Bienvenue dans un nouvel épisode de (dans les) Vestiaires, où nous plongeons profondément dans les histoires des sportifs de haut niveau, révélant les défis, les triomphes et les moments d’inspiration qui façonnent leur voyage.
Maya Cloetens est un biathlète Franco-Belge qui a grandi à Grenoble. Après avoir performé au plus haut niveau en Equipe de France, une saisie en demi-teinte en Junior et la voici évincée de l’Equipe de France … elle porte désormais les couleurs Belges et est bien déterminée à monter sur les plus hautes marches des podiums !
Pour la suivre, la contacter et la soutenir, RDV sur https://cloetens.vestiaires.org .
En termes de palmarès, voici quelques infos :
- Vice-Championne de l’IBU-Cup Junior de Obertilliach en 2022
- Vice-Championne de l’IBU-Cup Junior de Martell en 2022
- Championne du Monde Junior en 2021
La transcription de notre échange
Grâce à Autoscript, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Maya. C’est parti !
Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, on va recevoir une sportive et on va parler cette saison de sport d’hiver, en particulier de biathlon. Je reçois une jeune fille de 21 ans, franco-belge, et vous verrez que ça aura son importance. En fin d’année dernière, elle a signé une belle deuxième place à l’IBU Cup Junior de Martel et pour sa dernière compétition sur la saison 2022-2023, la place 36ème sur le sprint femmes à Oslo. Je parle de Maya CLOETENS. Salut Maya !
Salut !
Je voulais quand même rendre hommage à quelqu’un que je suis depuis quelques temps. Il s’agit de Yannick MAZEJICEK, un triathlète, récemment professionnel, qui partage souvent tes histoires. Donc Yannick, si tu nous écoutes, on te salue ! Oui carrément.
Salut Yannick.
Tu le connais déjà par ailleurs ? Vous vous êtes déjà rencontrés tous les deux ?
Oui, on s’est rencontrés parce qu’on fait partie de LACTIQUE tous les deux.
Et bien voilà, c’est beau, c’est du travail d’équipe, c’est ça ?
Quand même, le but c’est d’avoir une communauté et puis de se soutenir entre nous. Et voilà, c’est une formation et puis après on va voir ce que font les autres, on s’aide, on se donne des conseils.
Et bien on pourra en reparler si tu veux quand on arrivera sur la partie un peu plus liée à la vie de sportif en dehors du sport. Pour commencer, ce que je te propose, c’est de te présenter.
Donc, dis-nous tout, qui est Maya CLOETENS ?
Je m’appelle Maya CLOETENS. Je fais du biathlon à haut niveau. Donc, on ne sait jamais, peut-être qu’il y a des gens qui ne savent pas ce qu’est le biathlon. J’ai encore des questions. C’est du ski de fond et du tir. Moi, je suis née à Grenoble. ma mère est française mais mon père est Belge, ce qui a eu de l’importance. En effet j’ai commencé le ski de fond à Grenoble, au club de Grenoble, puis au lycée en France et j’ai été sélectionnée en équipe de France junior, et par la suite j’ai choisi de partir en équipe de Belgique et donc aujourd’hui, je cours sur la Coupe du Monde de biathlon. Donc j’ai eu la double nationalité à la naissance. Et voilà, je fais aussi des études à l’Université de Grenoble en geste civil. Parce que oui, je pense que c’est important de préparer son futur en tant qu’athlète. Je pense que le reste, on va en parler dans la suite.
Déjà, Maya, dis-nous tout. Quand est-ce que tu as commencé à faire du sport ? Je ne parle pas forcément de ski, de ski de fond, de biathlon, mais le sport véritablement pour toi, qu’est-ce que ça représente ?
Je pense que mes premiers souvenirs de sport, ce sera vraiment les week-ends en famille, le dimanche où on faisait des balades, soit en ski de fond, soit en vélo, soit en randonnée autour de Grenoble puisque le terrain s’y prête. C’était des souvenirs en famille et peut-être que pour certains enfants ça peut être une corvée d’aller faire la randonnée le dimanche,
mais moi j’ai toujours adoré ça et j’étais très enthousiaste à l’idée de suivre mes parents.
On parle d’un temps où les téléphones n’existaient pas encore, quoique tu as 21 ans. Les portables ont commencé à arriver il y a 10 ans, donc tu avais 11-12 ans ?
Oui c’est ça, même plus jeune en fait. Mais c’est vrai que j’étais encore, jusqu’à mai 13-14, j’étais assez épargnée par les technologies. On n’avait pas de télé à la maison, il y avait un seul ordinateur pour toute la famille. Mais voilà, c’était que pour les occasions très rares. Et du coup, dès qu’on pouvait être en nature, j’adorais. Et c’est vrai qu’aujourd’hui, peut-être je regrette ce temps sans téléphone et réseaux sociaux.
Ça fait partie aussi de ton métier de communiquer. Je pense que là, pour le coup, ce petit outil qu’on a tous et toutes dans la poche, ça aide bien. Mais je vois tout à fait ce que tu veux dire. Et on en parlait en off, ça m’est arrivé de faire des randonnées en famille et quel bonheur quand l’ado de 14 ans prend du plaisir à marcher avec nous, à se balader avec nous, à regarder, à sentir la nature et à ne pas avoir cette excroissance de la main. Et puis je me souviens même que dernièrement quand on est rentré à la maison, il nous a dit « bon ben j’ai laissé mon téléphone pour vous faire plaisir, pour passer du temps avec vous et puis finalement, je me suis fait plaisir à moi-même parce que je n’ai pas touché à mon téléphone ». C’est précieux.
C’est précieux. Ce sont des moments précieux.
Mais du coup, toi, c’est ce genre de moment que tu passais avec tes parents qui t’ont fait découvrir un petit peu justement, si ce n’est le sport, au moins le plaisir de l’outdoor ?
Oui, c’est ça. Je pense que le fait d’être en nature, je savais que je n’avais pas envie de m’enfermer. Après, j’ai fait aussi des activités plutôt culturelles, on va dire à l’intérieur, mais j’avais besoin de l’air frais et aussi ce goût de l’effort. Je crois que je n’aimais pas marcher lentement par exemple. Il fallait toujours que j’aille un peu vite, que je sois un peu devant, que je mène la marche. Et donc ça, je pense que c’est quelque chose d’assez inné, que j’avais enfant et que c’est ce qui m’a donné goût ensuite à commencer dans un club, à la compétition, etc. et en faire mon métier.
Alors quand on habite à Grenoble, tu nous disais que tu as commencé à faire du ski au club de Grenoble. Quel type de ski ? Parce que maintenant on connaît le ski alpin, le ski de fond. Ça a toujours été du ski de fond ou tu as commencé un petit peu par d’autres types de sports d’hiver ?
Oui, c’est vrai que je dis toujours que je fais du ski, mais ce n’est pas du tout clair. En fait, j’ai passé mes étoiles à Lans-en-Vercors, en ski alpin, toutes mes étoiles, mais finalement, alors que c’est assez rare quand on est enfant, j’ai quand même toujours aimé le ski de fond, et j’ai commencé au club en ski de fond parce que j’aimais pas attendre en ski alpin. Je trouvais qu’on passait notre temps à faire la queue et que pour le peu de plaisir, il y avait beaucoup trop d’attente, alors que le ski de fond, le fait de se retrouver seule en montagne, dans la forêt et ce goût de l’effort, j’ai accroché. Donc j’ai commencé autour de 10 ans au club du GUC Grenoble Ski en ski de fond. Et après, à partir de 15 ans, on peut commencer à faire du biathlon. On commence tous par le ski de fond et ensuite je me suis spécialisée en biathlon.
Alors attends, on va reposer les choses. T’as 21 ans.
Je vais aller trop vite.
Tu as 21 ans, tu as commencé le ski de fond véritablement à 10 ans. À 15 ans, tu as commencé le biathlon et à 21 ans, tu concours déjà sur des manches de coupe du monde. Tu vas trop vite.
C’est vrai que j’ai l’impression que j’ai commencé hier. Je me revois encore faire mes premières courses de ski de fond et de biathlon. Et aujourd’hui, les premières Coupes du monde, c’est assez fou.
Donc tu commences à 10 ans, le ski de fond. Est-ce que tu commences déjà à faire des premières compétitions ? Est-ce que tu commences déjà à sentir ce goût de combattre
ou d’être aux côtés de tes camarades ? Et puis éventuellement aussi un petit peu ce goût de sang dans la bouche quand on va chercher tout ce qu’on a jusqu’au bout.
Exactement, mais en vrai je ne vais pas le cacher, j’avais ce plaisir de l’endurance mais aussi très vite le plaisir de la compétition. C’est d’ailleurs après un cross du collège ou de l’école primaire qu’une institutrice m’avait recrutée au club et pour la petite histoire première course, ça se passait en course à pied et tir. C’était un premier mini biathlon et j’ai gagné devant les garçons parce qu’à l’époque, on avait encore le même corps. Et donc, j’ai été classée chez les garçons en première place.
Forcément, ça aide à vouloir continuer.
Ça m’a tout de suite donné envie de faire des courses. Et pareil, les premières courses, à l’époque ça s’appelait Poussines, donc à 9-10 ans, ça s’est très bien passé. Je montais sur les podiums de la coupe du Dauphiné, donc le circuit régional. Forcément que ça m’a donné envie de continuer à m’entraîner, de m’investir de plus en plus. Je suis passée de un entraînement par semaine à deux entraînements par semaine, puis à faire de plus en plus de week-end, etc.
D’accord, donc l’histoire de la première course que tu as gagnée contre les garçons, je note, et ça me permet aussi de mieux comprendre ce que tu m’as dit la dernière fois avec l’équipe de Belgique. Mais bon, on y reviendra.
C’est une petite fierté que je peux dire.
C’est une grande fierté ! écoute.
Je crois qu’il n’y a qu’un seul sport pour l’instant où on commence à avoir ça, c’est le trail. Un petit sport, tu es dans les petites montagnes, des trucs comme ça. Un genre de sport que tu ne dois pas pratiquer. En tout cas, on ne voit pas ça sur ton compte Instagram. On ne te voit pas t’amuser à monter des grosses montagnes. Non, évidemment, tout ça est très ironique. Je crois que c’est l’un des seuls sports que je connais, où, justement, pour l’instant, les femmes commencent à égaler, si ce n’est dépasser les hommes. Et je pense notamment à Courtney Dauwalter.
Oui carrément, franchement c’est une star et je la regarde avec des grands yeux mais dans les sports de longue endurance, on voit que finalement le corps féminin, peut-être, est capable de durer plus longtemps parce qu’il utilise les graisses, si je ne dis pas de bêtises, peut-être plus facilement que le corps masculin. Mais voilà, je pense qu’il faut bien sûr, il y a des capacités physiologiques, mais il faut aussi ne pas que ça soit un frein et de se dire oui parce que je suis une fille, je vais forcément être en dessous ou parce que je suis un gars, je suis au-dessus. Et vraiment des groupes mixtes d’entraînement, moi je me suis beaucoup entraînée en mixte et ça aide beaucoup. Dans plein de sports, le sport féminin peut encore beaucoup progresser par rapport au sport masculin. Je suis persuadée qu’on n’a pas fini de découvrir les prouesses du corps humain, que ce soit du côté masculin ou du côté féminin. Et puis, je suis sûr qu’on va pouvoir s’amuser dans les prochaines années justement sur des courses mixtes et voir ce qui se passe.
Ça se fait aussi de plus en plus, je ne sais pas trop en biathlon, mais en triathlon notamment, ça peut être super intéressant je pense de mélanger un petit peu les capacités de chacun.
Oui, comme en athlétisme aussi. Oui, nous, en biathlon, on a des relais mixtes. Pour l’instant, les filles concourent avec les filles et les gars avec les gars. Pourquoi pas essayer ?
Pour revenir à toi, tu nous disais que tu as découvert un peu le goût de l’outdoor avec les balades que tu faisais avec tes parents. Sur ta famille, est-ce que c’est une famille de sportifs ? Est-ce que vous êtes tous des sportifs de haut niveau ou est-ce que tu es la seule à sortir du lot ?
Alors, sportif de haut niveau, pas du tout. Mes parents font très peu de compétition, mais par contre c’est quand même des sportifs. Donc on passait les week-ends en nature, à la montagne, en vélo, sur les routes, etc. Mais c’était vraiment sport amateur. Eux viennent, pour le coup, mes grands-parents d’une famille pas du tout sportive, donc c’était eux qui s’étaient mis eux-mêmes au sport. Peut-être qu’ils auraient aimé faire de la compétition, mais qu’ils n’ont pas eu l’occasion justement. Et aujourd’hui, ils me soutiennent à fond, mais je suis un peu la seule à avoir ramené ce monde du haut niveau et de la compétition par rapport à d’autres familles, où c’est un peu une vocation familiale. Moi ce n’était pas le cas et ma motivation première elle est venue de moi et pas de mes parents.
Bon tu sais ce qu’il te reste à faire si tes grands-parents n’étaient pas trop sportifs, que tes parents le sont devenus, qu’ils te l’ont transmis et que toi maintenant en tant que sportive de haut niveau, il ne te reste plus qu’à épouser un ou une sportive de haut niveau et puis à enseigner ça à tes enfants.
Ouais et faire des champions olympiques.
Super. Ben voilà, on commence tôt. Tu peux revenir rapidement avec nous sur ton palmarès, même si j’en ai dit deux lignes au début ? Après avoir gagné ce cross de l’école contre les garçons, sur quelle marche du podium est montée Maya ?
Alors si on reprend un peu le chemin depuis le début, quand j’ai commencé le biathlon, j’ai été double championne de France en U16 et U17, donc les catégories cadettes, deux années de suite sur le classement général. Et donc ça, je pense que ça a quand même été charnière parce que ça m’a vraiment poussée au haut niveau. Je suis passée peut-être du « ok, je fais du biathlon trois, quatre fois par semaine et j’adore ça ». Et à partir de ce moment-là, je me suis dit « ok, je vais faire du biathlon à haut niveau ». J’ai été en lycée sport-études et je me suis mis à en faire six jours sur sept. Ensuite, j’ai décroché mes premières sélections internationales. Et là-bas, pareil, je reviens avec un titre de championne du monde jeune, en relais, et c’est des souvenirs en équipe avec les copines qui m’ont marquée pour la suite de ma carrière. La saison dernière, je décroche 5 médailles individuelles en junior et mes premières sélections sur la Coupe du Monde senior. Ça reste aujourd’hui mes meilleurs résultats et j’en suis très fière.
On ne reviendra pas forcément sur la saison 2023, on expliquera pourquoi tout à l’heure, mais en tout cas j’espère que le palmarès ne va pas s’arrêter. Avec un si beau palmarès, forcément on se fixe des objectifs. Quels sont tes objectifs à court et moyen terme ?
Alors à court terme, vu que maintenant que j’ai goûté à la Coupe du Monde, je ne veux plus en sortir. Ce serait vraiment de faire ma place sur ce circuit. Donc le niveau, il est élevé, c’est le top niveau mondial. Et en biathlon, il faut savoir quand même que l’âge mature des meilleurs biathlètes, il est assez tard, plutôt après 26 ans, même jusqu’à 30 ans, donc je vais prendre le temps de m’imposer sur ce circuit. Mais voilà, il ne faut pas non plus que j’ai peur de faire ma place, même si j’ai 21 ans. Donc voilà, ça va être d’aller chercher des top 30, des top 20, des top 10, progresser là-dessus. Et puis à plus long terme, forcément, je pense déjà aux Jeux de 2026. Ça peut paraître assez loin, mais en fait, ça va vite parce que les sélections se font l’année d’avant donc en fait c’est déjà dans deux saisons. Et voilà ça c’est un rêve de gamine, c’est pour ça que je veux faire du biathlon au haut niveau, c’est pour ça que j’ai continué dans les moments difficiles donc voilà. Les Jeux.
Ouais et puis en plus 2026 si tu es toujours à Grenoble, si je ne m’abuse les Jeux seront à Milan donc c’est accessible presque en ski pour toi ?
Exactement et franchement d’avoir des jeux à côté de la maison, dans les Alpes, avec de la vraie neige, probablement c’est un rêve, plutôt qu’une destination atypique. Et en Biathlon, c’est à Antholz. Et pour ceux qui connaissent le Biathlon, ils connaissent le site, c’est vraiment le site mythique de la Coupe du Monde. Donc ça va être incroyable comme événement.
Bon après tu dis que en 2026 on aura de la vraie neige … attends … à voir, parce que à l’allure où le climat change à mon avis …
Je suis optimiste parce que c’est à 1700 mètres d’altitude, mais oui ça c’est une grosse problématique, on peut en parler d’ailleurs, qui m’intéresse aussi beaucoup.
Eh bien écoute, faisons un petit encart, parlons-en. En quoi est-ce que ça t’intéresse ? En quoi est-ce que, ça, éventuellement, te dérange ? Qu’est-ce que ça génère chez toi quand on parle justement de ces dérèglements climatiques ? Toi qui es au cœur de tout ça, comme toutes les sportives et tous les sportifs outdoor, j’imagine que tu passes quasiment plus de temps dehors qu’à l’intérieur. Qu’est-ce que tu constates dans ces changements climatiques ?
Ça me touche particulièrement parce que je suis en plein milieu de ça depuis, justement, que je fais des randonnées en famille quand j’étais enfant. Après, je me suis mise à tourner en rond sur des pistes qui sont en neige artificielle parfois au début de saison, puis à la fin de la saison. J’ai vu des saisons où on a dû parfois s’échauffer en course à pied parce qu’il n’y avait pas assez de neige ou alors mettre des ski-roues en février alors qu’on a toujours skié toute l’année. J’ai même vu la différence, donc là où j’habite c’est une station en moyenne altitude, vers 1000 mètres d’altitude. Je vois des photos où il y avait encore 50 cm de neige quand j’étais petite et en fait il n’y a plus jamais ça dans l’hiver. On est au milieu de ces dérèglements-là et pour autant, je pense qu’on ne peut pas rester sans rien faire, mais forcément la pratique en compétition, il faut quand même être honnête, et bien c’est pas parfait au niveau environnemental mais je pense qu’on peut tous faire ses efforts et on peut tous réaliser ça au lieu de justement l’ignorer, ben profitons de ce regard là qu’on a sur la nature en s’entraînant tous les jours pour essayer de faire quelque chose. Quel que soit le type de compétition, tout à l’heure on parlait de trail, en parlant de, Courtney Dauwalter, c’est pas forcément neutre d’un point de vue carbone.
Mais il est vrai que c’est aussi le meilleur moyen pour certaines personnes d’être témoins de ces dérèglements climatiques. Que ce soit pour les sportives et les sportifs en eux-mêmes mais aussi pour les spectateurs qui peut-être se disent « ah bah tiens là, cette année sur cette station-là ils ont été obligés de mettre de la neige artificielle alors qu’il y a 10 ans, 20 ans, on avait encore 2 mètres d’enneigement. Je pense que ça peut servir aussi de témoin pour ceux qui se posent encore des questions.
Oui, carrément. Je pense que, justement, en trail, je sais qu’énormément sont touchés par la question. Et à la fois, sur un gros événement comme l’UTMP, on sait très bien que ce n’est pas parfait en termes de bilan carbone. Mais justement, c’est, je pense, utiliser les compétitions qui rassemblent tant de gens et qui font rêver tant de gens pour faire passer des messages, pour éduquer. Et c’est ce que font certaines fédérations. Je travaille avec l’IBU, donc la Fédération Internationale du Biathlon, là-dessus. Et je pense que c’est le moment de mettre en place des choses sur les compétitions et avec les fans de sport.
Eh bien écoute, le fait que tu en parles notamment dans ce podcast, mais on va pouvoir parler aussi d’autres choses. Moi, ce qui m’intéresse aussi, c’est de savoir un petit peu comment une sportive de haut niveau vit. Tu nous as dit que tu étais sportive depuis que tu as 10 ans, donc ça fait au moins 11 ans, le haut niveau peut-être un petit peu moins, mais que à côté tu fais aussi des études. Comment sont organisées tes journées ?
C’est un timing très serré. Quand je me lève, je vis biathlon, je mange, je vis biathlon, je dors, je vis biathlon. Et au milieu, j’essaye de casser des études. Le fait que ce soit un sport en fait qui se pratique en montagne et j’habite pas sur le pas de tir ou sur la piste de ski, il faut rajouter des transports, des transitions. Donc en fait, l’entraînement du matin où je vais faire 2h de ski, ça va me prendre 3h30-4h. Et donc ça, c’est à prendre en compte. Et donc aujourd’hui, je m’entraîne 6 jours sur 7, 2 fois par jour, 11 mois dans l’année. Ça prend un temps énorme et c’est pour ça que j’appelle ça mon métier, même si je gagne pas tout à fait ma vie avec… Je dis que c’est mon métier parce que ça prend le temps d’un métier. Et donc après, on fait aussi la sieste au milieu de la journée, tous les jours. Et à ce moment-là, j’en profite, quand j’ai le temps, pour travailler un peu les études. Et pareil, à l’intersaison, au mois d’avril-mais-juin, j’en profite où il y a un peu moins de sport pour avancer les études de manière intensive. Ce n’est pas facile tous les jours. Il faut avoir la motivation.
Attends, d’un point de vue, juste activité, tu serais pas un peu hyper active quand même ?
Si totalement, je ne tiens pas sur ma chaise. Là je suis en train de bouger mais faut que je fasse attention au micro.
Ouais, moi aussi. Écoute, continuons. Je vais essayer de mettre un petit peu de rythme comme ça on va pouvoir bouger un petit peu en parlant, en échangeant. Ok donc une belle saison bien remplie. En tout cas ce qui me plaît aussi c’est d’entendre que tu t’entraînes six fois par semaine et non pas sept. Donc, tu prends quand même une journée de repos dans la semaine et pareil, tu t’entraînes pas 12 mois par an, mais 11 mois. Ça, ça me fait plaisir. C’est un sujet qu’on pourrait éventuellement aborder dans un autre podcast que je produis. Tu nous dis que tu n’en vis pas encore tout à fait du biathlon. Est-ce que tu peux nous partager un petit peu tes revenus ? Comment est-ce que tu fais pour vivre de ton sport ou pas ? Qui t’accompagne ? Qui te soutient ? Et puis après, on reviendra un petit peu aussi sur le reste de ton côté sportif et notamment cette histoire de double nationalité, du fait que tu habites à Grenoble mais que tu portes les couleurs belges. Enfin, on va revenir là-dessus. Mais déjà, la première question, c’est comment tu vis actuellement de ton sport ?
C’est un peu mon combat, parce que j’ai décidé de faire du sport de haut niveau et à un moment, il faut en vivre. Mais j’aime bien être transparente là-dessus. En vrai, mes parents m’ont beaucoup aidée pendant longtemps, jusqu’à au moins mes 18-20 ans, ce qui est normal d’accompagner ses enfants, mais quand même, j’aimerais en parler. C’est vraiment une chance. Sans eux, je n’aurais pas pu faire du biathlon au haut niveau. Mais justement, aujourd’hui, j’essaye d’être indépendante et donc j’ai quelques sponsors qui me permettent de payer tout juste mes factures et d’arriver à une sorte d’équilibre. Sauf qu’après, il faut aussi juste vivre, avoir un petit appart, manger, se transporter. Cette partie-là est encore plus compliquée. C’est pour ça que j’ai choisi aussi de développer mes réseaux et d’essayer d’améliorer mon image et de sensibiliser les entreprises parce que je pense qu’il y a plein de choses à partager en tant que sportif de haut niveau. J’ai quand même des sponsors équipementiers qui me permettent déjà d’alléger des coûts énormes, un sponsor de véhicules qui permet de me déplacer sans frais et c’est aussi énorme et puis voilà des premiers sponsors qui me payent une partie de la saison mais pas entièrement. Donc, c’est encore un combat.
C’est aussi pour ça qu’on te donne la parole dans le podcast (dans les) vestiaires. On va mettre en place une petite page de collecte de fonds. Et comme ça, ceux qui souhaiteraient te soutenir, souhaiteraient soutenir ton projet, souhaiteraient t’accompagner dans tes objectifs à court, moyen, voire long terme, ils peuvent se connecter sur http://vestiaire.org . Et puis, on va voir ce qu’on peut faire d’un point de vue institutionnel. Nous, notre objectif, c’est de pouvoir aussi vous aider, vous, les sportives et les sportifs qui font le sport au quotidien et qui se battent pour ça.
Merci à vous pour ce que vous faites, parce que pas tout le monde prend la peine et c’est important.
Je pense que c’est important effectivement pour pouvoir aider les sportives et les sportifs, surtout quand on porte les couleurs du drapeau, que ce soit le drapeau français, le drapeau belge ou un autre. Les sportifs ne sont pas forcément aidés ou pas forcément assez aidés, sauf ceux, évidemment, qui trustent les places sur les podiums pendant de longues années. Mais encore, c’est pas gagné parce que souvent, il faut y rester. Et il y a des petits challengers qui arrivent. D’ailleurs, en parlant de drapeau et en parlant de challenger, j’aimerais revenir avec toi sur cette histoire de franco-belge, de française et belge qui court maintenant pour les couleurs du drapeau belge.
Ouais, c’est une longue histoire. J’ai toujours su, quand je me suis lancée dans le biathlon, je me suis dit ok là je tente le parcours français classique, mais je sais que j’ai ce plan B de pouvoir partir en Belgique parce que je suis née franco-belge, grâce à mon père et ma famille habite en Belgique et donc j’ai toujours eu ce contact avec la Belgique et donc je pense que ça a été un peu comme un parachute qui me disait ok je me lance dans le sport de haut niveau c’est complètement incertain mais je sais que j’ai ce parachute belge et qui m’a sauvé finalement et qui m’a aussi permis de me lancer. Donc j’ai été sélectionnée en équipe de France Junior, ça s’est très bien passé pour que j’en arrive là. J’ai été championne du monde, médaillée internationale. Mais l’équipe de France, comme toutes les équipes de très haut niveau, surtout en biathlon, c’est dense. On n’a pas le droit à l’erreur. Il y a de la compétition, il y a des sélections. L’année suivante, j’ai eu une année de moins bien. J’ai été mise de côté. Ce qui arrive très régulièrement. Mais à ce moment-là, je me suis dit, OK, je ne vais pas perdre de temps. La France ne veut pas de moi cette année. Et bien, pourquoi pas essayer avec la Belgique ? J’ai été super bien accueillie et ça m’a libérée surtout d’un poids. Après, là, je raconte ça avec le grand sourire. Ça n’a pas été facile. C’est des événements qui choquent et qu’on doit traverser. C’est des décisions pas faciles à accepter, mais j’ai eu la chance de pouvoir continuer ma carrière avec la Belgique et d’accéder à ces circuits internationaux qui sont en fait le but ultime du sportif de haut niveau français ou belge et donc aujourd’hui ça se passe très bien et je suis super contente de mon choix et en vrai pour rien au monde je ne reviendrai en arrière et ça c’est cool.
Je pense que c’était pas un choix facile quand on avait eu l’occasion de parler précédemment ensemble tu me disais que tu avais dû faire plusieurs fois des choix dans ta vie déjà quand tu étais jeune tu avais le choix entre le ski de fond et le biathlon. Tu as choisi le biathlon. Après ton bac, à faire des longues études ou à faire des études et du sport, tu as choisi la voie études et sport. Et puis, quelques mois après, parce que je te rappelle quand même que tout tient dans un mouchoir de poche, tu as que 21 ans, tu as fait le choix de changer de fédération et de rejoindre ton autre nationalité, celle de la Belgique. Et bravo à toi pour ces choix qui se sont enchaînés. Et puis effectivement, tu as l’air de mener avec brio parce que la dernière saison, elle s’est quand même relativement bien passée.
Oui, carrément. C’est ça qui est trop cool, c’est que j’ai fait ce grand changement, ce grand saut.Et je me suis dit, oui, mais si c’est pour aller faire 40e à toutes les courses, à quoi ça sert ? Et en fait, l’année suivante coup j’ai décroché mes meilleurs résultats j’ai même battu des françaises qui m’avaient battu l’année d’avant donc même si c’est mes copines je les adore etc c’est toujours une petite fierté donc me dire ok j’ai réussi à progresser j’ai réussi à passer par dessus cet échec et aujourd’hui ça se passe très bien avec la Belgique on a une équipe grandissante prometteuse et voilà je vis mon rêve de courir sur la Coupe du Monde de Biathlon, ce qui est déjà incroyable.
Bon alors, j’aurais plein de questions encore à te poser. Une des premières, ça reste que tu nous as dit que tu habites à Grenoble, tu vis à Grenoble. Malgré tout, tu cours pour la Belgique sous les couleurs du drapeau belge. Donc ça veut dire que même si tu n’es plus dans l’équipe de France, au quotidien, sur ton spot d’entraînement, tu cours avec celles et ceux qui sont encore en équipe de France. Comment ça se passe les entraînements ?
Je suis encore en contact avec mon ancien groupe régional à Corrençon-en-Vercors, à côté de Villard-de-Lans. C’est hyper important d’avoir des coéquipières d’entraînement. On s’entend super bien, on s’aide. La concurrence est aussi importante pour se dépasser. En vrai, ça ne change pas grand chose. J’essaie de m’entraîner un maximum avec eux pour ne pas être trop toute seule. Et la cohabitation se passe très bien.
Tu parlais tout à l’heure de l’équipe de Belgique. Si je ne m’abuse, vous êtes pour l’instant trois femmes et quatre hommes, c’est ça ?
Oui, c’est ça.
Donc c’est déjà un peu moins dense que l’équipe de France ?
Il y a plus de place. C’est plutôt, il faut aussi trouver des gens de haut niveau finalement pour avoir une équipe. Mais justement, l’équipe a beaucoup grandi. Il n’y a pas longtemps, il y avait une seule fille. On peut maintenant faire des relais mixtes, on va bientôt pouvoir faire des relais masculins et féminins. Et ça, pour une équipe, c’est génial.
Quelles sont les chances pour la Belgique de monter sur un podium sur les prochaines échéances ? Vous êtes plusieurs. Je comprends que vous êtes une équipe un peu naissante dans le haut niveau en biathlon. Alors, ce n’est pas forcément lié aux conditions climatiques. Il n’est pas rare que des sportifs d’hiver qui sont originaires de coins où il fait un peu plus beau et un peu plus chaud et se délocalisent pour s’entraîner. C’est aussi ton cas finalement. Donc, quelles sont les chances de l’équipe de Belgique de monter sur un podium prochainement ?
Je pense que le Relais Mixte a vraiment un gros potentiel. Donc, c’est deux femmes, deux hommes et ça permet d’aller égaler les plus grosses nations, en tout cas d’aller les rivaliser. Après, il ne faut pas se le cacher, il y a quand même des énormes nations en biathlon qui sont encore à un niveau au-dessus. Mais par exemple, Florent Claude, qui court pour la Belgique, est champion du monde de biathlon d’été récemment, il y a un mois. Donc il montre que c’est possible de monter sur le podium. Et moi, clairement, c’est un objectif et un rêve sur le plus long terme. Donc on a les moyens pour aller chercher ça, mais il ne faut pas non plus rêver de se dire OK, on va faire ça demain. Ça sera peut-être dans quelques années, mais on a le temps de se former et de rêver.
Et le temps que vous vous formiez, le temps que vous progressiez, le temps que vous vous appreniez justement à monter sur les plus hautes marches du podium, vous allez à la recherche de partenaires, vous allez à la recherche de sponsors. Est-ce que tu crois que justement des victoires, que ce soit en Coupe du Monde ou même pourquoi pas au JO, ça peut
permettre de débloquer certains dossiers de sponsors et donc de pouvoir un peu mieux vivre ?
Oui carrément, il ne faut pas se le cacher. Les sponsors cherchent des gros résultats. Après, ce n’est quand même pas magique non plus parce que l’année dernière, je sors avec cinq médailles, je me suis dit “trop bien, je vais avoir plein de sponsors faciles”. Ce n’est pas vrai. Il faut quand même mener tout un projet et puis ça va se faire petit à petit, j’en suis sûre, mais forcément que c’est un coup de pouce.
On parle de sponsors. Tout à l’heure, on a parlé de blessures. On n’en a pas encore parlé, mais là, tu sors de six semaines d’arrêt pour une blessure. Tu vas nous en dire plus. Comment ça se passe d’un point de vue financier avec tes partenaires, avec tes sponsors, avec ta fédération, toutes ces personnes, tous ces groupes, toutes ces entités à qui tu dois rendre des comptes ?
C’est vrai que c’est assez particulier. Moi, j’ai eu de la chance, par exemple, j’étais sur le point de signer un contrat et je me suis blessée. Et ils ont été super cool, on a quand même signé le contrat. Donc je pense que ça va dépendre de chacun. Mais un vrai sportif, il sait que ça fait partie de la vie d’athlète et donc il sait que ça ne devrait pas être un frein, et qu’au contraire, il y a beaucoup de sportifs qui reviennent même plus fort après une blessure. Mais ça peut quand même faire peur, donc voilà. Après, ma fédération m’a soutenue, j’ai d’autres sponsors qui ont été aussi super encourageants. Pour l’instant, je n’ai pas eu de soucis, mais je peux comprendre que ça peut refroidir des personnes, et ça va que ça arrive aussi pendant la préparation, mais si c’était pendant la saison de compétition c’est quand même plus compliqué. Je sais que j’ai des contrats où il faut participer aux compétitions, ce qui est aussi normal, montrer l’image de la marque etc. Et donc si je n’y participe pas à cause d’une blessure, forcément ce sera moins d’entrée financière et ça, ça peut être compliqué.
Alors attention, je ne remettais pas en cause le fait que les sportifs n’y étaient pas préparés ou ne s’y attendaient pas, mais c’est plutôt l’autre côté de la barrière, du côté sponsor et partenaire. Et c’est tout à leur honneur que tu dises qu’il y en a qui ont quand même décidé de t’accompagner bien que tu sois blessée. D’ailleurs, si tu veux leur rendre hommage, n’hésite pas.
Oui, carrément, je les remercie. Mais c’est Roy Energie avec qui j’ai signé récemment et Madshus, et Kiwi Précision qui sont vraiment super soutenants dans la démarche, qui m’accompagnent même aussi moralement et c’est important.
Sur le point contrat justement, comment ça se passe ? Est-ce que tu es accompagnée pour rédiger, pour relire les contrats, pour être sûre que tu t’engages pas dans tout et n’importe quoi ?
Non, en vrai je prétends pas du tout. Justement, c’est un monde que je ne connaissais pas du tout et que je ne prétends pas connaître. Donc, j’essaye de m’entourer au maximum et de trouver les bonnes personnes. Mais ce n’est pas forcément facile parce que, justement, il y a parfois trop de personnes. Et donc, il faut choisir ce qui est bien et ce qui est un peu louche. Du coup, je me suis entourée avec LACTIQUE, qui est une entreprise qui nous forme à écrire sur les réseaux et qui met en relation l’athlète et les entreprises. Donc eux, ils s’y connaissent en contrat et ils vont pouvoir me donner leur avis. Et je travaille aussi avec un gars de Grenoble qui s’y connaît énormément dans tout ce qui est commercial, tout ce que je ne connais pas et qui me donne aussi son avis. Enfin, je pense que c’est hyper important et qu’à moins d’avoir fait des études dans ce domaine là, un athlète c’est normal qu’il n’y connaisse rien. Donc il faut s’entourer.
Juste pour reboucler parce qu’on avait commencé à parler de la blessure, donc six semaines sans rien faire ou quasiment, tu en es où maintenant ?
Eh bien j’ai repris aujourd’hui les intensités en skis à roulette. C’est quand même mon sport, donc c’était super important. J’ai pris le temps. Six semaines, c’était long, et peut-être que j’aurais pu reprendre il y a déjà dix jours, mais déjà tout le monde m’a dit soit prudente. Et je pense que c’est ça, ça sert à rien de reprendre une semaine plus tôt pour derrière perdre un mois. Là aujourd’hui, j’avais aucune douleur, des bonnes sensations, donc je m’inquiète pas. En vrai, ça fait un mois que déjà je peux rebouger et faire plein de choses. En kiné, j’ai travaillé beaucoup en préparation physique et du coup, je suis assez confiante et surtout, ça fait du bien et c’est un soulagement de ressentir que je puisse faire mon sport normalement.
Et sur l’aspect notamment psychologique, même si on y est préparé quand on est sportif, la sortie de blessure, tu disais, tu aurais presque pu reprendre il y a dix jours, mais finalement tu as préféré être un petit peu précautionneuse. Comment ça se passe le retour à l’entraînement ? Alors je ne parle pas d’un peu de natation, d’un peu de course à pied, d’un peu de renforcement musculaire, je parle vraiment de ton sport. Tu nous as dit aujourd’hui, enfin, tu as pu reprendre le ski roulette. Du coup, comment ça se passe ? Est-ce que tu n’as pas trop d’appréhension ? Est-ce que tu n’es pas trop contracté, trop crispé ou au contraire c’est un relâchement total ?
J’avais peur de ça mais en fait c’est une piste que je connais par cœur, mes skis rouges je les connais par cœur et donc en fait c’est juste trop plaisant et tu te rends compte qu’en un mois et demi tu n’as pas du tout le temps de perdre. C’est tellement des automatismes qui sont ancrés que c’est revenu super naturellement et j’ai pas d’appréhension. Donc ça c’est cool. Après, moralement, c’est pas forcément facile parce que forcément que moi j’avais peur de pas être au niveau et de pas retrouver mes sensations. Et donc les semaines d’avant c’était dur de retrouver la forme, mais là ce matin ça allait donc écoute c’est positif.
On te souhaite en tout cas que tout se passe super bien, que la saison 2023-2024 qui commence, enfin qui va commencer, se passe bien et puis qu’elle puisse te permettre de t’emmener vers tes objectifs, que ce soit la Coupe du Monde, mais même les JO de Milan en 2026.
Merci de donner la parole aux sportifs et sportives et de nous aider dans notre recherche de financement aussi. Je te remercie, c’était très sympa.
Et bien écoute, c’est un plaisir. Pour terminer, j’ai encore deux questions. La première, où est-ce qu’on peut te suivre, suivre un petit peu tes histoires ? Et puis tu nous disais que
tu es formée par LACTIQUE pour t’exprimer sur les réseaux sociaux. Donc donne-nous l’adresse de ces réseaux sociaux.
Oui, bien sûr. Il faut me suivre sur LinkedIn, en ce moment, je suis super active. Et sur Instagram, bien sûr, mon premier réseau social où je vais vraiment mettre mon quotidien, mes suivis de compétition, etc. Ça se passe sur Instagram. Et pour la partie plus mentale, histoire de vie, c’est plus sur LinkedIn.
On mettra tous les liens dans les notes de l’épisode. Et puis, on vous invite toutes et tous à aller regarder les réseaux sociaux de Maya et à venir faire un tour aussi sur la page de Vestiaires, https://vestiaire.org/maya pour pouvoir l’aider à financer sa carrière. Maya, on souhaite encore une fois une bonne continuation. Et puis, nous, chers auditrices, chers auditeurs, on se donne rendez-vous pour le prochain épisode. Merci beaucoup vraiment de m’avoir accueillie.
Super.