à rentrer sur le circuit national ? Parce que là, on ne l’a pas dit, mais tu es champion de France de boxe thaï. Comment est-ce que tu commences à rentrer sur le circuit national, que tu gagnes tes premiers titres ? Et puis après, tu te poses la question de devenir pro.
Helie : Eh bien, en fait, après ces six mois, les championnats régionaux. Donc normalement, on fait un petit interclub avant de commencer. À faire les compétitions plein contact. Mais à ce moment-là, je ne me rappelle plus très bien. Je ne sais plus si je n’avais pas été disponible ou bref, s’il n’y avait pas eu dans mon club d’interclub. Mais moi, je suis allé directement à la compétition plein contact. Et puis, j’ai eu deux combats en moins de 81 kilos à l’époque. Maintenant, je combats en moins de 75 kilos. Donc en moins de 81 kilos, je fais mon premier combat contre un adversaire beaucoup plus grandement, vraiment un 80 kilos qui faisait presque deux mètres. Vraiment très, très grand. Mais je savais que de toute façon, j’avais des armes autre part pour pouvoir gagner. Et j’étais sûr de moi. J’étais sûr de moi. Et de toute façon, il y avait pas mal de mes potes. Donc je ne venais pas pour perdre. Voilà. Et deuxième combat.
Ermanno : Je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup qui viennent pour perdre en fait. Surtout dans un sport de combat. Quand tu y vas, tu ne vas pas pour enfiler des perles.
Helie : Mais il y en a beaucoup qui viennent, je pense, en compétition amateur en tout cas. Pour se tester. Même si c’est du plein combat. Que pour gagner. Je l’ai beaucoup vu. Je l’ai beaucoup vu. Donc c’est pour ça que je dis ça. Le deuxième combat, c’était plus contre un adversaire dur au mal. Vraiment costaud. Un peu moins technique. Et là, qui m’a donné du fil à retordre. Et puis j’ai gagné. Mais voilà. Je suis ressorti avec que petites séquelles. Le premier combat avec des petites blessures. Et donc, c’est ça qui m’amène au niveau national en fait amateur. Donc les deux premiers combats. Le premier combat gagné qui m’amène au niveau national amateur.
Ermanno : Donc là, on est en 2021.
Helie : Voilà, c’est ça. Et donc, janvier ou février, championnat de France à Paris.
Ermanno : Et comment ça se passe, ce championnat de France ?
Helie : Alors, pour les championnats de France, beaucoup plus de monde. Beaucoup plus de niveaux. Donc là, il peut tout se passer. C’est une préparation autre. Il y a plein de combats en une seule journée. Il faut bien gérer la fatigue, bien gérer les blessures. Donc, sur le premier combat, je rencontre le représentant de l’Occitanie.
Helie : Et n’importe quoi. Un combat vraiment moche. En fait, je donne tout parce que je suis au championnat de France. Et dans ma tête, je n’étais pas prêt psychologiquement. En fait, je’ai pas pu poser mon jeu comme on l’avait prévu avec mon coach. Et puis, il y a aussi pas mal de choses qui ont fait que je n’étais pas dans mon combat. Ce premier club, en fait, il n’était pas à vocation de compétition. Donc, dans mon club, j’étais le seul à aller en championnat de France. Donc, je n’avais pas été suivi. Après, ils avaient trouvé quelqu’un qui aurait pu me coacher là-bas. Mais mon équipe n’était pas avec moi. Donc ça, déjà, c’était quelque chose qui, pour une première compétition à ce niveau-là, c’était quelque chose qui m’avait un peu chamboulé. Mais au-delà de ça, mon combat, il était médiocre. Et donc, à la fin, je regarde mes amis. Quand le troisième round, il est fini, je dis « Ah, les gars, je suis désolé, franchement. » Et en fait, eux, ils étaient étonnés parce que pour eux, je gagnais haut la main et c’était quelque chose d’évident. Je dis « Non, non, là, franchement, c’est… » Et je leur fais un signe de la tête. Je dis « Non, là, c’est mort. » Et même pour te dire, j’étais tellement, tellement déçu de moi que même à mon adversaire, avant la décision, je lui ai dit « Franchement, là, bien joué à toi. Là, je ne pense pas que c’est pour moi. » Il me dit « Mais t’es fou ou quoi ? C’est toi qui as gagné. De quoi tu me parles ? » Et c’est vraiment ce qui, je pense, qui me suit encore jusqu’à aujourd’hui. C’est que dans mes combats, je cherche tellement à vouloir bien faire que des fois, je ne vois même pas, j’oublie même des fois des actions que je peux faire tellement que je suis… comment dire ? J’obstrume ma vue par des envies que j’ai de gagner, de plein de choses.
Ermanno : Du coup, ça, c’était un combat. Mais tu l’as dit, sur les championnats de France, il y a plusieurs combats. Comment se passe le deuxième, le troisième, le quatrième ?
Helie : C’est ça. Du coup, je gagne celui-là. Et donc… Là, pour aller en finale, il en restait deux. Donc, j’ai fait mon deuxième combat. Et là, c’était la demi-finale du coup. Et donc, après celui-là, c’était la finale. Et donc, avant la demi-finale, je vois un combat de la même catégorie que moi, donc moins de 80 kilos. Et là, le gars en face… Enfin, les deux gars qui sont sur le ring, il y en a un qui met un coup de coude retourné et KO net. Et en fait, ce n’est pas ça qui m’a fait peur. Mais en fait, le combattant questionne. J’ai vu qu’il a attendu, il a appâté en fait son adversaire pour le mettre. Et j’ai dit, ah ouais, attends. C’est là que j’ai commencé à me dire qu’il y avait vraiment du niveau. Parce qu’en fait, il a mis un KO en l’ayant voulu. Et là, je me suis dit, ouais, il y avait vraiment, vraiment, vraiment du niveau. Donc, je vais à mon prochain combat et je me dis, là, j’ai fait un combat qui était pour moi médiocre. Et je vais combattre des gars qui sont encore plus forts. Je m’arme de courage. Je m’arme de calme surtout. J’essaye de méditer avant mon combat. Et puis, lors de mon premier combat aussi, je me suis énormément esquinté au niveau des omoplates. Parce que ma garde était trop crispée là. Et là, j’étais hyper tendu. Donc, je me rappelle que je m’étais massé et mes amis m’avaient massé pendant à peu près une heure avant mon combat. Et je vais à mon deuxième combat du coup. Et puis, je fais ce que j’ai à faire, ce que je sais faire. Moi, je suis plus bon aux jambes qu’en poing. Donc, je suis plus bon aux jambes qu’en poing. Mon adversaire était meilleur en poing qu’en jambes. Donc, comme je n’ai pas su répondre à ça, tout simplement, là, je perds en demi-finale. Donc, j’ai ma médaille de bronze. Mais je pars avec un goût sacrément amer parce qu’il était à ma portée. Mais clairement, il était meilleur que moi en poing. Et je n’ai pas su, je n’ai pas su, comment dire, dominer par mes armes. Donc, ouais, une grosse déception.
Ermanno : Bon, alors ça, c’est justement ton début dans l’arène en championnat de France. On est sur des catégories amateurs, sur des catégories pro. Ça se passe comment ?
Helie : Alors, là, c’était une catégorie amateur. Donc, classe B. Ensuite, on passe classe A au bout de… Alors, si on fait… Je crois qu’il faut faire des résultats, je ne suis pas très sûr, en classe B. On va avoir 10 combats en classe B pour passer classe A. Et la même chose en classe A pour passer… Alors, classe A, c’est semi-pro. Et la même chose en classe A. Donc, 10 combats ou des résultats au championnat de France. Pour passer en pro.
Ermanno : Alors, quelle est la différence entre être boxeur de boxe taille amateur et boxeur de boxe taille professionnel ?
Helie : Tout simplement, la boxe taille professionnelle, c’est un métier. Et puis, c’est du tous les jours. C’est-à-dire que là, on fait beaucoup plus attention à ses blessures. On fait beaucoup plus attention à sa récupération, à sa prévention de blessures également. Et puis, on s’entraîne plus, on s’entraîne plus, on s’entraîne plus. Après, il y a aussi le… Comment je pourrais dire ça ? Quand on devient pro, pour moi, il ne faut pas devenir pro… Comment dire ? Il ne faut pas devenir pro juste pour continuer à combattre parce qu’on aime ça, pour moi. Parce que c’est quand même un risque. Moi, je dis notre vie quand on monte sur le ring. Et il faut y aller avec tout ce que demande une carrière pro. Donc, il faut pouvoir mettre les moyens. Et là, on va faire une transition après sur ça. Mais il faut pouvoir mettre les moyens pour avoir une carrière stable et surtout qui garantit notre intégrité physique.
Ermanno : Alors, on va y revenir. Justement, c’est l’essence même de ce podcast. Mais justement, la différence entre la classe B, la classe A chez les amateurs et puis les pros. Est-ce qu’il y a une question de rémunération aussi ? Est-ce qu’il y a une question de price money une fois qu’on gagne la ceinture ? Comment est-ce que tu différencies ça au-delà du niveau ? Parce que finalement, on aurait pu dire… Appeler ça Ligue 1, Ligue 2 et puis Régional, CFA, ce qu’on veut. Si la catégorie reine, c’est la catégorie pro, il y a peut-être bien une raison quand même.
Helie : Bien sûr. La catégorie pro, en fait, à chaque championnat de France gagné, on a une prime. Alors là, ça dépend de… Franchement, là, j’avoue sur ça, c’est surtout mon entraîneur qui s’occupe de ça. Mais les prix sont peut-être fixés chaque année. Fixés chaque année. Mais il y a une prime, bien sûr. Après, ce n’est pas les championnats. On a des fédérations qui rémunèrent le boxeur pro, c’est surtout les galas. Parce que là, il y a plus de spectacles, il y a une entrée. Alors que sur le championnat de France, par exemple, un gala peut acheter le combat. Dans ce cas-là, il n’y aura plus de moyens mis pour les boxeurs et puis pour leur image, leur communication et tout ça. Mais si on ne parle que d’un match, on va dire dans une salle, souvent à Paris ou à Marseille, les combats s’enchaînent comme ça. Ce sera juste la prime du premier, deuxième et troisième. Sachant que le troisième, il ne gagne pas beaucoup, beaucoup.
Ermanno : Ça paie les frais d’essence pour aller jusqu’à Paris.
Helie : Voilà, c’est tout. Et encore, et encore, et encore, et encore.
Ermanno : Ça dépend où tu habites. Si tu habites dans la région parisienne, ça paie les frais d’essence. Si tu habites à Bordeaux, c’est plus compliqué. Moi, je suis à Bordeaux, donc C’est vrai qu’on n’avait pas dit où est-ce que tu te situais, mais on en avait déjà parlé précédemment. Et du coup, ça, ça va être la différence entre catégorie A, catégorie B. Et au-dessus, les pros. En gala, il n’y a que les pros qui peuvent combattre ou on peut retrouver des amateurs ?
Helie : C’est ce dont j’allais parler. Justement, en France, il y a un circuit qui marche très bien, qui est le Muay Thai Grand Prix,
Helie : durant lequel j’ai pu faire une apparition en 2021. Justement, en juillet 2021, après ma deuxième année de classe B, quand j’ai changé de salle, j’ai pu faire une apparition en classe A. Et donc là, on est payé comme si… Bon, pas comme si on était un pro, mais on a une prime de combat lors d’un gala. Et je crois que les classes B aussi, avec protection… Parce qu’en classe B, on a protection, donc plastron, casque, poudrière, protestibia. Ils font des combats aussi dans cette organisation, mais je ne sais pas s’ils sont payés. Ça, je ne sais pas du Mais je pense qu’ils ont un petit quelque chose, parce que même s’ils font les premiers combats des soirées, je pense que vu qu’il y a une communication dessus, il doit y avoir quelque chose.
Ermanno : Toi, maintenant, tu es pro ?
Helie : Oui, exactement.
Ermanno : Donc ça, c’est depuis 2022 ?
Helie : Exactement, oui. Depuis 2022…
Ermanno : J’ai bien fait mes devoirs.
Helie : C’est ça.
Ermanno : Ça veut dire quoi pour toi, depuis 2022, être pro ? Un titre de champion de France en pro, un deuxième, un troisième, un quatrième ?
Helie : Eh bien, ça veut dire que oui. Clairement, il faut… Il faut fournir le palmarès là encore plus. J’ai eu la chance d’avoir un titre de champion de France. Je dis bien la chance, parce que depuis le passage en pro, il n’y a vraiment, vraiment pas eu que des bons moments. Parce que mon premier combat pro, en fait, c’est là où je me suis fait le ligament croisé. Lors de mon premier combat, en fait, je pense, dû à un passé de course à pied, etc. Bref, je pense que le genou était fragile. Il était fragilisé. Et le coup de pied, je me rappelle très bien comment je l’ai reçu. Il était dans un certain angle. On appuyait les tés au sol. Et bref, voilà, ça a claqué. Et en fait, j’ai fait une rééducation. Au début, je n’ai pas accepté, en fait, la rupture du ligament croisé. Moi, j’ai un peu peur de tout ce qui est opération, tout ça. Donc, malheureusement, j’ai fait la rééducation tout seul. Et du coup, six mois après ce combat, en fait, j’ai combattu pour le championnat de France avec ce ligament croisé. Mais j’avais tellement bien fait ma rééducation que j’ai pu gagner sans penser que j’avais quelque chose au genou. J’ai pu vraiment boxer sans penser que j’avais quelque chose au genou. Mais je ne le recommande à personne. Et surtout, je ne dis pas que sur ça, je n’ai pas eu de chance. J’ai eu beaucoup de chance. Et après le combat pour le championnat de France également, j’ai pu combattre dans le nord de la France. À Rouen, où j’ai pu gagner par KO également.
Ermanno : Tu sais que je suis Rouenais, moi. Alors, quand tu parles de Rouen, ça me parle.
Helie : Et depuis, en fait, mon genou, après ce combat-là, mon genou, il n’a pas arrêté de dégringoler. Et je me suis fait opérer le 21 février. Petite news.
Ermanno : Donc là, c’est tout récent. Là, tu es en pleine rééducation.
Helie : Exactement. Alors là, je reprends assez vite, je trouve. Mais oui, ça fait une semaine.
Ermanno : Bon, écoute. Ça fait partie de la vie des sportifs. Tout à l’heure, tu as ouvert le chapitre justement de pouvoir financer sa carrière quand on passe en pro. Ça veut dire quoi financer une carrière pour un boxeur de boxe thaï, de Muay Thai ?
Helie : Ça va être déjà surtout l’équipement. Alors, dans une année de Muay Thai, on va avoir besoin de tout ce qui est gants de frappe. Donc, gants pour le sac. On va avoir besoin de tout ce qui est gants de sparring. Donc, les gros gants pour ne pas se faire mal avec les coéquipiers. Et puis, le gant de pas haut. Le gant de pas haut, c’est pour les cibles. Quand le coach nous tient les cibles, on va avoir besoin de gants qui sont plus petits pour vraiment ressentir plus l’impact. Et puis, ce sera la même taille qu’en compétition. Donc déjà, là, au niveau des gants, si on veut de la bonne qualité, c’est assez cher. C’est entre 100 et 200 euros. Et ensuite, on va avoir besoin de tout ce qui est textile. Si on fait deux entraînements par jour, par exemple, pour ma part, on transfère tout le temps. Donc, il faut avoir de nouveaux habits qui s’usent rapidement. Et puis, on va avoir tout ce qui est protège tibia, tout ce qui est protection, bandages qu’il faut également tout le temps renouveler. Voilà. Et les casques et les protège-dents. Donc, tout l’équipement qui est inhérent à la boxe style. Ensuite, on va avoir les déplacements. Parce que quand je suis allé à Bordeaux, déjà rien que pour les championnats de France ou les Open ou ce genre de choses, je suis allé beaucoup à Paris. Donc, nous, c’est du 300 euros le week-end minimum à chaque déplacement. Donc, c’est déjà quand on travaille avec un loyer, des charges comme n’importe qui. C’est très compliqué de sortir 300 euros comme ça. Surtout que de plus en plus dans la fédération de Muay Thai, on a les dates de plus en plus tard. Donc, on ne peut pas prévoir. Ça, c’est hyper compliqué.
Ermanno : Et puis, accessoirement, si tu t’entraînes deux fois par jour, ça ne te laisse pas forcément de temps pour avoir un métier à temps plein. Donc, il faut aussi avoir un salaire, non ?
Helie : Exactement. Alors, je travaille dans différents domaines. La plus grande partie de mon salaire, ça va être le secteur social. Moi, j’ai un BPJ, c’est l’éducateur sportif. Donc, j’ai la chance de pouvoir travailler en intérim dans des foyers, des centres de vie pour délinquants, pour adultes également. Donc, je vais avoir des missions d’intérim comme ça au compte-gouttes. Donc, ça aussi, c’est un peu pas stable. Mais au moins, ça me permet d’avoir un peu plus d’argent qu’un salaire. Parce qu’en intérim, c’est un peu mieux payé qu’un salaire dans un CDD ou un CDI. Après, comme tu l’as dit, il y a des jours où je choisis de m’entraîner, je choisis de travailler et ça, c’est comme ça depuis un bout de temps. Et c’est pour ça que les préparations, c’est compliqué. Il faut mettre de côté et ensuite, il faut savoir jongler. Il faut savoir jongler parce qu’avant un combat, il faut au moins un mois où on est focus au moins.
Ermanno : Donc, tu es un peu indépendant, même si c’est de l’intérim. Tu es un petit peu indépendant et tu organises ton agenda pro et perso comme tu veux autour de ta préparation pour ton objectif de rester champion de France et voire même d’aller plus loin, non ?
Helie : Bien sûr, bien sûr. Alors, l’année prochaine, mon projet, c’est de pouvoir aller en Thaïlande. Donc là, je suis en train de me rééduquer vraiment pour ça. Et moi, j’aimerais partir dès septembre là pour soit une année, mais au moins, si je ne peux pas, au moins trois mois pour me faire connaître là-bas et pour pouvoir « upgrade ».
Ermanno : Oui, pour pouvoir progresser un petit peu dans ta pratique. Et puis après la Thaïlande, l’objectif, c’est quoi ? C’est d’aller vers des championnats d’Europe, championnats du monde ?
Helie : Alors, ce sera sûrement soit si tout se passe bien en même temps ou après cette année-là. Mais très honnêtement, je ne compte pas, on va dire… Mon objectif, ce n’est pas de faire encore beaucoup d’années de Muay Thai. Moi, je préfère me tourner vers le MMA le plus tôt possible. Et c’est pour ça aussi que je vais en Thaïlande parce que le JJB et la lutte est pas mal développée là-bas, même si c’est le pays du Muay Thai.
Ermanno : JJB pour Jiu-Jitsu brésilien, pour celles et ceux qui ne connaissent pas.
Helie : Et donc, du coup, vu que c’est pas mal développé là-bas, il y a pas mal de salles qui font toutes ces disciplines-là, qui proposent toutes ces disciplines-là. Il y a énormément de combattants, que ce soit de l’UFC, du Bellator, bref, des grosses organisations de MMA qui s’entraînent en Thaïlande. Donc, ça peut être aussi une très bonne opportunité pour cela. Après, c’est vraiment, si je vais sur le MMA, c’est parce que j’ai fait une vraie bonne carrière. J’ai eu de belles décorations au Muay Thai.
Ermanno : Pourquoi switcher du Muay Thai, de la boxe Thaï au MMA ? Et tiens, d’ailleurs, attends, avant tout, première question. Quelle est la différence entre le Muay Thai et la boxe thaïlandaise ?
Helie : Alors, il n’y a pas de différence, en fait. La boxe thaïlandaise, c’est le nom, on va dire, français du Muay Thai. Et en plus, le Muay Thai, nous on dit Muay Thai, mais ils n’appellent pas ça comme ça, eux, là-bas. Je ne sais plus comment ils appellent ça, mais ils n’appellent pas ça comme ça. Ils ont un autre nom aussi, on dit Muay Thai comme ça. On cherche un camp de Muay Thai. Eh bien, ils ne vont pas le comprendre comme nous on le dit. Donc, je ne sais plus exactement ce qu’il faut dire, mais ce n’est pas ce qu’il faut dire, en tout cas.
Ermanno : Et du coup, pourquoi switcher du Muay Thai, donc de la boxe thaïlandaise, au MMA ? Est-ce que c’est une question de rémunération ? Est-ce que c’est un sport qui est plus rémunérateur, même si ce n’est pas tout à fait le même sport, même si c’est autrement plus dangereux ?
Helie : Eh bien, bien entendu qu’il y a une question de rémunération, c’est sûr. Il ne faut pas se leurrer. Après, encore une fois, moi, bien sûr que ce n’est pas une question de rémunération pour laquelle j’ai pensé au début. Mais franchement, je pense que chaque combattant s’est déjà posé la question de s’il ferait du MMA ou pas, parce que quand on s’intéresse à l’esprit martial du guerrier et du combattant, c’est la forme la plus libre qu’on pourrait trouver aujourd’hui. Après, je dirais la forme la plus libre, c’est le combat de guerre. C’est la forme de rue. Mais là, vraiment, en termes de cadre, en termes de sport de combat, c’est le MMA aujourd’hui. Donc, c’est pour ça aussi que ça m’intéresse, le combat libre, parce que ça me permet d’enrichir encore plus mes compétences en sport de combat.
Ermanno : Donc, pour arriver à tout ça, il faut déjà que tu te remettes en forme, que tu te rééduques pour ton genou post-opératoire. Il faut que tu reviennes au plus haut niveau en Muay Thai. Tout ça, ça implique des moyens financiers aussi. À l’heure actuelle, comment est-ce que tu te rééduques ? Comment est-ce que tu finances ta saison, ta carrière ?
Helie : À l’heure actuelle, là, en fait, moi, je recherche des sponsors déjà qui peuvent me soulager sur la partie équipement, la partie récupération. Donc, j’ai un sponsor sur la partie équipement, sur la partie récupération. Donc, c’est un spa avec lequel je peux avoir des services gratuits. Donc, pour l’instant, je n’ai pas de sponsor financier. C’est ça le plus important. Donc, vraiment, moi, je… Je finance ma saison avec mes propres moyens et grâce à l’aide de ces deux sponsors. Donc, c’est pour ça que je suis sur LinkedIn et que je recherche des sponsors tous les jours.
Ermanno : Ok. Écoute, si on peut aider à notre manière, on le fera avec grand plaisir. Je le répète à chaque fois à nos auditeurs et à nos auditrices. L’essence même du podcast, c’est d’aider les sportives et les sportifs de haut niveau à financer leur carrière. Donc, si vous voulez aider Eli, le plus simple, c’est d’aller sur vestiaire.org et puis d’aller écouter, partager l’épisode d’Helie et puis rentrer en contact avec nous, avec l’équipe du podcast Dans les Vestiaires, mais aussi avec Eli. Et d’ailleurs, Eli, pour ça, où est-ce qu’on te retrouve sur les réseaux ?
Helie : Alors, directement sur LinkedIn, donc au nom d’Elias Semien. Et puis sur Instagram également, au nom de The Last Ablaster. Mais si vous tapez Elias Semien dans la barre de recherche, vous allez le trouver dans tous les cas.
Ermanno : Bon, il faut que tu me racontes l’histoire de The Last Ablaster, alors.
Helie : Ah oui, je t’en raconte. Tu me racontes pourquoi j’ai choisi ce nom ?
Ermanno : Oui, oui, bien sûr.
Helie : Ok, d’accord. Alors, il y a un combattant que j’aime beaucoup au niveau du style et de comment il anime son combat. C’est Israël Hadessania dans le MMA, je ne sais pas si tu connais.
Ermanno : Je ne suis pas un grand fan, je ne connais pas tous les grands spécialistes.
Helie : D’accord. Et en fait, il vient du kickboxing Muay Thai. En fait, il a un style qui est très évasif. C’est-à-dire, évasif, en fait, il est très… Comment dire ça ? Il n’a pas une garde comme tout le monde. Il a une garde plutôt basse. Il a des membres assez longs. Et il va être très… Il va surprendre tout le temps son adversaire. Il va surprendre tout le temps son adversaire. Et quand il va réussir à toucher, ça va être une avalanche de coups pour son adversaire. Et en fait, lui, son surnom, c’est The Last Stylebender. Ça veut dire le dernier maître du style. Il a… En fait, il a repris le… Comment dire ? Le nom d’Avatar. Avatar, c’est The Last Airbender. Et il a repris ça parce que c’est un dessin animé qu’il a beaucoup pu dans sa jeunesse. Et j’aime le personnage. J’aime beaucoup ce qu’il fait, même hors combat. Et donc, je me suis inspiré un petit peu de ce surnom pour faire un petit jeu de mots, moi, de mon côté. Donc, The Last Airblaster. Airblaster, en fait, ça vient de blaster, donc écrabouillé. Donc, lors de mes combats, en fait, j’aime vraiment pouvoir… Comme je vois avec Adesanya, c’est de pouvoir vraiment, dès que je mets un coup, une avalanche, une avalanche, une avalanche qui ne s’arrête pas et vraiment obstruer la vue de mon adversaire pour qu’il ne puisse plus réfléchir. Donc, pourquoi blaster pour ça ? Et en fait, j’ai fait un jeu de mots avec Abla, Abla. Dans mon ethnie, en Côte d’Ivoire, ça veut dire éléphant. Moi, je viens de l’ethnie Annie, en Côte d’Ivoire, et ça veut dire éléphant. Et comme l’éléphant est l’animal emblématique de la Côte d’Ivoire, c’est pour ça que j’ai fait ce petit jeu de mots.
Ermanno : Waouh ! Ben écoute, super comme sens que tu donnes à ce blase, à ce surnom. Eli, je finis toujours mes épisodes en posant une dernière question à mes invités. Si tu pouvais te projeter en 2021, quand tu vas pousser la porte justement de cette salle de boxe, de boxe style, et être subjugué et être envahi par cet univers, et que tu pouvais rencontrer le Helie de l’époque, justement quand il va pousser la porte. Lui, il sait exactement qui tu es. Il sait ce que ça va être les trois, quatre, cinq années suivantes. Qu’est-ce que tu crois que lui, le Helie de 21 ans, te dirait en te voyant ?
Helie : Hum, d’accord. Ah ouais. Ok. Je m’attendais bien. Ce n’est pas ça comme question. Qu’est-ce qu’il me dirait ? Il me dirait qu’il est fier de moi et que le chemin est encore long, parsemé d’embûches, mais que je vais aller encore plus loin. Tout simplement.
Ermanno : Et du coup, toi, le Helie de maintenant, qu’est-ce que tu lui répondrais au petit jeune ?
Helie : D’accord. Ce serait un peu comme mon, comment dire, mon compagnon de route, quoi. Je lui dirais, t’inquiète pas, on va aller loin ensemble. T’inquiète pas. Même si la route, elle prend du temps, on va aller très loin ensemble.
Ermanno : Bon, et puis on prendra les virages ensemble, mais t’inquiète pas, on restera sur la route. Bravo Eli, franchement.
Helie : Merci. Merci beaucoup.
Ermanno : Merci à toi pour cet échange. J’espère que tu as passé un bon moment. On te souhaite bonne récupération, bon courage pour récupérer physiquement, pour que ton genou revienne, bah, même pas comme en 40, bien avant, quand tu étais tout jeune, avec toute la patate qu’il faut et puis la patate aussi que tu vas pouvoir mettre sur tes adversaires. Et on espère te voir au plus haut niveau dans quelques années.
Helie : Merci beaucoup. Merci beaucoup, Ermanno. Ça m’a fait vraiment plaisir de pouvoir répondre à tes questions ici. Et merci pour ce que vous faites pour les athlètes.
Ermanno : Bah, écoute, c’est un plaisir. Allez, à bientôt, Eli.
Helie : À bientôt. Merci. Ciao.
Ermanno : Alors, on est tous d’accord, chaque athlète a une histoire unique, tout comme Helie ASSEMIEN, que vous venez d’entendre sur le podcast. Si son parcours vous a inspiré, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux du podcast pour en discuter. Tous les liens sont dans les notes de l’épisode. Pour en découvrir davantage sur Helie et tous les autres sportifs du podcast et les soutenir dans leurs défis, eh bien, visitez le site vestiaires.org. On a besoin de vous. Chaque euro compte et 100% des dons sont directement reversés aux athlètes. Le podcast Dans les vestiaires met en lumière ces héros du sport et ils ont besoin de votre soutien. Et le plus simple, c’est de partager leurs histoires pour les aider à briller sur la scène internationale. Et puis comme ça, bah, tout le monde fera un peu partie de cette superbe aventure sportive. Partagez leurs épisodes, ça nous aide et ça les aide surtout eux. Allez, sportez-vous bien, entraînez-vous bien et on se retrouve bientôt pour un nouvel épisode. Salut les sportifs !