🌟 À l’âge où la plupart des enfants jouent innocemment, Victor Crouin, à seulement six ans, tenait déjà fermement une raquette, prêt à conquérir le monde du squash. 🎾
👨👦 Né à Toulon dans une famille où le sport était plus qu’une passion, c’est son père, son coach et mentor, qui a semé en lui les graines de l’excellence. Le squash n’était pas seulement un jeu pour Victor ; c’était un appel. 🌱
📚 Ses premiers pas sur le court ont rapidement révélé un talent brut. Mais Victor savait que le succès nécessitait plus que du talent. Il a donc embrassé un principe clé de sa famille : l’équilibre entre le sport et l’éducation. Cette philosophie l’a mené de Toulon à Harvard, où chaque match, chaque cours, a façonné non seulement l’athlète, mais aussi l’homme. 🎓
💼 Au-delà de la raquette, Victor a dû jouer un autre jeu : celui de la gestion de carrière dans un sport où les projecteurs ne brillent pas toujours. Il a appris l’art délicat de la gestion financière et de la création d’une marque personnelle, indispensables pour forger des partenariats durables et rentables. 💡
🏆 Chaque épisode de sa vie révèle une maturité et une sagesse qui dépassent son âge. Sur le court et dans la vie, il incarne la responsabilité et l’autonomie, inspirant tous ceux qui rêvent de grandeur. Victor n’est pas seulement un athlète ; il est le symbole d’une quête inlassable de croissance personnelle et sportive. 🌍
🎧 Écoutez son histoire passionnante, depuis les rues ensoleillées de Toulon jusqu’aux prestigieuses salles de Harvard. Le podcast (dans les) Vestiaires vous plonge dans un voyage de défis, de stratégies de marque personnelle, d’humour et d’ambition. Un voyage qui redéfinit ce que signifie être un athlète dans un sport sous-estimé. 🔥
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💪 Venez soutenir Victor et d’autres athlètes talentueux en vous joignant à leur quête pour trouver des partenaires et réaliser leurs rêves. (lien de collecte de fonds sur https://vestiaires.org/pour-les-aider-a-atteindre-leurs-reves). Notre podcast “(dans les) Vestiaires” est une fenêtre sur les histoires extraordinaires d’athlètes déterminés, prêts à tout pour hisser leur pays sur la scène sportive internationale. 🤝🌟
Dans cet épisode, vous pourrez découvrir (chapitres de l’épisode) :
1. Introduction et bienvenue à Victor Crouin
2. Qui est Victor Crouin ? Histoire et parcours
3. Victor et le squash : début et implication de son père devenu son entraineur
4. La passion du squash et l’équilibre avec les études
5. Les défis du financement d’une carrière sportive
6. L’expérience américaine : études et squash à Harvard
7. Progression sportive et classement professionnel
8. Objectifs futurs et squash aux Jeux Olympiques
9. Vivre du squash : vision économique et financement
10. Conseils pour les jeunes athlètes
11. Victor face à lui-même : réflexions et fierté
12. L’importance du personal branding pour un sportif
13. Conclusion et projets à venir
Pour suivre et soutenir notre invité : https://www.instagram.com/victor_crouin / https://www.linkedin.com/in/victor-crouin-8755a4228
Grâce à Autoscript, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Victor.
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, on va jouer un peu à la baballe, mais je vais m’expliquer. Oui, c’est vrai que je n’ai pas encore eu de sportive ou de sportif qui jouait à la balle, donc on va pouvoir détailler tout ça avec mon invité du jour qui, en plus, me fait l’honneur de me recevoir très très loin, mais on va revenir là-dessus. Je suis très heureux de tendre le micro à Victor Crouin. Salut Victor.
Victor : Salut Ermanno.
Ermanno : Écoute, je te le disais en off, je suis super content de pouvoir échanger avec toi, déjà un petit jeune, un petit jeune super prometteur et dans un sport pour lequel je n’ai pas encore eu d’invité. C’est un sport que je ne connais pas trop, je n’ai pas encore trop pratiqué, mais tu vas nous dire tout ça. Donc tu le sais, tu as déjà écouté des épisodes du podcast. La première question, elle est toute simple. Tu ne devrais pas avoir trop besoin de réfléchir pour pouvoir y répondre. Je veux tout savoir sur toi. Dis-nous tout. Qui est Victor Crouin ?
Victor : Alors, je vais essayer d’aller à l’essentiel. Déjà tout jeune, je ne me considère plus comme si jeune que ça. J’ai 24 ans. Les années ont passé, mais je suis désormais sur le circuit professionnel de squash à temps plein. Joueur de squash professionnel depuis un an et demi. C’est ma deuxième saison sur le Tour. J’imagine qu’on en discutera un peu plus après. Je suis originaire de Toulon, où j’ai grandi. Jusqu’à la fin du collège. Je suis ensuite allé au Pôle Espoir, puis Pôle France du Crêpes d’Aix-en-Provence. Donc pas très loin de Toulon. Et puis ensuite, je suis parti faire mes études aux Etats-Unis pendant 4 ans. Et donc j’ai eu mon diplôme en 2022. Et je suis rentré à la maison. Pour pouvoir m’entraîner avec mon coach de toujours, qui est mon papa. Donc voilà. S’il y a des choses à rajouter, n’hésite pas.
Ermanno : On va y revenir pendant cette interview. Il y a plein de choses qui m’intéressent. Alors déjà, tu dis Toulon. Tu as écouté le podcast. Tu as dû peut-être tilter quand tu as écouté la deuxième invitée, qui était Anne-Fatoumata Mbaworo, qui a grandi à Toulon.
Victor : J’ai tout de suite cliqué sur l’épisode, oui.
Ermanno : Vous vous connaissez déjà ou pas ?
Victor : Pas du tout. Pas du tout. Je n’avais jamais entendu parler d’Anne. Quand j’étais plus jeune au collège, j’avais un ami qui faisait du judo. Mais non, on ne s’est jamais rencontrés. Je pense qu’on n’est pas non plus de la même génération. Et puis j’ai entendu qu’elle est partie rapidement sur Paris. Mais je suis d’accord avec elle quand elle parle du changement de météo. J’ai ma petite sœur qui vient de partir sur Paris. Elle fait de la danse et elle se plaint souvent de la météo.
Ermanno : L’autre, on va rappeler après où est-ce que tu as étudié. Mais en termes de météo, ce n’est pas non plus folichon. Bref, je ne sais pas ce que ma sœur habite là-bas. Je suis déjà passé la voir. Mais on y reviendra tout à l’heure. C’est vrai qu’avec Anne, vous avez peut-être une demi-génération d’écart. Vous avez six ans d’écart parce qu’elle a 30 ans et toi, tu en as 24. D’ailleurs, pour la petite histoire, tu as l’âge de mon fils. Alors, s’il te plaît, tu es un petit jeune. S’il te plaît. Un petit jeune prometteur, mais un petit jeune tout de même. Alors, écoute, pour revenir un petit peu sur toi. Donc, 24 ans, c’est ta deuxième année dans le circuit professionnel de squash. Toi, tu as commencé à jouer quand, comment ? En plus, ton entraîneur, c’est ton papa. Dis-nous tout un petit peu. Rentre un petit peu plus dans les détails de tout ça. Yes.
Victor : Alors, mon père est joueur de squash au niveau loisir. Ou du moins, il l’était quand j’ai… Pendant mes premières années de vie. Il s’est ensuite tellement passionné pour le sport qu’il est devenu coach à mi-temps. Donc, il me coache depuis l’âge de 6 ans. J’ai commencé, même pas depuis l’âge de 6 ans, j’ai l’âge de 10 ans. Mais pour revenir sur mes débuts débuts, il m’a mis au départ sur le tennis. Parce qu’il ne voulait vraiment pas que je sois… C’est paradoxal, mais il ne voulait pas que je sois influencé par son sport. Et puis, moi, j’étais fan de sport de raquettes et de balles. J’accrochais vachement au tennis. J’ai commencé à l’âge de 4 ans. Et puis, au final, je suivais mon père sur les compétitions de squash amateur dans la région du Sud. Et donc, entre les jeux, ça me venait de prendre la raquette et puis d’aller sur le terrain pour taper.
Victor : Et donc, un jour, j’ai dit, papa, papa, est-ce que je peux aussi aller à l’école de squash ? Donc, il m’a inscrit à l’école de squash là où il jouait plusieurs fois par semaine. Et puis, j’ai joué, j’ai jonglé entre tennis et squash de l’âge de 6 ans à l’âge de 10, 11 ans. En même temps, je faisais aussi du piano. Donc, mes semaines étaient assez remplies.
Victor : J’avais une maman qui faisait un peu office de taxi entre les cours. Et puis, voilà, moi, j’ai toujours le souvenir de taper la balle parce que j’avais ma mère qui me prenait entre midi et 2 pour rentrer à la maison pour les repas. Et donc, une fois le repas terminé, j’allais sur le garage taper la balle et jouer contre moi-même. Donc, j’étais vraiment fan de… De sport de raquette. Et puis, encore, c’est un autre paradoxe, mais j’ai arrêté le tennis un peu par frustration de la compétition. Ça m’a pris comme ça un jour. Je faisais des compétitions. Donc, au tennis, on jouait à deux et on faisait deux simples et un double. Et puis, un jour, je suis rentré d’une compétition, on avait perdu. Et ça m’avait tellement frustré que je n’avais pas touché la raquette pendant deux semaines. Et après ça, j’ai fait une croix. Et puis, je suis rentré sur le tennis et je me suis vraiment consacré au squash à fond pendant toute l’école élémentaire et le collège. Et puis, les entraînements se sont enchaînés un peu progressivement. Au début, je faisais seulement l’école de squash qui était tenue par mon père, qui faisait ça un peu bénévolement. Et puis, après, il m’a emmené sur le cours aussi une ou deux fois par semaine en plus de l’école de squash. Et voilà. Donc, dès que je sortais de l’école, ma mère m’amenait… au squash et puis je faisais mes entraînements avec mon père et puis je rentrais à la maison. Quoi te dire de plus ? Je pense que j’ai eu la chance quand même de voyager très rapidement grâce au squash. À l’âge de 11-12 ans, j’étais déjà sur le circuit européen. Donc, je jouais en moins de 13 ans en Belgique, en Suisse, en Angleterre. Donc, je faisais le Nordic Junior Open qui était en Suède. Et ça, c’est vraiment quelque chose qui m’a vraiment plu très vite. J’ai vite compris que j’étais quand même assez privilégié de pouvoir être dans un avion et puis vivre des expériences que certaines personnes ne vivront jamais dans leur vie. Juste prendre l’avion, partir à l’étranger. Alors, ça s’est un peu plus démocratisé aujourd’hui. Mais c’est quand même quelque chose qui reste…
Victor : Ce n’est pas tout le monde qui en a accès. Donc voilà, c’est quelque chose qui m’a tout de suite pris. Et puis au final, la compétition, j’ai commencé à gagner rapidement. Donc, j’ai aimé ça, le fait de gagner, d’être sur les podiums. Et puis, j’ai toujours eu cette envie d’apprendre et de vouloir progresser parce que je savais que derrière, ça travaillait pour essayer de me battre.
Ermanno : Je note quand même que tu as arrêté le tennis sur un coup de tête après une grosse défaite qui t’a dégoûté. Donc, j’en déduis que dans le squash, tu ne fais que gagner. Tu ne perds plus jamais, c’est ça ?
Victor : Non, je pense que ça, c’est aussi une manipulation de ma mémoire. C’est une mémoire sélective. Mais je pense qu’un autre fait qui fait que j’ai arrêté le tennis, c’était un peu l’environnement. Je n’étais pas forcément fan de mes entraîneurs. Et de juste l’environnement social autour du tennis. Jouer à l’extérieur en hiver, je tombais toujours malade. Et ça, ça m’énervait un petit peu. Donc voilà, il y a plusieurs causes, je pense. Mais je me souviens vraiment de ce fait-là que j’étais rentré de compétition et puis j’avais laissé la raquette dans le garage.
Ermanno : On va replacer encore une fois les choses. Tu es de Toulon, tu faisais des compétitions dans le sud-est de la France. Tu n’as pas le droit de dire que quand tu jouais en extérieur, tu tombais malade. C’est interdit. Si tu avais été normand, tu vois, ou du nord de la France, ou même de l’est, tu vois, genre en Alsace. Allez, on peut limite descendre jusqu’en Haute-Savoie, ok. Mais alors, le sud-est, là, tu n’as pas le droit. En gros, dès qu’il faisait moins de 15 degrés, tu tombais malade, c’est ça ?
Victor : J’ai toujours vécu dans le sud, ce qui veut dire que mon système immunitaire n’est pas aussi bon que celui d’un normand. Ou une personne qui a vécu dans les montagnes.
Ermanno : Ouais, non, je te taquine. Du coup, tu passes du tennis au squash. Enfin, tu te consacres beaucoup plus au squash. Là, c’était ton papa qui t’entraînait au squash, déjà ?
Victor : Oui, très tôt. Très tôt, il a commencé à m’entraîner. Alors, d’abord en groupe. Donc, il ne mettait pas forcément toute sa concentration sur moi. Ce qui, parfois, n’était pas forcément le cas. Mais rapidement, il a accepté de me donner une ou deux séances individuelles par semaine. Je dis « accepter » parce que je pense que ce n’est pas facile pour un papa de se mettre à coacher son fils. La relation père-fils, coach, entraîneur-entraîné n’est pas forcément déroulée. Ce ne sont pas forcément des relations faciles à mettre en place. C’est difficile de trouver la ligne entre… de savoir si je parle à mon père, si je parle à mon coach. Et je pense que c’est une question de communication. Et c’est quelque chose qui est vraiment, vraiment important, je pense, dans le sport en général. Mais encore plus quand c’est une relation père-fils. On a mis pas mal de choses en place pour que ça fonctionne. Je sais, par exemple, qu’une fois qu’on passait la porte de la maison, on évitait de parler squash. Ça ne nous empêchait pas quand même de regarder du squash à la télé ou sur l’ordinateur à pas d’heure quand il s’agissait de tournois professionnels aux États-Unis, par exemple. Mais je sais que les conseils de l’entraîneur restaient sur le pas de la porte. Le plus possible.
Ermanno : Bon, l’avantage, moi, que je vois, c’est que du coup, dans la vraie vie, tu peux quand même te permettre d’envoyer bouler ton entraîneur et parfois de lui parler de manière pas très sympa. Donc, toi, tu respectes papa. Tu dis oui, papa. Oui, papa, je t’aime. Et par contre, sur le terrain, dans la salle, là, tu te lâches. Non, ça ne marchait pas comme ça ?
Victor : Si, un peu. C’est pour ça qu’il y a eu quelques larmes et quelques petites engueulades par-ci, par-là. Et puis, il y en a encore. Pour être honnête, la relation n’est pas facile tous les jours, mais elle fonctionne. Les résultats sont là. La passion est toujours là aussi. Et je prends toujours autant de plaisir à m’entraîner avec mon père. Évidemment, il y a eu des doutes. Il y a eu des remises en question pendant tout ce chemin qu’on a fait ensemble. Et puis, je pense que là où il a été fort aussi, c’est qu’il a tout de suite accepté de déléguer et de me laisser un peu dans les mains d’autres entraîneurs. Son premier conseil, ça a toujours été d’écouter les conseils d’autres entraîneurs et puis de prendre ce que je pense utile. Donc, il m’a toujours éduqué dans le sens où je devrais garder un esprit ouvert.
Victor : Je pense même, maintenant que j’ai grandi et que j’ai beaucoup appris, que parfois, il peut me dire un truc, mais je ne vais peut-être pas forcément le comprendre ou alors je ne vais pas vouloir le comprendre parce que ça vient de mon père. Et si c’est dit d’une autre manière ou juste que ça vient d’une autre personne, je vais plus l’accepter. Donc voilà, il y a plein de petites choses comme ça qui sont intéressantes et que j’ai pu réaliser au fil des années.
Ermanno : Bon, tu as grandi aussi, tu as mûri. Je pense que ça joue dans cette relation. Tu disais tout à l’heure que ce n’est pas toujours facile d’être papa et entraîneur. De l’autre côté, être enfant et athlète entraîné par un de ses parents, qu’est-ce que tu y trouves comme avantage et comme inconvénient ?
Victor : Alors, pour les inconvénients, je pense que c’est difficile quand on est enfant. Et là, je parle comme le grand garçon, le jeune garçon, comme tu m’as appelé, qui a grandi et mûri et qui réfléchit par lui-même. Mais je pense que c’est important de réaliser que ce que je fais, c’est pour moi et que tout le succès que je peux avoir, je ne le fais pas pour quelqu’un d’autre, je ne le fais pas pour mon père.
Victor : Quand il y a échec, je ne me dis pas qu’est-ce qu’il va penser, c’est vraiment tout ce que je fais. Je dois ressentir une responsabilité personnelle, que ce soit mes victoires ou mes défaites. Évidemment, j’ai un staff et mon père est la pièce maîtresse de ce staff aujourd’hui et il contribue grandement à mon succès. Mais je pense que c’est important de se rappeler qu’une fois sur le terrain, c’est moi qui ai la raquette en main et c’est mon cerveau qui va actionner mes jambes et mon bras pour effectuer le coup décisif. Donc voilà, je suis livré à moi-même.
Victor : Donc une chose à se rappeler, c’est que je fais vraiment ça pour moi et pas pour mon père.
Victor : ne vois pas forcément d’autres inconvénients pour être honnête, mais dans les avantages, c’est qu’il n’y a personne sur cette planète qui me connaîtra mieux que mon père et je pense que c’est…
Ermanno : Ta mère quand même, c’est quand même elle qui t’a donné la vie.
Victor : Ta mère, oui. Je blague. Je pense que j’ai passé tellement plus de temps avec mon père parce qu’il m’a vu hors du terrain mais aussi sur le terrain et je pense que sur le terrain, c’est là où on voit le plus de facettes de la personne quand il est mis dans cette zone d’inconfort. Et donc il me connaît tellement bien qu’il sait me pousser dans mes retranchements sans passer cette limite, sans passer ce seuil qui fait que je vais peut-être arriver à la blessure. Évidemment, il s’est déjà trompé. Et puis moi, je fais quand même en sorte de mettre un peu parfois le pied sur le frein parce que je me connais aussi moi-même. Mais je sais que j’aime bien rester dans ma zone d’inconfort et que lui, il n’hésite pas à me pousser au-delà. Et qu’il remet toujours beaucoup de choses en question, qu’il est parfois dur mais je pense qu’il est très honnête avec moi, il est très direct. Donc je ne reçois pas forcément souvent de compliments et d’encouragement mais je sais que quand ils viennent, c’est que j’ai vraiment fait un bon travail.
Ermanno : Voilà, un autre bon côté des choses. Je suis super content que tu dises une chose que tu as dite. Il y a quelques instants, au début de ta réponse, c’est que ce que tu fais, tu le fais pour toi et tu le fais pour personne d’autre. Pas pour ton père, pas pour les amis, pas pour le staff, tu le fais pour toi. Et ça marche dans les deux sens, c’est-à-dire quand tu perds mais aussi quand tu gagnes. Et ça, je trouve que c’est… Il y a trop peu de gens qui le disent. Il y a beaucoup de gens qui, quand quelque chose ne fonctionne pas, quand on parle du sport notamment, se demandent mais où est-ce que l’autre a merdé ? Où est-ce que mon entraîneur a merdé ? Où est-ce que mon kiné a merdé ? Où est-ce que mon préparateur mental a merdé ? Et on ne se remet pas forcément en question en disant mais en fait, c’est moi qui ai fait quelque chose de pas bien dans ma préparation. Alors quoi ? Ça va être à moi ou au staff en entier de le découvrir. Mais franchement, je te félicite pour ça. À 24 ans, je trouve que tu as beaucoup de maturité et de recul là-dessus. Et donc, merci. Ancien tennisman, devenu joueur de squash, qui s’est après spécialisé dans le squash, qui en parallèle faisait du piano, d’où la dextérité avec les mains, pas mal. Et puis, très jeune, tu découvres finalement le haut niveau. Tu commences à bouger beaucoup. Ça va me permettre peut-être d’enclencher tout de suite sur la partie justement financement d’une carrière de sportif de haut niveau, dès le plus jeune âge. Comment est-ce que tu finançais tout ça ? Est-ce que c’était tes parents qui assumaient tous tes frais, tes déplacements ? Est-ce que très tôt, il y a eu des partenaires, des sponsors ? Est-ce que très tôt, vous avez mis en place un projet pour obtenir un accompagnement des aides, je ne sais pas, de la ville, de la région, de tout ce genre de choses ? Ou est-ce que finalement, tu te sentais sportif de haut niveau dans un certain niveau, dans le fait que tu bouges beaucoup, que tu rencontres les meilleurs joueurs de ta catégorie, voire même les meilleurs joueurs du monde en senior, mais que d’un autre côté, du côté justement financement, tes parents et toi, vous preniez la chose comme un sport loisir et puis vous assumiez vous-même toutes les dépenses ?
Victor : Non, oui, c’est une bonne question. Je pense que dès le plus jeune âge, comme je t’ai dit, je suis parti sur le circuit européen. Et le goûter, c’est ça. Le coût du transport et des packages, donc hôtel, hébergement et nourriture sur place, puis même inscription, c’est des coûts importants. Surtout que j’ai aussi deux sœurs, donc je ne suis pas le seul enfant dans la famille. Mais j’ai aussi la chance que mon père, alors mon père à la base était géomètre topographe, donc il avait une entreprise, et puis petit à petit, avec la passion du squash, il est devenu entraîneur à mi-temps. Et il a aussi fait partie bénévolement de l’association. Et puis après, il a été président de ligue. Donc il connaissait pas mal les rouages de la politique régionale et nationale et tout le financement qui peut exister en France. Donc dans le squash, on a des sélections junior, ou du moins dans le passé, pendant mon adolescence, on avait des sélections junior pour intégrer le circuit européen. Donc sur ces tournois-là, les packages hébergement, repas, prises en charge par les coachs nationaux, étaient pris en charge aussi par la fédération. Donc mes parents avaient entre guillemets seulement besoin de payer le coût. Le transport, qui est quand même un coût important. Mais ensuite, j’ai aussi bénéficié d’aide de la ville, de Toulon, donc TPM, Toulon-Provence-Méditerranée, de la région, de la ligue de squash Provence-Alpes-Côte d’Azur. J’ai aussi des aides de la fédération, de mon club, qui n’existent plus aujourd’hui malheureusement, mais qui pendant longtemps m’aidaient beaucoup. Donc ça, c’était pendant ma carrière junior. Et puis tout à l’heure, j’ai dit que ça fait deux ans que je joue à temps plein sur le tour professionnel, mais je joue quand même depuis que j’ai 17 ans. Et donc, depuis l’âge de 17 ans, mon père m’a rapidement éduqué sur le côté financier aussi. Et une des choses qu’il a mis en place depuis que je suis tout petit, donc 12-13 ans, c’est de consolider mon image dans la communauté de squash et puis un peu plus large dans la région et sur le territoire national. Donc depuis très petit, je fais des bilans de tournois. Au départ, c’était sur ma page Facebook, parce que Facebook était le média le plus populaire quand j’ai grandi. Et puis aujourd’hui, je navigue entre autres, Facebook, Instagram. Et puis je me suis mis depuis pas très longtemps sur LinkedIn. C’est d’ailleurs comme ça qu’on s’est rencontrés. Mais donc, je pense que cette consolidation de mon image a fait que j’ai pu aussi attirer quelques sponsors, des partenaires privés et publics de la région. Et puis rapidement, je pense qu’après ma première année, j’étais encore au Lyon. J’étais au lycée quand j’ai commencé le tour professionnel. Au début, je faisais des tournois professionnels seulement sur le territoire français. Mais mon père me disait déjà, si tu veux jouer sur le tour professionnel, il faut que tu te comportes comme un joueur professionnel. C’est-à-dire que c’est moi qui devais m’occuper de ma logistique, de ma comptabilité. Et il m’avait ouvert un compte bancaire pour que toutes mes aides financières, par exemple, de la fédération, de la ville, de mon club, rentrent sur ce compte et que je sois responsable de ça. Donc, j’ai dû rapidement mettre la main là-dedans et essayer d’apprendre un peu tous les rouages du financement. Donc, j’ai plein de petites anecdotes où j’ai fait… Parce qu’évidemment, on fait plein de bêtises au départ, comme dans tout le monde. Que ce soit mes voyages, des vols où j’arrive au mauvais aéroport, ou des oublis,
Victor : des problèmes de logistique. Il y en a eu plein. Mais c’est comme ça qu’on se forge aussi, je pense. Donc voilà, je pense que rapidement…
Ermanno : Attends, je ne comprends pas. Ça veut dire que quand on est joueur de squash professionnel, même à 17 ans, on n’a pas toute une équipe qui gravite autour de toi. Tu n’as pas un expert comptable, tu n’as pas une assistante, tu n’as pas le chargé de booker les voyages, etc. Non, tu fais tout toi-même.
Victor : Aujourd’hui, je fais toujours ma compta moi-même. Je fais ma recherche de financement et de partenaires moi-même. Je fais mes réseaux sociaux aussi moi-même. Mais j’aime bien ça, parce que je pense que c’est important au départ de toucher à tout avant de réussir à déléguer, parce que même déléguer, c’est une phase qui est difficile, je pense, quand on a fait ça tout seul dans son coin. C’est difficile de faire confiance et d’amener des personnes dans mon staff aussi.
Victor : Donc voilà, mais ça forge. Je pense que de l’extérieur, on ne se rend pas compte de toutes les qualités dont on a besoin pour être sportif professionnel.
Victor : Le squash, le circuit professionnel, fonctionne à titre de comparaison, c’est très similaire au circuit à l’ATP au tennis, seulement qu’on n’a pas la même visibilité et qu’on n’a pas les mêmes prize money. Donc on gagne beaucoup moins d’argent, que ce soit en bas du classement et en haut. Mais voilà, on peut quand même vivre de notre sport par rapport à d’autres sportifs médaillés olympiques, par exemple. Donc je pense qu’on a une grande chance de ce côté-là.
Victor : Et puis voilà, aujourd’hui, ça fait du coup 5-6 ans que je joue sur le circuit professionnel et j’ai acquis pas mal d’expérience. Et donc quand j’ai décidé de me lancer à temps plein, sur le circuit, j’étais déjà bien rodé pour pouvoir ne plus faire les petites bêtises de départ.
Ermanno : Encore une fois, on sent qu’il y a beaucoup d’expérience, de maturité. Et merci aussi à Papa Crouin qui t’a formé sur tout ça. Évidemment, ma remarque avant était très ironique dans le staff qui est censé t’entourer pour tout booker. Et c’est justement ce que je veux mettre en avant dans ce podcast, c’est qu’on pense… Tu disais qu’il y a beaucoup de similitudes entre le circuit pro-squatch et l’ATP en tennis, par exemple. Je sais pas, on pense à un Federer, on pense à un Nadal. Effectivement, ils ont pléthore d’assistants et d’assistantes. Mais c’est des gens qui déjà ont fait leurs trous très très jeunes et donc ça fait déjà quelques années. Et puis surtout, c’est des gens qui trustent les meilleures places dans un circuit sportif professionnel qui brasse beaucoup d’argent. Ce qui n’est pas le cas du squash, comme tu le dis. Malgré tout ça, tu commences à jouer en pro quand t’as 17 ans, t’es encore au lycée, et puis tu décides d’aller faire des études aux Etats-Unis. Tu te décides d’aller faire des études où les Etats-Unis sont venus te chercher. Est-ce que c’est ton statut de sportif de haut niveau qui jouait sur le circuit international qui t’a aidé à ça ? Ou t’as suivi un cursus classique, test d’entrée, et puis après, t’as fait tes études là-bas ?
Victor : Alors, pour commencer, je pense que quand j’étais petit et que j’ai commencé à jouer sur le circuit européen, mes parents, la première chose qu’ils m’ont dit, c’est si les notes ne suivent pas, les tournois sauteront. Et il y avait même, au niveau du comportement à la maison, si le comportement n’est pas bon à la maison, les entraînements sauteront aussi. Bon, là, il y avait un petit clash entre mon père et ma mère, parce que mon père voulait quand même que j’aille m’entraîner, mais je pense que j’ai eu un comportement…
Ermanno : Mais c’est pas grave, tu vas t’entraîner, mais tu rajoutes quand même deux heures de PPG et puis une cinquantaine de pompes, c’est ça ?
Victor : Voilà. J’ai jamais poussé la ligne trop loin pour que ma mère décide d’annuler un tournoi. C’est un entraînement de pas m’amener. Mais du coup, pour les compétitions, je savais qu’il fallait que je sois bon à l’école pour pouvoir y participer, donc au début, j’étais juste concentré sur le fait qu’il faut que je travaille, parce que c’est ma seule façon de pouvoir jouer au squash. La deuxième raison, c’est que j’ai une soeur jumelle et donc on était en cours ensemble et qu’il y avait une petite compétition des notes aussi, que mes parents ont… ont gentiment poussé aussi pour… Donc la compétition, c’était un peu partout. Même quand je suis rentré au lycée, mon meilleur ami et… Mon meilleur ami qui était… qui était pentathlète, donc le lycée, je l’ai fait au Crêpes… Alors que j’étais au Crêpes d’Aix-en-Provence, donc j’étais dans une classe où il n’y avait vraiment que des sportifs et mon meilleur ami faisait du pentathlète, il était au Pôle Espoir, au Pôle France de pentathlon, et on trustait la première à la deuxième place dans la classe au niveau des notes, donc c’est vraiment quelque chose qui m’a suivi. Mais je pense que…
Ermanno : Et est-ce que lui, est-ce qu’au-delà de truster première et deuxième place, il trustait aussi les meilleures notes ? Parce que dans le pentathlon, l’objectif, c’est d’avoir la meilleure note possible, non ?
Victor : Aussi, oui. Ça me satisfait aussi un peu, parce qu’à ce moment-là au lycée, j’étais plus… J’étais plus à ce niveau-là de vouloir être premier, deuxième ou troisième au niveau des notes, quoi. Mais j’avais plus une approche réflective où je voulais apprendre, plus que juste avoir une bonne note. Mais… Mais oui, ça part quand même de mon éducation, où je me souviens, quand j’allais voir mes grands-parents, je mangeais tous les jeudis chez mes grands-parents maternels, et évidemment, la question « Qu’est-ce que tu veux bien faire plus tard ? » J’y répondais, je veux être joueur de squash professionnel, et du coup, la deuxième question, c’était « Mais qu’est-ce que tu veux vraiment faire ? » Donc, devenir sportif… Le vrai job !
Ermanno : On ne te demande pas ton loisir, on veut vraiment savoir ton vrai job !
Victor : Devenir sportif russien, ce n’était pas forcément une option du côté maternel. Mon père avait fait du… Quand il était jeune, il avait fait du hockey, et était aussi allé en sport-études. Alors lui, il est vite rentré chez ses parents, parce qu’il a eu des mauvaises notes, et du coup, ses parents… n’ont pas accepté cela. Donc, je pense qu’il n’a pas voulu… Il a vraiment fait en sorte de ne pas reproduire cette même erreur, parce que je pense qu’au fond de lui, c’était aussi son rêve, je pense, d’être sportif professionnel. Mais donc, l’éducation, au final, c’est devenu… Beaucoup de personnes vont être surpris, mais c’est devenu une passion, c’est devenu quelque chose que j’aimais. J’ai toujours dit que les maths, par exemple, pour moi, c’était résoudre des puzzles. J’aimais… L’heure de maths passait très très vite. J’ai toujours été passionné par l’histoire, par exemple.
Victor : Donc voilà, je ne m’ennuyais pas en cours. Ou du moins, à partir de l’élémentaire, je ne m’ennuyais pas en cours, parce qu’avant, ce n’était pas forcément ma tasse de thé, l’école. Mais donc, pour moi, c’était impossible à 18 ans, à la fin du lycée, de commencer une carrière professionnelle à temps plein, en mettant de côté mes études pour toujours, parce que les études… Alors évidemment, on peut faire des études plus tard, mais je pense que pour moi, c’était important à 18 ans. Ma vie sociale, ce n’est pas forcément ma priorité, mais à 18 ans, je pense que j’avais encore beaucoup de choses à apprendre, beaucoup de maturité à gagner. Et dans le squash, on a de la chance d’être assez populaire dans la Ivy League aux Etats-Unis. Il y a pas mal d’universités américaines dans le sud-est du pays, qui sont un peu les meilleures, Harvard, Yale, Princeton, Penn et Columbia. Et il y en a encore deux autres. Et il y avait 3 ou 4 Français qui avaient déjà été recrutés par les coachs de squash par l’intermédiaire des compétitions internationales.
Victor : Et qui étaient partis là-bas, qui avaient fait le pas d’aller aux Etats-Unis. Au départ, ma première idée, c’était d’aller avec mon meilleur ami pentathlète à l’INSA de Lyon. Donc, kudos à tous les… J’ai aussi écouté un Marseillais qui est allé là-bas, je crois.
Ermanno : Romain Guillot, qui fait du wing foil maintenant et qui a fait une première carrière en planche à voile classique. Le wing foil étant une planche à voile mais avec une voile qu’on tient dans la main et qui n’est pas accrochée à la planche. Donc, c’est un peu le mix entre la planche à voile classique et le kitesurf, mais avec la voile dans la main et pas avec un cerf-volant, entre guillemets. Effectivement. Et puis, il y en a d’autres
Victor : qui vont arriver encore de l’INSA. Près de Toulon, sur le spot de hier. Ma première option, c’était l’INSA à Lyon. Sauf qu’à Lyon, il y a très très peu de squash. Donc, très très peu d’opportunités de s’entraîner. Donc, faire les allers-retours entre Lyon et le centre national à Aix-en-Provence, ça allait être un peu difficile. Surtout que le squash, ça demande quand même pas mal d’heures sur le terrain et d’adversité. Surtout à cet âge-là. Donc voilà, quand j’ai eu cette opportunité de partir aux Etats-Unis, je n’ai pas réfléchi très longtemps et je l’ai prise. Ça demandait quand même
Victor : quelques examens d’entrée. Mon plan, c’était de me concentrer sur mon bac. Parce que c’était déjà difficile de faire mon bac tout en partant toutes les deux semaines en tournoi. Ma prof principale m’avait rappelé à la fin de l’année que j’avais fait seulement une semaine complète dans l’année. Elle avait l’habitude, parce que c’est une classe de sportif qu’on soit absent. Mais j’étais souvent parti en tournoi. Donc mon plan, c’était de faire le bac et ensuite prendre une année sabbatique pour pouvoir jouer à temps plein sur le tour professionnel. De vraiment vivre l’expérience de joueur professionnel de squash pour vraiment valider ce projet. Me dire que c’est vraiment ce que je veux vivre. Parce qu’on ne se rend pas compte, mais professionnels, tous les tennismans, les squasheurs, les joueurs de squash, et d’autres disciplines. Il y a des disciplines où il y a peu de meetings ou de compétitions. Mais dans le squash, on joue presque entre 15 et 22 tournois à l’année. C’est beaucoup. C’est beaucoup de voyages. On est rarement à la maison. C’est un style de vie particulier et je voulais le vivre vraiment pendant une année complète pour valider ce projet. Et en même temps, passer tous les examens et postuler pour les universités américaines. Tu m’as demandé. Oui, je suis rentré en tant que sportif. À l’université d’Harvard. J’ai été recruté au départ par le coach de Penn et d’Harvard. Penn est à Philadelphie, Harvard à Boston. Au départ, j’étais vraiment penché sur Penn parce qu’il y avait plusieurs Français qui y étaient allés. Et puis après avoir fait mes visites dans les deux universités, je suis rentré à la maison et puis je me suis dit au niveau international, Harvard a quand même beaucoup plus de réputation. L’environnement dans l’équipe de squash était plus international dans le sens où il y avait des joueurs que je connaissais du circuit européen depuis que j’avais 10-11 ans. Donc il y en avait que c’était déjà des amis proches. Je me sentais plus en confiance. Il y avait aussi un ancien numéro 1 mondial retraité français qui venait de Marseille et qui était coach de l’équipe de MIT. Je suis allé à l’université à 1 km d’Harvard que je connaissais assez bien. Pour moi, c’était une famille française à côté de mon université. Un endroit où je pouvais me réfugier si j’avais des petits problèmes. J’ai choisi de postuler à Harvard. J’ai eu une belle lettre de recommandation du coach dans mon dossier d’inscription. En tant que sportif, on est avantagé. On n’a pas besoin d’être le génie académique que l’étudiant lambda doit être pour entrer dans une université comme Harvard. Mais on a d’autres qualités et c’est ça qui met en avant par le sport. Je me souviens quand je suis rentré, j’écoutais un speech d’un des hauts représentants de l’université qui disait que ça allait être une expérience transformative. Je crois que ça se dit. On en rigolait un peu tous parce qu’on trouvait ça un peu poussé. Quatre ans plus tard, je me rends compte que j’ai beaucoup changé pendant ces quatre années. J’ai beau avoir traversé l’Europe et même le monde pendant cette année sabbatique, mon regard sur le monde, sur la vie et sur ma carrière a énormément changé pendant ces quatre ans. Avant de rentrer à l’université, le squash était la chose principale dans ma vie. Sans le squash, je n’étais pas grand-chose ou je ne me valorisais pas
Victor : à travers le sport. Au bout de ces quatre ans, j’ai quand même réalisé qu’il y a plus dans la vie que juste le squash. J’ai beaucoup à apprendre à travers ce sport et cette expérience. Il y a beaucoup de choses que j’aimerais faire en dehors du squash. Ça a mis beaucoup de choses en perspective. J’ai pu évoluer avec un nouveau coach,
Victor : au centre national à Aix-en-Provence. Mais ce n’est pas pareil quand on est au centre national qui a une heure de chez soi et dans un autre pays. Je pense que ça a été une expérience inoubliable. J’ai fait des rencontres qui ont marqué déjà ma vie. Je considère l’équipe et les personnes que j’ai rencontrées là-bas comme ma deuxième famille aujourd’hui. À chaque fois que je vais aux États-Unis
Victor : une semaine avant ou une semaine après, je finis par passer par le campus à Boston pour voir mon équipe, mon coach, mes amis, ma copine qui vient de l’université. J’ai beaucoup d’accroches avec cet endroit aujourd’hui.
Ermanno : C’est vrai que ma sœur vit à Boston et pour avoir visité le MIT et Harvard, c’est juste un campus exceptionnel. Et puis Boston, c’est la plus européenne des villes américaines. Je ne vais pas forcément rentrer dans les questions que j’aimerais aborder avec toi. Mais sur le squash en lui-même, est-ce que ces quatre années aux États-Unis t’ont permis de progresser ? On construit un autre victor-squasheur ?
Victor : Comme je t’ai dit, j’ai validé mon projet de devenir un joueur de squash professionnel avant d’entrer à l’université. Les quatre ans à l’université, pour moi, c’était une aventure académique. Pour moi, c’était quatre ans de plaisir au niveau de la réflexion intellectuelle. Mais mon but, c’était de continuer à jouer sur le tour professionnel, de progresser au classement le plus possible pour une fois mes quatre années terminées et ne pas perdre de temps et être déjà un peu en haut pour pouvoir exposer un peu sur la scène internationale. Mais je ne pensais pas réussir aussi bien ces quatre années quand je suis rentré à l’université. J’étais déjà rentré dans le top 100 mondial sur le circuit professionnel. Mon but, c’était de rester dans le top 100 et puis au final, année après année, je continuais à monter et j’ai fini, après ces quatre ans, à la vingtième place mondiale. J’ai commencé à jouer à temps plein en tant que numéro 20 mondial. Donc je pense que j’ai beaucoup progressé pendant ces quatre années. Je pense aussi que ça montre qu’on n’a pas forcément besoin de passer 24 heures sur 24 sur un terrain de squash mais même 6-7 heures sur un terrain de squash. Un des autres conseils que mon père m’a toujours dit c’est que la qualité prime sur la quantité et qu’il vaut mieux faire une heure de séance intense et vraiment avec une concentration optimale que deux heures où mon esprit divague pendant une heure parce que c’est un peu de la perte de temps et j’ai toujours été dans cette sorte d’optimisation du temps depuis le collège où j’ai dû partir en tournoi. Pour d’autres, par exemple de l’équipe qui avait le même projet, allier les études et le sport c’était quelque chose de difficile. Pour moi c’était juste la continuation de ce que j’avais fait au collège et au lycée. Mais ce qu’il faut savoir c’est qu’aux Etats-Unis le sport universitaire c’est du sport d’équipe même si le squash est un sport individuel. Je jouais aussi sur le tour universitaire en équipe. On est une équipe de 15 joueurs et en compétition on joue à 9 et donc le 1 de l’équipe d’Harvard va jouer contre le 1 de l’équipe opposée jusqu’à 9. Il faut gagner 5 matchs pour l’emporter et je pense que mes plus beaux souvenirs de sport je trouve qu’il n’y a pas mieux que le sport par équipe dans des sports individuels parce qu’on est tout seul sur le terrain donc encore une fois on a toute une responsabilité sur nos épaules. On ne peut pas se cacher derrière quelqu’un d’autre. Il faut vraiment faire le boulot sur le terrain mais on fait ça pas que pour soi. On s’entraîne vraiment tous ensemble vers un objectif et les émotions sont beaucoup plus fortes quand on partage ça à plusieurs qu’individuellement. Il y a vraiment une cohésion d’équipe et des problématiques que je n’avais pas pris en compte avant d’entrer à Harvard qui se sont posées à moi et j’ai appris à être un peu plus un joueur d’équipe. J’ai souvent été assez égoïste et je pense que ce n’est pas forcément un défaut quand on fait un sport individuel de vraiment penser à moi avant les autres mais là en équipe il fallait quand même qu’on s’entraide. J’ai été vice-champion du monde junior et la même année quand je suis rentré à Harvard il y a le champion du monde junior qui est rentré avec moi qui était un peu mon rival le moins aimé et il fallait qu’on s’entraide et qu’on s’entraîne ensemble et qu’on fasse des compétitions ensemble et les 3-4 premiers mois ça a été difficile et chacun avec d’autres coéquipiers puis au fur et à mesure on a appris à s’entraider à s’entraîner ensemble à se donner des conseils et puis ça nous a permis tous les deux de progresser et suivre notre voie et je sais que j’ai beaucoup appris de cette relation un peu et c’était un rival et aujourd’hui c’est un de mes meilleurs amis il n’est pas joueur de squash professionnel maintenant il travaille dans une banque à New York donc on n’a vraiment pas les mêmes projets mais je pense que ces 4 années à l’université ça a été vraiment un test pour voir si je voulais vraiment être joueur de squash professionnel et puis aujourd’hui j’ai quand même une pression qui est mise sur le côté je sais que j’ai un diplôme que beaucoup de personnes aimeraient avoir j’ai appris beaucoup de choses pendant ces 4 années et puis je peux vraiment me focaliser sur ma carrière sportive aujourd’hui petit à petit réfléchir petit à petit sur ce que je vais faire une fois cette carrière sportive terminée je me donne 10 ans à peu près de carrière sportive et puis après je sais que j’aimerais relever d’autres défis qui n’auront pas forcément avoir quelque chose avec le squash
Ermanno : Alors tu nous disais tout à l’heure que quand tu es sorti d’Harvard tu pointais au 20ème rang mondial aujourd’hui 18 mois après tu en es où ?
Victor : Là aussi j’ai été surpris parce que dans ma première année mon but c’était de rentrer dans le top 12 mondial et au final les saisons commencent fin août donc j’ai eu mon diplôme en mai j’ai commencé à me dire je suis vraiment joueur de squash professionnel à temps plein en juin et puis l’été est passé donc c’est vraiment notre période d’entraînement très intense et fin août j’ai commencé à faire les premières compétitions j’ai été vice-champion du monde euh pardon vice-champion d’Europe senior à mon premier tournoi et ensuite j’ai fait je suis arrivé en finale d’un tournoi de catégorie platinum qui à titre d’exemple est un grand chelem au tennis sauf que nous au lieu d’en avoir 4 parce qu’on joue toujours sur la même surface on est à peu près 7 ou 8 avec les championnats du monde inclus
Victor : donc voilà ça m’a propulsé de 20 à 11 la semaine d’après il y avait un tournoi de catégorie bronze donc nous c’est platinum gold silver bronze mais en fait c’est les plus petits tournois du grand tour on va dire master master 1000 au tennis sur le sol français que j’ai remporté et ça ça m’a permis de passer de 11 à 10 et puis après petit à petit j’ai réussi à rentrer dans le top 8 mondial et en septembre de cette année j’ai pointé à la 7ème place aujourd’hui je suis redescendu à la 11ème place parce que j’ai pas réussi à défendre mes points de l’année dernière ce début de saison a été un peu plus compliqué mais je pense que c’est une phase qui va me permettre de beaucoup apprendre et puis c’est une petite pause qui va me permettre de réussir à passer la 7ème et de rentrer bientôt dans le top 5 j’en suis sûr
Ermanno : tes objectifs à court, moyen, long terme t’es sur quoi ?
Victor : aujourd’hui j’aimerais re-rentrer dans le top 8 mondial avant la fin de la cette saison avant la fin de la saison à long terme c’est d’être numéro 1 mondial champion du monde
Victor : voilà et après on a eu la surprise d’être d’avoir été officiellement ajouté en tant que sport entrant aux jeux olympiques de Los Angeles en 2028 donc dans 5 ans on aura une première historique une première médaille olympique pour le squash donc je l’ai pas forcément encore mis sur papier mais je pense que ça sera quand même l’objectif ultime si tu parles à moyen terme c’est vraiment d’aller décrocher cette médaille d’or à Los Angeles
Ermanno : et puis Los Angeles c’est un peu comme ta deuxième maison c’est la côte ouest mais ça reste les States
Victor : bien que j’ai réalisé parfois que que les européens qui allaient à Harvard étaient moins déboussolés, avaient moins ils appellent ça le mal du pays que des jeunes qui venaient de la côte sud ouest à Harvard ça m’a toujours fait rigoler
Ermanno : ouais mais comme je te disais Boston est quand même l’une des plus européennes villes des US et puis même en terme de climat c’est un peu pareil aussi et puis pour reboucler sur la partie financement tu nous disais que maintenant tu es joueur de squash professionnel tu peux vivre de ton sport ça veut dire quoi vivre de son sport parce que j’ai vu aussi passer un petit post LinkedIn de ta part où tu disais que c’était un peu compliqué d’avancer vers notamment un objectif olympique donc ça veut dire quoi vivre de son sport est-ce que tu vis bien est-ce que tu voyages en jet privé est-ce que tu dors dans les plus grands palaces du monde ou tu es toujours sur un mode frugal et puis tu comptes toujours les sous de ton compte que ton père t’a ouvert il y a quelques années
Victor : je pense qu’on a cette chance en tant que joueur de squash d’avoir un circuit professionnel qui fonctionne plutôt bien après c’est toujours relatif où est-ce qu’on met où est-ce qu’on met la barrière on gagne bien sa vie je pense que par rapport à un français moyen de classe moyenne un joueur qui est dans le top 20 mondial gagne bien sa vie le top 5 mondial gagne même très très bien sa vie mais comparé à des joueurs de tennis ou à d’autres sports aussi populaires comme le foot le rugby
Victor : le foot et le rugby c’est pas grand chose par rapport aux efforts qu’on donne et à tout ce qu’on met en place au quotidien mais je pense qu’il y a énormément de disparités économiques dans le monde du sport et ça varie aussi beaucoup de pays en pays même dans le monde du squash je sais qu’il y a des nations un peu moins sportives comme en Amérique du Sud ou même en Inde nous la nation dominante dans le squash c’est l’Egypte ce qui est un peu surprenant mais ils ont énormément de soutiens financiers de partenaires privés en ce moment l’Egypte va pas forcément bien sur le plan économique
Victor : vu qu’ils trustent les meilleures places du classement ils gagnent quand même très bien leur vie avec les prize money nous nos plus gros tournois ça va être à peu près des prize money de 500 000 dollars partagés
Victor : entre tous les joueurs sur des tableaux de 48 joueurs mais voilà on était pas sport olympique jusqu’à cette annonce officielle et j’espère on a peu de visibilité sur les réseaux à la télé c’est un sport qui est vraiment peu diffusé sur les médias à la télé et ce manque de visibilité ça ne nous permet pas d’attirer plus de sponsors et de faire grandir notre tour il grandit petit à petit mais pas de façon exponentielle comme on aimerait le voir donc voilà je pense que on gagne correctement sa vie aujourd’hui j’ai pas forcément besoin de compter tous mes sous un par un mais comme tu l’as dit je voyage en économie comme une personne normale je partage mes chambres avec des co-occupiers français ou autres ce qui est pas non plus une mauvaise chose je pense que je me souviens avoir regardé sur Netflix la série sur Michael Jordan et même sur plein d’autres stars qui avec la célébrité perdent un peu de liberté et je me souviens me dire mais cette liberté là alors c’est paradoxal d’un côté j’aimerais gagner mieux ma vie grâce aux sponsors grâce à la célébrité parce que c’est comme ça que ça fonctionne on est un produit utilisé par les marques pour pouvoir vendre on parle de entertainment dans le modèle économique du sport que ce soit les stades de foot, de rugby ou autre et d’un autre côté j’aime beaucoup ce côté comment dire le fait de pouvoir passer inaperçu quand je suis dans la rue
Victor : et que je peux sortir de chez moi sans avoir un journaliste ou un photographe qui suit tous les détails de ma vie c’est quand même une chance aussi donc voilà je pense qu’on a on est on a un bon équilibre où on aimerait quand même gagner un peu plus d’argent tout en
Victor : serait à la hauteur des efforts qu’on met au quotidien et puis moi je pense surtout à tous ceux qui ne sont pas dans le top 20 mondial où c’est un peu plus dur où là il faut compter un peu ses sous parfois donner des cours de squash sur le côté donc ils ne sont pas forcément des joueurs professionnels à temps plein et le top 20 mondial ce n’est pas pour tout le monde il n’y a que 20 joueurs chaque semaine qui sont au top 20 mondial certains n’y arriveront pas et donc il y en a beaucoup quand même qui arrêtent ou qui ont un projet un peu plus court terme dans le sens où ils vont être professionnels pendant quelques années et puis après ils vont bifurquer et devenir prof de squash ou faire quelque chose vraiment de différent donc j’aimerais en fait démocratiser notre sport donner plus de visibilité permettrait de faire gagner tout cet écosystème économique qui existe autour de squash qu’il s’agit des coachs des préparateurs mentaux qui sont spécialisés dans le squash des entraîneurs des préparateurs physiques des clubs de squash des organisations qui font de l’événementiel dans le squash ou même les joueurs je pense qu’on y gagnerait tous à gagner en visibilité et à faire grandir un peu notre sport
Ermanno : tu disais tout à l’heure que tu apprécies de ne pas être forcément traqué par les journalistes qui te suivent le problème c’est que maintenant tu vas avoir un podcasteur qui va te suivre attention je vais te marquer avec une autre victoire
Victor : ça je l’accepte encore
Ermanno : je voulais revenir rapidement sur le modèle économique c’est à dire que maintenant toi tu es dans le top 20 mondial tu es à la 11e place aujourd’hui quand je te demandais comment est-ce que tu vis de ton sport est-ce que c’est les price money est-ce que c’est le club qui te paye est-ce que c’est la fédération est-ce que c’est des partenaires, des sponsors est-ce que tu peux partager tout ça un petit peu avec nous
Victor : j’essaye de de voir dans ma tête de visualiser dans ma tête mon document de compta où j’ai fait un bilan un bilan de la première saison mais je pense qu’une saison sportive déjà c’est quand même c’est quand même coûteux c’est à peu près 30 000 euros entre les déplacements les entraînements j’ai la chance d’avoir mon père comme entraîneur donc évidemment c’est des coûts des coûts en moins mais voilà pour en revenir mon père ne vient pas sur tous les tournois j’ai pas forcément mon staff qui vient avec moi sur les tournois pour m’accompagner mais il y a une partie price money aujourd’hui je pense que je suis à je dois être à à 40% de price money et à 60% de de contrats slash partenaires privés qui m’aident qui m’aident pour la saison il s’agit souvent de de clubs partenaires donc j’ai un club à New York dans lequel je je joue quand je suis là quand je suis là-bas j’organise des stages de jeunes j’effectue des des matchs de démonstration
Victor : j’aide j’aide à faire vivre un peu le club sur la scène internationale aussi quand je fais des compétitions après j’ai mon club en France avec lequel je joue en interclub parce qu’on a des championnats interclub aussi le club d’Annecy qui me suit maintenant depuis depuis deux ans aussi depuis que je suis rentré des Etats-Unis
Victor : et après j’ai d’autres partenaires j’ai d’autres partenaires privés où il s’agit de de contrats d’image parfois c’est aussi des mécènes donc Squash est quand même un marché pas forcément
Victor : aussi lucratif que le tennis, le bad ou le ping-pong et donc souvent c’est des personnes passionnées de Squash qui veulent aider les sportifs mais sans forcément avoir de de retour donc j’appelle plutôt ça des mécènes et après il y a tout ce qui est les partenaires publics donc la fédération
Victor : du comité national
Ermanno : du comité national olympique du sport français
Victor : jusqu’à maintenant on n’était pas olympique mais on bénéficie quand même d’aides personnalisées d’aides à la performance pour certains d’aides sociales donc c’est pour eux les aides sociales sont plutôt pour ceux qui qui ne performent pas forcément assez pour pour recevoir ces aides mais qui sont quand même aidées dans une démarche plus sociale
Victor : voilà donc on a quand même pas mal d’aides publiques du ministère
Victor : beaucoup pour ma part j’ai quand même beaucoup d’aides de partenaires privés et je pense que j’ai réussi à consolider cela grâce à mon image que j’ai développé à travers les réseaux sociaux grâce à mon réseau que j’ai pu faire par exemple mon club à New York c’est grâce au réseau que j’ai pu me faire à l’université à Harvard et puis voilà après souvent c’est des rencontres qui font que des relations se mettent en place et puis des personnes passionnées du sport et puis de ma personne décident de m’aider et puis évidemment les prize money quand on rentre dans le top 20 mondial deviennent quand même une part qu’on ne sait plus conséquente mais c’est toujours pareil c’est des revenus qui sont aléatoires et qui sont dépendants de la performance donc c’est important d’avoir de réussir à avoir des revenus fixes sur le côté pour pouvoir parce qu’on est jamais à l’abri d’une blessure a toujours des choses qui peuvent se passer qu’on n’avait pas prévu donc je pense que c’est une partie très importante aujourd’hui je vis encore chez mes parents et j’essaye de prendre mon envol en faisant un crédit immobilier mais les sportifs ce ne sont pas forcément les clients les plus aimés dans les banques et donc souvent quand on fait un crédit immobilier on nous demande nos revenus fixes donc nos contrats qu’on a signés sur 1 ou 2 ans on peut montrer qu’on a des revenus qui vont rentrer sur notre compte tous les mois et ça montre bien que c’est difficile de vivre seulement des prises monnaies à moins encore une fois qu’on joue au tennis professionnellement et qu’on est en haut du classement
Ermanno : c’est sûr qu’un Federer, un Nadal ou autre ne doivent pas avoir trop de problèmes pour leur prêt immobilier je ne sais même pas s’ils en ont besoin en remportant 1 ou 2 prises monnaies ou quelques grands chelems ça doit bien aider j’ai encore 2 questions pour toi la première notamment au financement mais aussi au sport de haut niveau si tu rencontrais un petit jeune de 11-12 ans qui te dit Victor j’aimerais bien faire comme toi devenir joueur de squash professionnel quel conseil tu pourrais lui donner ?
Victor : je pense déjà si ce petit jeune veut que ça fonctionne il faut déjà avoir le sourire quand on s’entraîne quand on joue que ce soit le squash ou un autre sport je pense que si le plaisir n’est pas là on n’arrivera pas à se spécialiser dans un sport où tous les matins on va se lever et on va devoir aller
Victor : faire des efforts physiques et mentaux qui sont quand même difficiles et qui ne sont pas donnés à tout le monde souvent on voit le sportif professionnel qui vit une belle vie et oui on a la chance de vivre de notre passion mais encore une fois on vit de notre passion parce que c’est une passion qui nous procure énormément de plaisir et donc il faut vraiment être certain que c’est quelque chose qui nous procure énormément de plaisir de devoir se lever le matin et puis d’enfiler son short son t-shirt d’aller courir, d’aller nager d’aller taper une balle sur un mur
Victor : ou passer une balle à travers un filet je sais que moi dans le sud parfois je me lève je vais au squash je vois un très beau soleil et un ciel bleu et je me dis qu’est-ce que je vais faire dans une salle fermée et puis je me rappelle de mes objectifs et du pourquoi je fais ça je pense que le plaisir c’est hyper important parce que le sport au départ c’est un jeu ça a été quelque chose qui a été conçu pour jouer à travers l’adversité mais ça reste un jeu donc je pense que c’est important
Ermanno : attention ça ne marche pas pour tous les sports parce que vous êtes des joueurs de squash des joueurs de tennis, des joueurs de foot mais par contre on est des triathlètes on est des coureurs vous jouez à la balle
Victor : c’est pour ça aussi que j’ai choisi ce sport
Ermanno : pour jouer toute ta vie et justement si tu croisais le petit Victor qui a 6 ans, qui va se mettre au squash qu’est-ce que tu crois que lui dirait de toi en te voyant maintenant et en voyant tout ce que tu as réalisé
Victor : celle-ci crois qu’on ne me l’a jamais posée
Victor : je pense qu’il serait fier quand même je pense que je pense que je viens d’un petit coin de la France c’est pas le petit village Toulon mais ça reste un petit coin du globe parce qu’aujourd’hui j’ai quand même eu la chance de voyager dans tous les continents et ça grâce à mon sport grâce à ma grâce à mon travail parce que le squash professionnel c’est mon métier aujourd’hui donc je pense que je pense qu’il serait fier du chemin parcouru littéralement parce qu’il y a eu beaucoup de chemins parcourus que ce soit géographiquement ou même en terme de développement personnel euh comme je t’ai dit j’ai énormément changé pendant ces 4 dernières années le Covid a aussi a aussi été une période je pense pour certains très compliquée et pour d’autres qui a permis de faire des grands pas en avant et ça a été le cas pour moi ça a été une période qui a permis de vraiment faire une pause et de vraiment beaucoup de beaucoup réfléchir et de voir où est-ce que je voulais aller quelque chose que je m’étais pas forcément posé pendant toutes ces années je pense que j’avais la tête vers le bas et je suivais mon chemin non je pense que c’est de la fierté vraiment juste de la fierté de ce que j’ai accompli puis les podiums je suis quand même très attaché à tout ce qui est le palmarès quand je m’aligne sur les compétitions c’est vraiment pour gagner parce que je pense que autrement j’y participe pas donc je suis assez attaché au palmarès aussi parce qu’à la fin quand on se rappelle de toi c’est souvent
Victor : les résultats mais ça doit pas cacher le fait que dans moi
Victor : ça m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui et donc voilà je pense que encore une fois je le répète c’est de la fierté
Ermanno : puis pour terminer tu parlais tout à l’heure de ton image de marque de ton personal branding où est-ce qu’on te retrouve où est-ce qu’on te suit où est-ce qu’on échange avec toi vu que pour l’instant c’est encore toi qui gère tes réseaux sociaux
Victor : oui je suis très accessible j’essaie de répondre vraiment à tout le monde alors ça peut être par Facebook à travers ma page Victor Crouin j’ai un compte perso que j’utilise plus vraiment parce que Facebook est un peu derrière moi mais je continue à faire travailler ma page parce que certaines personnes sont toujours sur Facebook et donc je pense que c’est important de rester sur ce média pour l’instant donc ma page Victor Crouin sur Instagram aussi Victor Crouin et puis tout récemment je me suis mis sur LinkedIn parce que je me suis rendu compte que c’est une population qui est plus professionnelle en fait où on peut vraiment aller chercher des sponsors aller créer des liens avec des entreprises vraiment essayer de partager les valeurs du sport et mes valeurs à travers ce média je pense que sur Instagram c’est plus c’est plus du partage d’expériences assez plat alors que sur LinkedIn on peut vraiment pousser un peu plus loin sur ce qui se passe dans la tête dans notre tête donc voilà je me suis lancé sur LinkedIn je fais un poste tous les vendredis où je partage un peu mon expérience et mes idées je suis assez passionné sur tout ce qui est l’événementiel et comment développer mon sport essayer de le faire grandir donc voilà vous pouvez me retrouver sur ces trois supports
Ermanno : Victor merci encore pour cette heure et quart passée ensemble surtout que je vois que sur la fin tu commences à fatiguer chez toi là où tu es il est plus de 18 heures c’était ta journée off je te remercie de nous avoir donné un peu plus d’une heure pour échanger sur le sujet on l’a pas dit mais je voulais le dire quand même tu as une journée off sur ton tournoi tu es à Hong Kong en ce moment plus 7 merci encore de nous accorder ce temps et puis ce qui était sympa c’est de voir le coucher de soleil à Hong Kong parce que quand on a commencé l’interview il faisait beau il y avait du soleil et puis là il commence à faire nuit on voit les buildings qui s’illuminent c’est super sympa merci vraiment pour ce moment
Victor : tu dois aussi entendre les voitures klaxonner
Ermanno : non pas trop mais peut être que j’entendrais ça au montage écoute merci beaucoup pour tout ça on te souhaite une bonne continuation demain continue bien ton tournoi et puis à bien gagner après avoir gagné ton deuxième tour déjà hier et puis bon courage pour la suite et si je passe du côté de Toulon je voudrais te faire un petit coucou
Victor : n’hésite pas merci encore pour l’invitation et puis j’espère que les auditeurs auront apprécié cet épisode et moi j’écouterai le prochain
Ermanno : super et bien écoute à bientôt Victor ciao