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Cedric FLEURETON

Cédric a mis fin à sa carrière en Triathlon il y a 9 ans … quand il avait 37 ans ! Après avoir représenté la France au plus haut niveau, il a ensuite commencé une seconde carrière au sein d’un grand groupe Français.

#006 – Cédric FLEURETON – Triathlon et Trail

 
 
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Cédric FLEURETON, 46 ans, a découvert le triathlon sur le tard (20 ans) sans avoir jamais nagé, pédalé ou couru et qui malgré tout, a connu une première carrière au plus haut niveau dans le triathlon au début des années 2000 pendant une quinzaine d’année. Et depuis quelques années, il performe sur le Trail. Ses premiers gros résultats ont commencé avec son titre de Vice-Champion de France Universitaire. Les entraineurs de l’époque ne lui donnaient aucune chance et personne ne misait sur lui et pourtant, il a su se dépasser ! Il avait un très bon niveau physiologique et l’envie d’apprendre, il a dû acquérir la technique à force de persévérance et de systèmes d’analyses de ses entrainements. La progression de son niveau en natation a été déclencheur de la suite. C’est bien la preuve qu’il n’est jamais trop tard pour commencer et ne pas toujours écouter les premières paroles dans le sport et qui pourraient vous décourager.

Pour revenir sur ses débuts, après un DEUG en Biologie et avoir gouté au Triathlon, Cédric a basculé vers un DEUG en Science du Sport (les bien connus « STAPS ») pendant qu’il était sociétaire du Club de Vaux en Velin avant d’être approché par le Triathl’Aix, à l’époque gros club de 1ère division, qui lui a proposé un … mais nous y reviendrons ! Cédric a donc commencé le Triathlon alors qu’il était étudiant, sans aucun moyen, avec le vélo de sa Maman ! Au début, il s’entrainait progressivement, sans véritable objectif de devenir pro et sans moyens et avec le volume qui a augmenté crescendo. En 1998, il rejoint donc le Triathl’Aix avec un deal assez simple : une petite centaine de Francs Français, le prêt d’un vélo, une vraie combinaison en néoprène, digne de ce nom, et la prise en charge des déplacements vers les courses et les stages. Et finalement, ce n’est pas si grave, il a toujours vécu très modestement … mais Cédric est réaliste, pour lui, c’est le quotidien de beaucoup de jeunes « espoirs », encore maintenant. Pour Cédric, au fur et à mesure des années, l’enveloppe est grimpée avec les résultats. Et toujours limite en fin de mois, il a été approché par le club de Sartrouville. La proposition salariale n’était pas plus importante, mais par contre, Cédric a succombé à la rigueur de cette proposition, à la rigueur du club et surtout au fait que ces revenus devaient être déclarés. Ce qui lui permettait d’être en accord avec ses valeurs et de commencer à contribuer à la société, commencer à cotiser (et donc préparer l’avenir et une potentielle future retraite) et d’exister socialement. Encore une fois, chaque année, en fonction des résultats, l’enveloppe grossissait. Malgré tout, ce qui lui a permis de grossir sérieusement ses revenus, ce n’était pas les partenaires ou le club, mais les primes de courses. Cédric nous avoue qu’au début des années 2000, les primes de courses en Coupes du Monde, s’élevaient à 12.000 $. Et envisager un emploi, même à mi-temps n’est pas compatible avec la recherche de la performance au plus Haut Niveau et d’exceller dans le circuit de Coupe du Monde et que l’on nourrit des ambitions Olympiques. Avec une carrière au plus haut, Cédric a même eu l’occasion de contacter avec quelques partenaires, principalement des équipementiers, qui lui offrait de l’équipement (vêtement, chaussures) et parfois un ou deux vélos, qu’il avait tout loisir de revendre en fin de saison. Et lorsque l’on connaît le prix de tel machines, ce n’est plus si anecdotique. La négociation était assez « simple » : Cédric sollicitait son réseau pour avoir des contacts avec des partenaires potentiels et il négociait lui-même les partenariats. Malgré tout, il ne choisissait que des sponsors en accord avec ses valeurs. A titre d’exemple, il a été plusieurs fois sollicité par des marques / fabricants / distributeurs de produits de l’effort et il n’a jamais cédé qu’à ceux dont il était certain de la provenance et de la qualité des produits. En cumulant quelques victoires en Coupes du Monde, le soutien de partenaires et le salaire du Sartrouville Triathlon, sa rémunération maximale annuelle s’est montée à environ 30.000 € Brut (ndlr 1.750 € net / mois).

A la fin de la saison 2009, donc en 2010, Cédric a tiré un trait sur sa carrière de Triathlète professionnel. Et finalement, il n’a pas basculé dans la vie active du jour au lendemain : il avait déjà planifié sa transition en signant une CIP (Convention d’Insertion Professionnelle) avec la SNCF en 2005, qui lui permettait de bénéficier d’un SMIC en n’étant présent que très peu en entreprise, mais surtout, d’un plan pour une reconversion avec un emploi déjà assuré à temps plein avec un salaire en conséquence. Mais comme un sportif aime les challenges, en intégrant la SNCF à temps plein, Cédric a aussi créé une Société de distribution de vêtements de sport. 2 nouvelles activités menées de front ! Et quelques années plus tard, les hasards de la vie ont fait qu’après une séparation, il a repris du plaisir à pratiquer le sport et il a replongé dans le sport de Haut Niveau, mais de manière totalement différente. Déjà, avec une pression beaucoup moins importante car il n’y a plus la pression des résultats imposée par une certaine pression financière et par des objectifs au plus Haut Niveau qu’il se fixait dans le Triathlon. Pour preuve, s’il en fallait, il ne dispose d’aucun aménagement d’emploi du temps dans sa fonction de Dirigeant de proximité à la SNCF, il s’entraîne au quotidien en dehors des heures de travail, qu’il peut un peu aménager comme il l’entend, et même pour se rendre sur les différentes compétitions où il prend sur ses congés légaux.

En parlant du système conventionnel et de retraite, l’État Français, avant 2012, ne reconnaissait pas les années passées à représenter la Nation en tant que Sportive ou Sportif de Haut Niveau. Heureusement donc que Cédric a pu commencer à cotiser assez jeune en étant salarié du Sartrouville Triathlon dès les premières années de sa carrière de Triathlète professionnel.

Pendant la seconde phase des années de l’âge d’or du Triathlon, ces années 2000-2010 où Cédric a excellé, au contraire de Kenza COUTARD qui répondait à ce micro à semaine dernière, Cédric a vécu le soutien de la Fédération Française de Triathlon de différentes manières. Au début, personne ne croyait en lui. Il a dû faire beaucoup de résultats avant de faire ses preuves et devait financer tous ses déplacements par ses propres moyens. Une fois reconnu par sa Fédération, ce qui a pris beaucoup plus de temps pour lui que pour d’autres à son goût -et il le regrette- et que les preuves étaient faites, la Fédération Française de Triathlon l’a pris sous son aile et a été très généreuse pour l’accompagner au mieux (prise en charge des déplacements sur les différentes manches de Coupes du Monde, les grand RDV internationaux, les stages de préparation, etc …). Maintenant, Cédric pense que la Fédération est un peu moins généreuse qu’à son époque, elle agît de façon un peu plus ciblée. En effet, à son époque, tous les jeunes intégrant les CREPS, quel que soit leur niveau de performance, avait le droit à la même enveloppe, alors qu’aujourd’hui, c’est plus orienté vers l’Elite. Et cette vision des choses est un peu plus en accord avec ses valeurs.

Revenons à la reconversion. A son époque, pour la reconversion proposée par la Fédération, il y avait trois possibilités : l’armée, la police et la SNCF. Pour intégrer les forces de Police, il fallait donner un an, à temps plein, tout en étant encore sportif de Haut Niveau et Cédric ayant commencé sur le tard, préférait opter pour une autre option. Celle de l’armée ne s’enchantait pas plus, après un service militaire qui ne lui avait pas laissé un souvenir extraordinaire, c’est donc, tout naturellement, qu’il s’est tourné vers la SNCF. Et pour l’intégrer, les sportifs se tournent vers la personne en charge de la reconversion des sportifs au sein de la Fédération Française de Triathlon, qui investit les entreprises avec les souhaits de ces champions et négocie avec elles les conditions d’une CIP et d’une reconversion prochaine.

Pour Cédric, une CIP, c’était pour disposer d’une certaine sécurité puisqu’en sport, tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Une carrière de sportif, ça se joue à pas grand-chose, surtout une fois marié et avec 2 enfants.

Son nouveau projet fou : https://www.trimag.fr/actu/2020-les-10-travaux-dhercule-de-cedric-fleureton

Pour finir, j’ai posé deux questions à Cédric FLEURETON, que je vous laisse découvrir dans ce 6ème casier des vestiaires !

  • Si tu pouvais te murmurer un mot à l’oreille du Cédric de 18-19-20 ans qui va découvrir le Triathlon, quel serait-il ?
  • Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veut suivre ton parcours et performer au plus haut niveau mais qui n’a pas encore d’expérience dans « son » sport ?

#006 – Cédric FLEURETON – Triathlon et Trail

 
 
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