🥊 L’aventure commence dans une salle de boxe parisienne, où Ange Kunzli enfile ses gants, prêt à défier les obstacles, non seulement sur le ring, mais également dans sa vie professionnelle. 🥊
💪 Sauvé par la cloche du quotidien, il jongle entre les jabs de la précarité et les uppercuts de l’invisibilité du sport non footballistique en France. 💪
👀 La sueur perle sur son front alors qu’il se dévoile pendant une interviewe : les challenges pour financer une carrière sportive sans la gloire lucrative des disciplines mainstream. 👀
🔎 La question se pose alors : comment briller dans l’ombre des géants ? Ange, avec son sourire de combattant, n’a pas dit son dernier mot. 🔎
💡 La lumière au bout du tunnel s’annonce peut-être dans les nouvelles arènes du MMA, avec la promesse d’une reconnaissance tant attendue. 💡
🛠️ Mais Ange n’est pas qu’un guerrier des rings : il est aussi un architecte de sa carrière, se lançant dans la quête de sponsors et de support financier, utilisant son charisme pour ouvrir des portes autrement fermées. 🛠️
🌟 Découvrez, écoutez et soutenez Ange sur son parcours vers le sommet, suivez son histoire, encouragez-le et peut-être, participez à l’éclosion d’une étoile dans l’univers impitoyable mais passionnant du combat professionnel. 🌟
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Dans cet épisode, vous pourrez découvrir (chapitres de l’épisode) :
- 02:28:52 – Rencontre avec Ange Kunzli: Le Boxeur Polyvalent
- 03:29:74 – La Réalité Financière de la Boxe en France
- 06:07:60 – Le Début dans le Sport: De la Passion à la Boxe
- 08:33:00 – La Quête de l’Excellence et l’Impact des Valeurs
- 11:27:59 – Préparatifs pour la Transition: Nouvelles Formations et Défis
- 14:36:24 – La Quête de Reconnaissance et le Dilemme du Combattant
- 16:15:72 – Le Rôle des Fédérations et le Futur du Sport de Combat
- 18:16:08 – Discuter Finances: Le Combat hors du Ring
- 23:18:10 – Transition et Optimisme face à l’Avenir
- 30:11:86 – Inspirer la Jeune Génération: L’Importance des Valeurs
- 33:05:30 – Comment Soutenir Ange: Parcours et Plateformes
Pour suivre et soutenir notre invité : https://www.linkedin.com/in/ange-k%C3%BCnzli / https://www.instagram.com/angedexterkunzli
Grâce à Autoscript.fr, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Ange.
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, je suis à nouveau en physique, en face à face avec mon invité et j’ai un peu peur, on en parlait un petit peu off, mais il a l’air gentil. Regardez-moi ça, il a un beau sourire. On a la chance d’être accueilli dans la salle du Striking 15 à Paris 15e, une salle de boxe, kickboxing, MMA. On va parler de tout ça avec mon invité qui est Ange KUNZLI. Salut Ange.
Ange Kunzli : Salut Ermanno, ça va ?
Ermanno : Très bien et toi ?
Ange Kunzli : Très bien, très bien.
Ermanno : Tu vois, j’ai essayé de faire une petite blague en disant que je ne voulais pas trop me frotter à toi, mais physiquement, tu as l’air gentil.
Ange Kunzli : Je le suis, je le suis, ce n’est pas que l’extérieur, ne t’inquiète pas. Non, non, il n’y a aucun souci là-dessus, ne t’inquiète pas.
Ermanno : Je te propose qu’on rentre directement dans le vif du sujet. L’objectif de ce podcast, c’est d’en savoir plus sur la vie des sportives et des sportifs de haut niveau, savoir comment vous financez vos carrières, comment vous vivez votre quotidien. Et la première question que je pose à mes invités, elle est toute simple. Qui es-tu ? Qui est Ange KUNZLI ?
Ange Kunzli : Ok, très bien. Alors, je m’appelle Ange KUNZLI, je fais 1m72, non je rigole, non. Ah vas-y, tu peux entendre les mensurations, ça peut intéresser certains. Comme Mac Tyson, les mêmes à peu près, au niveau de la nuque. Non, non, non, je suis boxeur professionnel depuis maintenant 4 ans, ça s’est passé avant Covid. Effectivement, je travaille à côté, je suis coach, coach sportif plutôt en boxe. Et effectivement, c’est un travail, on ne va pas dire alimentaire parce que c’est un métier de passion, mais je suis obligé, effectivement, j’aimerais bien ne faire que de combattre, mais c’est trop difficile en France.
Ermanno : C’est trop difficile et pas assez rémunérateur ?
Ange Kunzli : Tout à fait, tout à fait. On est très mal, de toute façon, en France, il n’y a que le foot qui compte, donc on est tous très mal visibles. Enfin, à la télé, il n’y a aucun autre sport qui prévaut, mis à part celui du foot, quoi.
Ermanno : Ouais, il y a un petit peu de tennis, un petit peu de golf, un peu de rugby.
Ange Kunzli : Oui, mais ça reste très élitiste et de toute façon, ce n’est pas en France. En France, il n’y a que le foot qui compte. Tu disais que tu es boxeur. Quel type de boxe ? Alors, j’ai commencé par la boxe française, la savate, avec uniquement les pieds. Donc, on combat en chaussures et avec une tenue, une espèce de salopette qui fait plus de mal à la discipline que le reste. Après, j’ai commencé à faire du kickboxing. Là, récemment, j’ai décroché une ceinture à un titre en ISK Europe, en kickboxing. Et j’ai aussi fait du K-1, donc cette fois-ci, ce sera avec les coups de genoux autorisés. Et j’ai combattu aussi en Muay Thai, donc avec les coups de coudes et les coups de genoux autorisés.
Ermanno : Wow ! MMA, non ?
Ange Kunzli : MMA, ça y est, là, je vais faire ma transition. Je vais travailler un petit peu le sol pour être complet. Et oui, effectivement, je vais aller dans le MMA, parce que pour faire le parallèle entre l’argent, etc., le MMA est passé légal en France depuis quelques mois, donc tout le monde en parle. C’est l’émunition de partout. Donc oui, effectivement, je vais me lancer dans le MMA. Mais je pense que Jimmy Vienno aussi voulait se mettre dedans, il me semble.
Ermanno : Effectivement, je t’avais dit en off que j’avais eu la chance d’avoir aussi Jimmy Vienno, dont j’ai publié l’épisode il y a quelques semaines, qui a aussi performé à très haut niveau en kickboxing et en Muay Thai, et qui se lance maintenant dans le MMA. Et je pense que c’est un peu la même chose. Je pense que c’est un peu la même chose. Et son approche était la même, de dire, c’est un autre sport, certes, mais c’est aussi beaucoup plus rémunérateur que la boxe ou le kickboxing.
Ange Kunzli : C’est ça, c’est la mode, tout le monde en parle. Même si les gens ne regardent pas, ils ne savent pas ce qu’ils veulent regarder, ils en regardent quand même. Non, mais je dis ça parce que j’étais allé voir un ami qui combattait, Racim, qui combattait à l’Ares. C’est un combat de MMA. Et dans le public, dès que ça allait au sol, dès qu’il y avait des emmenés au sol, donc les frappes sont autorisées au sol, tout le public… Tout le public, de façon unanime, criait « Relevez-vous, relevez-vous et pétez-vous la gueule debout ! » Ce qui sous-entend bien que les gens ne savent pas ce qu’ils veulent voir. Ils veulent voir du kickboxing, mais en mitaine, parce que c’est très impressionnant. Ils ne veulent pas voir deux mecs se chiffonner par terre. Mais c’est ça, le MMA. C’est 50% au sol, 50% debout, et les gens ne savent pas ce qu’ils veulent, et ils m’énervent.
Ermanno : Calme-toi, calme-toi. Je ne voudrais pas t’énerver, s’il te plaît. Je tiens à mon intégrité. Parfait. Bon, revenons un petit peu sur toi. Je t’ai demandé qui tu étais, donc tu nous as dit tes mensurations, pour déconner, Mike Tyson, et puis après, tu nous as dit un petit peu ce que tu pratiques comme sport. Quand est-ce que tu as commencé le sport ? C’est quoi pour toi le sport, d’aussi loin que tu te souviennes ?
Ange Kunzli : Pour moi, le sport, c’est avant tout une énergie. J’ai commencé avec beaucoup d’énergie à faire tout et n’importe quoi. Donc j’ai commencé à faire du roller, j’ai commencé à faire du skate, du BMX, tout ce qui me donnait un peu de temps. J’ai commencé avec beaucoup de frissons qui me donnaient de la vitesse et du risque. Toujours, là-dessus, on est bon. Et après, ça s’est doucement dirigé vers la boxe parce que c’était le sport qui, pour moi, était le plus intensif. C’est ce qui me calmait le plus et me canalisait le plus, que ce soit dans la manière de boxer, c’est-à-dire dans l’énergie que je mettais dans les coups et dans les coups que je me recevais et qui me faisaient frissonner aussi.
Ermanno : Waouh !
Ange Kunzli : Non, pas toi ?
Ermanno : Ouais, moi, je ne fais pas de boxe, mais du coup, j’ai un frisson qui me traverse. Et c’était ton choix, la boxe ? Tout à fait. Ou c’était tes parents qui se sont dit, on va lui trouver un sport qui se défoule ?
Ange Kunzli : Non, non, non, du tout, du tout, du tout. Ça s’est imposé à moi tout naturellement. Comme je te dis, j’avais beaucoup d’énergie. Je fais partie de ces gens qui ont toujours eu de l’énergie et qui ont besoin d’extérioriser et sinon, on se bouffe. Et je me suis dirigé vers ça assez naturellement, mais sans me prendre la tête. Tous mes potes, pendant la crise d’ado, tout le monde voulait être boxeur, tout le monde voulait montrer qu’ils en avaient dans le caleçon. Donc, du coup, je me suis mis tranquillement à la boxe. Et j’y ai pris goût, en fait. Je me suis accroché dedans et j’ai tout de suite compris que c’était pour moi et que c’était là où j’allais performer.
Ermanno : Et comment est-ce qu’on progresse à ce moment-là quand tu commences la boxe, quand tu commences notamment la savate ? Combien de temps ça prend ? Quels sont tes objectifs ? Est-ce que tu nourris déjà des objectifs très tôt ? Est-ce que tu les affiches très tôt ? Est-ce que tu restes humble ? Alors, je sais qu’il y a beaucoup de questions. C’est ma spécialité. C’est un petit peu pour t’aider, t’orienter.
Ange Kunzli : Bien sûr, bien sûr.
Ange Kunzli : Puis, ce que j’étais bon dedans, pas dans le sens où j’étais le meilleur, mais dans le sens où moi, personnellement, j’appréciais ce que je faisais. Je voulais en avoir plus, en savoir plus, en comprendre plus. Et à ces taux, en fait, après, c’est la salle de boxe. Surtout que j’étais en banlieue, donc tout le monde veut se frotter, tout le monde veut se tabasser, se mettre KO, etc. Et on m’a, plusieurs fois, on m’a, mais dans les premières années, enfin même les premiers cours, tout le monde voulait me tabasser, me mettre KO. Du coup, j’ai commencé à tourner et très vite, j’ai vu que j’étais bon, que je pétais des nez, que ça fonctionnait, qu’il y avait des KO. Et du coup, je me suis mis dedans à fond, quoi. Ça m’a appelé. J’ai senti qu’il y avait quelque chose à faire et donc, du coup, j’ai voulu, en fait, c’est de mon fait, j’ai voulu être bon. Je ne me suis pas dit que j’allais être bon, je me suis dit que je veux être bon. C’est ça.
Ermanno : Alors, pourquoi vouloir être bon ? Pour être au-dessus du lot ? Au-dessus des autres ?
Ange Kunzli : Pour péter la gueule des gens. Être sûr de moi et de… Non, bonne question, bonne question. Peut-être un mix des deux, hein. Peut-être un mix des deux, entre je lui pète la gueule. Et je suis bon. Non, mais en fait, comme je disais, ça me… J’aimais, j’aimais ce que je faisais de moi et j’aimais ce que je faisais ressentir aux autres. La douleur. Et c’est pas qu’une question d’image, c’est aussi… Non, non, non, du tout, du tout. Je pense que c’est avant. Et c’est là, je pense qu’il y a des mauvais et des bons boxeurs. Je pense que c’est là aussi où on sent qu’il y a des mauvais boxeurs quand ils sont axés que sur eux et pas sur son partenaire ou adversaire. Bon, et c’est comme il y a des bons chasseurs et des mauvais chasseurs. Exactement, tout à fait. Le bon chasseur, il se reconnaît parce qu’il est… Voilà.
Ermanno : Combien de temps de Savate, du coup, avant de switcher vers autre chose ?
Ange Kunzli : J’en ai fait peut-être une bonne dizaine d’années. Et après, j’ai switché. En fait, j’ai commencé très vite à combattre en Savate. J’ai fait quelques combats en kick, en K-1. Et comme il y avait, grâce à la boxe française qui n’est pas reconnue comme un sport professionnel, on a le statut d’athlète de haut niveau. Donc, on voulait absolument avoir ce statut pour pouvoir profiter de tous les avantages qui… Qui en découlent, quoi.
Ermanno : Alors, on va revenir sur ces avantages. J’imagine que quand t’as le statut de sportif de haut niveau, c’est bingo, tu touches des millions.
Ange Kunzli : Absolument pas, mais tout à fait. Tout à fait, tout à fait.
Ermanno : Restons un peu sur ton parcours de boxeur, une dizaine d’années en Savate. Quel est le déclic, le switch qui te fait passer à autre chose, à un autre sport, à une autre pratique, même si ça reste du sport de combat ?
Ange Kunzli : Alors, déjà, c’est uniquement pour le… Le fait d’aller dans d’autres disciplines, c’est le plaisir, en fait, de découvrir d’autres choses. Ce qu’on ne connaît pas. Et à côté de ça, c’est aussi le cercle qui est assez fermé de la boxe française.
Ange Kunzli : Les adversaires, je dois les rencontrer minimum trois fois, quoi, les mecs. Il y a un moment donné, j’en pouvais plus. Non, mais c’est vrai, on s’est rencontrés trois fois, c’est bon. Il faut aller voir d’autres horizons. Et du coup, je suis allé très vite en kick, en kawan et en Savate Pro aussi. Est-ce qu’il y avait une question aussi, un petit peu comme ce switch vers le MMA dont on parlait tout à l’heure, d’aller chercher une discipline un peu plus rémunératrice ? Tout à fait. Tout à fait, si, si, si, bien sûr. La Savate est très mal. Pendant un temps, il y avait eu l’âge d’or de la Savate, c’était dans les années 90, où c’était vraiment le best, ça passait sur le canal. Tout le monde s’était enseigné dans les lycées. Tout le monde, à un moment donné, en universitaire, a fait de la Savate, ceci, cela. Et ça passait au niveau national. Maintenant, il n’y a plus du tout ça. Ce qu’on voit, c’est l’ORI, c’est l’infusion, c’est le MMA, l’UFC. Donc oui, effectivement. Et à un moment donné, on savait, je savais. Moi et mes entraîneurs, qu’à un moment donné, on allait devoir dévier. Si je voulais en vivre, et puisque j’étais bon et que ça marchait pour moi, effectivement, si je voulais ne faire que ça, il fallait que je transitionne.
Ermanno : Et comment on se lance dans cette transition ? On change les entraînements ? On s’inscrit ou on se fait inscrire sur des combats et puis du coup, on a un peu l’accord de coup et on y va ?
Ange Kunzli : Non, non, non. Moi, j’ai eu la chance d’avoir des coachs qui étaient vraiment multidisciplines. Donc on m’apprenait de temps en temps. On faisait quelques séances sur les genoux, sur les coudes. Sur le sol, etc. Mais c’est de moi-même, de moi-même, où je suis allé dans d’autres salles de jujitsu, de grappling, où je faisais uniquement du sol. Et après, je revenais sur le pied-point et ainsi de suite.
Ermanno : Comment est-ce qu’on se dit, à ce moment-là, je vais aller sur une autre discipline, sur une variante de la discipline, pour essayer d’en vivre ? Quelle était ta stratégie, justement, pour commencer à en vivre ? Tu me disais tout à l’heure qu’à côté de la pratique de ton sport de haut niveau, tu es coach. Pour pouvoir…
Ange Kunzli : Manger, quelque part. Manger, voilà. Et ne pas mourir, oui.
Ermanno : Acheter des épinards et mettre du beurre dans les épinards. Exactement. Et surtout, un sportif de haut niveau, qu’est-ce que ça bouffe ? Ouais, malheureusement, ouais. Mais quelle a été ta stratégie, justement, au moment où, j’imagine, tu arrêtes tes études et tu te dis, allez, maintenant, je me mets dans le sport et il faut que j’en vive. Donc, comment je fais ?
Ange Kunzli : Il n’y a pas de stratégie, en fait. Non, il n’y a pas vraiment de stratégie. C’est assez nébuleux et c’est assez compliqué, surtout en boxe. Parce que c’est… On n’est pas du tout sur un… Sur le format américain, où c’est super galvaudé, il y a tout un tas de personnes derrière soi. C’est vraiment nébuleux, il n’y a vraiment pas grand-chose. On y va comme on est venu, quoi.
Ermanno : Je ne sais pas, je ne comprends pas. Moi, tu me parles de boxe, je vois Rocky, je vois le mec qui s’entraîne un peu dans sa salle.
Ange Kunzli : Non, j’entends, excuse-moi, c’est de ma faute. Non, non, en fait, comme il n’y a pas de… Il n’y a pas de…
Ange Kunzli : De structure ? Il n’y a pas de structure, il n’y a pas de… Personne ne nous paye pour nos entraînements. C’est-à-dire que c’est au combat qu’on est rémunéré. Et qui nous fait les combats ? Ce sont les organisateurs. Si pendant cinq mois, il n’y a aucun organisateur qui nous veut sur sa carte, sur son gala, pendant cinq mois, on ne boxe pas, quoi. Donc, pendant cinq mois, il n’y a pas d’argent qui tombe.
Ermanno : Et alors, comment est-ce qu’on fait pour se faire connaître, reconnaître, repérer par les organisateurs ? Parce que, comme tu le dis, pas de combat, pas d’argent. Mais comment on fait pour aller sur un combat ? J’imagine que tu ne décroches pas ton téléphone et puis tu dis « Salut, moi, je suis boxeur, je peux venir ? »
Ange Kunzli : Normalement, c’est au coach de faire ce travail-là. Mais une fois de plus, est-ce que les coachs ont les contacts ? Est-ce que les organisateurs veulent de ce combattant-là ? Le vrai point qui va marquer les esprits, là, en 2024, aujourd’hui, c’est une fois de plus le fric. Et ça va être le nombre de personnes qu’on ramène sur les galas. C’est-à-dire que si, là, je suis le boxeur le plus nul au monde, mais je ramène 500 000 personnes sur un… sur un combat, eh bien, tout le monde va me vouloir. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a plein de petites stars de télé-réalité, de YouTube, de je ne sais pas quoi, qui sont sur des événements grandioses et qui ramènent tout un tas de personnes parce qu’ils font des entrées. Et si on a le meilleur des boxeurs qui ne met que des K.O. mais qui n’est pas connu, eh bien, on n’en voudra pas, en fait, tout simplement.
Ermanno : Ouais, dans une certaine limite. J’imagine que, comme tu disais tout à l’heure, les gens ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent voir. Mais ce qu’ils veulent voir, c’est de la baston. Donc, finalement, emmener, amener le meilleur des boxeurs juste pour qu’il aille mettre K.O. la star de télé-réalité, ça peut être un pari gagnant ?
Ange Kunzli : Oui et non, parce que ça… Alors, pour mettre K.O. le mec de la télé-réalité, oui, mais pour mettre K.O. un autre boxeur qui est très, très bon, pourquoi il prendrait ce risque ? Et ouais, c’est là le problème. Elle est là, la problématique. C’est que même si le boxeur veut affronter le meilleur des meilleurs, mais qu’il n’est pas connu, ben, pourquoi je l’affronterais, en fait ? Ouais. Ouais. Et c’est là toute la problématique de la boxe et du fait que ce soit pas si bien géré que ça, quoi.
Ermanno : Alors, si je ne m’abuse, il y a une fédération française de boxe. Tout à fait. Il y a aussi une fédération internationale. Tout à fait. Au milieu, il y a la fédération européenne. Qu’est-ce qui fait qu’on choisit de s’orienter plutôt vers le kickboxing, vers le MMA, plutôt que vers le noble art et la boxe pour être encadré par la FEDE ? Peut-être aller au JO, peut-être faire des championnats du monde ?
Ange Kunzli : Ça va être les attentes, c’est ça, ouais. Mais après, ça va être au-delà de la passion qui est que… Je préfère, moi, mettre des coups de pied dans la tronche des gens. Non, mais c’est pas que pour courir ou marcher. Tu devrais essayer, Armando. C’est pas que pour courir, tu sais. Ouais, écoute, je saurais peut-être, ouais. Tu peux courir, hop, d’un coup, tu mets un petit shoot dans un quelqu’un, après, tu recours derrière, c’est plutôt sympathique. C’est aussi les attentes du boxeur. C’est-à-dire que, comme t’as dit, s’il veut faire les JO, il n’y aura que le noble art, fin d’histoire. Il y aura le taekwondo, mais bon, là, ce ne sera même pas du pied-point, etc. Il y aura le karaté, mais une fois de plus, c’est autre chose. Donc, c’est assez compliqué. C’est plutôt au boxeur de savoir ce qu’il veut dans le futur, plutôt que l’inverse.
Ermanno : Et la Fédération française, est-ce qu’elle intervient aussi pour faire grandir, évoluer des sportifs comme toi, qui commencent par la savate, qui se cherchent un peu, et après, qui passent sur une autre discipline ?
Ange Kunzli : Genre, absolument pas.
Ermanno : D’accord.
Ange Kunzli : Tu as besoin de plus d’explications ?
Ermanno : Non, mais restons un peu là-dessus. Tout à l’heure, tu me disais qu’il n’y a pas de statut de boxeur, de boxeur professionnel. Vous n’êtes pas payé pour combattre. Enfin, vous n’êtes pas payé pour vous entraîner. Vous êtes payé au combat. J’imagine qu’en plus, tu as une prime au vainqueur. Ça dépend.
Ange Kunzli : Ça dépend. Non, non, non, ce n’est pas du tout. C’est ce que je te dis. C’est qu’on se fait beaucoup d’idées avec Internet, avec les États-Unis, avec tout ce qu’on entend à droite à gauche. Ce n’est pas des millions. Les bonus sont rares. Et quand ils sont, il n’y en a pas toujours. La plupart de mes combats, il n’y avait pas de prime à la victoire, ni au KO, ni quoi au caisse.
Ermanno : Bon, et comment on vit dans ces cas-là ? Parce que, OK, tu es coach, tu nous dis que ce n’est pas des millions. Est-ce que tu peux nous dire, je ne sais pas, ton plus beau combat en termes de revenus, ça représente quoi ? Alors, juste sur le montant. Après, je mettrai un disclaimer justement sur ce que tu peux faire de cet argent. Mais sur le montant, un gros combat, ça représente quoi ?
Ange Kunzli : Alors, en pieds-points ? Oui. En termes de… Là, ça va être simple. Alors, c’est mal vu de parler d’argent parce qu’en plus, on ne sait pas. On ne sait pas où est-ce que ça va aller. Mais en pieds-points, ça ne va jamais être très haut. Le plus beau, ça va être 4000. Et avec les primes et tout, ça peut monter à 5 et grand max.
Ermanno : Donc maintenant, c’est moi qui fais mon disclaimer. 5, on enlève dessus les impôts, les taxes, les frais d’entraînement, la prime que tu donnes éventuellement au coach. Et au final, il te reste 200 balles pour manger. C’est ça.
Ange Kunzli : Et on s’est entraîné deux mois avant. C’est ça. Donc, ce n’est pas… Oh non, ça va pour… Ça, c’est… On me le fait beaucoup. Ça va pour 5 minutes dans le ring. Oh, ça va. Oui. Sauf que s’il n’y avait que 5 minutes, il y a la bouffe, il y a les compléments alimentaires. Il y a pendant deux mois à s’entraîner.
Ermanno : Deux mois de préparation spécifique pour ce combat. C’est ça. Donc, il n’y a rien qui rentre. Il y a les 10, 15, 20 ans avant où tu as galéré, tu as investi sur toi et sur ce potentiel combat. C’est ça. D’accord. Donc, je réponds à ton objection où tu disais que ce n’est pas facile d’en parler parce qu’on ne sait pas où ça va aller. D’où mon disclaimer. Soyons réalistes. C’est pas parce que… Enfin, tu m’annoncerais même 20 000 balles. Je te dirais, ok, bien. Mais ton entraîneur, tu les paies combien ? Ton abonnement à la salle, tu les paies combien ? Tes compléments alimentaires, tu les paies combien ? Tes chaussures, ton matos, ta tenue, etc. Exactement. Est-ce que toi, là-dessus, par exemple, tu es accompagné par des partenaires, donc plus que des sponsors financiers, mais par des partenaires en termes de matos. Comment est-ce que tu mets bout à bout tout ça tous les mois ?
Ange Kunzli : Alors, c’est que récemment que j’ai effectivement commencé à faire un maximum de pubs et de demander des choses. J’ai essayé de l’aide parce que le temps passe. Mais j’essaie de me faire aider un maximum. Pendant un temps, j’ai eu du mécénat, ce qui est bien, mais ce qui est assez compliqué à mettre en place. Les sponsors seraient l’idéal. Malheureusement, tout le monde est frileux. Le sport en France, tout le monde s’en fout. Personne n’en a rien à péter du sport. Et c’est très compliqué, ouais. C’est très, très compliqué de mettre tout ça. J’ai essayé un maximum. Décathlon m’aide un petit peu. On a un partenariat. Ils m’envoient, dès que je demande des nouveaux équipements, ils m’envoient leur dotation. Maintenant, ça reste compliqué et ponctuel.
Ermanno : est ton avenir, justement ? Alors, au-delà d’aller faire du combat et péter la tronche de tes adversaires, on aura bien compris que c’est ce que tu aimes bien. Non, mais d’un point de vue préparation de l’avenir, d’un point de vue financier, comment est-ce que tu te vois dans 5 ans, est-ce que c’est viable, est-ce que c’est pérenne, une situation pareille ?
Ange Kunzli : Alors, c’est assez compliqué. Je ne me projette pas trop parce que je ne sais pas de quoi demain est fait, d’autant plus dans un métier à risque comme le mien, mais non, je ne sais pas.
Ermanno : On revient un petit peu sur le statut de sportif de haut niveau dont tu parlais tout à l’heure. Donc, vous n’êtes pas payé pour vous entraîner uniquement au combat, mais vous allez quand même chercher ce statut de sportif de haut niveau. Qu’est-ce que ça t’apporte, notamment dans la savate ou dans le kickboxing,
Ange Kunzli : en France, d’être sportif de haut niveau ? Ce qui est le plus cool dans le statut d’athlète de haut niveau, c’est que si on a un travail avec le pays, avec l’État, RATP, etc., on a des aménagements d’horaires de travail et tout ce qui s’ensuit. Mais bon, il faut avoir déjà un pied dans le taf.
Ermanno : En dehors de ça, est-ce que ça te permet de toucher des aides, des primes, des subventions, est-ce que ça te permet certains passe-droits ?
Ange Kunzli : Il y a eu certains passe-droits. Pendant toute la période du Covid, j’ai pu m’entraîner où est-ce que je voulais, quand je voulais, etc. Mais sinon, ça ne va pas chercher très loin. Et c’est surtout ce que je disais, c’est que si on a un travail qui est style RATP ou qui est dans l’État, là, on a des avantages.
Ermanno : Ce qu’on peut peut-être avoir aussi en intégrant une entreprise privée d’une certaine taille, avec ces fameuses CIP, les conventions d’insertion professionnelle, pour les sportifs de haut niveau, pour les étudiants aussi dans un premier temps. Mais non.
Ange Kunzli : Non, je n’ai rien eu de tout ça. Je n’ai rien eu de tout ça, donc je ne saurais te dire.
Ermanno : Les prochaines échéances, à l’heure actuelle, tu prépares des combats ?
Ange Kunzli : Je vais aller combattre en Thaïlande. Donc ça, ça va être la première des choses. Et dès que j’ai fini de combattre, je rentre et je vais faire du MMA. J’évolue actuellement à l’US métro. C’est une très belle salle de MMA avec plein de combattants très connus. Et ils m’entraînent très très bien. J’aimerais bien combattre assez vite en MMA.
Ermanno : Donc tu as un pied à l’US métro et un pied ici au Striking 15 ?
Ange Kunzli : C’est ça, tout à fait. En fait, l’US métro, ça va être pour m’apprendre, on va dire. Et le striking, ça va être pour rester sur mes qualités. Comme ça, je n’oublie pas ce que je sais faire et j’en apprends des nouvelles. Pourquoi la Thaïlande Il fait chaud. Il fait chaud. Mais là, on est au chaud. Il fait chaud, la bouffe est à 3 euros. Non, non, c’est pour le plaisir. Là-bas, on peut combattre assez facilement. C’est le pays de la boxe thaïlandaise.
Ermanno : Forcément, ça rentre.
Ange Kunzli : Donc tu pars combien de temps là-bas ? Je vais partir 4 semaines. Je vais m’entraîner tous les jours, une à deux fois par jour. Je combattrai là-bas. Et puis après, je reviens, je serai en pleine forme.
Ermanno : Tu vas te faire ton petit week-end choc. Et puis après, quand tu reviens, il va commencer normalement à faire un petit peu plus doux. J’espère. Tu vas pouvoir attaquer cette transition. J’espère.
Ange Kunzli : Ce qui serait bien, c’est que vous preniez toute la flotte sur la tronche avec tout le froid possible pendant que moi, je suis au soleil et après, on… Après, on inverse. On échange. Oui. Ça me va, ça.
Ermanno : Donc en fait, tu pars avec le soleil et tu reviens avec le soleil.
Ange Kunzli : En tant que moi-même fils du soleil, en tant que roux, je me sens proche.
Ermanno : Donc tu entames ta transition vers le MMA. L’objectif, c’est de partir sur des combats en MMA déjà dès cette année en 2024.
Ange Kunzli : Ça serait magnifique, oui. C’est vraiment ce que je veux. Donc pas de JO pour toi ? Non, non, non. Et puis les JO, malheureusement, j’ai été invité récemment par la Française des Jeux pour des interventions pour les athlètes qui ont fait les JO et qui étaient en reconversion. Waouh ! C’était l’apocalypse. Ça m’a foutu le cafard. Non, non. Ce n’était pas possible. Enfin, c’était très bien organisé. Tout était bien. Mais le discours d’après JO, c’est l’enfer parce que déjà, ça ne tombe qu’une fois. Il faut performer vraiment très, très haut pour être connu. Il faut prendre tout ce qu’on peut le plus rapidement possible parce que sinon, après, il n’y a plus rien. Et ce n’est pas rémunéré les JO. Il n’y a rien pour les boxeurs, enfin pour les athlètes. Non, non. Les JO, c’est très spécial. C’est très, très spécial. Il faut vite, vite, vite changer. Déjà, il faut gagner. Il faut aller tout en haut. Et il faut vite, vite changer de voie parce que sinon, c’est une impasse. C’est une impasse. Et comme je disais, tous les anciens athlètes des JO qui racontaient leur expérience, c très compliqué. Pour moi qui étais encore dans le circuit, je n’avais pas envie de jouer. Je n’avais pas envie de jouer. Je voulais partir le plus loin possible.
Ermanno : Tout à l’heure, en off, on en parlait. J’ai eu l’occasion de rencontrer les fondateurs de Aubaine ce matin. Chez Aubaine, il y a une autre sportive que j’ai pu interviewer qui est Mathilde Petriot qui, elle, est en lice pour se sélectionner pour les Jeux olympiques en tant que gardienne de l’équipe de France de hockey sur gazon. Et effectivement, elle disait là, cette année, on arrive à peu près à financer notre carrière. Mais à partir du mois d’août, à la fin des JO, on ne sait pas. C’est la grosse inconnue. Et ça rejoint ce que tu disais. En gros, tu fais tes JO, tu t’éclates et puis après, tu prends la poudre des scampettes et tu te mets sur les choses.
Ange Kunzli : Oui, c’est ça. Et si tout va bien, elle gagne tout, elle est super connue, elle passe dans Télé Z et ça va aller. Et sinon, ciao. Retour à la réalité. Là, c’est difficile. Excuse-moi parce que j’ai oublié de parler d’un de mes sponsors.
Ermanno : On va en parler. Donc, raison pour laquelle toi, tu entames ta transition vers le MMA. Une reconversion qui est prévue. Après, dans quelques années, est-ce que tu te projettes déjà un petit peu là-dessus sans véritablement te projeter, pour reprendre la question que je te posais tout à l’heure sur l’avenir à court terme, mais sur le long terme, 5, 10 ans. Est-ce que tu prépares déjà une reconversion en même temps que tu prépares ta transition ?
Ange Kunzli : Alors, j’y pense, oui, fatalement. J’essaie de voir un peu plus loin que le bout de mon nez. Mais c’est assez compliqué de se dire que…
Ermanno : Surtout un nez que j’ai bien cassé. Non, c’est toi qui mets des bourre-pif. Ce n’est pas toi qui le fais. Oui, ça va, ça va. Il a été touché.
Ange Kunzli : Là, je suis au max. Là, je respire bien pour moi. Là, c’est le top.
Ange Kunzli : Pour en revenir à la reconversion. Non, non, j’y pense. C’est très lointain, mais j’y pense. J’espère. Bien évidemment, je ne vais pas pouvoir boxer toute ma vie. Je ne vais pas pouvoir coacher toute ma vie. Donc, je pense, j’ai quelques idées à droite, à gauche. Voilà. Sans plus, je me le mets dans un coin de ma tête. Il ne faut pas trop non plus que je me concentre là-dessus parce que sinon, je vais me dire, bon, pourquoi je ne le fais pas maintenant et pourquoi je me lève tous les matins, je me fais de la douleur. Mais bon. Donc…
Ermanno : C’est peut-être le sujet, c’est vrai que je l’élude un petit peu. Mais on parle sur ce podcast de comment est-ce que les sportifs vivent d’eux et par leur passion. Mais préparer la reconversion, c’est-à-dire est-ce que, à ton avis, ça pourrait se préparer déjà dès maintenant en s’attachant les services d’un conseiller en gestion de patrimoine ? Parce qu’on n’a pas besoin d’être milliardaire pour avoir un conseiller en gestion de patrimoine. Même 50, 100 euros par mois, bien orienté, savoir où les placer, les faire fructifier. Tu gagnes un combat, youpi, tu gagnes 5 000 balles. Si tu peux te permettre de les placer quelque part, et bien de les placer pour l’avenir. Parce qu’il y a aussi une chose dont on ne parle pas, c’est l’avis de sportif de haut niveau. Si tu n’es pas salarié, comment est-ce qu’on met de côté pour la retraite tes points retraite, tes années de travail, etc. Là, tu es en vacances en tant que sportif, tu t’entraînes tous les jours, tu fais ce que tu veux. Je rigole bien sûr. Bien sûr. Mais comment est-ce que tu capitalises pour ta retraite ?
Ange Kunzli : Je fais la technique de l’autruche. Mais non, tes coachs d’eau fonctionnent bien. Voilà. Franchement, en plus, c’est à moitié vrai. Après, on le voit dans le système actuel. La retraite, tout ça, ça nous paraît impossible, loin, inaccessible. Moi qui suis auto-entrepreneur, je l’ai dans le baba quoi qu’il arrive. Donc, tout ce que je me dis, c’est que je vais devoir travailler toute ma vie. Je vois bien comment sont nos gros-parents. Ils n’ont qu’une seule envie, c’est de travailler. Et de toute façon, ils n’ont pas assez de fric pour la retraite. Donc, dans tous les cas. Ils sont perdants. Et je pense être déjà le plus grand des vainqueurs au niveau de la défaite.
Ermanno : Bon, écoute, il ne faut pas partir perdant. Tu ne montes pas sur un ring en disant que tu vas perdre.
Ange Kunzli : Non, mais ce que je veux dire par là, c’est qu’au-delà de ne pas y penser, je n’y pense pas.
Ermanno : Moi, je trouverais une formulation plus belle. Je dirais que tu crois sur toi et en ton avenir. Et que tu crois en ta bonne étoile. Quelque chose de bien va se passer. Ça va te permettre d’être retraité rapidement.
Ange Kunzli : Je l’espère. Je fais tout pour. Je fais tout pour. C’est plus ça que je fais. C’est-à-dire que je mise sur le présent en me disant que mon futur en bénéficiera. On aura les bénéfices du moins.
Ermanno : On parlait tout à l’heure de ceux qui t’accompagnent. Il y a l’US Métro. Il y a le Striking. Est-ce que tu as d’autres partenaires ? Oui, tout à fait.
Ange Kunzli : Je suis avec Lactic aussi qui m’aide vachement pour obtenir des sponsors qui sont un peu plus pros. Et c’est vraiment très compliqué à les toucher. Aller voir des entreprises surtout pour des sports aussi mal vus et mal connotés que la boxe. Parce que c’est assez compliqué d’aller voir des sponsors, des entreprises et de leur dire, vous savez que je pète la gueule des gens. Ça vous dirait d’associer votre image à la mienne ? Exactement. Donc, ils m’aident là-dedans.
Ermanno : Oui, ils t’aident. J’avais échangé aussi avec Thibaut. Ils t’aident justement à redorer un peu le blason. Tout à fait. À montrer le bon côté de la boxe parce qu’il n’y a pas que les bourpifs que tu prends ou que tu donnes. Il y a aussi toute la résilience que tu mets dans ton travail, tout l’acharnement et toute l’obstination. Et puis, qui te permettent aussi de mettre en avant des valeurs qui peuvent être en accord avec celles des partenaires potentiels que tu peux avoir.
Ange Kunzli : Et qui le sont bien plus que ce qu’on croit. Moi, j’ai énormément d’avocats très bien placés en coaching. Tout ce qu’on fait sur le ring, ils voient tout de suite la corrélation dans leur taf et ils excellent. Ils excellent.
Ermanno : Voilà. C’est un peu la conclusion. Du coup, si vous voulez exceller aussi bien au niveau personnel que professionnel, faites de la boxe.
Ange Kunzli : Pétez la gueule aux gens. Pétez la gueule aux gens. Vous ne pourrez être que meilleur avocat en plaidant votre propre culpabilité. C’est très bien. Écoute, ça me va.
Ermanno : Bon, je te propose qu’on en reste là. Très bien. Parfait. Est-ce qu’on a tout abordé ? Est-ce qu’il y a d’autres sujets que tu aurais voulu aborder aujourd’hui ?
Ange Kunzli : Oui, j’aimerais bien aborder. Du coup, ça fait un petit peu écho avec ce que j’ai dit et ce que je n’ai pas dit. Par rapport à la motivation, je pense que ma génération est un petit peu en manque d’inspiration par rapport à des gens qui pourraient les porter. Je pense qu’on a des très mauvais exemples. On a des mauvais exemples à la télé, dans les journaux, sur Instagram, etc. Je pense qu’on se focalise sur ce qu’ils ont accompli et pas sur les personnes en soi. Je vais prendre l’exemple de Conor McGregor qui, au moins, sera très connu surtout dans les sports de combat. Oh là là, il a gagné le million, etc. Il est trop fort. C’est le plus beau. C’est le meilleur. Il a plein de meufs. C’est trop bien pour lui. Mais je pense que ce qu’il véhicule, à partir de maintenant, est assez mauvais et autodestructeur parce qu’il ne transmet plus de valeur. Une fois de plus, les valeurs, pour ma génération, c’est quelque chose de très abstrait. On s’en fout un petit peu. On préfère le fric aux valeurs. C’est une valeur en soi. Oui, tout à fait. C’est la meilleure des valeurs. Non, mais voilà. Arrête, Armando. On comprend. Non, mais je pense qu’il n’y a plus personne qui a des bonnes valeurs. Il y a des valeurs à transmettre et j’aimerais bien, à mon petit niveau, et même je ne suis pas un exemple, mais j’aimerais bien donner l’envie d’avoir des valeurs. C’est bête ce que je viens de dire, mais juste avoir envie d’en avoir. Pas d’en avoir, mais d’en avoir envie. Et je sais que c’est très dur parce qu’on a énormément de confort. On est vite happé par le quotidien. Et je pense que le sport, et plus particulièrement la boxe, qui est pour moi le sport ultime, c’est le sport vers lequel tous les autres sports tendent. Parce que je suis désolé, mais quand on fait de la course à pied, on se bat quelque part. Quand on nage, on se bat. Quand on fait une compétition, on se bat. Et la plus belle des batailles, c’est la boxe puisque c’est celle qui est la plus pure. Et je pense que chacun devrait au moins une fois mettre les gants pour se rendre compte qu’on n’est pas en sucre, qu’on a un meilleur mental que ce qu’on pense et qu’on a envie d’avoir des valeurs qui seront communes et qui seront belles à porter.
Ermanno : Bon. Ben écoute, ça c’est une belle conclusion. J’espère. Je te remercie. J’espère. Tu disais que quand on court, on se bagarre un peu. Je te confirme, pendant ma traversée de la France, je suis tombé sur deux bons gros tarés avec qui j’ai fini par boxer. Un près d’Auxerre, un à Toulon. Bon, je n’ai pas boxé longtemps, mais j’ai couru longtemps. Donc au moins, j’ai pu les éviter. Physiquement, tu as failli venir aux mains ? Non, il y en a un avec qui je suis venu aux mains. Magnifique. Alors pour la petite histoire, j’étais sur une petite route de campagne en arrivant sur Auxerre. Et un mec avec sa camionnette n’a rien trouvé de mieux à dire que tu es sur ma route. Tu dégages. Mais excuse-moi, c’est ta route. On peut la partager. Non, non, non. Et là, il a commencé à insulter un petit peu ma maman, ce qui m’a un peu agacé. Et lui est sorti de sa camionnette. Il m’a bourré de bourre-pif. Donc lui s’est fait plaisir, tu vois, en en envoyant. Moi, je me suis mis en boule. J’ai évité. Enfin, j’ai encaissé. Et puis après, il a fini par partir. Voilà.
Ange Kunzli : Victoire par abandon. C’est ça. Quelque part.
Ermanno : Exactement.
Ange Kunzli : Non, mais il y a des… Alors, au-delà de cet épisode-là, mais tu vois, se battre contre soi-même en courant, en se disant, allez, je le fais encore une dernière fois. Allez, je cours encore ce dernier kilomètre. Bon, allez, j’en peux plus. Mais je ne vais pas manger, pas boire et je vais courir encore. Mais ça, c’est… Mentalement, c’est très, très fort. Et c’est… Tout le monde peut essayer de le faire. Et c’est en ça qu’on va tous s’améliorer.
Ermanno : Écoute, merci beaucoup.
Ange Kunzli : C’est moi, Armando. Pour cette conclusion.
Ermanno : J’ai encore deux dernières questions pour toi. Bien sûr. La première, si tu pouvais vivre dans un monde un petit peu fantastique, un peu de science-fiction.
Ange Kunzli : On reviendrait dans les années 90. Excuse-moi, pardon. Je t’ai coupé.
Ermanno : Oui, non, de te reprojeter à côté du petit ange qui va découvrir la savate. Lui te voit, connaît tout le parcours que tu as eu, donc que lui va avoir.
Ange Kunzli : Qu’est-ce que tu penses que lui dirait de toi en te voyant Ce n’est pas assez. Ce n’est pas assez fait plus. OK. Du coup, tu lui répondrais quoi ? Je lui dirais, oui, je sais, c’est dur, mais je suis en train de le faire là. Je lui dirais que patience. Je vais en faire plus, je dois en faire plus et ça va venir petit à petit. C’est moins facile que ce qu’on croit.
Ermanno : Oui, mais c’est plein de motivation encore. Tout à fait. Je n’ai pas le choix. Ça va mourir.
Ermanno : Et puis, dernière question, si on veut justement te suivre, t’accompagner, te soutenir, suivre un petit peu tout ce que tu racontes. J’essaierai d’envoyer mon RIB, tu me dis, sur les réseaux.
Ange Kunzli : Ça marche.
Ermanno : Non, mais pour contribuer financièrement, déjà, il y a Aubaine. Tout à fait.
Ange Kunzli : Il y a également Lactique. Vous pouvez me soutenir là-dessus. Après, les messages d’encouragement me vont très bien sur Instagram, Facebook, TikTok, toutes les plateformes existantes. Je suis dessus, excepté OnlyFans. Super. On verra. On verra. Mais c’est autre chose.
Ermanno : Mais de toute façon, on remettra toutes ces infos-là dans les notes de l’épisode. Parfait. Ange, merci beaucoup. C’est moi, je te remercie. De m’avoir accueilli dans ta salle, en tout cas dans la salle dans laquelle tu t’entraînes. J’en profite. On est là physiquement. Je prendrai la caméra. Je ferai quelques petites prises de vue. Je mettrai ça sur les réseaux. Grave. Merci. Et puis, merci encore. Bonne continuation. Je te remercie. Bon voyage vers la Thaïlande. Merci. À très bientôt. Yes, à bientôt. Super. Nickel.