🎙 Dans l’épisode d’aujourd’hui , Arthur, 21 ans, partage ses stratégies pour équilibrer études et passion pour le triathlon. 🌟 Découvrez ses histoires de compétition, son organisation quotidienne et comment il finance ses activités sportives.
🌟 Arthur Arblade est un exemple rare de jeune athlète qui excelle à la fois dans le sport de haut niveau et dans ses études. 📚 Né en 2002, il a grandi dans une famille passionnée de sport et a brillé autant dans les triathlons que dans ses études à l’ESC Rennes.
🏊♂️🚴🏃♂️ Arthur mène une vie fascinante, partagée entre l’école de commerce le matin et les entraînements de triathlon l’après-midi. Il jongle habilement entre les études, les entraînements et le temps avec ses amis, grâce à une discipline de fer.
🏆 Il ne s’est pas laissé séduire par le professionnalisme sportif, voyant le triathlon comme une aventure familiale et une métaphore du monde des affaires. Pour lui, stratégie, endurance et adaptabilité sont essentiels au succès.
💡 Arthur offre des conseils précieux aux débutants, soulignant l’importance de l’entraînement, de la présence sur les réseaux sociaux et du soutien des clubs locaux. Malgré les défis financiers, il prône la passion et la persévérance.
📣 Le podcast « Vestiaires » donne la parole aux athlètes en quête de partenaires, offrant un aperçu unique dans leur vie et leurs défis. Rejoignez-nous dans cette aventure où les histoires sportives prennent vie ( https://vestiaires.org/pour-les-aider-a-atteindre-leurs-reves ) ! 🚀
#Triathlon #SportEtudes #Détermination
Dans cet épisode, vous pourrez découvrir (chapitres de l’épisode) :
1. Introduction et présentation d’Arthur Arblade
2. L’impact familial dans le sport et le choix du triathlon
3. Les compétitions et l’appel du nom
4. Présentation personnelle d’Arthur Arblade
5. Parcours académique et professionnel d’Arthur
6. Détails sur le triathlon et les différentes distances
7. La passion et l’évolution dans le triathlon
8. L’organisation quotidienne d’un étudiant-athlète
9. Le financement du sport de haut niveau
10. Conseils aux jeunes triathlètes
11. Objectifs futurs et motivation maintenue
12. Fermeture et séparation des vies professionnelle et sportive
Pour suivre et soutenir notre invité : https://www.instagram.com/arthur.arbl / https://www.linkedin.com/in/arthurarblade
Grâce à Autoscript, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Arthur.
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis super content de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, on va parler d’un sport que je connais très bien, que j’ai pratiqué. Oui, j’ai pratiqué, je suis un peu vieux, je ne pratique plus ce sport. Vous l’aurez compris, on va parler de discipline enchaînée, on va parler de triathlon avec un petit jeune qui a déjà un beau palmarès, mais je suis content de recevoir Arthur Arblade. Salut Arthur ! Salut ! Eh dis donc, quand tes parents t’ont donné ton prénom, ils ne se sont pas dit que Ar-Ar, ça serait un peu compliqué entre le prénom et le nom de famille ?
Arthur : Bah alors déjà, ça fait que dans toutes les listes, je suis toujours premier. Ça c’est pas mal ! Et surtout que mon deuxième prénom est encore plus dur à porter, parce qu’il a failli être le premier, c’est Barnabé.
Ermanno : Ouais, mais Barnabé Arblade, tu vois, c’est plus facile à dire finalement pour un speaker que Arthur Arblade.
Arthur : Je suis d’accord, ils ont un peu de mal sur les courses.
Ermanno : Bon écoute, de toute façon, sur les courses, on ne t’appelle pas par ton prénom, on donne juste ton nom. Here is coming, Mr. Arblade ! Enfin, c’est même pas Mister, c’est Arblade.
Arthur : En compétition, on nous appelle par notre nom de famille. Ouais, ça va dépendre, alors on ne fait pas trop gaffe quand on court à comment est-ce qu’on nous appelle, mais c’est vrai que c’est… Des fois, ils essayent quand même le prénom, de le mettre avec, mais bon, les anglais qui essayent de donner des prénoms français, c’est toujours un peu compliqué.
Ermanno : Ouais, bon après, ce qu’il faut se dire, c’est que comme en général, tu trustes les premières places, et bien ils ont le temps, parce qu’il y a de la place entre toi et les suivants, ou entre le tout premier, le deuxième et toi. Donc voilà, ils ont le temps de se pencher. C’est moins le cas quand tu es dans le milieu où la fin du peloton, que tu arrives groupé, et puis que finalement, en plus, ils ne se prennent même pas la tête, ils ne donnent pas les noms, ils laissent les noms s’afficher sur les portiques d’arrivée. Bref, on digresse un peu. Arthur, je suis super content de te recevoir. Comme je te le disais, on échangeait un peu avant. On n’a pas eu l’occasion de faire un premier code de présentation, mais déjà, je pense qu’on a pas mal échangé, tu m’en as dit pas mal sur toi, et puis le triathlon, je le disais, c’est un sport que je connais, que j’ai pratiqué, que je pratique d’une autre manière maintenant. Je ne fais plus trop du triathlon, mais plutôt du swimrun. J’ai enlevé la partie vélo. Toi, tu fais du triathlon. On va rappeler ce que c’est, mais juste avant, je te propose de te présenter. Donc, dis-nous tout. Qui est Arthur Arblade ?
Arthur : Comme tu disais, je m’appelle Arthur Arblade. Je suis né en 2002, donc j’ai seulement 21 ans. Je suis encore tout jeune, mais ça fait maintenant 10 ans que je pratique le triathlon. Je suis d’origine de la région parisienne, dans les Yvelines. Donc, ça fait 10 ans que je suis au club de poissiers de triathlon maintenant. Donc, un club qui, je pense, est reconnu. En tout cas, connu. Connu de tous. Quand on fait du triathlon, reconnu pour son excellence. Ils sont très honnêtes. Je ne vois pas.
Ermanno : Poissy, Poissy, Poissy. Attends. Francky Batelier, Frédéric Vélobre, Stéphane Poulat, Cyril Blanchard, qui n’était pas forcément… Non, Cyril Blanchard était à Beauvais. Mais oui, il y a eu quelques beaux noms, en tout cas de ma génération, qui sont passés par Poissy. Et c’est toujours le cas. C’est toujours un très, très, très beau club.
Arthur : On vient d’avoir cette année. Non, il y a des très beaux noms, des très sympas, parce que j’avais l’occasion à l’époque de m’entraîner. J’ai fait un stage avec Antibes. Chaque année, le club fait un déplacement à Antibes pour ceux qui se qualifient au championnat de France. Donc, on avait la chance de… C’est un club très sympa, parce que les élites, on peut… On a un contact avec eux. On peut les voir, on peut parler avec eux, on s’entraîne avec eux. Donc, non, c’est très sympa sur ce point-là. Mais donc, pour revenir sur moi, j’habite en région parisienne, mes parents, plutôt. Moi, j’ai divaillé vers Rennes pour mes études. Donc, j’ai fait une licence, un bachelor. Maintenant, ils appellent ça comme ça. Donc, à l’ESC Rennes, à l’école d’économie de Rennes. Et j’ai ensuite lâché ma première année maintenant de master avec une spécialité en finance. Et je m’arrête vers une césure pour pouvoir faire une deuxième année en master, dans un master spécialisé, très bien classé. Donc, on travaille dur sur le côté études pour pouvoir obtenir ce qu’on veut.
Ermanno : Et tout ça, en parallèle du triathlon, on va y revenir. Juste pour celles et ceux qui, un, ne connaîtraient pas le triathlon, on va le préciser, mais aussi qui auraient un peu perdu pied avec les études ou qui ne connaîtraient pas le cursus école de commerce. Moi, j’ai en tête, et je pense que beaucoup de gens ont en tête, c’est deux ans en école de prépa. Et puis après, tu intègres une école de commerce en trois ans. Tu sors de là, tu es diplômé, à l’instar d’une école d’ingénieur. Mais sauf que, bon, tu n’as pas un titre d’ingénieur en commerce, mais tu as un master en école de commerce. Là, le cursus dans lequel tu t’es lancé, tu nous as dit que tu as fait une licence à l’ESC Rennes, donc trois premières années. Et puis après, là, tu enchaînes sur encore un an. En deux, puisque tu as fait une césure, ou encore deux ans que tu as fait en trois.
Arthur : Tu peux préciser un peu tout ça ? Alors, la première partie, c’est exactement ça. Moi, je n’ai pas voulu faire de prépa en ce qui m’appelle post-bac, parce que je ne me sentais pas rentré dans une prépa. Ça voulait dire sûrement arrêter le sport, arrêter tout ça. Très peu professionnalisant. Donc, je pense qu’aujourd’hui, ce qui prime beaucoup, on va dire, sur le point professionnel, c’est les expériences en entreprise et tout ça. Donc, l’avantage du bachelor, c’est que moi, j’ai déjà fait plus d’un an de stage en entreprise. Donc, c’est le côté professionnel. Mais… Mais sinon, c’est ça, j’ai fait une licence. Enfin, ça s’appelait une licence, ils ont changé. Pour ensuite, du coup, rentrer en M1 cette année. En master 1, ce qu’on appelle le programme de grandes écoles. C’est le programme qui classe toutes les grandes écoles de France. Et ensuite, j’aimerais faire, du coup, ce programme de grandes écoles en double diplôme. Donc, mélanger finance et le programme en management, le programme de grandes écoles. Et pour cela, il faut un dossier, on va dire, béton. Donc, une césure s’oblige, enfin, s’implique. Et donc, la césure, c’est juste pour pouvoir faire des stages. Donc, c’est ça. Voilà, même petit truc que Maximilien. Il fait la même chose.
Ermanno : Ouais, exactement. Maximilien Fleury, qui lui, est sportif de niveau universitaire en tennis. Et qu’on a reçu aussi sur le podcast. Alors, je ne sais pas trop, en termes d’organisation, si ce sera ton épisode qui sortira avant ou celui de Maximilien. Mais voilà, chers auditrices, chers auditeurs, si vous n’avez pas encore entendu la voix de Maximilien sur ce podcast, soit il faut remonter en arrière, soit il faut attendre encore quelques jours. Ouais, donc… Donc, là, tu es en M1 de l’ESC Rennes, qui s’appelle maintenant Rennes Business School. Il y a plein de noms super sexy et très anglophones. Ça marche bien, surtout dans le monde du commerce, enfin, dans le monde des écoles de commerce. Et à côté de ça, tu pratiques le triathlon. Donc, on y est, on y arrive, le triathlon.
Arthur : Qu’est-ce que c’est, Arthur ? Alors, pour tous ceux qui ne connaissent pas le triathlon, c’est l’enchaînement de trois disciplines, trois disciplines sportives. Donc, on commence par la natation. Ensuite, on enchaîne directement sur le vélo. Et pour finir, avec la course à pied. Alors, après, ça va dépendre de chacun et de ses objectifs, mais il y a différentes distances. Et ça dépend vraiment de chacun, si tu veux faire du très court ou du très long. Mais globalement, tout le monde retrouve une distance qui lui parle.
Ermanno : Ouais, c’est clair. Pour rentrer un peu plus dans le détail, le triathlon, ça va du super sprint, où là, on nage, quoi. Alors, maintenant, les distances sont un peu changées. C’est pareil, j’ai un peu perdu pied, mais on est quoi ? On est sur 300 mètres de natation. On est sur 10 de vélo et 2 de course à pied sur le super sprint.
Arthur : Alors, c’est encore un peu différent, parce que ça revient à dire que c’est le super sprint à la française, le XS. Mais le super sprint, on va dire homologué par la WTS et l’ITU, c’est encore différent. C’est alors bien 300 mètres de natation, mais derrière, c’est 6,7 kilomètres de vélo et 1,6 kilomètres à pied. Dit comme ça, ça paraît très, très, très simple. Et pour en avoir fait un sous ce format-là… On l’a dit sur TV DRA il y a un mois et demi, deux mois, c’est beaucoup plus dur qu’un S ou un M, parce qu’on est à bloc tout le temps. Il faut être très, très préparé. Il faut être préparé physiquement et avec un très, très gros échauffement, plus d’heures d’échauffement, parce que sinon, on explose au bout de 10 minutes.
Ermanno : Ouais, et puis, pour faire le parallèle avec d’autres sports comme, par exemple, l’athlétisme, qui est un sport qui est aussi très connu, c’est un peu comme si on demandait à un marathonien, donc quelqu’un qui court des marathons, de venir sur un 400 mètres. C’est juste un effort extrêmement explosif, extrêmement exigeant, où il faut, du début, du coup de feu jusqu’au passage de la ligne, être ultra concentré et puis, comme tu dis, être à bloc. Donc ça, c’est la plus petite distance. Une distance plus commune, qui est d’ailleurs support de la discipline aux Jeux Olympiques, c’est ce qu’on appelle le distance olympique en français, mais qui est aussi appelé courte distance. Maintenant, c’est M, c’est ça. Où là, on a 1500 mètres de natation, donc 1,5 km, 40 de vélo. Et on finit par… 10 km de course à pied. Là, on est dans la moyenne, on est dans le gros pack, on est chez les jeunes, parce que ça aussi, c’est une épreuve relativement explosive. En gros, passer 35 ans, je crois qu’à moins que tu y ailles pour t’éclater, tu ne fais plus trop ces distances-là. Et après, on peut monter jusqu’à l’Ironman, distance mythique, qui est donc 3,8 km de natation, 180 de vélo et on finit par un marathon. Pour tout le monde le sait, un marathon, c’est 42,195 km ou 26 miles. Et puis, il y a même des fois… Qui s’amuse ? Alors là, on est un peu sur une fédération à part, sur des labels à part, mais on a du double Ironman, du triple Ironman, du DK Ironman. J’ai même reçu sur le devenir traitelette des gars qui font de l’Ironman en continu jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus. Donc voilà, on a de toutes les distances, de l’ultra explosif à l’ultra ultra ultra long. Toi, tu officies, tu t’éclates, tu t’amuses sur quelle distance ?
Arthur : Alors, ça va vraiment dépendre. Bon, le XS, je ne m’amuse pas. C’est dur, c’est très dur, c’est trop court. On n’a le temps de rien voir, que ce soit du paysage ou des gens ou de ce qui nous entoure. On ne voit rien, on tire la tête du début jusqu’à la fin. Donc le XS, on vient à un XS à très haut niveau, mais je ne m’amuse pas. Un XS pour rigoler avec des potes, avec papa, avec voilà. Ça, bon, c’est marrant. J’en avais fait il n’y a pas longtemps à Pont-Lévesque. C’est pas juste avant Pentevédra. J’ai fait la semaine d’avant le XS et le S de Ponte de Pont-Lévesque. Et là, je m’étais amusé parce que l’ambiance était super.
Arthur : Mais sinon, moi, là où je m’amuse, c’est le S, le sprint. C’est là où je vais être le meilleur. C’est là où les distances me conviennent le plus. Et sinon, j’aime bien. Alors, j’ai du mal encore, mais le M, la distance olympique, j’aime bien. C’est dur. Le D-Born à la fin pique souvent. Mais j’aime bien. J’en ai fait deux. J’ai fait celui de Deauville et du coup, les championnats du monde cette année. Et c’est très sympa. Très sympa comme distance.
Ermanno : Bon, alors pour la petite histoire, tu parles de Deauville. Moi, je suis normand à la base. Donc forcément, Pont-Lévesque, Deauville, tout ça, ça me parle. Encore un point commun. Un petit clin d’œil à tous les copains qui sont dans la région. Puis d’ailleurs, il y a quelques beaux clubs en Normandie aussi. Et puis, ça irrigue jusqu’à Paris, finalement. Poissy, tout ça. Après, il y en a aussi d’autres, beaucoup, très beaux clubs. Mais là, c’était mon petit côté un peu chauvin de normand. OK, donc toi, tu t’éclates sur la distance sprint. Donc là, on est sur 750. 250, 20 et 5. Et puis, tu commences à t’éclater un peu sur la distance M.
Ermanno : Tout ça, on se dit que peut-être, comme c’est du rapide, ça ne demande pas beaucoup d’entraînement. Mais on va revenir dessus. On va revenir sur ton niveau d’entraînement sur une journée type. J’aimerais avant tout revenir sur toi, sur comment s’est construit Arthur. Et peut-être pour ça, pour mettre dans l’ambiance, j’ai envie de te demander, pour toi, le sport, qu’est-ce que ça représente ? Quel est le souvenir le plus important ? Quel est le plus lointain que tu puisses avoir de sport ? Qu’est-ce que ça évoque pour toi quand on parle de sport ?
Arthur : Le sport, pour moi, c’est toute ma vie. Je ne sais pas si c’est parce que mon papa en faisait beaucoup et ma maman aussi. Mais le sport, j’en ai toujours fait. J’ai testé tous les sports jusqu’à 11 ans. J’ai fait du foot, du tennis, du rugby, du judo. Tous les sports, on va dire, un peu faciles à faire. essaies tout, du tennis aussi. J’ai tout essayé et j’ai goûté au triathlon. Mon père a dû arrêter le rugby parce qu’il s’était blessé. Il avait trouvé un sport qui allait muscler réellement le dos et qui n’avait plus d’impact, le rugby. Et donc, il a découvert le triathlon. Et un an après, j’avais signé aussi parce que j’étais venu le voir à Versailles sur la course du Roi, une course qui, pendant très longtemps, avait un niveau de D1, de première division. Les pros venaient courir. C’était juste impressionnant de voir autant de monde, autant de très bons athlètes. J’ai goûté une fois au triathlon. J’ai commencé à Deauville, que j’ai gagné chez les jeunes. Donc, tout de suite, ça me donne envie de continuer le triathlon, d’en faire. Et depuis, je n’ai plus jamais arrêté.
Ermanno : C’est le problème du triathlon. Souvent, quand on commence, on chope le virus. C’est encore pire que le Covid pour s’en débarrasser. Toi, ça fait dix ans que tu y es. Moi, je préfère même pas y penser. Ça remonte trop loin. Pour la petite histoire, tu es dans 2002, tu as l’âge de ma fille, notre deuxième enfant. Donc voilà, ça donne un peu une idée. Et OK. OK, donc toi, tu te formes finalement au sport de manière assez générale, assez globale, dans une ambiance avec des parents sportifs. Alors, c’est un sujet qu’on a abordé à de nombreuses reprises sur ce podcast. Il y en a qui sont justement issus de milieux sportifs, qui sont initiés par leurs parents. Il y en a d’autres, au contraire, qui ont des parents ou de la famille qui ne sont pas du tout sportifs et puis qui se découvrent et qui se révèlent. Toi, ton papa était rugbyman et puis il a commencé le triathlon et puis tu t’es mis et puis t’as accroché. Et puis tu as signé dans un club et depuis, tu n’as jamais arrêté. Est-ce que dès le plus jeune âge, quand tu as essayé, tu t’es dit moi, je veux être sportif de haut niveau en triathlon ?
Arthur : Non, pas du tout. Et même aujourd’hui, je ne cherche même pas à être sportif de haut niveau. Je cherche juste à m’amuser et à tomber sur des courses où le niveau est de plus en plus dur parce que c’est quand même assez satisfaisant de concourir. Et même moi, je suis très impressionné. Pour la petite anecdote, à Ponte Tevedra, j’ai vu quelqu’un, je n’avais jamais vu ça, en contre la montre, relancer. Je suis allé mettre en danseuse dans une descente pour relancer pendant que moi, je montais avant le demi-tour et je n’avais jamais vu ça. Je n’avais jamais vu des gens être capables de relancer sur un contre la montre avec la roue lenticulaire, tout le tralala, en descente, alors qu’il devait déjà être à 80. Donc, mettre en danseuse à 80, c’est ça que je cherche. Des gens qui sont vraiment… Tu te demandes pourquoi ils sont là alors qu’ils sont à un niveau qui est complètement au-dessus du bien. Il y en a qui sont bien sûr un niveau en dessous. Je n’ai pas fini dernier, mais normalement, c’est des événements un peu spéciaux que je cherche quand je fais du triathlon.
Arthur : C’est ça, mon père a fait du rugby pendant 30 ou 40 ans, donc il a adoré. Il est naturellement sportif. Je pense qu’après, c’est les jeunes qui jouent, mais on a naturellement aimé faire du sport et avoir un physique qui pouvait se développer pour le sport. Je sais que ça ne peut pas être le cas pour tout le monde. Moi, j’ai eu de la chance, donc j’en ai profité. Et je n’ai jamais voulu trop en profiter et me dédier qu’au sport. Pour moi, c’est vraiment un plaisir. Mais oui, j’ai toujours cherché à faire la compétition, gagner parce que c’est l’esprit compétiteur, c’est sportif, mais non, je ne me suis jamais donné l’objectif d’être à très haut niveau.
Ermanno : Et comment comment on vit quand on est fils de rugbyman? Parce qu’en plus, là, on se voit en visio, t’as pas trop la carrière d’un rugbyman. T’as plutôt la carrière d’un triathlète. Comment on vit ça? Papa qui qui mange bien, qui est bien costaud. Et puis et puis toi qui essaye de suivre ou au contraire. Peut être que finalement, ton père a la même carrière que toi. C’est juste que c’est pas c’est pas le rugbyman qui fait 120 kilos. Deux muscles.
Arthur : Je te montrerai une photo de nous deux à Abu Dhabi, sur la ligne d’arrivée où tu pourras comparer nos deux gabarits en ayant vu comme ça. Non, non, c’est vraiment une masse. Il fait ma taille, il fait, je pense, 90 kilos 92 maintenant. Mais il faisait à l’époque 96 97 quand il jouait au rugby. Et ça, c’est pas une boule de graisse, c’est vraiment une boule de muscle. Et le passage à un triathlon était très dur pour lui parce que quand il commence à nager, il nageait comme ça avant de pouvoir nager à l’horizontale.
Ermanno : Pour expliquer parce qu’on est en visio pour nos auditeurs. Donc là, Arthur me montre qu’en fait, en gros, son père nageait comme une clé à molette quand il a commencé le triathlon et au fur et à mesure, il a commencé à devenir une feuille allongée sur l’eau et lancée rapide. Je ne sais pas quel autre superlatif je pourrais donner.
Arthur : Globalement, quand on voit le physique qu’il a et d’où il est parti, tout le monde peut nager et tout le monde peut réussir à nager le crawl ou le papillon à la fin parce qu’il n’a vraiment pas un physique de nageur ni un physique globalement de triathlète, mais globalement, il peut le devenir. Alors oui, c’est le papa qui mange bien, c’est le papa qui est là, mais qu’il fait pareil, il s’entraîne, je pense, cinq, six, sept fois dans la semaine alors qu’il a 60 61 ans et qu’il bosse encore maintenant. C’est plus un exemple. Moi, je serais content qu’il fasse du triathlon avec lui. C’est des moments de partage et c’est très sympa.
Ermanno : En fait, je regrette un truc. Je me dis que j’aurais dû faire une interview croisée entre toi et ton papa. Tu vas recevoir tous les trois déjà l’expérience, la sagesse du rugbyman. Et puis et puis ce switch vers un autre sport. Comment est ce qu’on le vit? Pourquoi on continue? Mais bon, on t’a toi pour l’instant, d’ailleurs, peut être que je prendrai le numéro de ton père et on va donc revenir sur toi. Toi, tu nous dis que finalement, ce que tu cherches dans le triathlon, dans le sport de haut niveau, puisque tu as le statut de sportif de niveau aussi, c’est c’est finalement t’éclater, te dépasser, être avec les autres. Est ce qu’il n’y aurait pas aussi autre chose, notamment pour faire le pont avec tes études? Tu disais que tu vas faire une année de césure parce qu’il faut un dossier en béton, parce qu’il faut une expérience, parce que professionnellement en parlant, ça peut aider. Est ce que ce ne serait pas aussi quelque chose que tu recherches dans le sport et en particulier en triathlon, de pouvoir te dépasser, apprendre pour après la vie active ou peut être avoir quelques quelques podiums, quelques points en plus à rajouter sur ton CV? Parce que pour le boulot, ça peut faire bien.
Arthur : Oui, exactement. Et je l’assume sincèrement. J’ai précisé à l’école que je partais faire les championnats du monde. Ils étaient très contents pour moi. Ils ont fait des postes pour le marathon vert sur LinkedIn, Instagram. Voilà, chacun y tire un peu son avantage. Moi, j’avais la chance du coup de pouvoir éviter d’être sanctionné pour cours absents. Chacun a ses avantages. Oui, totalement. Sur mon CV, il est marqué que j’ai participé à telle ou telle course en telle année parce que je l’ai fait et que ça reste une façon de comprendre pourquoi je suis comme ça. Le sport m’a beaucoup défini parce que ça fait des années que j’en fais et qu’on veut ou non, ça me décrit et j’ai été défini par le sport. En général, pas forcément que le triathlon et par les valeurs du sport, quels qu’ils soient.
Ermanno : Écoute, je vais rebondir là dessus. Déjà, j’ai deux questions que je vais te poser en même temps et puis je te serai réagir déjà. Qu’est ce que ça évoque pour toi le sport? En quoi est ce que le sport te définit finalement? Qu’est ce que ça? Qu’est ce que ça démontre de toi, à ton avis? Et puis et puis cette recherche de performance dans le sport que tu que tu assumes? Qu’est ce que tu ne te caches pas? Pourquoi justement? Pourquoi le mettre en avant et finalement pas le garder aussi pour toi en te concentrant sur tes études et en mettant plutôt en avant tes résultats scolaires?
Arthur : Parce que parce que le triathlon, alors maintenant, c’est vachement développé. Moi, quand j’ai commencé à 10 ans, on parlait de triathlon, personne ne connaissait. Je ne suis pas du tout le meilleur triathlète en France. Des centaines de triathlètes, des milliers de triathlètes sont bien meilleurs que moi. Mais aujourd’hui, c’est moi qui ai la chance de pouvoir en parler. Et je pense que tout le monde serait content d’être à ma place. Donc j’en profite. En plus, le triathlon, j’ai la chance de pouvoir. Et comme je le disais sur le CV, ça fait une preuve en plus, une marque en plus, une expérience. En plus, c’est bon aussi à c’est bon aussi à noter parce que les expériences, c’est ce qui est vachement regardé, notamment pour les premiers stages et les premiers, les premiers jobs, les premiers boulots. Donc c’est assez important. C’est assez important de pouvoir se démarquer. Et puis, comme dans toutes les annonces, il y a marqué cherche talent un peu très peu ordinaire. Au moins, je sais que sur le CV, ça fait toujours un peu un petit, un petit choc, bien que le CV en lui même ne soit pas différent de tous, de tous mes, de tous mes camarades. Au moins, je sais que sur ce point là, normalement, je peux différencier quand même assez souvent.
Ermanno : OK, ça, c’est sur la partie sur la deuxième partie de la question. Effectivement, pourquoi est ce que tu mets ça en avant et tu l’assumes ? C’est pas du tout pédant ou autre. Au contraire, tu fais très bien de l’assumer. Et puis la première question, c’était finalement en quoi est ce que le sport et en particulier le triathlon te définit ? Qu’est ce que ça, qu’est ce que ça veut dire pour toi ? Je ne dis pas de toi, mais là, véritablement toi.
Arthur : Comment est ce que tu te trouves que le sport t’a défini ? Ça peut paraître bizarre parce que ça fait dix ans que j’en fais. J’ai commencé quand j’étais jeune, mais bien que le triathlon soit un sport individuel, pour moi, ça a toujours été du partage. Ça fait des années maintenant que je m’entraîne soit seul parce que je suis à Rennes, soit quand je rentre en Île-de-France avec mes parents, avec mon père ou avec des amis à lui, mais ça a toujours été du plaisir, du partage. C’est très convivial quand tu viens à la course, même si t’as bataillé comme comme n’importe quoi contre quelqu’un, au final, quand t’as fini la ligne d’arrivée, c’est toujours une accolade où tu parles de la course avec d’autres concurrents. Donc non, le sport, c’est quand même des valeurs très importantes de partage et de convivialité que j’adore et qui font que je fais du sport. Une grande partie pour ça, pour la précourse et voilà.
Ermanno : OK. Sur la partie organisation, justement, de tes journées, on l’aura compris, tu es étudiant, tu vas à l’école et pour un peu plus de détails, je renvoie effectivement vers l’épisode que j’ai enregistré avec Maximilien, on est rentré plus dans le détail de ce que ça veut dire être sportif de haut niveau universitaire et étudier en même temps. J’imagine que comme lui, t’as pas d’autres aménagements que la possibilité de t’absenter. Il y a certains sportifs de haut niveau qui ont ce double projet études et sport qui
Ermanno : dédupliquent, qui rallongent leurs années d’études. Toi, finalement, t’es sur des années classiques. Simplement, tu étudies et tu pratiques ton sport. Pratiquer le sport, ça veut dire s’entraîner, donc s’entraîner le matin ou le midi ou le soir ou l’après-midi suivant les entraînements qui sont demandés et suivant les créneaux disponibles avec les différentes infrastructures. Mais ça veut dire aussi aller en compétition et aller en compétition. Ça veut dire se déplacer. Tu nous as dit que tu étais, par exemple, allé à Abu Dhabi avec ton papa. Tu nous as dit que tu étais au Portugal pour les championnats du monde amateurs. Donc, tout ça, ça demande aussi des aménagements d’emploi du temps. Comment est ce que toi, t’arrives à gérer ça et à quoi une de tes journées ou semaines type peut ressembler ?
Arthur : Déjà, j’ai la chance et non de ne pas avoir de semaine type. Déjà, je ne suis pas dans un… Ce n’est pas très lassant comme situation. Ce n’est pas le lundi, c’est ça. Mardi, c’est ça. Donc moi, déjà, ça m’aide beaucoup pour continuer à m’entraîner seul et à m’entraîner. Mais donc, je n’ai pas de semaine type parce que nous, toutes les semaines en école de commerce, ça change. Elles sont les mêmes ou en tout cas, ne sont jamais dans le même ordre. Donc, toutes les semaines, il faut… Il faut innover, il faut s’habituer. Voilà, par exemple, hier, encore hier, je fais les cours sur l’heure du midi parce que je n’avais pas le temps dans la journée de y aller par rapport à mes heures de cours. Je sais que demain, je fais du 8h, 9h puis du 15h, 18h. Donc, dès que j’ai fini les cours à 10h, je serai sur le vélo et je serai parti pour deux heures ou trois heures de vélo entre les cours. Donc, c’est beaucoup de s’adapter. Alors, ça me paraît moins facile à faire parce que je m’adapte. Et je peux, je sors encore avec mes amis. Je peux encore aller au cinéma, manger avec eux ou sortir boire un coup au bar. Mais je sais que je rencontrais il y a pas très longtemps d’autres triathlètes qui se mettaient au triathlon et qui, du coup, comme moi, cherchaient à s’entraîner beaucoup. Et en fait, je me suis rendu compte que non, s’adapter, ce n’était pas forcément facile pour tout le monde et que je pense que ça me jetait des fleurs pendant, après trois ans, arrivé à Rennes. Je le fais très bien. Je connais les horaires de piscine par cœur. Je sais quand s’entraîner. La météo, on comprend un peu comment elle marche et savoir si je peux aller courir ou rouler en fonction des nuages. Ce que je vois, on s’adapte. Moi, je me suis adapté facilement. C’est peut être une qualité qui s’est développée avec le temps. Mais j’ai jamais eu de problème à m’adapter. Quand je suis arrivé à Barcelone l’année dernière en Erasmus en septembre 2022. Pareil, au bout d’une semaine, j’étais inscrit au qu’on appelle au CNAB, qui est des grands complexes sportifs avec des piscines, des terres de sport au bord de la plage. J’ai vite trouvé des repères à vélo. L’avantage quand il y a la mer à côté, c’est que peu importe où tu vas, tu vises la mer et tu rentres et je trouve vite des points de mer, on trouve vite aussi des passionnés de sport avec qui tu t’entends bien et avec qui tu peux commencer à faire des séances. Mais sinon, je pense que le mot clé, c’est vraiment s’adapter. Et ça vient sûrement avec le temps. Mais une fois qu’on y arrive, c’est plus forcément pénalisant d’avoir des emplois du temps qui changent. Au contraire, c’est même quelque chose de bien parce qu’on n’est pas dans une routine. Et ça, c’est quand même, je pense, assez important, surtout sur un sport qui demande beaucoup de beaucoup d’entraînement. Moi, je suis quasiment à une petite semaine, une toute petite semaine, ça va être cinq entraînements par semaine. Et c’est vraiment parce que j’ai beaucoup de choses à faire, des projets de groupe, des travaux, un week-end où je ne pouvais pas être là. Mais sinon, une semaine normale, ça va être huit, neuf entraînements.
Ermanno : Huit, neuf entraînements quand il y a sept jours dans la semaine. Comment tu t’organises ? Forcément, c’est une question. Moi, je connais la réponse, mais nos auditeurs connaissent peut-être pas. Donc ça veut dire qu’il y a des jours où tu fais deux ou trois entraînements. Comment tu t’organises, justement, quand tu as huit, neuf entraînements ?
Arthur : Et ça représente quel volume horaire En volume horaire, c’est assez compliqué de parler parce qu’il va y avoir l’entraînement pur, par exemple en vélo. Si je fais deux heures et demie, j’aurais fait deux heures et demie. Alors qu’en natation, si je fais une heure quinze, j’ai dix minutes avant pour me changer, dix minutes après pour me changer, le temps d’aller à la piscine parce que la piscine n’est pas dans l’immeuble, bien que j’aimerais. Donc, en termes d’horaire pur, ça va représenter, je pense, 14, 15 heures dans la semaine, on va dire de déplacement, de déplacement conflit, tout le package. Je peux aller un peu plus en fonction des semaines, si c’est des semaines à rallonge avec des très grosses séances. Mais globalement, j’essaye de faire les trois sports au moins trois fois. Donc, je vais rouler tous les deux jours, je vais courir tous les deux jours et nager tous les deux jours. Et pour un exemple, pour qu’ils puissent comprendre, par exemple, cette semaine, lundi, j’ai l’avantage que la piscine fait 20 heures, 22 heures. Donc, je vais nager le soir. Mardi, il me semble que je vais courir sur l’heure du midi. Mercredi, je suis allé rouler. Hier, je suis allé rouler dans la journée et je suis allé nager le soir. Et aujourd’hui, après le podcast, je vais aller courir si le temps le veut. Et ce soir, j’ai vu que la piscine était ouverte de 17h à 21h. Donc, j’irai nager et demain, demain, vélo. Et malheureusement, ce week-end, je suis en déplacement pour l’école. Donc, je ne pourrais pas faire de sport, à moins que je puisse en faire dimanche après-midi. Mais sinon, ce week-end, il n’y aura peut-être pas de sport.
Ermanno : OK. Et comme tu dis, ça, c’est les heures d’entraînement, le volume horaire d’entraînement effectif. Effectivement, le vélo ou la course à pied, à moins que tu aies une séance de piste à faire, c’est souvent plus simple parce que tu pars de chez toi, tu reviens chez toi. S’il faut aller à la piscine, il faut prendre le temps d’y aller, de se changer, etc. Puis, il y a aussi d’autres types d’entraînement et notamment dans le triathlon. Il y a encore la quatrième, la cinquième, la sixième discipline. Il y a l’alimentation, il y a le repos. Il y a, pour rester sur la partie sportive, la PPG ou la muscu. Enfin, il y a tout un écosystème d’entraînement qui vient en plus des simples, entre guillemets, trois entraînements des trois disciplines du triathlon, donc ça fait quand même des semaines bien chargées. Comment t’arrives, au-delà de tes capacités d’organisation, à gérer tout ça entre l’école, l’entraînement, les compétitions et puis un job étudiant ?
Arthur : Faut s’y prendre à l’avance. Là, c’est le cas, par exemple, cette semaine, on a tous les travaux de groupe. Cette semaine et la semaine prochaine, on a tous les travaux de groupe à rendre. Beaucoup de travaux qui comptent pour notre moyenne générale pour la fin de ce premier semestre. Et moi, j’ai vu les choses venir, je sais très bien que je ne serai pas disponible tout le temps. Donc, j’avais déjà anticipé il y a deux ou trois semaines de commencer tous les travaux, à la différence où beaucoup d’élèves, on va dire, attendent la dernière semaine et le font dans le stress. Moi, je sais qu’aujourd’hui, j’ai le temps de faire un podcast de deux ou trois heures, par exemple, alors que beaucoup, aujourd’hui, on n’a pas cours, vont passer la journée à travailler sur une matière ou deux parce qu’ils sont en retard et que c’est la panique totale. Et voilà, moi, j’ai le luxe, on va dire, d’avoir pris les choses en main en avance et d’avoir motivé mon équipe à travailler ensemble, à tout faire en avance pour ne pas être à la touche de dernière minute et que tout le monde, c’est plus agréable pour tout le monde, pas que pour moi. Dans mon groupe, ils ont aussi du temps libre pour eux. Sur une journée, on n’a pas cours, ça évite de devoir aller à l’école, de devoir se retrouver en groupe, de devoir s’aménager en fonction des horaires des autres. Donc, non, non, non, c’est assez un luxe de pouvoir aménager comme on souhaite et comme on a envie. Donc, c’est l’avantage aussi, je pense, d’être étudiant, c’est que moi, mes horaires ne sont jamais fixes. Donc, je peux vraiment m’y prendre à l’avance. Ce n’est pas comme si j’étais en bureau ou dans une boîte où là, chaque semaine, il y a des nouvelles missions. C’est 8h, 18h sur le bureau, donc non, non, c’est aussi un luxe et c’est pour ça que je me permets de le faire en tant qu’étudiant. C’est que moi, je peux vraiment aménager un peu comme je veux. Mon planning, il m’en vaut du temps.
Ermanno : Et comment sont les camarades ? Je ne sais pas si à votre âge, on parle encore de camarades, les petits jeunes. Non, mais comment sont les autres étudiants et notamment ceux de ton groupe quand vous avez des travaux de groupe à effectuer ? Est-ce qu’ils sont relativement compréhensifs sur le fait que toi, tu essaies de lider un petit peu ce ces missions-là pour pouvoir après, toi, te libérer du temps pour t’entraîner et donc t’adonner à ta pratique, mais que finalement, par ruissellement, eux, ça leur permet aussi d’être plus libérés, que ce soit de la charge mentale de on est à l’abord, il faut qu’on bosse, mais aussi de s’organiser, comme tu disais, des journées off quand elles sont vraiment, des vraies journées off quand elles sont off à l’école.
Arthur : C’est ça, moi, j’ai pris facilement le lead parce que moi, ça m’arrange de pouvoir choisir de faire tel ou tel projet en avance par rapport aux dates à les rendre. Donc, il y a deux semaines, j’ai eu le pont, donc pendant le pont, je pense que tout le monde est rentré chez ses parents pour profiter et déconnecter 5 jours. Et moi, je leur ai dit au bout de 5 jours, il faut qu’on ait fini tous les projets comme ça, au moins derrière, ou au moins en avance sur tous les projets, comme ça, au moins derrière, on est tranquille. On n’est pas dans le stress. C’est un moment où on a du temps libre. Même si chacun bosse 2, 3 heures par jour, ça ne va pas ruiner leur journée. Et au final, on a bien fait de le faire parce qu’aujourd’hui, on est tous tranquilles chez nous ce matin, alors que beaucoup doivent être à l’école en train de travailler avec leur groupe.
Ermanno : Tu vois, finalement, c’est, et j’aime bien, j’ai la prétention de croire que ces podcasts, de temps en temps, ce sont aussi des moyens d’introspection. Donc, allongez-vous sur le divan, monsieur. Non, mais tu vois, ça permet peut-être aussi de mettre en exergue le fait que c’est une autre de tes capacités au-delà de la capacité d’organisation. C’est aussi cette capacité à l’idée. Et finalement, quand tu vas rentrer dans la vie active, tu auras cette capacité de manager et tu pourras peut-être, par ton expérience de sportif de niveau et de, entre guillemets, leader, des différents groupes dans ton école pour pouvoir aménager ton temps, pour pouvoir t’adonner à ta pratique et bien mettre en avant cette capacité pour un employeur potentiel.
Arthur : Ah oui, totalement. Tout le temps, on me demande, parce que du coup, la ligne championnat du monde, championnat d’Europe fait souvent tilt aux recruteurs et ils me demandent tous comment est-ce que vous allez faire ? C’est pas trop compliqué avec les transports. Pour venir au bureau, vous allez pouvoir continuer le sport. Ils sont souvent un peu réticents à ça et je leur réponds toujours que non, jusqu’à maintenant, j’ai toujours réussi à m’habituer, à m’adapter. Et que ce n’est pas demain que ça va changer. L’année dernière, j’ai eu un stage de six mois sur Paris. J’ai beau habiter dans la banlieue parisienne, c’était une heure et demie du matin et une heure et demie du soir. Les premières semaines, c’est compliqué. Tant compliqué d’aller au sport, d’avoir envie, c’est fatigant. Surtout quand tu passes d’études à un vrai boulot. On n’a pas forcément l’habitude des horaires fixes, des horaires là. Donc les premières semaines sont un peu fatigantes, mais au final, tu trouves ton rythme et derrière, t’as l’habitude, tu t’entraînes à 19h, 20h. En plus, moi, j’ai eu la chance, c’était en été. On revient sur les périodes estivales, donc le soleil se couchait plus tard. Il faisait jour encore, des températures un peu meilleures. Je suis d’accord qu’en hiver, ce sera un peu plus compliqué d’aller pédaler ou courir à 20h. Mais non, c’est toujours s’adapter. Sinon, il y a toujours le home trainer, la piscine, le goûter de toute façon. Et courir après, c’est avec la frontale. Et puis voilà. Je pars quand même vachement du principe que si on veut réellement s’entraîner, on a quand même l’occasion et le temps, ça peut se faire sur un midi ou voilà. Je sais que certains vont me dire que non, c’est impossible de s’entraîner pour eux. Ils n’ont jamais de temps pour eux. Mais au final, moi, j’ai du temps pour moi. J’ai du temps pour les cours parce que je suis pas à la ramasse. Je ne vais pas encore redoubler et j’ai même du temps pour les potes. Et c’est ce qu’ils me disent à chaque fois, c’est oui, t’es tout le temps là. Si jamais on veut manger avec toi, t’es là, t’envoies un message, tu réponds directement. Même si je suis à vélo ou quoi, je le vois sur le GPS. Si c’est important, je peux répondre. Donc non, je suis quand même très ouvert et c’est peut être une qualité ou c’est peut être moi qui ai fait comme ça, mais non, je suis toujours là pour pour pour pour fêter un anniversaire, manger ou partir en week end.
Ermanno : OK, pour revenir sur la partie entraînement, justement, on a compris que tu t’entraînes majoritairement seul. Par contre, est ce que tu programmes aussi tes entraînements seul ou t’es accompagné par un coach?
Arthur : Pendant longtemps, j’étais à Poissy en tant que jeune. Donc là, tout était encadré par Grégory Rouault et Denis Pagès, qui était Grégory Rouault, qui est encore très athlète à Poissy, il me semble. Et Denis Pagès, qui est peut être encore au club, mais n’est plus entraîneur. Mais quand t’es jeune, globalement, tout se fait par le biais de ces entraîneurs là. Et à côté de ça, j’avais des clubs parce que moi, j’habitais à Mont-de-la-Jolie et faire l’aller retour à Mont-de-la-Jolie Poissy, des fois avec les bouchons sur la 13, c’est que je passais autant de temps à l’entraînement que dans les bouchons. C’était pas le plus… C’était pas le meilleur pour moi. Donc au final, on a pris des clubs aussi aux alentours de chez moi, d’athlétisme et de natation pour éviter de me faire des déplacements. Je faisais seulement pour aller rouler avec eux parce que ça reste quand même sympa le vélo. Le vélo, c’est quand même des séances beaucoup plus longues qu’une heure ou une heure et demie de natation. Donc ça devenait rentable de prendre la voiture. Mais sinon, non, jusqu’à mes 18 ans, j’étais encadré par des entraîneurs. Et une fois que je suis arrivé à Rennes, par expérience et devenu tout seul, j’essaie de faire des bonnes semaines, des semaines d’entraînement, des semaines d’intensité, des semaines de repos. Je me suis très peu blessé, mais j’ai eu plus de blessures à cause du changement de matériel, de chaussures en carbone qui sont arrivées, qu’on commence à faire un peu mal à la périostite. Mais sinon, jamais de blessures, même des chutes. Je touche du bois, mais j’ai jamais eu de très grosses chutes qui ont causé des fractures ou quoi que ce soit. Donc jusqu’à maintenant, tout se passe bien depuis trois, quatre ans. Donc on continue là dedans et on espère que tout va bien aller.
Ermanno : Alors, on n’est pas revenu sur ton palmarès. Tu peux nous dire un petit peu quels sont tes faits d’armes en triathlon ?
Arthur : Je n’ai pas un palmarès énorme, mais en tant que jeune, j’ai fait les championnats de France de triathlon, duathlon et aquathlon. J’ai fait du back and run aussi pour m’amuser. Mais pareil, on a été champion régional. L’année où je me suis qualifié au championnat de France de triathlon, j’avais été champion régional aussi. D’ailleurs, je crois que mon dernier titre en activité était en 2018. Et derrière, cette année, j’aimerais faire les championnats de France. Alors, c’est groupe d’âge, mais c’est globalement élite parce que c’est tous les élites qui y vont. C’est ouvert à tout le monde. C’est un championnat de France ouvert à tout le monde. Mais c’est tout ce qu’on retrouve, comme dans Maconin, Christian Richard ou tous les élites, tous ceux qui courent en D1, viennent du championnat de France. Donc j’aimerais y aller juste pour me mesurer un peu au gratin français du triathlon. Mais sinon, j’avais eu l’occasion de faire quelques fois la Coupe du Monde d’Abu Dhabi, donc pareil dans ma catégorie. Et cette année, j’ai eu l’occasion de faire les championnats d’Europe à Madrid et les championnats du monde à Pontevedra, en Espagne.
Arthur : Et du coup, tu prends ce départ là, ça donne quoi ? Ah bah, c’est totalement différent. Alors, Madrid, pour la faire court, ça a été un calvaire pas possible. Un déplacement de dernière minute parce que j’aurais dû être en stage, mais je ne l’étais pas finalement. Moi, je n’ai pu partir que le samedi matin très tôt. Donc à l’aller, ça s’est bien passé. Je suis arrivé sur place. J’ai pu récupérer mon dossard, voilà. Finalement, triathlon annulé, on passe d’un triathlon à un duathlon. Donc, Madrid, c’est assez spécial. Il y avait deux parcs à vélo. Le parc à vélo où on partait d’après la natation n’était pas celui où on revenait parce qu’ils voulaient nous faire faire visiter Madrid. Donc, pour les belles images, on arrivait devant le Palais Royal. Et donc, nos chaussures étaient là-bas. Donc, à 7h10, on était obligés de rapatrier toutes les chaussures. Donc, un calvaire logistique, je pense, pour eux. Donc, ça s’est transformé en duathlon et donc, pour cette course-là, on aurait dû prendre une très grosse côte à vélo à 11%. On l’a prise à pied. Donc, ça a fait très, très mal à l’organisme. Et pareil, un vélo avec un S, une distance sprint, duathlon, ça équivaut à 2,5 km de course à pied, 20 km de vélo et 5 km à pied. Et donc, un premier 2,5 km, je crois, à 3,10 km au kilo. Pareil, moi, j’aime pas quand ça part trop vite. Donc, complètement explosé quand je prends le vélo. Un vélo en 28 minutes, donc, pareil, alors qu’il y avait 300, plus de 300 mètres de dénivelé. Donc, plus de 40 de moyenne là-dessus. Alors, très content de moi, je m’étais entraîné énormément avec, parce que je savais qu’il y avait du dénivelé et j’ai eu la chance de pouvoir diriger mon pack dans la côte. Donc, j’ai eu des Français derrière qui m’ont dit que ils ont complètement explosé dans la côte et je l’ai fait, je l’ai monté à mon rythme. Je me suis fait le pire en côte, ce serait de monter au rythme de quelqu’un. Donc, je l’ai monté à mon rythme, on va dire mon rythme le plus. Il y avait aussi moi qui le dirigeait et je pense éviter quelques crampes en course à pied et derrière, à pied, on a déroulé. Je crois que j’ai mis 18 minutes au 5 bornes, 18 ou 19. Mais pareil, avec une côte en plein milieu du parcours de quasiment 500 mètres ou 600 mètres. Donc, c’est des chronos qui ne sont pas forcément vrais. Mais en tout cas, une course très, très, très, très dure cette année à Madrid.
Ermanno : Du coup, les prochains objectifs, c’est d’y retourner. De continuer à monter au fur et à mesure sur ce type d’épreuves. Championnat d’Europe, championnat du monde, toujours en distance courte.
Arthur : Ouais, c’est ça. Par exemple, on revoit un peu les mêmes têtes. À Madrid, j’ai couru avec un jeune, un anglais qui s’appelle. Bon, en tout cas, son nom est Lee, L-E-E. Et hasard du surf, à Pontevedra, c’était sur le Super Sprint. Un départ, on va dire l’Ironman, départ 2 par 2, parce qu’on était beaucoup trop. Il ne pouvait pas faire partir une grosse… Enfin, il nous faisait partir en running start, ce qu’on appelle comme ça, en Ironman.
Ermanno : C’est un rolling start à confronter à la mass start, où là, tout le monde part en même temps. Alors, certains ont peut-être vu ces images parfois spectaculaires qu’on voit de moins en moins depuis le Covid, où il y a 2000 personnes sur une plage et puis il y a un coup de sifflet ou un coup de pétard et tout le monde part.
Arthur : Là, c’était du rolling start, donc 2 par 2. Deauville est très beau pour ça, pour le mass start, c’est très sympa. Et du coup, pour revenir sur Pontevedra, je me suis retrouvé, on va dire, au départ avec la même personne. Donc c’est même Lee, cet anglais. Donc non, très sympa, on retrouve à peu près les mêmes personnes à chaque fois, sur chaque course. Enfin, cette année, il y avait un Allemand qui a tout gagné, dans la catégorie que je ne connaissais pas. Mais non, très sympa. On retrouve les mêmes gens, donc à l’arrivée, c’est très, très, très sympa. Puis bon, avec les études, je sais parler anglais, donc je n’ai pas de mal, on va dire, à aller parler de la course avec d’autres gens derrière. Et ça apporte des points de vue différents. Donc non, c’est très, très, très sympa. Et comme prochain objectif, alors j’ai plusieurs courses en France, Deauville, toujours, que j’aimerais vraiment gagner cette année.
Arthur : Là, je ne vais pas répondre à Bratislava en Erasmus, et il y a ce qu’on appelle une ligue privée que j’avais déjà faite à Barcelone, qui s’appelle le Challenge. C’est une ligue privée sur toutes les distances de triathlon, il me semble. Et la grande finale se joue à Bratislava. Donc, vu que j’avais couru à Barcelone, j’ai eu la chance d’être directement qualifié pour Bratislava. Donc, hasard du sort fait que je vais courir à Bratislava, sur cette ligue privée, donc non, très sympa. C’est un objectif, on va dire, un peu annexe. Mais sinon, il y a Versailles, j’aimerais bien faire une bonne place à Versailles, parce que c’est un très, très gros, très répand avec du très haut niveau. Et sinon, après, il y a les championnats d’Europe, je ne sais pas où ils sont. Je ne me suis pas renseigné, mais je sais que les prochains championnats du monde sont à Malaga, en Espagne. Et c’est vrai que j’aimerais bien y aller. Ça me ferait bien envie, Malaga, ça doit être très sympa.
Ermanno : Bah, c’est pas la même météo que à Rennes, ça, c’est sûr. Ça, c’est sûr, ouais.
Ermanno : Ouais, carrément. Écoute, tiens, c’est marrant, les championnats du monde, non, ça, c’est les séries. Je regarderai pour les championnats d’Europe. C’est vrai que je n’ai pas non plus le planning en tête. Ah oui, non, ça, c’est… Ouais, ouais, ouais. Écoute, ça, c’est les coupes.
Arthur : Les championnats du monde multisport sont en Australie, cette année. Ils étaient à Mayork, il me semble, l’année dernière. Et là, ils vont en Australie. Les championnats du monde groupes d’âge, amateurs, pour eux, mais aussi pour les élites, seront à Malaga. Et les championnats d’Europe, je n’en ai aucune idée. Mais je pense que ça va être l’Allemagne. Par habitude, c’est souvent eux qui les ont, avec Hambourg ou Munich.
Ermanno : Ouais, et puis c’est vrai qu’avec les Jeux olympiques l’année prochaine à Paris, ça rabat un petit peu toutes les cartes. OK, écoute, je voudrais revenir aussi sur la partie financement des carrières des sportifs de haut niveau. Toi, t’es étudiant. Tu as parfois quelques jobs étudiants, tu fais des stages, tu vas… un peu, et puis tu pratiques le triathlon. Le triathlon, comme beaucoup d’autres sports, je suis bien placé pour le savoir, ça coûte de l’argent. Ça coûte de l’argent pour le matériel. Ça coûte de l’argent pour les déplacements. Quand, par exemple, on entend que tu vas faire une compétition à Abu Dhabi, il y a le billet d’avion. Pour toi, pour éventuellement ceux qui t’accompagnent, pour ton vélo, parce qu’on n’y pense pas toujours, mais un vélo, ça coûte aussi presque le prix d’un billet d’avion et après, il y a l’hébergement sur place, il y a la nourriture, il y a tout ça. Comment est-ce que toi, à l’heure actuelle, tu finances ta carrière de sportif de haut niveau, même si ton objectif n’est pas de devenir le meilleur triathlète du monde, on l’a compris, c’est plutôt de devenir un étudiant épanoui et qui trouve l’équilibre grâce au sport ?
Arthur : Moi, je ne vais pas me cacher ou dire que je cherche des sponsors ou quoi que ce soit. Moi, j’ai la chance, c’est que mes parents font de très beaux métiers, de très belles études. Donc, ils ont la chance d’avoir les moyens. C’est une passion, comme je disais, c’est la chance que j’ai. La différence de beaucoup de triathlètes, c’est que mon papa m’accompagne et court aussi, donc c’est une passion qu’on partage à deux. Donc, au lieu d’être juste un déplacement qui coûte de l’argent pour une course où je n’ai pas performé comme je l’aurais aimé. C’est plus un déplacement entre père et fils. Et donc, c’est des événements ou des moments qu’on s’en rappellera toute, toute notre vie. Donc, moi, j’ai la chance de pouvoir, on va dire, être sponsorisé par mon papa, qui est très, très content de me voir évoluer, de me voir progresser, qui lui, c’est le ravi de voir que je m’épanouis dans un sport, que je m’y applique autant. Et pour lui, tant qu’il est très content de me l’offrir, tant que les résultats à l’école sont bons, ce que moi-même, je comprends. Donc, je m’efforce d’être bon à l’école. Et derrière, moi, j’ai la chance de pouvoir participer. Alors, bien sûr, je ne ferai pas toutes les courses, je ne ferai pas tout le calendrier des Coupes du Monde parce que ça coûte quand même de l’argent et que je ne suis pas pro. Mais derrière, si je peux me permettre de faire les championnats du monde, les championnats d’Europe, voilà, ils sont très contents de les offrir. Et quand il peut, de venir avec moi, parce que cette année, par exemple, Madrid, j’y suis allé tout seul. Et des fois, le fait d’y être seul fait qu’il y a des petits problèmes. Et à la fin de la course, quand j’ai fini ma course et que j’ai voulu prendre l’avion, l’avion était annulé. Donc ça, c’est des choses qu’on apprend à 20 ans, 19 ans, 20 ans, jeunes, à gérer. Maintenant, j’ai bien réussi à rentrer. Mais c’est le genre de petits soucis où t’aimerais quand même que tes parents soient là, à côté, pour pouvoir, on va dire, atténuer un peu le stress et te permettre de régler tous les petits problèmes. Mais sinon, non, non, c’est vraiment un sport que je partage avec mon père. Et donc, il est très content de m’emmener sur les cours. De courir, de s’entraîner avec moi, d’avoir du bon matos. On dépense pas non plus des milles et des cents. Je veux dire, j’ai un vélo qui coûte très cher, mais on n’est pas non plus sur le très haut de gamme du vélo. On n’est pas sur les tannés contre la montre. On est sur un vélo de route encore basique. J’ai pas des roues lenticulaires, mais j’ai juste des roues de 45. Des roues très, très haut de gamme. Mais on n’est pas non plus… On ne change pas notre niveau de vie pour le triathlon. Ça reste seulement un plaisir et des moments de partage.
Ermanno : C’est vraiment un plaisir. Écoute, j’allais te le dire justement. Je crois que ce que je comprends, c’est que ton père, en tout cas tes parents, sont tes meilleurs sponsors. Si tu avais, si tu avais justement un conseil à donner à un petit jeune qui voudrait se lancer dans le triathlon et lui en faire justement sa carrière avec éventuellement un double projet, que ce soit étudiant ou professionnel, qu’est ce que tu pourrais lui donner si lui n’avait pas la chance d’avoir papa ou maman comme sponsor ?
Arthur : Ah bah, si t’as pas la chance, c’est l’entraînement qui va primer. Comme on dit, on ne prête qu’aux riches. Et d’ailleurs, si tu cherches à avoir des sponsors ou à attirer du monde, je pense qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux peuvent être une bonne, une bonne façon d’attirer des sponsors. Je n’ai jamais fait, je n’ai jamais pas eu besoin. J’aurais bien aimé, mais j’ai pas le temps. Mais c’est vrai que peut être avoir un compte TikTok ou des choses comme ça, bien que ce soit pas forcément le meilleur sportif. Je sais que ça peut attirer des marques parce que ça fait de… Ça offre de la visibilité pour les marques. Donc, des fois, ça peut être un moyen alternatif pour avoir du matériel, on va dire, soit moins cher, soit offert par la marque. Et ensuite, comme je disais, on ne prête qu’aux riches. Donc derrière, il faut être bon à l’entraînement, en club aussi. Je sais que beaucoup de clubs, par exemple, c’est le cas à Poissy, prêtent des vélos aux athlètes qui participent au championnat d’Europe, au championnat du monde, mais du côté élite ou en tout cas dans la catégorie maîtrisée au niveau. Donc derrière, peut être que ton club, même s’il court en D2, en deuxième division ou en troisième division, peut peut être te prêter du matériel. Mais derrière, c’est quand même beaucoup d’activités d’entraînement et les gens se rendent compte de ton niveau réel et seront prêts à t’aider. Si derrière, ils comprennent ou ils sentent quelque chose de qu’il y a vraiment une possibilité derrière d’évolution et de progression énorme.
Ermanno : Évidemment, c’est que c’est toujours le même principe. Comme tu l’as dit, je serais peut être plus nuancé que de dire on prête qu’aux riches, mais en tout cas, on prête ou on donne à ceux qui peuvent rendre quelque chose, que ce soit de l’image ou effectivement des intérêts. En tout cas, qu’il y ait des intérêts financiers derrière. OK, super. Écoute, Arthur, merci beaucoup pour cet échange, pour cette transparence. J’ai une dernière question que j’aime bien poser à mes invités et encore plus quand ils sont finalement assez jeunes, toi qui a découvert le triathlon à 11 12 ans. Tu penses que si tu devais rencontrer le petit Arthur de 11 12 ans, qu’est ce que tu penses que lui dirait de toi?
Arthur : Je serais content de savoir qu’il a continué le triathlon, qu’il s’amuse toujours autant qu’il n’a pas arrêté parce que pendant un moment, je voulais quand même changer de sport et passer au rugby sans l’influence de mon papa, qui d’ailleurs m’avait arrêté, vu que ce n’était pas compatible le triathlon et le rugby. Et il y a eu une période de creux au Covid et je pense que ça m’a fait du bien. J’ai arrêté pendant un an et c’est le moment où je suis passé de l’Île-de-France à Rennes. C’était le temps de tout relancer post-Covid, donc pas d’entraînement pendant six mois. Donc ça m’a fait du bien. Et derrière, j’ai pris un très grand plaisir à me réentraîner et à reparticiper aux courses. Et je pense qu’il serait toujours très content de savoir que sur un départ de triathlon, j’ai toujours le même stress, toujours les poils qui s’érisent, c’est que je n’ai toujours pas perdu cette envie de courir et cette envie de gagner sur une course.
Ermanno : Écoute, super inspirant. On souhaite que nos auditrices et nos auditeurs, des plus jeunes aux plus âgés, aux plus matures, aux plus sages, puissent eux aussi vivre ce genre d’expérience, voire puissent transmettre aussi. Et c’est également tout l’objectif de ce podcast. Dans les vestiaires, Arthur, où est ce qu’on te suit? Si on veut, si on veut avoir des nouvelles sur toi, si on veut savoir comment évolue ton entraînement, comment tu performes
Arthur : en compétition sur Instagram ou globalement, je pose quand même vachement de photos de courses ou moins les résultats très récents. Je pose quelquefois les entraînements à vélo. On peut ce que je fais dans la semaine sans rentrer dans tous les détails parce que je ne suis pas influenceur sportif. Mais sinon, sur Instagram, on va dire en période estivale ou en période de course, on peut facilement retrouver. Mon, mon, mon, mon palmarès ou les cours sur lesquels je cours en Île-de-France globalement. Mais sinon, après, sur le côté professionnel, c’est basiquement LinkedIn. On va dire on peut retrouver un poste ou quelquefois on peut retrouver des postes sur le sport, mais ça reste quand même assez rare parce que ça reste quand même du côté professionnel et donc je ne mélange pas tout. Je m’amuse pas à faire des postes pour remercier la Fédération française du triathlon d’avoir accepté ma candidature. Je reste quand même assez professionnel. Et c’est plus pour vraiment axer sur le boulot.
Ermanno : OK, super. Écoute, Arthur, on te souhaite une bonne continuation. On te souhaite une bonne saison 2023 2024 qui est en phase de préparation d’hiver. Tu vas faire le foncier et tu reprendras vers février mars avec les toutes premières courses et pas forcément du triathlon. Et puis, on espère peut être de se croiser un jour sur une compétition. Et chers auditrices, chers auditeurs, moi, je vous donne rendez vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode. Au revoir. Ciao.