#070 Emeline DELANIS – De la passion au défi, le parcours d’une marathonienne entre espoir et résilience – s03e32

Saison I
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#070 Emeline DELANIS - De la passion au défi, le parcours d'une marathonienne entre espoir et résilience - s03e32
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🏃‍♀️ Derrière chaque athlète, une histoire unique. 💪 La vie d’Emeline Delanis illustre parfaitement cette maxime. Dans le dernier épisode du podcast #DansLesVestiaires, on plonge dans le double quotidien exigeant mais passionnant d’Emeline🎙️. Sportive de haut niveau et étudiante, son parcours aux États-Unis révèle les sacrifices et la résilience derrière chaque succès. 🇺🇸✨

📚 Partie pour apprendre l’anglais, elle y a découvert une opportunité de fusionner sa passion pour la course avec une bourse athlétique, mettant ainsi le pied à l’étrier d’une prometeuse carrière en athlétisme 🏃‍♀️📘.

🚑 Mais le parcours d’Emeline nous rappelle également l’importance de l’écoute de son corps. Après un diagnostic de syndrome des loges, elle a dû faire face à des choix difficiles et à l’incertitude vis-à-vis de sa carrière 🩺.

🥇Pourtant, sa détermination reste inébranlable. Sponsorisée par Puma et nourrie d’une ambition qui la pousse vers les prochaines échéances internationales, Emeline incarne la ténacité et le courage. 🌍🏅

🌟 Son expérience nous enseigne l’importance de croire en ses rêves, mais aussi de savoir s’adapter et se reconfigurer face aux aléas de la vie. Elle nous montre qu’avec passion, travail et résilience, les obstacles se transforment en marches vers le succès. 🛤️✨

🎧 Pour soutenir Emeline et en découvrir plus sur son histoire inspirante, je vous invite à écouter cet épisode poignant. Vraiment, une leçon de vie et de sport à ne pas manquer ! 📲💖

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Dans cet épisode, vous pourrez découvrir (chapitres de l’épisode) :

  1. (01:45.78) Rencontre avec Emeline Delanis, coureuse de fond
  2. (05:02.92) Découverte de la course à pied par Emeline
  3. (08:03.84) Passage d’Emeline au demi-fond et fond aux États-Unis
  4. (11:40.90) Intégration d’Emeline dans l’équipe de France
  5. (13:47.12) Description du syndrome des loges
  6. (16:26.04) Construction de sa carrière et sponsorisation par Puma
  7. (23:29.98) Ses entraînement pour le marathon
  8. (31:52.73) Conseils d’Emeline pour les sportifs aspirants

Pour suivre et soutenir notre invitée : https://www.linkedin.com/in/emeline-delanis-3662a7145 / https://www.instagram.com/emeline_delanis / https://www.strava.com/athletes/57618374

Grâce à Autoscript, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Emeline.

Ermanno : Dis papa, ils font quoi les sportifs quand ils sont pas sur le terrain ? Et bah croyez-moi, quand votre fils vous pose cette question, ça fait réfléchir. Surtout quand on sait que pas mal d’entre eux jonglent avec un ou plusieurs jobs pour pouvoir joindre les deux bouts. Et j’ai réalisé que beaucoup d’entre nous se posent la même question. C’est pour ça qu’il y a quelques années, j’ai décidé de lancer le podcast Dans les vestiaires pour plonger dans ces doubles vies. Parce que derrière chaque athlète, il y a une histoire et parfois un autre métier. A peu près au même moment, j’ai rejoint A-Player, un cabinet de recrutement spécialisé dans les recherches critiques. Alors moi je suis recruteur tech et avec mon associé, on aide les entreprises à trouver les perles rares. Mais on accompagne aussi les entités qui veulent définir ou redéfinir une politique de recrutement. Et je peux vous dire que des sportifs de haut niveau croisés au gré de nos chasses de candidats, on en a vu un sacré paquet. Et oui, parce que encore une fois, vivre de son sport n’est pas si facile. Quand on n’est pas installé au plus haut des podiums depuis des années. Et encore, comme une marque bien installée, il faut y rester et se réinventer sans cesse. Du coup, à travers les histoires inspirantes de mes invités, je vous propose de découvrir comment on peut répondre à nos enfants qui se demandent encore ce que font toute la journée ces sportifs de haut niveau. Parce que oui, entre sport et entrepreneuriat, il y a beaucoup de points communs. Et avec les JO de Paris qui approchent, c’était le moment de redonner vie à ce podcast. Alors restez après l’épisode, je vous donne tous les détails sur notre invité. Et je vous invite à aller voir la page sur le site vestiaire.org pour pouvoir le soutenir dans ses projets. Allez, c’est parti pour un nouvel épisode.

Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir pour un nouvel épisode du podcast Dans les Vestiaires. Aujourd’hui, on va parler avec une athlète, une coureuse de fond, de long, de presque très long, qui va nous raconter un petit peu comment est-ce qu’elle construit sa carrière, comment est-ce qu’elle vit d’un côté, et de l’autre, de l’océan. Je suis très heureux de recevoir Emeline Delanis. Salut, Emeline.

Emeline : Salut, Ermanno. Merci de m’avoir sur le podcast.

Ermanno : Eh bien, je t’en prie, c’est un plaisir. Ça va, tout va bien en termes de… T’es bien posée, t’es bien assise, t’es prête à répondre à toutes mes questions ?

Emeline : Oui, je suis prête.

Ermanno : Là, t’es où ? De quel côté de l’océan ?

Emeline : Là, je suis en France, à Berck actuellement. Je suis en rééducation, donc je suis dans le Nord pour l’instant.

Ermanno : Ok, tu vas nous dire un petit peu pourquoi tout ça. Ce que je te propose, c’est déjà de mettre… On va dire avec les pieds dans le plat et nous en dire plus sur toi. Qui es-tu, Emeline ? Quel âge as-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Quel sport tu pratiques ?

Emeline : Moi, c’est Emeline. Je suis sportive de haut niveau. J’ai 26 ans, en course à pied, puis sur marathon surtout maintenant, sur tout ce qui est course de fond. Je m’entraîne principalement aux Etats-Unis. J’ai rejoint la team de Puma qui est là-bas parce que je suis du coup sponsorisée par Puma maintenant depuis trois ans. Et j’ai rejoint une team professionnelle là-bas qui est basée en Caroline du Nord. Et aujourd’hui, là, pour l’instant, je suis de retour en France. Mais voilà. J’ai fait mes études aux Etats-Unis, donc c’est aussi pour ça que c’est vrai que j’ai eu l’habitude du système américain, même au niveau de tout ce qui est entraînement et tout ça. Donc, c’était aussi mon choix de repartir là-bas après mes études. J’étais revenue en France, mais j’ai préféré, en tout cas, poursuivre… ma carrière sportive là-bas.

Ermanno : Alors, tes études aux Etats-Unis, c’est-à-dire que t’es partie post-bac, t’as étudié quoi ?

Emeline : À la base, je partais après le bac pour apprendre l’anglais. Donc, c’était vraiment une histoire de six mois à un an. Puis, ça s’est transformé en cinq ans, huit ans. Maintenant, ça va faire huit ans. Et du coup, j’ai fait mes études en business, leadership, administration. J’ai fait mon bachelor en Californie. Et ensuite, je suis partie faire mon master à Boston.

Ermanno : J’aime bien comme quoi c’est la plus européenne des villes américaines.

Emeline : Oui, c’est ça. C’est ce qu’on dit.

Ermanno : Et puis là-bas, les conditions d’entraînement, que ce soit à Boston ou ailleurs, c’est vrai que c’est assez sympa. Mais Boston, avec les grandes universités qu’il y a, j’imagine que ça doit être un peu le pied pour justement mettre un pied devant l’autre.

Emeline : C’est ça. Toutes les infrastructures, c’est énorme. C’est comme si toutes les universités étaient un peu comme… Bien sûr, un peu moins bien, mais c’est quand même un peu comme l’INSEP où il y a tout… Enfin, il y a tous les… Le nécessaire, en tout cas, pour s’entraîner correctement et pouvoir faire ses études et être directement sur place aussi. C’est ça qui est un gros plus.

Ermanno : Oui, à la différence des étudiants français qui sont rarement sur un campus où on a tout. Alors, sauf, tu te rappelais, ceux qui sont à l’INSEP. Mais sinon, en général, les étudiants vont à la fac ou à l’école d’ingé ou à l’école de commerce ou à l’école de médecine ou autre. Et puis, ils ont leur appart à côté du campus. Et puis, malgré tout, pour aller s’entraîner, il faut qu’ils se débrouillent. Aux États-Unis, tout est possible. C’est ce que j’ai pensé pour être dans un microcosme.

Emeline : Voilà. Non, c’est ça. C’est vrai que c’est parfait pour l’entraînement, en tout cas.

Ermanno : Quand est-ce que tu as découvert le sport et en particulier la course à pied ?

Emeline : Le sport, j’ai toujours fait du sport depuis que je suis vraiment toute petite. J’ai commencé par la natation jusqu’à mes 12-13 ans. Et c’est vrai que ce n’était pas vraiment un sport que j’aimais du tout, la natation. Et j’ai toujours aimé courir. Je ne sais pas pourquoi, même dans la cour. C’était ça, vraiment, qui m’a donné… J’ai eu envie de continuer. C’était, je ne sais pas, je m’amusais en tout cas en courant. Donc, j’ai voulu, un jour, j’ai demandé, j’ai envie de changer. Je veux vraiment faire de l’athlétisme. Et bien sûr, j’ai débuté partout. Jusqu’à mes 14-15 ans, j’ai fait vraiment un peu tout, de la perche, du javelot. J’ai touché à toutes les disciplines de l’athlétisme. Et c’est vraiment quand je suis partie aux États-Unis que je suis plus partie sur tout ce qui est demi-fond, puis maintenant fond.

Ermanno : Tu as démarré avec tout, donc toutes les disciplines. Il n’y a pas quand même une partie, une discipline qui t’a le plus excité, intéressé, qui a fait que tu sois resté dans ce sport ? Parce que tu aurais aussi pu dire, finalement, j’ai touché un petit peu à tout, au saut, aux 110 mètres, aux 110 mètres EF, aux 100 mètres EF pour les femmes, aux sprints, aux 800 mètres. Ça ne m’intéresse pas, je vais, je ne sais pas, aller faire du volet. Non, tu as voulu rester dans l’athlétisme.

Emeline : C’est vrai que c’est un sport, quand même, où tout le monde peut trouver, ce qui lui plaît. Il y a vraiment de tout, pour toutes les tailles, pour tout le monde. Et c’est vrai qu’en ayant essayé beaucoup de choses, moi, ce que j’adorais par-dessus tout, c’était la perche. Ce n’était pas le demi-fond, ni rien que courir. Ce n’était pas spécialement quelque chose, enfin, courir longtemps, en tout cas, que j’appréciais plus particulièrement. Même les crosses, je n’ai jamais vraiment aimé les crosses.

Emeline : Après, je pense que c’est venu… Par rapport aux résultats, aussi, le fait d’avoir des résultats qui me donnaient envie de continuer à progresser, vu que j’étais bien placée sur tout ce qui était plus long, sans vraiment en faire spécifiquement. Je me suis dit, je vais continuer à aller là-dedans, vu que j’aimais bien gagner aussi. Je pense, comme beaucoup de monde, on aime bien gagner, en tout cas, réussir. Et c’est vrai que le fait de, à chaque fois, en fait, que je faisais une compétition sur le 400, 800, je m’améliorais. Je me suis dit, j’ai envie d’essayer le 1 500 m, puis après, je me suis améliorée aussi. Donc, c’est vrai que c’est pour ça que je me suis plus orientée vers le fond. Puis, je ne pouvais pas tout faire non plus.

Ermanno : Oui, tu me disais que c’est quand tu es arrivée aux Etats-Unis pour les études que tu as switché sur le demi-fond et maintenant, le fond. Est-ce que c’était une volonté de ta part ou est-ce que c’est les entraîneurs, à l’époque, quand tu étais là-bas, qui ont décelé quelque chose ? Quelque chose chez toi et qui t’ont incité à y aller ?

Emeline : Non, c’est vraiment venu vraiment par hasard parce que c’est vrai que quand je partais aux Etats-Unis, moi, ce n’était vraiment pas dans l’optique du sport. J’ai une bourse athlétique, mais j’étais vraiment… Je partais là-bas pour apprendre l’anglais. J’ai eu la chance d’avoir une bourse athlétique par rapport à mes résultats sur 800 et 1 500. Et en fait, en arrivant là-bas, je suis passée de deux entraînements quand j’étais en France à six, sept. Donc, tout de suite, on progresse plus vite, mais on se blesse aussi. Mais oui, c’est vrai que dès la première année, mon coach essayait de me mettre sur des plus longues distances que j’ai refusées. Donc, la plus longue que j’avais fait, c’était le 3 000 mètres. Mais il m’a dit, tu verras, ta dernière année, tu feras du 10 000. Enfin, tu n’es pas faite pour faire du 800. Je sais que tu veux continuer à faire ça maintenant, donc vas-y, mais tu passeras sur des distances plus longues. Et au final, il avait raison.

Ermanno : Bon, il avait raison. Tu es passée ta dernière année, c’est-à-dire ta dernière année d’études en Californie ?

Emeline : Oui. Alors là, je n’étais pas encore passée sur 10 000. Je faisais du 5 000 mètres et j’ai fait du steeple. C’est quand je suis partie vraiment à Boston. Oui, j’ai vraiment attendu ma dernière année pour faire du 10 000 mètres.

Ermanno : Tu nous parles un petit peu de ton palmarès parce que tu nous dis que tu as pu avoir une bourse athlétique par rapport à tes résultats sur 800 et sur 1 500. C’était quoi les résultats d’Emeline sur 800, sur 1 500, à 16, 17, 18 ans qui a pu justifier une telle bourse ?

Emeline : À 18 ans, j’avais… Enfin, 17 ans, j’avais 2,15 ou 2,14 sur 800 et 4,38 sur 1 500. Et ça m’a permis, oui, d’avoir une bourse complète. Bon, grâce aussi à quelqu’un qui a bien convaincu le coach aussi, un Français qui était là-bas, je pense qui a bien convaincu le coach de me prendre aussi avec une bourse complète parce que c’est vrai que je ne m’entraînais pas beaucoup. Donc, essayer de vendre le truc comme quoi j’avais une marge de progression, et je pense que c’est pour ça que j’ai obtenu une bourse complète aussi.

Ermanno : Tu nous as donné tes temps sur 400 et sur 800. Ça représentait quoi ? Enfin, tu as réussi à décrocher quelques médailles en termes de championnats régionaux, championnats de France, intégrer peut-être l’équipe de France à l’époque ?

Emeline : Non, pas à l’époque encore, non, non. C’était… J’avais fait… Bah, mon année, juste avant de partir aux États-Unis, j’avais fait troisième aux 1 500 mètres au championnat de France l’été.

Emeline : Quelque chose, oui, pareil, que je ne m’attendais pas du tout. Alors là… Et sinon, non, je n’avais jamais fait… En fait, en équipe de France, ma première année, je crois que ça n’a été qu’en 2018 ou 2017. Oui, 2017, il me semble.

Ermanno : Donc, une fois que tu étais bien installée aux États-Unis, que tu as commencé à progresser sur des distances un peu plus longues, voire du demi-fond, tu as continué à courir en France pour la France et après intégrer l’équipe de France ?

Emeline : Oui. Bah, c’était… Oui, ça a été fait. Ça a été progressif, mais c’est vrai que ma première année là-bas, j’étais beaucoup blessée parce que je pense qu’augmenter la charge d’entraînement comme j’ai fait, ce n’était pas non plus optimal. Donc, j’étais beaucoup blessée, mais c’est à partir de la deuxième année où j’ai commencé à intégrer l’entraînement et intégrer aussi les méthodes d’entraînement des coachs que là, oui, j’ai eu ma première sélection. C’était pour les Jeux Méditerranéens Espoir, je crois, sur 5000.

Ermanno : Et comment on fait pour déjà intégrer l’équipe de France alors qu’on est de l’autre côté de l’Atlantique et que…

Emeline : Après, je cours les compétitions en France et j’avais un club. Il faut vraiment être licencié aussi, sinon oui, ça ne marche pas.

Ermanno : OK. Là, tu me dis que tu es en rééducation à Berck. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Emeline : C’est compliqué, mais c’est… Je peux même pas appeler ça une blessure. Vraiment, je ne sais même pas dans quelle case mettre ça, mais ça fait plusieurs années maintenant. Depuis la première fois que j’avais ressenti ça, c’était en 2018, 2019, où vraiment, j’ai très mal au mollet, en fait, tout le temps, des crampes au mollet. Et au fur et à mesure des années, la charge d’entraînement a augmenté aussi. C’est vrai que plus ça allait, plus j’avais vraiment mal et j’avais même des douleurs au niveau des tibias jusqu’à ce stade-là. C’était une année où je n’ai fait que me blesser. J’étais tout le temps blessée par des blessures de compensation aussi, du fait que j’avais tout le temps mal quelque part. Et c’est en octobre, quand je suis rentrée en France pour faire un IRM, je pensais, même ce qu’on me disait, que j’avais sûrement une fracture de fatigue dans le tibia, au niveau du tibia, que non, ça s’est révélé que c’était surtout une périostite et j’avais une tendinite. Mais c’est là qu’on m’a parlé du syndrome des loges. Et j’ai fait… J’ai fait la mesure des pressions pour diagnostiquer le syndrome des loges, qui n’est pas vraiment quelque chose que… En tout cas, je n’avais jamais entendu parler de ça. Et moi, pour toutes les fois où je mettais plein de mes mollets, personne ne m’avait vraiment parlé de cette chose, du syndrome des loges. Et au final, c’est le syndrome des loges, mais c’est aussi l’artère poplite qui est piégée. Donc, c’est une double… C’est le syndrome des loges dans le mollet et l’artère poplite qui est piégée, du fait que le mollet est vraiment un peu… Enfin, la loge n’est pas assez grosse pour le mollet. Ça vient à l’effort de comprimer l’artère. Donc, la circulation ne se fait pas correctement.

Ermanno : Et le syndrome des loges, justement, tu peux nous en parler avec tes mots, nous expliquer à quoi ça ressemble ?

Emeline : Avec mes mots, parce que je ne suis pas trop là-dedans, mais c’est que la loge, où est le muscle, n’est plus assez grande pour le muscle. Donc… Quand il y a de l’effort, le muscle se contracte et il n’y a plus de place, en fait. Il ne peut plus s’étendre. Et donc, moi, en tout cas, ça me faisait des raideurs et des crampes énormes et vraiment une boule au niveau du mollet. Mes mollets, ils étaient prêts à exploser. Enfin, j’ai l’impression que le sang ne passait plus dans mes mollets. Mais au final, en tout cas, oui, la circulation ne se faisait pas correctement.

Ermanno : Et du coup, comment est-ce qu’on résout ça ? Est-ce que ça nécessite une opération, une intervention ? Est-ce que c’est que du repos ? Comment tu règles ce problème ?

Emeline : Après, je pense qu’on peut vivre avec, mais il faut arrêter le sport de haut niveau. Ce n’était pas possible, en tout cas pour moi, de continuer le sport de haut niveau. Le syndrome des loges, il y a plusieurs façons, maintenant, de pouvoir le traiter. Enfin, essayer de ne pas passer par la chirurgie. Mais moi, du fait que c’était aussi l’artère, en fait, qui est piégée, vraiment la seule issue, c’était de me faire opérer.

Ermanno : Donc, du coup, là, tu rentres d’opération, et tu es en train de récupérer au centre de rééducation de Berck, c’est ça ?

Emeline : Ça fait maintenant huit semaines que je me suis fait opérer. Malheureusement, j’ai eu un peu des complications au niveau de la cicatrisation. Donc, ça a pris beaucoup plus de temps que prévu. Mais là, ça va mieux. Et maintenant, dans pas longtemps, normalement, je fais la deuxième jambe. Parce que oui, il y a les deux jambes.

Ermanno : Donc, du coup, j’imagine que ta saison 2024 est un petit peu en pause.

Emeline : Très compliquée, oui. Malheureusement, j’essaye de ne pas trop me prendre. Je ne vais pas me projeter non plus parce que je pense qu’il faut prendre le temps maintenant. Ça ne sert à rien de précipiter les choses et, au final, revenir se blesser ou faire quelque chose qu’il ne faudrait pas. Donc, je vais laisser le temps au temps et garder espoir.

Ermanno : Est-ce que, justement, cette « blessure » a été accentuée par la course très courte ? Ou est-ce que tu penses que ça a été accentué, au contraire, plus par le demi-fond, voire le plus long, puisque maintenant, tu cours même sur marathon ?

Emeline : Oui, je pense que c’est le long. Honnêtement, si je ne m’entraîne que trois fois par semaine et que je fais des petites distances, je pense, quoique maintenant, à l’heure actuelle, je ne sais même pas si mes mollets pourraient le supporter encore. c’est vrai que c’est le fait de s’entraîner beaucoup plus sur marathon. C’est des kilomètres et des kilomètres par semaine. Et je pense que ça n’a pas amélioré les choses, oui.

Ermanno : Donc, tu le disais tout à l’heure, ça fait trois ans que tu es sponsorisée par PUMA, que tu es athlète PUMA, donc PUMA t’aide à t’en sortir. Comment est-ce que, toi, tu construis ta carrière en choisissant tes objectifs ? Et accessoirement, après, comment est-ce que tu finances cette carrière ?

Emeline : J’ai la chance actuellement d’être aidée par PUMA, en tout cas, et d’être sponsorisée par PUMA. Donc, c’est une aide énorme, en tout cas, pour vivre.

Emeline : Après, j’avais mon club, malheureusement, comme j’étais blessée et que, malheureusement, ça va être très, très compliqué, voire pas possible de faire les JO, je n’ai plus l’aide de mon club.

Emeline : J’avais une CIP avec une entreprise que, pareil, ça s’appelait Sport2B, que je ne remercierai jamais assez pour les deux ans que j’ai passés avec eux. Malheureusement, ils faisaient, pareil, des CIP avec plusieurs athlètes de haut niveau, mais le budget ne permettait plus de financer ça, donc j’ai été licencée en septembre. Donc, maintenant, oui, ça devient compliqué, en tout cas, de se projeter aussi. Et même avec la blessure, ça n’aide pas les choses, même au niveau d’aller chercher des sponsors, parce que j’ai aussi le projet d’aller plus loin, d’aller jusqu’en… Enfin, même, il y a Los Angeles 2028 qui va arriver aussi. C’est vrai que je ne voulais pas spécialement m’arrêter à Paris, mais là, maintenant, c’est compliqué d’être légitime au niveau des sponsors pour aller leur demander d’être aidée vu que, maintenant, je suis complètement immobile et je ne peux pas me projeter vraiment.

Ermanno : Comment tu surmontes ça ? J’aimerais bien qu’on splitte les choses en deux. C’est-à-dire, la première partie, ce serait vraiment ta carrière avant la blessure, enfin, en tout cas, avant que la blessure ne t’oblige à aller jusqu’à l’intervention. Comment est-ce que tu contactes les partenaires potentiels ? Comment est-ce que tu deals avec eux ? Est-ce que ça te permet de… de vivre ou est-ce que, au contraire, tu es obligé de prendre un job à côté ou d’avoir… de trouver d’autres moyens ? Et puis, après, on passera sur la partie, justement, post-blessure, même si tu nous dis qu’il y a beaucoup d’incertitudes.

Emeline : C’est vrai qu’avant, jusqu’à là, jusqu’à sept ans avant la blessure, tout ça, j’avais PUMA et j’avais, du coup, la CIP avec l’entreprise, donc j’étais salariée. J’avais un salaire tous les mois. Donc, plus le revenu un peu de mon club, également, ça me permettait de vivre sans devoir travailler énormément ou aller faire un autre job et tout ça à côté. Niveau sponsor financier, j’ai jamais réussi à avoir, malheureusement, un autre sponsor financier, enfin, une entreprise, même locale, d’où je suis, ni rien. Mais, par contre, j’ai… enfin, j’ai des aides de partenaires, je dirais. TA Énergie, par exemple, qui me fournit tout ce qui est électrolytes, les boissons et tout ça. Même niveau Ravito pour mon marathon. Bon, ça, Ravito… Mais, en tout cas, pour mon marathon, l’entraînement, ils me fournissent les barres et tout ça. Donc, c’est déjà des aides énormes. Enfin, on s’en rend pas compte, mais des petites aides de par-ci, par-là, c’est énorme. Même là, maintenant, je suis accompagnée par Labs, qui me fournit tout ce qui est vitamines et tout ça. Et toutes ces choses, si on met tout sur le côté, c’est des aides qui sont énormes, même qui ne sont pas spécialement financières.

Ermanno : Oui, c’est sûr, ça ne te permet pas de payer les épinards, voire mettre du beurre dans les épinards. Par contre, ça t’évite de t’endetter encore plus parce que toutes ces choses-là, il faut les payer. C’est bête, mais quand on court, il faut acheter des paires de chaussures. Et quand on a un équipementier qui est partenaire, ça t’évite d’avoir à acheter les chaussures, les tenues, etc.

Emeline : Et donc, oui, maintenant, je touche encore le chômage parce que depuis septembre, je suis à la recherche d’un emploi. Et j’ai encore Puma jusqu’à fin 2024 et je ferai le maximum pour revenir cette année, en tout cas.

Ermanno : Donc là, les JO 2024, pour toi, tu l’as dit, ça s’annonce plus que compromis, parce que même si tu arrivais à récupérer suffisamment vite, il faut reprendre l’entraînement, remonter en charge, être sélectionné. Justement, la sélection pour les JO, en tout cas sur le marathon, ça se joue jusqu’à quand ? Est-ce qu’il y a déjà des Françaises qui sont en lice et sélectionnées ?

Emeline : Oui, il y a déjà trois, quatre filles qui ont déjà réalisé les minimas. Et la sélection officielle, il me semble que ce sera jusqu’à fin avril ou début mai, en tout cas. Donc jusqu’à fin avril, début mai, il y a des opportunités, en tout cas, pour essayer d’aller chercher un chrono. Mais oui, donc pour moi, c’est sûr que c’est compliqué.

Ermanno : Ça va être un peu compromis. Oui.

Emeline : Si j’écoute bien mon chirurgien, il faut attendre au minimum deux mois avant de commencer à recourir après l’opération. Donc si je me fais opérer là, mercredi prochain, je ne reprendrai qu’en avril ou mars. Non, avril, début avril.

Ermanno : Donc forcément, ça paraît un peu compliqué. Qu’est-ce qui a fait que tu as décidé de switcher du demi-fond, donc 1 500, 3 000, 5 000, 10 000 au marathon ?

Emeline : Le fond, en soi, c’est à force de faire… Enfin, les coachs, en tout cas à l’université, m’ont forcé à force de monter sur une distance plus grande. Donc c’est vrai que quand j’avais fait un 3 000, puis après j’ai fait le 5 000, tout de suite, le 5 000, j’avais battu le record de l’université. Donc tout de suite, j’avais envie de continuer à faire du 5 000. Et j’avais des grandes chances aussi de me qualifier aux nationaux. Donc de là, j’étais passée sur 5 000 et ensuite, ça s’est fait. Puis pareil pour le 10 000. Après, le marathon, ce n’est pas avant 2022. Quand j’ai rejoint la team de Puma là-bas aux Etats-Unis, le coach là-bas m’a dit, il faut que tu fasses marathon. Donc je l’ai écouté, parce que c’est vrai que je lui faisais confiance dès le début. Donc je pense qu’il savait ce qui était bon pour moi. Et c’est comme ça que je me suis dit, c’est parti, je vais faire du marathon.

Ermanno : On n’est pas sur le même niveau d’entraînement non plus. Donc j’imagine que ça demande, au-delà d’écouter un coach, ça demande aussi beaucoup d’implication, beaucoup d’abnégation, beaucoup de résistance. Pour passer presque d’un sport à un autre. Parce que même si ça reste la course à pied, on n’est pas du tout sur le même type d’effort.

Emeline : Oui, c’est vrai, mais moi, ça ne m’a jamais fait peur, le marathon en tout cas. C’est sûr que ça demande énormément. Après, oui, effectivement, maintenant avec du recul, c’est même toute la vie qui tourne autour de l’entraînement, du marathon. Puisque c’est énormément de fatigue, il faut savoir se reposer également. Oui, toute la vie. Après, tout tourne autour de ce marathon. Donc je pense que c’est aussi un style de vie à la fin, quand on s’entraîne pour un marathon.

Ermanno : Et ça représente quoi, justement, un entraînement d’Emeline pour le marathon ? Donc tu disais, quand tu es arrivée aux Etats-Unis, tu es passée de deux entraînements par semaine à six ou sept. Et en termes de marathon, ça représente quoi pour toi ?

Emeline : C’est énormément de kilomètres, en tout cas, moi, dans mes prépas.

Emeline : Malheureusement, c’est pas mal. Malheureusement, après, cette année, c’était compliqué, donc j’ai fait moins de kilomètres que l’année dernière.

Emeline : Mais après, je fais pas mal également de natation. J’ai continué à faire la natation, surtout depuis cette année où je me suis blessée. Mais oui, je pense que ce qui change, c’est le volume kilométrique et le volume des séances également. Et des footings longs.

Ermanno : Ça représente quoi ? Parce qu’il faut que tu nous en dises un petit peu plus, là, pour celles et ceux qui connaissent pas la discipline du marathon. Ça représente quoi comme séance pour toi dans la semaine ?

Emeline : C’est pratiquement du bi-quotidien tous les jours, sauf le jour du footing long et une fois par semaine. Moi, le plus haut que je suis montée, c’était 180 kilomètres, mes plus grosses semaines. Après, en moyenne, je pense, cette année, j’étais plus autour de 150 pendant la prépa marathon.

Emeline : Et puis, c’est des footings longs. Moi, je sais que j’ai fait un marathon pendant mon footing long. Cette année, j’ai été jusqu’à 2h45 de footing long, mais l’année dernière, j’avais fait un footing long de 3 heures.

Emeline : Et après, c’est également les séances. Moi, j’avais jamais pas l’habitude de faire des séances de plus de 6-7 kilomètres sur la piste. Et là, maintenant, ça peut monter à 12 kilomètres, même. Parfois, peut-être même un peu plus. 12 kilomètres de séance. ‘est ces choses-là, oui. Mais c’est du bi-quotidien, oui, pratiquement tous les jours.

Ermanno : Et comment est-ce qu’on vit justement aux Etats-Unis en étant étudiante, sportive de niveau, à continuer à faire les compétitions en France ? J’imagine qu’il y a pas mal d’allers-retours tout au long de la journée. Tout au long de l’année, plutôt.

Emeline : Oui, c’est vrai que quand j’étais à l’université, tout est fait là-bas pour les athlètes. Donc, on a le choix, dès le début du semestre, de choisir nos cours. Quand est-ce qu’on veut nos cours, à quelle heure et tout ça. Donc, j’avais fait en sorte d’avoir cours que le matin, jusqu’en début d’après-midi. Et ensuite, l’entraînement est aussi en fonction de nos cours. Donc, j’avais entraînement très tôt le matin. J’avais cours l’après-midi. Puis ensuite, si je souhaitais, mais bon, c’était pas encore à l’époque quelque chose que je faisais. Je pouvais doubler l’après-midi quand j’étais à l’université.

Emeline : oui, je pense que… Si on est organisé et si on sait gérer son temps, c’est faisable. Oui, c’est faisable. Et pareil, pour tout ce qui est aller-retour en France, j’en faisais pas spécialement beaucoup. Je faisais que deux, voire trois aller-retour par an pour rentrer en France. Et c’était à ces périodes-là où je faisais, par exemple, un cross de sélection où les championnats de France l’étaient.

Ermanno : Après, tu partais sur les plus grosses échéances depuis les États-Unis, c’est ça ?

Emeline : C’est ça.

Ermanno : Ça, ça va venir impacter le coût de ta saison, le coût de ta carrière. Une saison régulière pour toi, tu sais à peu près combien ça représentait en termes de salaire, de frais d’équipement, de déplacement, de nourriture, etc.

Emeline : Honnêtement, je payais rien sauf mes billets d’avion puisque tout était pris en charge là-bas. Même parfois, si on voulait rentrer pour un cross de sélection, parfois l’université pouvait même prendre en charge une partie des billets d’avion. Donc, c’est vrai que je payais juste mes billets d’avion des États-Unis à la France. Mais c’est tout puisque équipementier, on était équipé par l’université. Donc, ce n’était pas non plus énorme en tout cas quand j’étais en train de faire mes études. Et pareil pour tout ce qui est le logement, la nourriture, en fait, tout est pris en charge. Donc, il n’y a vraiment rien à payer, les livres, les études, tout est pris en charge.

Ermanno : Bon, finalement, c’est peut-être ça la solution pour les sportives et sportifs de haut niveau en France. Quand ils atteignent un certain niveau, d’aller faire les études aux États-Unis en obtenant une bourse complète athlétique.

Emeline : Oui, moi, j’encourage tout le monde vraiment à faire ça. C’est vraiment une expérience super. Moi, en tout cas, je n’en garde que des bons souvenirs.

Ermanno : Tant en termes d’études que de style de vie sur place et aussi d’événements sportifs ?

Emeline : Oui, tout. Moi, en tout cas, j’avais trouvé les études vraiment plus simples qu’en France. Après, malheureusement, je n’ai pas choisi les études qui me convenaient vraiment. Ce n’était pas ce que j’aimais du tout. Donc, j’ai fait ça. Mais oui, en termes d’études, de sport, même la vie sur le campus, tout était trop bien.

Ermanno : Et une fois que tu n’es plus étudiante, est-ce que les choses changent ?

Emeline : C’est là que c’est compliqué. Parce qu’on a tellement une habitude de tout avoir, de ne pas vraiment être autonome dans un sens où tout était payé. Donc, tout ce qui est gérer son argent et tout ça. S’il n’est pas un petit peu prêt, c’est vrai que c’est compliqué même. Ensuite, après l’université, de savoir vraiment ce qu’on veut faire, de retrouver un coach, une team. En tout cas, pour moi, ça a été très dur.

Ermanno : Oui, parce que tu ne pouvais pas envisager de rester avec le même coach, avec la même team que celle de l’université. Une fois que tu as fini tes études, c’est terminé.

Emeline : Oui, c’est ça. C’est pour ça qu’il y a beaucoup d’étudiants athlètes américains qui s’arrêtent après l’université. Et qui travaillent.

Ermanno : Et c’est là que les carrières de sportives et de sportives de niveau se terminent. Et remarque qu’en France, on n’est pas loin non plus. Parce que finalement, quand tu as le statut d’étudiant et que tu étudies et que tu bénéficies d’une bourse, c’est peut-être moins important qu’aux Etats-Unis, mais ça aide déjà pas mal. En revanche, dès que tu as terminé les études, c’est là que tu rentres dans la vraie vie et que les vrais problèmes apparaissent.

Emeline : C’est ça. C’est là où je m’étais dit, là je suis dans la vraie vie maintenant. C’était plus compliqué, c’est sûr.

Ermanno : C’est sûr. Et puis surtout que sur ton chemin, c’est instillé cette blessure et donc ça rajoute une belle barrière.

Emeline : C’est ça.

Ermanno : Si tu pouvais justement donner un conseil à des jeunes qui voudraient suivre le même parcours que toi, qui se poseraient la question, qu’est-ce que tu pourrais leur dire ? Quel serait le meilleur moyen de pouvoir arriver à ces fins, de devenir athlète de haut niveau en cochant la case études, mais en France, aux Etats-Unis ? Et quels conseils, quels bons conseils, quels bons tips tu pourrais donner ?

Emeline : De toujours y croire. Franchement, de jamais rien lâcher et de ne pas avoir peur surtout. De ne pas avoir peur de se lancer et suivre vraiment ce qu’on désire vraiment du fond du cœur. Si c’est vraiment quelque chose que l’on veut, moi je pense que c’est faisable. Moi, je suis partie aux Etats-Unis sans parler l’anglais du tout. Donc ça peut faire peur au début de se dire, je pars dans un pays, j’arrive là-bas, je ne vais rien comprendre. Et en effet, c’est ce qui s’est passé, je ne comprenais absolument rien. Et’est effrayant au début, mais on trouve tout le temps des moyens de s’en sortir. Donc oui, je pense que vraiment, il ne faut jamais rien lâcher en tout cas et suivre notre instinct, ce qu’on veut vraiment et écouter notre cœur.

Ermanno : Imaginons qu’on soit un peu dans un monde parallèle. Si tu pouvais te projeter à côté de la petite Emeline de 18 ans quand tu viens d’avoir ton bac, avant que tu partes aux Etats-Unis, que elle sache pertinemment la vie qu’elle va avoir et justement qu’elle te voit là, à côté d’elle. Qu’est-ce que tu crois qu’elle, la petite Emeline, te dirait à ce moment-là ?

Emeline : Bonne question.

Emeline : Je ne sais pas, je ne me suis jamais trop posée de questions honnêtement. Je préfère faire les choses comme elles viennent et saisir les opportunités quand elles se présentent à moi. Donc je ne sais pas ce que je pourrais me poser comme question.

Ermanno : Et du coup, si tu pouvais lui donner un conseil, sachant que là, ce ne serait pas un jeune ou une jeune qui voudrait suivre la même chose, mais si toi, tu pouvais lui parler, qu’est-ce que tu pourrais lui donner ? Quel serait ton meilleur conseil ?

Emeline : D’accepter les échecs et de ne pas essayer de vouloir tout contrôler et plutôt d’avoir confiance dans la vie et de saisir les opportunités et de profiter vraiment du moment présent. Ça, c’est surtout ce que je pense. Vraiment profiter du moment présent.

Ermanno : Profiter du moment présent. Ça, c’est une belle conclusion parce que finalement, quand on est sur du sprint, c’est presque facile de profiter du moment présent, ça va vite. Mais quand c’est sur marathon, ça demande beaucoup plus d’engagement, beaucoup plus d’implication pour profiter du moment présent pendant 2h30.

Emeline : En effet. Ça, c’est sûr que ce n’est pas quelque chose de toujours très simple. Mais pareil, je pense que c’est un travail vraiment mental. Et c’est à force de s’entraîner, à force d’avoir de l’expérience aussi. Je pense que le marathon, c’est important d’avoir acquis un peu d’expérience. C’est de bien se connaître. Je pense que c’est quelque chose d’important pour pouvoir gérer l’effort.

Ermanno : Emeline, merci beaucoup pour ce partage. Si on veut te suivre, si on veut t’encourager, si on veut te souhaiter des vœux de bon rétablissement, où est-ce que ça se passe ?

Emeline : Plutôt sur Instagram.

Ermanno : On remettra de toute façon tous les liens dans les notes de l’épisode. Emeline, merci beaucoup encore une fois pour le temps que tu nous as accordé. Je te souhaite un bon rétablissement parce que c’est justement le cas là. Et puis on suivra tout ça avec attention et on espère te voir en 2025 au plus haut niveau et puis en 2028 à Los Angeles, mais pas comme spectatrice, comme actrice des JO.

Emeline : Ça serait bien. Merci en tout cas.

Ermanno : Merci, à bientôt.

Emeline : Merci, à bientôt.

Ermanno : Alors on est tous d’accord, chaque athlète a une histoire unique, tout comme Emeline Delanis que vous venez d’entendre sur le podcast. Si son parcours vous a inspiré, rejoignez-nous sur les réseaux sociaux du podcast pour en discuter. Tous les liens sont dans les notes de l’épisode. Pour en découvrir davantage sur Emeline et tous les autres sportifs du podcast et les soutenir dans leurs défis, visitez le site vestiaires.org. On a besoin de vous, chaque euro compte et 100% des dons sont directement reversés aux athlètes. Le podcast Dans les vestiaires met en lumière ces héros du sport et ils ont besoin de votre soutien. Et le plus simple, c’est de partager leurs histoires pour les aider à briller sur la scène internationale. Et puis comme ça, tout le monde fera un peu partie de cette superbe aventure sportive et philanthropique. Partagez leurs épisodes, ça nous aide et ça les aide surtout eux. Allez, sportez-vous bien, entraînez-vous bien et on se retrouve bientôt pour un nouvel épisode. Salut les sportifs !

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