Avez-vous déjà entendu parler du double engagement de Melissa Micaletto ? 🧐
🚀 Inspirée par les défis des sportifs professionnels, Melissa Micaletto a tracé un chemin unique en co-fondant Huddle, une agence 360 degrés. Sa trajectoire illustre parfaitement la transition réussie d’une carrière sportive de haut niveau vers l’univers de l’entreprise.
Et pour en parler, nous avons rencontré Melissa, ancienne joueuse de basket professionnelle, préparatrice mentale et co-fondatrice de Huddle. Son histoire est un parfait exemple de persévérance et d’adaptabilité, des qualités essentielles dans le monde du sport comme dans celui de l’entreprise.
On en retient l’importance de la pugnacité et de l’entourage pour les jeunes athlètes, ainsi que la nécessité d’une préparation mentale et physique solide. Ces enseignements sont précieux pour toute personne aspirant à exceller, que ce soit dans le domaine sportif ou professionnel.
🎙️ Découvrez en plus sur son parcours inspirant dans notre dernière interview avec Melissa ! À écouter absolument! 🎧
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Pour la suivre, la contacter et la soutenir, RDV sur https://www.linkedin.com/in/m%C3%A9lissa-micaletto-078731191
Melissa Micaletto est une joueuse de basket professionnelle née le 12 janvier 1990 à Strasbourg. Elle mesure 1,62 mètres (5 pieds 4 pouces) et joue en tant que meneuse de jeu. Au cours de sa carrière, Melissa a notamment évolué pour l’équipe de Saint-Amand en France, en Ligue Féminine de Basketball (LFB) et a également joué pour Arras dans la Coupe de France.
Elle a réalisé plusieurs performances notables au cours de sa carrière. Par exemple, en 2016, elle a marqué un record personnel de 14 points dans un match de la LFB contre Lattes Montpellier. La même année, elle a également établi un record personnel de 5 rebonds dans un match contre Tarbes, et en 2015, elle a atteint un record de 5 passes décisives dans un match contre Arras. Ces performances montrent son talent et sa polyvalence sur le terrain.
Pour plus d’informations détaillées sur sa carrière, vous pouvez consulter des sites spécialisés dans les statistiques de basketball comme Eurobasket et Proballers.
Dans cet épisode, vous pourrez découvrir (chapitres de l’épisode) :
- Introduction et présentation de l’invitée Melissa MICALETTO
- Retour sur le parcours de haut niveau en basket de Melissa
- Premier contact avec un agent sportif et gestion de carrière
- Transition d’une carrière en sport à l’entrepreneuriat
- Fonctionnement des clubs et impact de la gestion du collectif
- La recherche de financement et les subventions dans le sport collectif
- Discussion sur l’équilibre sportif et vie personnelle
- Présentation de l’entreprise Huddle et les services offerts
- Conseils aux jeunes sportifs et vision pour l’avenir
La transcription de notre échange
Grâce à Autoscript, on vous propose même de revivre l’échange que j’ai pu avoir avec Carolle. C’est parti !
Ermanno : Salut les sportifs, c’est Ermanno et je suis très heureux de vous recevoir aujourd’hui pour un nouvel épisode du podcast Dans les vestiaires. Aujourd’hui, on va donner la parole à une sportive de sport collectif, ancienne sportive de haut niveau. Elle a été joueuse de basket à haut niveau en France. Je suis très heureux de recevoir Melissa MICALETTO. Salut Melissa !
Melissa : Salut Ermanno !
Ermanno : Bon, t’as vu, on en parlait un peu en off. On a, je pense, certaines consonances communes dans nos noms de famille. J’ai essayé de le prononcer comme il faut. Ça allait comme ça ?
Melissa : Ouais, c’est parfait. Tu vois, ça m’emmène tout de suite sur une anecdote. Dans les salles, les speakers se sont beaucoup amusés tout au long de ma carrière avec mon nom. Et j’ai vraiment eu le droit à toutes les chansons, donc c’était sympa.
Ermanno : Bon, ton prénom est assez facile. C’est vrai que moi, j’ai eu le droit à tout. Ernanno, Armando, Romano, Ronano. C’est pas mal aussi, toutes ces variations-là.
Melissa : Ouais, ça va. Moi, j’avais assez de chance de ce côté-là.
Ermanno : Bon, tu parlais des salles. J’ai dit que t’étais ancienne basketteuse de haut niveau. On va revenir un petit peu sur tout ça. Déjà, enchanté de pouvoir échanger avec toi. Tu étais ancienne, enfin, tu es ancienne joueuse de haut niveau. Donc, tu n’es pas dans la cible des premiers sportifs qu’on a reçu sur ce podcast, comme je te l’expliquais. L’idée, c’est aussi de donner de la voix, de donner la parole pour raconter toutes vos histoires. Et puis, par ruissellement, par capillarité, si certaines personnes qui te connaissent et qui t’écoutent ont envie de découvrir les autres invités qu’on a eus sur le podcast, n’hésitez pas à revenir sur le flux, à aller visiter vestiaire.org rt puis, vous retrouverez toutes les sportives et tous les sportifs que nous avons reçus à ce micro. Mélissa, ce que je te propose, je fais ça sur tous mes podcasts, c’est de te tendre le micro. Je me décharge et je te laisse te présenter. Dis-nous tout. Qui est Mélissa Micaletto ?
Melissa : Merci, merci. Dans le basket, on appelle ça une passe décisive, on va dire. Ouais, en présentation, moi, c’est Mélissa Micaletto. Effectivement, j’ai 33 ans maintenant. Ça fait un peu plus de 4 ans que je… Je me suis reconvertie en tant qu’entrepreneure. Donc, d’abord dans le domaine de la préparation mentale. Et depuis un peu plus d’un an, je me suis associée avec deux de mes amies entrepreneures, dans la gestion d’une agence 360 degrés de performeurs. Agence et académie, on va dire, parce qu’on est vraiment sur les deux volets. Et avant ça, pendant 11 ans, j’ai effectivement foulé les parquets du sport professionnel, dans le domaine du basket. Un peu partout en France, parce que j’avais déjà cette curiosité qui me caractérise, je pense, toujours. Je ne savais pas trop rester à un endroit. Et c’est vrai que j’étais curieuse de… bah voilà, la soif de performance, de voir différents environnements. Et voilà, j’ai dû faire… Je ne sais plus exactement, je n’ai plus le compte en tête, mais j’ai dû faire une bonne douzaine de clubs en tout, dans ma carrière globale, si l’on prend les années jeunes également.
Ermanno : Alors, il faut que tu nous… Il faut que tu rentres avec nous, justement, dans les vestiaires. Il faut qu’on en découvre plus sur ce mythe du basket. Moi, j’ai en tête ces grands basketteurs aux Etats-Unis. Alors, j’allais dire américains. Non, même pas. Surtout qu’on a des super bons Français maintenant. Mais toujours ces belles histoires, ces beaux contes de fées. Le gamin qui commence à jouer chez lui, dans son quartier. Et puis, qui est repéré en entrant dans un club ou même par quelqu’un qui passe au bord du terrain, puis il intègre un club. Et puis, de là, la belle histoire commence à s’écrire, etc. Est-ce que ça marche pareil en France ? Et surtout, chez les femmes. Parce qu’on parle beaucoup, sous la lumière, on a beaucoup les basketteurs hommes, mais les basketteuses, les basketteurs femmes, vous êtes aussi de grands sportifs de haut niveau.
Melissa : Oui, tout à fait. Est-ce que ça marche pareil ? Je pense que oui, dans le fonctionnement. C’est vrai que ça peut être ressemblant. C’est vrai que je pense qu’aujourd’hui, peut-être la petite différence, c’est qu’on nous entend moins. Mais c’est vrai qu’on fonctionne pareil. On s’entraîne pareil. On a les mêmes horaires d’entraînement. Donc oui, ça fonctionne pareil. Je pense qu’on commence à peu près toutes, quand on est jeune. Alors, ça dépend des gens, mais on va dire peut-être entre quatre ans pour les toutes jeunes, à huit ans, voire après. Ça dépend. Moi, j’ai commencé à huit ans, mais je sais qu’il y a des gens qui ont commencé bien plus tard. Et puis oui, effectivement, tu l’as nommé : au bout d’un moment, arrive le temps des recrutements. Moi, c’est vrai que c’est arrivé assez vite parce que je pense que c’est un moment où je pense que j’avais des bonnes prédispositions pour l’adresse, pour le jeu, pour une certaine forme de compréhension du jeu très, très tôt. J’avais comme poste de jeu, meneuse de jeu. Donc, c’est des qualités qui sont assez recherchées à ce poste-là. Donc oui, tu l’as dit aussi, je mesure 1m61, je ne suis pas très grande. Et effectivement, quand on me regarde dans la rue, on ne se dit pas tout de suite que ce n’est pas écrit sur mon front que j’ai été basketteuse professionnelle, comme effectivement, ça peut être le cas, peut-être pour un homme qui est bien plus grand. Donc voilà, c’est vrai que ça s’est un peu passé comme ça. Et après, une fois qu’on met le pied dans les détections, dans une petite forme de haut niveau déjà, même toute jeune, voilà, moi, ça a commencé à peu près vers 11 ans. On a commencé à dire, à parler à mes parents, à parler un petit peu d’aller plus loin, d’aller plus haut, d’aller dans des structures. C’est un peu comme ça que ça a commencé pour moi.
Ermanno : Et les structures, ça veut dire intégrer un sport-études, intégrer un pôle régional, un pôle espoir, un pôle France, autre ?
Melissa : Oui, ça veut dire, alors dans mon cas, moi, je suis Alsacienne d’origine, Alsacienne-Italienne, mais mes parents sont en Alsace. Et en fait, pour moi, ça voulait dire effectivement, on me parlait de sport-études au début. Alors moi, c’est quelque chose que j’ai refusé plus jeune parce que j’étais bien chez mes parents, j’étais bien dans mon collège là où j’étais. Et je ne voyais pas tout ça. Je n’avais pas tout de suite l’intérêt. Et puis, j’étais bien surtout aussi dans mon club sportif puisque je jouais à la SIG, pour ceux qui connaissent. Voilà, c’était un bon club. C’est toujours un bon club formateur à Strasbourg, un des plus importants. Et je me sentais bien là où j’étais. Et puis, je n’avais pas encore cette conscience du sport de haut niveau, finalement, puisque mes parents ne sont pas du tout du milieu, même si mon papa a fait un petit peu de sport par-ci, par-là, mais jamais à niveau professionnel. Donc, je découvrais un peu tout ça. Et mes parents aussi découvraient tout ça en même temps. Et oui, en fait, alors ça, c’est une anecdote que je raconte assez souvent, mais je fais partie des dernières générations où il n’y avait pas encore de pôle féminin au basket en France. Je pense qu’aujourd’hui, ça n’existe plus du tout. Mais en Alsace, c’est vrai qu’on a eu une période un petit peu creuse. Et en fait, du coup, ce qui ne m’a pas donné l’occasion d’aller au pôle espoir, alors que ça aurait été bienvenu, vu mon niveau à ce moment-là, d’aller à un pôle espoir, mais ça n’existait pas. Donc, j’ai dû me débrouiller un peu. On a fait une sorte de pôle espoir, maison, on va dire, avec mes parents, puisque je m’entraînais dans mon club, je me souviens. Et je faisais des entraînements déjà en plus pour perfectionner mon tir, déjà toute jeune. Je me souviens que je passais une heure avec mon papa à faire des tirs pendant que d’autres s’entraînaient. Moi, j’étais sur le côté déjà en train d’améliorer mes compétences personnelles. Donc, ça, c’est un peu le truc rigolo. Et ensuite, effectivement, après s’être enclenchée au basket, c’est plutôt l’INSEP pour la génération, on va dire, des meilleurs, du moment qu’ils sont sélectionnés. Et après, moi, j’ai fait les présélections pour l’INSEP. Donc, j’étais dans les 30 meilleures françaises. Puis, je me suis arrêtée là parce que je ne suis pas allée plus loin dans la sélection. Et du coup, derrière, s’est enchaînée une détection pour aller en centre de formation. Et là, je suis partie à 800 kilomètres de chez mes parents. Donc, à l’opposé, j’étais en Alsace, je suis partie direction Caen.
Ermanno : Bon, alors, c’est marrant, tu parles de Caen, la Normandie, voilà. Moi, je suis Rouennais. Donc, ça me parle. D’ailleurs, je n’en ai jamais parlé, ni dans ce podcast-là, ni dans les autres. Mais j’habitais à Rouen et j’avais ma petite copine qui était à Caen. Et déjà, comme je n’avais pas le permis, parce que je n’avais pas encore 18 ans, je prenais le vélo et je faisais à Rouen-Caen en vélo. Je partais le samedi matin, on se faisait deux bisous et je repartais le dimanche matin pour rentrer à la maison. Voilà, c’était une petite escapade de 130 bornes. Mais à l’époque, quand tu as 15-16 ans, ça te forme un peu le mental. Et c’est marrant aussi ce que tu dis. C’est que toi, tes parents n’étaient pas sportifs et encore moins sportifs de haut niveau. Et donc, tu as appris à te débrouiller toute seule. Et puis surtout, ils t’ont accompagnée. Ils ont intégré le projet sportif de haut niveau avec toi. Moi, j’ai quatre enfants. Je ne suis pas sportif de haut niveau, mais je rêverais que mes enfants le soient. C’est un peu frustrant parce qu’ils sont super doués, mais ils n’ont juste pas envie. Et tu vois, c’est l’autre côté de la barrière où tu aimerais bien qu’eux, mais non. Donc, au final, OK, toi, tu découvres tout ça, tu construis ce projet avec tes parents. Après, tu rentres en centre de formation, donc très loin de chez tes parents. Tu avais quel âge à cette époque-là quand tu intègres le centre de formation ?
Melissa : Eh bien, quand je pars, je dois avoir 14 et demi, 15 ans. Quand je rentre, je pense que j’ai 15 ans.
Ermanno : Et ça, ça dure combien de temps ?
Melissa : Et ça, ça dure trois ans, du coup, le cycle de centre de formation, la plupart du temps. Alors aujourd’hui, on est un peu plus long. À l’époque, c’était trois ans. Et puis derrière, à 18 ans, on pouvait déjà sortir professionnelle. C’est le cas peut-être encore pour les plus talentueux et compétents aujourd’hui. Mais c’est vrai qu’on a tendance à prolonger. Aujourd’hui, on est plutôt sur 20 ans en sortie de centre de formation, voire 21 pour les garçons. C’est un peu plus tôt pour les filles et un peu plus tard pour les garçons, généralement. Donc, oui, ça dure trois ans, voire cinq ans. Oui, mais c’est normal.
Ermanno : Nous, les garçons, on a besoin d’un peu plus de temps pour se développer. Sûrement, sûrement. Donc, tu as tenté l’INSEP à 13-14 ans. Ce qui est vachement tôt, quand même.
Melissa : Oui, alors au basket, je crois qu’on est le sport qui rentre le plus tôt à l’INSEP, effectivement, par rapport aux autres disciplines.
Ermanno : Avec la gym, peut-être.
Melissa : Oui, la gym, c’est encore avant, je pense. Mais oui, on fait partie des disciplines qui rentrent tôt à l’INSEP, effectivement, par rapport à d’autres. Puisque, après, on sait qu’il y en a qui sont à l’INSEP jusqu’à 30 ans et qui s’entraînent là-bas. Enfin, voilà. Donc, c’est vrai que nous, une période au basket et puis après, on ne retourne quasiment jamais à l’INSEP, si ce n’est pour des stages ou ponctuellement. Mais c’est vrai que nous, on n’a pas de résidence ou ce n’est pas notre lieu d’entraînement puisqu’on s’entraîne dans les clubs qui nous embauchent, en fait. OK.
Ermanno : Et donc, pendant ces quelques années en centre de formation, on est un peu sur un modèle sport-études. C’est-à-dire, tu fais du basket et tu étudies en même temps. Et après, quand tu sors du centre de formation, donc 18, 19, 20, 21 ans, tu peux enclencher sur des études supérieures en parallèle de ta carrière, si tu veux.
Melissa : Oui, tu peux. Après, bienvenue dans le monde des combattants, j’ai envie de dire, puisque ça a été mon cas. Mais oui, oui, bien sûr, tout est faisable. Après, c’est une question de projet, je pense. C’est une question de maturation aussi, de où est-ce que tu as envie d’aller ? Comment est-ce que tu vois le sport de haut niveau ? Est-ce que c’est ton métier ? Est-ce que dans ta tête, tu te sens prêt aussi à dire que c’est ton métier ? Moi, ça a été finalement quelque chose qui n’est pas arrivé tout de suite. J’étais pro, mais dans ma tête, je n’étais pas vraiment préparée à être pro. Enfin, tu vois, il y avait quelque chose un petit peu ambivalent dans ma tête, parce que c’est vrai qu’en fait, encore une fois, je vais passer pour vieille. Aujourd’hui, on a des rôles modèles féminins dans le sport de haut niveau. Je reviens 20 ans en arrière, 25 ans en arrière, on n’avait pas YouTube, on n’avait pas tout ce qu’on a aujourd’hui. On ne voyait pas tant de femmes exceller à haut niveau, finalement. Ou même avoir un métier en tant que sportive de haut niveau, ce n’était pas non plus commun. Du coup, oui, de 15 à 18, tu fais ton centre de formation, tu es sur un modèle sport-études, effectivement. Donc nous, on était bien lotis. J’ai été dans un des meilleurs centres de formation de France, qui était Mondeville. Pourquoi le meilleur ? C’est parce que la balance entre effectivement sport et études était assez sympa. On était dans un bon lycée de Caen. Qui s’appelle l’institution Sainte-Marie, qui existe toujours aujourd’hui. Et à côté, on a été… Moi, j’ai eu la chance d’être triple championne de France à ce moment-là, donc de mes 15 à mes 18 ans. Donc je ne pouvais pas faire mieux, concrètement. Alors en équipe, on ne pouvait pas faire mieux, puisqu’on a gagné tous les titres tous les ans, quoi. Donc voilà, c’était la belle époque, j’ai envie de dire. Et puis après, ça a été autre chose. Effectivement, quand là, tu sors du centre de formation, que tu as appris à gagner, que tout était fait, alors bien sûr, aujourd’hui, il y aurait des choses à améliorer. Il y a toujours des choses à améliorer. Mais on était quand même dans des bonnes dispositions pour avoir et les études et le basket. Donc voilà, après sortie de centre de formation, tu rentres dans un monde professionnel. Et là, tu te retrouves effectivement, je disais tout à l’heure, je suis meneuse de jeu. Tu te retrouves à être manager de nanas qui ont 12 ans de plus que toi. Et il faut les driver sur le terrain. Tu as 18 ans, donc ça, c’est quelque chose qu’on ne voit pas forcément. Mais c’est vrai que ça fait partie du job et c’est des trucs que je me suis rendu compte après. Quand tu es dans le moment, il faut le faire. En fait, c’est comme ça et on y va et on va le faire. Mais c’est vrai qu’après coup, on se dit ah ouais, quand même, j’étais là-dedans. Et puis pas forcément accompagnée, pas forcément, enfin, en tout cas, pas sur cette partie, quoi. Pas forcément alerte sur OK, il va falloir que tu drives des gens et que tu développes des compétences de leadership et d’affirmer.
Ermanno : Et voilà, tout ça, c’est super intéressant ce que tu dis parce que le podcast s’appelle dans les vestiaires. On rentre un petit peu dans l’intimité dans les vestiaires, mais c’est aussi, j’aurais pu l’appeler aussi l’envers du décor. Et c’est tous ces éléments-là que j’aime explorer. Comme tu le dis, le côté meneur de jeu. Il va falloir apprendre à driver une équipe parce qu’on est sur un sport d’équipe, des gamines, mais aussi des vraies femmes, entre guillemets. Ce que je veux dire, c’est des femmes beaucoup plus âgées que toi. Tu as 18 ans. Tu dois driver des filles qui ont. 25, 30 ans. Et puis bien parce qu’il faut leur faire comprendre aussi que c’est pour le collectif. Il y a X individualités sur un terrain et autour avec les remplaçants, les coachs, les médecins, etc. Mais au final, on est tous censés aller dans le même sens et pas tous se taper dessus. Et puis, j’ai bien aimé aussi ce que tu nous disais au début de ta réponse. C’est t’es pro, mais tu n’es peut-être pas forcément prêt à être pro. Toi, tu étais pro à 18 ans. Tu sors du centre de formation, mais tu n’étais pas prête à ça. Tu nous as dit. Est-ce qu’il n’y avait pas forcément tous ces rôles modèles qu’on peut connaître maintenant avec l’accès à l’information, l’overdose d’informations, même du coup, comment est-ce que tu te construis à 18 ans ? Tu centres, tu sors du centre de formation, tu cherches un club. Les clubs viennent te chercher. Comment tu apprends à devenir professionnel ?
Melissa : Elle est intéressante, cette question, c’est une question que je me pose encore aujourd’hui pour pouvoir extraire des choses aussi et transmettre. Effectivement, comment on apprend ? J’ai envie de dire, on apprend en faisant, on apprend en y allant, en se retrouvant dans des endroits hyper confortables, hyper inconnus. Ça, c’est peut-être ce que les gens ne remarquent pas. Tu disais ça au début du podcast, mais voilà, c’est vrai. On voit des fois les sportifs, on voit la partie qui sort de l’iceberg, mais c’est vrai qu’on ne voit pas tout en dessous. Et il y a aussi tout ce côté en dessous à regarder. En fait, on est loin de chez nous. On ne connaît pas forcément tous les codes. On ne sait pas comment ça va marcher. Et pour autant, il faut performer. On est là pour ça. On est engagé pour ça. Donc, comment ça se passe concrètement ? Moi, à 18 ans, c’est intéressant, c’est une question qu’on m’a rarement posée. Mais à 18 ans, j’ai un appel. Je me souviens, ça doit être le 2 janvier ou peut-être même le 1er. Je viens de faire la fête. Donc, concrètement, je suis dans une voiture le lendemain de nouvel an avec des copines et des copains qui ont du coup 17 ans.
Melissa : Et du coup, oui, je suis rentrée chez mes parents pour les fêtes de Noël. Du coup, voilà. Et je reçois cet appel dans la voiture. Et là, tu te dis OK, c’est un agent au téléphone qui me contacte. Alors, tu ne comprends pas tout ce qui se passe parce qu’encore une fois, je n’avais pas les codes. Mais voilà, c’est un agent qui me propose de me représenter pour la saison d’après. Et du coup, de me vendre à des clubs en échange de pourcentage sur la suite. Quoi. Et moi, jusqu’ici. Jusqu’à présent, alors oui, j’avais entendu un petit peu parler d’agent puisque j’étais quand même dans un environnement compétitif et où il y avait une équipe première qui était de niveau Euroleague. Donc, c’est quand même un des meilleurs niveaux européens en basket. Donc, évidemment, j’avais un petit peu laissé traîner mes oreilles et entendu des choses. Je savais que ça existait. Mais là, c’est vrai que je me retrouve dans le feu de l’action. Et voilà. Et du coup, je me souviens me tourner vers mon papa et dire j’ai eu cet appel. Qu’est ce qu’on fait ? Comment ça marche ? Voilà, il fallait trouver des solutions rapidement. Est ce qu’on part avec lui ? Est ce que pas ? Il se trouve que effectivement, je suis parti avec lui et puis ça a duré quasiment sept ans. J’ai eu que deux agents dans ma carrière, donc j’ai changé, j’ai changé qu’une fois.
Ermanno : Si tu veux, c’est le moment de balancer des noms. On n’est pas à la radio. Et puis, si tu veux rendre hommage à ces gens là, tu peux y aller.
Melissa : Ah oui, je suis. Il n’y a pas de souci. Au contraire, j’ai été très bien accompagné. C’est Sébastien Desquerelles qui est encore agent aujourd’hui et qui a une belle agence aujourd’hui, j’ai l’impression, internationale. Donc oui, oui. J’ai été très bien accompagné et ça s’est terminé pour des raisons personnelles qui fait que sept ans déjà, c’est un beau parcours ensemble. Et je pense qu’au bout d’un moment après, il faut aussi savoir se renouveler et rencontrer d’autres gens. Et puis après, oui, j’ai eu un agent pour terminer, un autre agent dont j’ai été satisfaite aussi. Et voilà, après, ce n’était pas le même travail. C’est vrai qu’un agent en début de carrière et un agent en fin de carrière, je ne dis pas que c’est plus facile pour l’agent en fin de carrière, mais en début de carrière, c’est là où il faut… Il faut lui trouver des contrats et il n’est encore personne. Donc forcément, c’est peut-être un peu plus difficile à vendre en tant que joueur. Et du coup, voilà, pour répondre à ta question, c’était ça le commencement ou aussi quand un agent t’appelle, ça acte aussi le fait que tu as de la qualité en tant que joueuse et que tu vas pouvoir passer professionnelle potentiellement, puisque j’imagine que aujourd’hui, je le sais puisque je suis de l’autre côté de la barrière. Mais voilà, on n’appelle pas tous les joueurs pour les représenter.
Ermanno : Oui, c’est sûr. C’est un peu pareil dans le podcast. On n’appelle pas toutes les sportives et tous les sportifs pour les faire passer sur le podcast. On s’assure qu’il y ait un match, qu’il y ait une histoire à raconter, qu’il y ait quelque chose qui va captiver aussi notre audience. Et puis, comme dans les vestiaires, on essaye d’accompagner aussi les sportifs sur la partie collecte de fonds, des gens qui vont être intéressants à soutenir et qu’on peut soutenir. D’ailleurs, merci encore une fois de bien vouloir témoigner dans le podcast parce que toi, justement, tu ne cherches pas de fonds. Tu cherches des clients et on en reparlera tout à l’heure. Tu nous as parlé un peu de ta société, mais on fera un petit focus dessus. Ok, donc 18 ans, premier agent, donc ça débouche sur un premier contrat. Tu nous as dit aussi que tu avais connu une douzaine de clubs pendant ta carrière. Comment ça se passe un changement de club en fait ? Parce que moi, j’ai dans l’idée, j’ai toujours en tête, alors je ne sais pas si on prend par exemple le foot. Alors, je ne suis pas du tout footeux, mais bon, tu as quand même un Kylian Mbappé qui fait péter tous les scores. Il est au PSG depuis quelques années. Quand il s’agit de changer, bon, c’est un peu compliqué. Dans le basket et dans le basket féminin, en tout cas pour toi, comment ça se passe ? C’est toi qui appelles ton agent, tu écoutes là, c’est bon, j’aimerais voir autre chose, j’aimerais changer. Ou c’est lui qui t’appelle en disant tiens, j’ai une autre opportunité. Ok, ça ne fait que six mois que tu es là, mais est-ce que la saison prochaine, tu te vois à nouveau dans ce club-là ou tu te vois évoluer vers autre chose ?
Melissa : Oui, c’est un peu des deux, j’ai envie de dire, même des trois, parce qu’il y a le club aussi qui rentre en ligne de mire. C’est-à-dire que soit le club se positionne assez tôt et veut te garder, donc va appeler ton agent pour renégocier ou pour voir comment c’est possible de continuer, soit il ne souhaite pas te garder. La plupart du temps, il n’appelle pas l’agent pour dire qu’il ne veut pas te garder. Il laisse le temps filer, on va dire, et c’est à son avantage. Après, oui, moi, j’ai eu la chance quand même dans ma carrière d’être une joueuse assez impactante, plutôt en deuxième division d’ailleurs. Et du coup, d’avoir le luxe un peu de ne pas choisir. Mais c’est vrai que c’est plutôt moi qui ai pris souvent le téléphone en disant bon, là, j’ai… J’ai besoin, envie d’aller dans un club peut-être plus ambitieux ou qui correspond un peu plus à mon parcours. Ça, c’est un vrai apprentissage que j’ai eu tout au long de mon parcours. C’est aussi apprendre à choisir les clubs en fonction de ce que moi je veux aussi et ce qui est bon pour moi et qui correspond à mes valeurs. Alors ça, tout ça, c’est un apprentissage. Mais au fur et à mesure, on comprend qu’en fait, on n’est pas la joueuse pour tous les clubs non plus. Et c’est OK, en fait. Et voilà, du coup, souvent, ça a quand même été moi qui… qui était moteur de ça. Après, voilà, mon agent aussi qui appelait et la plupart du temps, c’était une discussion. Après, le travail avec un agent, en général, c’est dans la saison. Tu l’as beaucoup sur nous en termes de timing. On est une saison, c’est de août à mai, on va dire à peu près pour les dates. Et ton agent, en général, il commence à travailler bien, bien pour toi en train de chercher un club. Ça peut commencer chez les filles. À partir de mars. Alors aujourd’hui, je sais qu’on est encore un peu plus tôt des fois, ce qui est assez hallucinant. Parce que ça veut dire que les saisons ne sont pas terminées. Tu n’as même pas encore joué le titre que tu es déjà en train de penser à ton club d’après. Donc des fois, c’est un peu particulier à vivre, mais c’est comme ça que ça marche. Et du coup, voilà. Donc la période de fin de saison est très marquée par là, tu as beaucoup ton agent au téléphone et tu as beaucoup d’échanges avec lui. Des fois, il te rappelle, des fois, il ne te rappelle pas. Ce n’est pas toujours si évident, mais voilà. Et tu es dans l’expectative de la suite. Et puis après, pendant la saison, une fois que tu es en club, il a un peu moins de travail. Il s’assure que tout va bien. Il te demande comment ça se passe dans ton club. Il prend des nouvelles. Et puis de temps en temps, tu le vois une fois ou deux pendant la saison, si c’est possible. Parce qu’un agent, il représente plein de joueurs et de joueuses. D’ailleurs, des fois, les deux. Donc basket masculin, basket féminin. Il ne peut pas être dans toutes les salles en même temps. Donc on ne se voit pas tant que ça. C’est plutôt des échanges téléphoniques. Et c’est un peu comme ça que ça marche.
Ermanno : Et ça marche comment, justement, avec un agent ? Encore une fois, l’idée, c’est peut-être soit de confirmer le mythe, soit de l’infirmer. Est-ce que les échanges que vous pouvez avoir, en dehors du fait que tiens, je ne me sens pas forcément super bien là, j’aimerais bouger, ça ne corrèle pas. Tiens, je rêve d’aller dans ce club-là, etc. Ok, mais tous ces échanges que vous pouvez avoir pendant une saison, est-ce que ça va être le joueur qui revient vers l’agent, qui lui parle un petit peu de ses stades de match, de ses conditions, de ses envies, qui partage, je ne sais pas, des photos, des infos, des vidéos, des insights, quelques anecdotes ? Est-ce que c’est plutôt, alors tu vas me dire, ça dépend aussi peut-être de l’agent, mais est-ce que c’est plutôt l’agent qui est en demande de ça ? Enfin, quel est le métier d’un agent au-delà de placer un joueur dans un club ? Est-ce que ça va être aussi, je ne sais pas, de lui faire un beau site internet, des belles représentations, d’être là tout le temps à ses côtés, de faire un peu son psy, son prêtre mental ou autre ? Ou au contraire, c’est très factuel, très admirable, mais le côté administratif, c’est…
Melissa : Justement, elle est très intéressante, cette question, parce qu’elle est aussi le fondement de ce pourquoi on fait ce qu’on fait aujourd’hui avec Eudol. Voilà, c’est que nous, la façon dont c’est fait, le basket, le métier d’agent, on aimerait l’amener plus loin. C’est-à-dire que oui, il y a effectivement, tu le disais, le côté administratif, le côté recherche de club, le côté finalement commercial. Moi, j’appelle ça comme ça. Il y a une grosse partie dédiée à ça, mais la partie accompagnement, elle est, à mon sens, assez légère. Encore aujourd’hui, même si ça se structure et on évolue et ça change, mais c’est vrai qu’on est plutôt dans quelque chose d’assez commercial, d’assez administratif, d’assez juridique. Si on a un souci, on peut faire appel à lui, mais c’est vrai qu’il n’y a pas le côté forcément accompagnement de projet, questionnement, réflexion, prise de recul, prépa mental, non, pas du tout. Enfin, même si je pense que certains agents, et je le sais de source sûre, certains peuvent prendre cette casquette aussi. Et voilà, je pense que ça dépend aussi des binômes et de la relation. Moi, c’est vrai que je suis restée relativement dans le côté administratif et commercial aussi parce que c’était comme ça que ça se faisait et pas forcément parce que je ne voulais pas plus. Mais voilà, après, on voyait une fois ou deux par an notre agent manger une fois avec lui. Et puis voilà. Et puis après, il faut aussi prendre en compte que les agents, ils ont un portefeuille client assez large. Et ça, c’est un enjeu pour les sportifs aussi. C’est une fois que l’agent grossit et qu’il a un gros portefeuille, on se retrouve un peu noyé dans la masse aussi. Donc, il faut aussi savoir en tant que sportif, savoir dire ah là, je suis complètement noyé. Il faudrait peut-être que je change d’agent pour repartir avec quelqu’un qui a un peu moins de clients et qui puisse m’accorder un peu plus de temps. Moi, ça a été un petit peu une des raisons qui a fait que je me suis tournée vers quelqu’un d’autre aussi et que j’ai eu deux agents.
Ermanno : Et puis, la dernière question puisque dans ce podcast-là, on parle aussi de finances. Ça fonctionne comment pour autant que tu saches le business model d’un agent ? C’est-à-dire qu’il prend un cut, il prend un pourcentage une fois qu’il t’a placé. Reprenons l’exemple d’un Kylian Mbappé, son agent de place, contrat à 130 millions au-delà de son salaire mensuel et des impôts qu’il va devoir payer. L’agent, lui, il prend son 10, 15, 20 %. Ça marche comment à peu près ?
Melissa : Dans le foot, je ne sais pas. Je ne veux pas dire de bêtises. Je suis vraiment expert de basket. Je pense que dans le basket, c’est plafonné à 10 %. Il ne peut pas aller au-delà. Donc, la plupart du temps, c’est 10 %. C’est rare que ça soit négocié en dessous. En tout cas, je n’ai pas trop connaissance de ça. Ce ne sont pas des pratiques qui se font. Quand on parle de 10 %, c’est important aussi de le prendre en compte pour si jamais il y a des jeunes acteurs du sport collectif. C’est important à prendre en compte aussi que c’est 10 % en plus qu’il prend. C’est-à-dire que si on signe 10 mois, lui, il va prendre le 11e mois. Du coup, le 11e mois, c’est aussi celui dont vous ne bénéficierez pas en tant que joueur. Après, c’est des calculs à faire aussi. Est-ce que dans toutes les situations, j’ai besoin d’un agent ou pas ? Il y a peut-être des clubs selon les niveaux où moi, je ne suis pas forcément… Même si aujourd’hui, c’est une partie de mon métier aussi, je ne suis pas forcément pro-agent. Je pense qu’il y a des situations qui s’y prêtent, où c’est nécessaire et où on gagne du temps. Et il y a des situations, peut-être selon les moments dans la carrière. On est un peu plus en fin de carrière, on maîtrise un peu plus son sujet. Bon, est-ce qu’un agent est encore nécessaire ? Ou est-ce que je sais négocier ? Au bout d’un moment, j’ai appris cette compétence-là. Le club me connaît et je peux aussi faire moi-même le travail de l’agent et prendre pour moi ce 11e mois. Ça peut être quelque chose qui peut être intéressant aussi. Voilà, il y a un peu… Moi, ça n’a pas été mon cas. Mais je sais qu’il y a plusieurs styles de management, on va dire, et d’utilisation d’un agent de joueur.
Ermanno : Oui, parce que quand on parle de X %, c’est sur le package global. Si on prend l’exemple d’un salarié lambda, quand on a un travail, qu’on accepte un premier job ou qu’on change de boulot, on parle de package global. En général, c’est en brut, admettons 50 000 euros par an. Ces 50 000 euros, c’est le montant brut que l’employeur s’engage à verser moins les charges sociales, moins les impôts, etc. Ça nous donne un montant net. Donc, le 10 %, il n’est pas sur le net. Le 10 %, il est sur le package brut. Et j’imagine que pour les sportifs, quand on parle de package brut, c’est le salaire, c’est éventuellement les avantages en nature, une voiture, un logement, les frais de repas, tout ce genre de choses qu’il peut y avoir dans un package pour un sportif.
Melissa : Ça peut. Après, en général, le montant, il reste sur le financier, il ne reste pas sur le package voiture et appartement. Les avantages en nature ne sont pas pris dans les 10 %.
Ermanno : OK. C’est un métier qu’on connaît un peu plus, mon associé et moi chez Playeur, puisqu’on est recruteur. Et donc, c’est un peu aussi notre métier. C’est un peu comme si on était des agents de sportifs, mais on est des agents, des employés, des candidats qu’on va placer chez nos clients. Écoute, on va clôturer là un petit peu ce volet-là, mais c’était intéressant d’échanger avec toi, non seulement parce que c’est des choses que tu as vécues de l’intérieur en tant que sportive, mais aussi que tu vis aujourd’hui en tant qu’entrepreneuse avec la société que tu as créée. On va y revenir un peu après. Sur l’aspect financier, justement, du sportif, de la sportive, comment ça se passe ? Alors, il y a cette spécificité que toi, tu étais joueuse de basket, donc dans un sport collectif. Donc, effectivement, comme on en parlait tout à l’heure, tu es un petit peu plus… Enfin, les sportifs de sport collectif sont un peu plus confort, un peu plus protégés, puisque l’agent négocie un contrat. Enfin, l’agent ou le sportif négocie un contrat et il sait combien il va toucher par mois. Après, il y a des sports, même en sportif, des sports collectifs où les gens, oui, intègrent une équipe. Je pense à Joachim Parizeau de Bayard, qui était un joueur de rugby que j’ai reçu ici, qui nous disait, ouais, j’ai recevé un salaire en tant que joueur de Pro D2, mais ce salaire ne me permettait pas de payer mon loyer. Donc, il y a un moment, ce besoin impérieux de financer sa carrière arrive. Comment ça se passe ? Et en particulier dans un sport collectif comme le basket ?
Melissa : Ouais, alors, comme je te disais aussi en off, moi, j’ai eu cette chance, cette opportunité de vivre correctement de ma passion pendant 11 ans. Après, je ne suis pas quelqu’un très intéressé par le financier. Ça, il faut le dire aussi. Je n’étais pas intéressée par gagner plus, toujours plus et être vraiment sur ce côté financier. Moi, je voulais juste exercer ma passion, progresser le plus possible. Effectivement, avoir des fonds pour pouvoir avoir des compétences supplémentaires. J’ai travaillé en préparation mentale, j’ai pris un préparateur physique au bout d’un moment. Tout ça, c’est vrai que c’est des choses qui deviennent importantes. Moi, je l’ai fait assez tard dans ma carrière. Si j’avais un truc à refaire, ce serait un peu plus tôt de mettre des moyens là-dessus et de prendre conscience de ça aussi. Mais c’est vrai que du coup, oui, aujourd’hui, je pense que, et on travaille dessus aussi là-dessus, même en sport collectif, je pense qu’effectivement, il y a une base. On a la chance, nous, au basket, d’être plutôt bien lotis et dans les sports assez précurseurs là-dessus. On est des salariés la plupart du temps. Du coup, oui, on a ce confort et on est quasiment assurés d’être payés mois après mois. Je sais que dans le sport individuel, ce n’est pas forcément le cas et qu’il y a d’autres façons d’aller chercher de l’argent. Mais ce qui est intéressant et ce qui peut communiquer aujourd’hui, je pense que, et nous, on cherche à faire ça aussi, c’est de faire communiquer le sport individuel et les sportifs collectifs et de voir comment l’un et l’autre fonctionnent et peut-être s’inspirer d’un côté et de l’autre. C’est aussi peut-être sur la recherche de sponsors. Je pense que nous, au sport collectif, on est en retard parce qu’on a ce confort et on se dit qu’on n’a peut-être rien à faire valoir et que les sponsors ne vont pas être intéressés par nos résultats. J’entendais ton dernier podcast, je l’ai écouté il y a deux ou trois jours, je ne me souviendrai plus de son nom, mais il parlait justement de ce syndrome de l’imposteur, du fait de peut-être pas se sentir suffisamment capable de par ses résultats. Je pense que dans le sport collectif, on est un peu là-dedans de maintenant que je ne suis pas champion du monde, je ne peux pas aller chercher des sponsors. Non, ce n’est pas totalement ça. Si tous les sportifs individuels attendaient d’être champions du monde pour pouvoir aller chercher des sponsors, ce serait très compliqué. Nous, je pense que les sports collectifs, on a beaucoup à apprendre de ce côté-là, à avoir notre modèle qui est quand même assez confortable, mais pour autant, peut-être aller chercher des choses différentes, aller chercher dans l’entrepreneuriat, de voir comment ça fonctionne ailleurs, de voir que peut-être je peux me créer aussi une communauté sur les réseaux sociaux et faire vivre ça, et aussi transmettre des choses autour de ma personne et de mes valeurs. C’est quelque chose que je n’ai pas fait, honnêtement, je n’étais pas du tout là-dedans. Encore aujourd’hui, ce n’est pas spécialement mon goût, mais je le fais parce qu’aujourd’hui, je suis chef d’entreprise et qu’il faut bien aussi développer mon image et effectivement utiliser et chercher des clients. Ça fait partie du job. Et il y a quelque chose qui m’a marquée dans une de mes lectures que j’aime bien répéter, c’est que la plupart du temps, et pour un sportif, ça marche aussi bien, c’est 50 % production, mais 50 % vente de la production aussi. Si on ne s’occupe pas des 50 % vente de production, on aura fait peut-être une action spectaculaire, mais personne ne l’aura vue, donc à quoi ça sert finalement ?
Ermanno : C’est le même problème dans les podcasts. Beaucoup se disent que c’est bon, tu enregistres et puis c’est fait. Tu as 30 % sur la partie enregistrement. Il faut aussi inclure dedans la partie montage parce que ça demande aussi beaucoup de temps. Et puis le reste, c’est effectivement la promotion parce qu’encore plus, le podcast, c’est de l’audio. Il n’y a pas de référencement naturel sur l’audio. Ça apparaît de plus en plus, mais ce n’est quand même pas la grosse fête. Du coup, il faut faire connaître ton podcast parce que sinon, produire pour la gloire, c’est bien, mais ça n’aide pas grand-chose. Ça n’aide pas grand monde en tout cas. La difficulté aussi peut-être dans les sports collectifs, à l’inverse du sport individuel, c’est que pour représenter l’image d’un partenaire, d’un sponsor, ça peut venir en confrontation avec les partenaires, les sponsors du club ou des équipes qui t’embauchent, qui t’engagent. Et puis même au-delà de venir en confrontation, j’imagine que dans une équipe, quand vous êtes en représentation, quand vous êtes en match, vous avez les logos des partenaires de l’équipe, du club, mais vous n’allez pas vous amuser chacun à rajouter un petit écusson, un petit logo en plus. Donc ça doit rajouter aussi une brique de complexité, de difficulté pour pouvoir représenter l’image d’un partenaire, d’un sponsor, au-delà de le faire de façon individuelle. Et donc là, on se rapproche un petit peu plus de cette activité du sportif individuel.
Melissa : Oui, c’est sûr là-dessus. Je pense qu’on ne peut pas tout faire effectivement puisque quand on signe pour un club, on appartient d’une certaine manière au club et que derrière, on véhicule effectivement ses sponsors sur le maillot, c’est les sponsors du club. Et c’est vrai qu’aujourd’hui, même si dans le basket féminin aussi, aujourd’hui, on le voit de plus en plus, c’est vrai que des sponsors individuels, ça existe aussi. Les filles sont sponsorisées par telle ou telle marque et je pense qu’il y a des moments pour porter le maillot du club, par exemple lors des représentations officielles et puis les moments peut-être un peu plus off, c’est le moment de porter son sponsor perso. Donc je pense qu’il y a un arbitrage aussi à fournir par rapport à ça, mais ça ne doit pas être un frein, je pense. Au contraire, si on peut créer de la valeur autour de ça, et puis dans le basket féminin, c’est ce que je disais, on n’est quand même pas encore à égalité entre salaire basket masculin et salaire basket féminin. Donc au basket féminin, pour moi, ça ne fera pas de mal de faire augmenter les revenus d’une certaine manière aussi.
Ermanno : Dans cette course au financement pour survivre, c’est rare et notamment chez les sportifs individuels qui partent à la course au financement juste pour devenir de plus en plus riches, comme tu le disais, les sportifs individuels ont souvent recours aux aides ministérielles, aux aides régionales, aux clubs qui peuvent éventuellement apporter quelques aides particulières. Est-ce que dans les sports collectifs ça fonctionne pareil ou au contraire justement toutes les aides des fédérations, les aides ministérielles et autres, elles sont redistribuées aux clubs qui eux après se chargent de redistribuer, mais finalement c’est intégré dans la rémunération que vont recevoir les sportifs ?
Melissa : Oui, alors ça c’est plutôt la partie de mon associé, j’avoue. Moi je ne suis pas experte dans le domaine financement, j’ai une associée qui est plutôt conseillère gestion patrimoine, donc c’est plutôt son domaine, mais c’est vrai que j’ai quand même commencé à mettre un peu le nez là-dedans parce que j’ai des clients ne serait-ce qu’en préparation mentale où ça peut rentrer dans le package aussi d’avoir une subvention qui peut aider à financer la préparation mentale. Donc là j’ai vu quand même que dernièrement il y a des aides effectivement ministérielles qui peuvent être déclenchées, mais c’est un petit peu pareil, c’est jamais facile parce que, voilà là je vais revenir à mon expérience personnelle, vous vous souvenez que j’ai dit que je suis partie de chez moi d’Alsace à 15 ans et que je suis allée à 800 km m’entraîner et jouer ailleurs, et en fait j’ai le cas là avec une jeune joueuse, c’est la même chose, c’est-à-dire qu’elle est à un endroit en France, on va dire Lille en France, et elle joue à, j’en sais rien, un club à Mâcon on va dire, donc il y a aussi du kilométrage entre les deux, et en fait le fait qu’elle soit née à Lille par exemple fait qu’elle ne peut pas avoir les subventions parce qu’elle s’entraîne dans une autre région, donc il y a aussi un petit peu ces soucis-là de faire concorder un peu les choses qui finalement ne sont pas très réalistes, parce que le sportif oui il est amené à bouger, donc si on reste dans sa région d’origine en termes de financement c’est un peu compliqué, et l’administration en France on sait qu’elle est quand même assez lourde et pas très agile, donc voilà il y a ces problématiques-là aussi à prendre en compte, et puis il y a aussi le fait d’être sur les listes de haut niveau ou non au basket, malheureusement il y a très peu de choses qui sont finalement sur les listes, il faut il me semble avoir été en équipe de France minimum, alors que si on prend la Ligue 1, la LFB chez nous, le premier niveau, je pense que les trois quarts on n’est pas du tout sur la liste, et pour autant on est basketteuses pro, et je pense que certaines qui rentrent dans le circuit qui ont 18 ans, elles ne cracheraient pas sur une petite subvention pour les aider à commencer quoi.
Ermanno : Ouais non c’est clair, quand on sait combien il y a de joueurs en équipe de France, alors on prend l’équipe principale plus les remplaçants, ben ça fait effectivement pas beaucoup de place pour être sportive de haut niveau, bon après il y a éventuellement celles qui sont passées par l’INSEP, enfin celles et ceux qui sont passées par l’INSEP, mais voilà ça reste toujours, je pense que ça se compte sur les doigts d’une ou deux mains, enfin une peut-être pas, allez deux ! Ok écoute, je pense qu’on a fait un bon tour, tout ça, ça t’a amené, tu disais, à t’associer avec deux amis, qui ont aussi chacune leurs compétences pour lancer une société, est-ce que c’est quelque chose qui est issu des enseignements de ton expérience de sportif de haut niveau, de vouloir changer quelque chose justement dans le système, ou c’est juste une question d’opportunité, trois copines au bord d’une table avec un bon verre de vin qui se disent ah tiens, et si on se lançait dans une boîte ?
Melissa : Honnêtement si on avait fait trois copines, avec un verre de vin et qu’on se lançait dans une boîte, on n’aurait peut-être pas choisi le sport de haut niveau, je pense, parce qu’il y avait plus facile, entre guillemets, je pense que voilà, si on fait ça, c’est sûr, c’est relié à nos parcours personnels, à nos difficultés rencontrées, parce que comme je disais, on est trois, donc il y a Stéphanie Dufour qui est dans le conseil en gestion patrimoine et l’éducation financière, il y a Kelly Corr qui est mon autre associée, qui elle est plutôt orientée prépa physique, et moi du coup qui suis la troisième et qui suis plutôt orientée prépa mentale, et en fait on a chacune nos compétences et on s’est rendu compte, le tout départ c’était qu’on a cheminé, donc elles font partie de l’épopée de championnes de France de 15 à 18 ans, c’est là qu’on s’est rencontrées, et en fait après on est toutes les trois passées pro avec des chemins de vies différents,
Melissa : Kelly et moi on est vraiment restés dans le milieu pro, Stéphanie a une histoire un petit peu différente, elle a mélangé beaucoup plus tôt que nous l’entrepreneuriat, et le sport pro, puisqu’elle avait déjà en gestion une entreprise à 22 ans, et en fait on s’est retrouvées quasiment 12 ans plus tard à une table, en se disant, en se racontant nos histoires, et puis en se disant il y a quelque chose à faire, il y a les jeunes à aider, on a rencontré chacune dans notre domaine des difficultés, donc Stéphanie a rencontré des difficultés financières dans le sens où elle a gagné de l’argent, mais l’argent n’est pas forcément resté, et elle s’est rendue compte que c’était le souci d’autres sportifs autour d’elle aussi, et du coup a voulu aider dans le domaine, Kelly s’est blessée assez lourdement au genou pendant des années, elle a traîné ça, et elle n’a pas performé à hauteur de ce qu’elle aurait pu faire, et le potentiel a été limité par la blessure, et du coup ce qui a amené sur la prépa physique, et puis moi j’ai fait une sorte de burn-out à 27-28 ans, alors que j’étais dans le moment où j’étais la mieux dans ma vie, dans ma carrière, où physiquement j’avais toutes mes capacités, tactiquement ça allait, mais dans la tête je commençais à être fatiguée, et j’avais pas de clé, j’avais pas spécialement travaillé en préparation mentale, et je comprenais pas trop ce qui m’arrivait, et du coup c’est comme ça que moi j’ai commencé aussi à travailler sur la prépa mentale, et en fait de là est né Uddle, en se disant bah si nous on est passé par là, il y a certainement d’autres joueurs, d’autres athlètes qui vont rencontrer ça, et j’élargis un peu, mais je pense qu’aujourd’hui on essaye de parler de performer, parce qu’on pense que ça se limite pas aux sportifs, et que je pense que les entrepreneurs peuvent rencontrer des soucis dans ces domaines-là aussi, et que les artistes sont confrontés aussi à ça, donc nous, dans la vision, ce serait faire un mix entre artistes sportifs et entrepreneurs, ce serait vraiment chouette pour nous, et c’est ce qu’on essaye de faire aussi au quotidien.
Ermanno : Bon rappelle-moi de te mettre en relation avec Ntoï Kachalé, qui est auteur, compositeur, performeur, que j’avais reçu au tout début, dans la première saison de ce podcast, qui ne se concentre pas uniquement que sur les sportifs, et c’est marrant que tu en parles, l’idée c’était aussi de donner la parole aux performeurs de manière générale, aux artistes, aux musiciens, aux sportifs, et je pense que là aussi il y a quelques ponts à faire, donc il faudra que je te mette en relation avec Ntoï. Avec grand plaisir. Du coup, là pour rester sur Uddle, qu’est-ce que vous proposez ? On a compris, toi tu apportes la brique prépa mentale, Kelly la brique prépa physique, et puis Stéphanie plutôt la brique éducation financière, est-ce que vous avez une offre qui est beaucoup plus globale ? Tu nous disais en début d’épisode que c’est une agence, une académie 360, ça veut dire quoi en fait ?
Melissa : Oui effectivement, donc là toi tu as nommé plutôt la partie, moi ce que j’appelle de terrain, avec du spécifique, avec peut-être de l’analyse tactique qui peut venir, alors nous c’est plutôt le basket là, quand on part sur du tactique on va rester quand même sur nos compétences, mais peut-être qu’un jour on aura un expert tactique, on est très proche du rugby aussi, on a beaucoup d’amis et beaucoup de sportifs qu’on connaît dans le domaine du rugby, donc il peut y avoir aussi du conseil un jour tactique sur le rugby, pourquoi pas, mais en fait effectivement nous on est vraiment sur du sur-mesure, c’est vraiment ce qu’on a envie de faire, et c’est à partir du moment où l’athlète nous appelle et fait part d’un besoin, il y a une sorte d’audit effectivement, un premier rendez-vous, un rendez-vous découverte, où on va écouter d’abord quels sont les besoins, et puis derrière fournir en fonction de nous ce qu’on peut proposer, donc là je parlais de la partie terrain, mais il y a aussi toute la partie, la partie secondaire qui est plutôt extra-terrain, et du coup là on va être sur la partie agence, donc marketing, gestion de l’image, service médical aussi, alors là on est encore un peu dans la partie terrain, mais s’il y a besoin d’avoir un second avis, un chirurgien, ou si on n’a pas accès à tout ça, ben voilà je pense au sport individuel, ça peut être très pratique aussi d’avoir un rendez-vous directement avec nous, nous c’est des choses qu’on a en interne, on a un service juridique aussi, là on s’est attaché les services d’un avocat dernièrement, donc ça c’est aussi pour les contrats, c’est intéressant. Que ça soit sponsoring ou contrats dans le sport collectif, voilà, c’est toujours intéressant d’avoir ça en appui, et voilà, donc venir, je pense qu’il y a peut-être encore quelques services qui vont émerger, comme je te disais en off aussi, on est encore en structuration, ça fait tout juste un an, on se sert aussi, voilà, on est en test and learn, on se sert aussi de ce que les gens nous apportent, ce que les athlètes ont besoin pour construire aussi les bons services, ça me fait penser qu’il y a aussi un service administratif qu’on va mettre en place, parce que nous on s’est rendu compte aussi que des athlètes étrangers qui venaient chez nous n’ont pas forcément accès à, bon vous allez comprendre à travers mes intonations que je ne suis pas amoureuse de l’administration française, mais voilà, qui ont besoin d’aide de ce côté-là aussi, parce que des fois ça peut être pour les visas très longs, pour les démarches administratives très longs, pour peut-être des dossiers de subventions très longs, et là-dessus on voudrait aider aussi, donc c’est vraiment à 360 parce qu’il y a du terrain et de l’extraterrain, et qu’on prend l’athlète dans sa globalité.
Ermanno : Ouais, moi je dirais 359, il vous manque la brique podcast quand on en discute.
Melissa : Ouais, carrément, c’est un projet, c’est un projet.
Ermanno : Ah ah, intéressant, écoute, c’était super intéressant comme échange, peut-être pour terminer j’ai encore deux questions, normalement je demande à mes invités ce qu’ils pourraient dire, enfin qu’est-ce que tu pourrais dire à la petite Mélissa, de 13-14 ans justement, si tu la voyais, et surtout qu’est-ce que tu penses qu’elle, elle dirait en te voyant toi maintenant, tu vois, si tu pouvais te confronter un peu cet aspect science-fiction, Mélissa de 33 ans qui rencontre la petite Mélissa de 13-14 ans, qu’est-ce que toi tu lui dirais et qu’est-ce que tu penses qu’elle, elle dirait ?
Melissa : Ouais, c’est intéressant dans un sens comme dans l’autre, c’est vrai que je l’ai fait, j’ai déjà eu cette question quelquefois de maintenant à 13 ans, mais dans l’autre sens je ne l’ai jamais eu, donc c’est intéressant, bah moi de maintenant à la petite Mélissa de 13-14 ans, je lui dirais de garder sa pugnacité, j’ai envie de dire sa âne, parce que c’est vrai que j’étais une jeune déjà pleine d’énergie, qui savait déjà ce qu’elle voulait, et surtout de rester dans sa ligne de conduite, quelque chose comme ça, parce que je pense que tout au long du parcours, on va rencontrer beaucoup de gens, et il y aura des gens qui seront avec toi, et puis il y aura surtout beaucoup de gens qui seront contre toi, et je pense que c’est très important d’avoir aussi, et là je boucle aussi avec ce qu’on crée, d’avoir un entourage, je pense que plus j’avance et plus je vois que c’est hyper important de bien s’entourer, d’avoir le soutien nécessaire aussi quand ça va moins bien, et dans le sport de haut niveau, bah ça va quand même souvent moins bien, plus moins bien que les moments où on gagne vraiment, enfin voilà, je pense vraiment qu’on passe beaucoup de temps à perdre, jusqu’au moment où on gagne par séquence, et c’est des moments d’euphorie, mais voilà, donc de rester bien dans ses baskets, bien dans son projet, de garder les oreilles ouvertes, parce que ça je pense que c’est quelque chose qui me caractérise encore aujourd’hui, d’être curieuse, d’avoir cette curiosité, et de prendre tous les conseils qui sont bons à prendre, mais peut-être de bien s’entourer, et d’avoir les bonnes personnes au bon moment, et de bien sélectionner, voilà, je pense que tout conseil n’est pas bon à prendre, et ça, j’ai peut-être mis du temps à vraiment le comprendre et à l’intégrer, donc c’est ce que je lui dirais, et à l’inverse,
Melissa : tu vois, quand tu m’as donné cette question, je me suis tout de suite dit, ah ouais, en fait, elle serait super fière, quoi, parce que ce que je crée aujourd’hui, je le partage avec mes associés, mais, Tony Parker, Tony Parker a titré son, je suis assez fan de Tony Parker, en tout cas, l’entrepreneur et le sportif, évidemment, mais l’entrepreneur qu’il est aujourd’hui, il a titré son livre,
Ermanno : Normand, de Rouen,
Melissa : ouais, en plus, Normand, et il a titré son livre, Au-delà de tous mes rêves, et j’ai vraiment l’impression que c’est ce que je suis en train de faire aussi, c’est-à-dire que je vais au-delà de mon rêve, qui était finalement pas très défini, de devenir basketteuse pro, à 1m61, c’était pas écrit que j’allais devenir, que j’allais faire une carrière de 11 ans, et puis finalement, je deviens entrepreneur, c’était pas non plus écrit, c’était pas, c’était pas quelque chose, évidemment, c’est pas sorti du chapeau, je suis quand même fille de deux chefs d’entreprise, enfin, mes parents ont monté leur entreprise aussi, j’ai baigné là-dedans, donc c’est pas anodin, mais c’était pas quelque chose qui était prévu, écrit, et puis finalement, là, je me retrouve aujourd’hui dans une aventure entrepreneuriale avec deux de mes amies qui sont elles aussi entrepreneurs, c’est assez fou ce qui nous arrive, et puis on prend beaucoup de plaisir, même s’il y a énormément de travail, ça, ça nous a jamais fait peur, mais c’est vrai que, du coup, je pense que, la petite de 13-14 ans, elle se dirait quand même, ah ouais, quand même, elle est en train de faire tout ça, c’est pas mal, c’est pas mal.
Ermanno : Je retiens quand même que tu as dit, il y a plus de côté moins bien que de côté bien dans le sport de haut niveau. Je le retiens, et j’incite vraiment nos auditrices et nos auditeurs à écouter cette phrase, et peut-être à s’en faire un motto pour que, justement, les choses changent. Pourquoi, justement, il y a plus de côté moins bien que de côté bien pour toi ? C’est un peu la discussion, mais je n’ai pas envie de laisser ça là-dessus.
Melissa : Ouais, quand je dis moins bien, c’est peut-être difficile aussi, je pense qu’il y a, enfin, voilà, le sport de haut niveau, quand on parle, je ne parle pas du sport tout public, je parle vraiment du sport de haut niveau, et là, je vais le croiser encore avec, moi, j’aime beaucoup m’inspirer et écouter, justement, les sportifs, donc ton podcast, je ne le connaissais pas avant, je vais l’écouter beaucoup, mais j’adore m’inspirer de ça, et ce matin, j’entendais les frères Mahouem en escalade, là, je sais qu’ils vont bientôt arrêter, et puis ils sont quand même, ben voilà, talentueux, bons dans ce qu’ils font, et voilà, pour moi, c’est des rôles modèles aussi en France, j’aime bien quand on a des bons sportifs, et ce matin, pour la première fois, j’ai entendu dire quand même que, ben ouais, le sport de haut niveau, il y en a un qui disait, ben, je dois me faire opérer d’une hanche, j’ai les doigts complètement éclatés, voilà, je ne vais pas pouvoir aller plus loin, je crois qu’ils ont 34 ans, quelque chose comme ça, donc ce n’est pas, mais dans le sport de haut niveau, c’est beaucoup, et puis il y en a un des deux qui disait, ben ouais, en fait, j’ai 34 ans, mais… C’est comme si j’avais 65 ans dans la vraie vie aujourd’hui, donc dans mon ressenti, et je trouve ça très vrai, en fait, c’est qu’on ne se rend peut-être pas compte, effectivement, le sport de haut niveau, et c’est cool, je veux qu’on continue là-dedans, on est des inspirations pour les gens, on est moteur, on est source de motivation parfois, et ça, c’est chouette, mais par contre, c’est vrai que peut-être j’invite un peu les gens à regarder aussi l’envers du décor et à voir tout le travail qu’il y a à fournir, et peut-être, là, on va reboucler à leur donner aussi un peu plus de moyens, c’est sportif, pour pouvoir, ben justement, exprimer peut-être les choses un peu plus facilement dans cette difficulté quotidienne, parce que, ben voilà, pour satisfaire les gens le samedi soir ou d’autres moments de la journée, où, voilà, la plupart du temps, c’est le week-end, quand même, le sport, ben ça demande énormément de travail, voilà, moi, à titre perso, je ne suis pas celle qui m’entraînait le plus, mais pour avoir une prestation qualitative le samedi, ben j’avais entre 14 et 20 heures de travail effectif de sport dans la semaine, donc, voilà, c’est quand même pas rien, et il y a besoin de moyens et de soutien de ce côté-là aussi.
Ermanno : C’est une très belle conclusion, je te remercie pour ça, Mélissa. Pour terminer, où est-ce qu’on te suit, où est-ce qu’on te retrouve, où est-ce qu’on peut éventuellement contacter Odel, si on est sportif, sportif de haut niveau, parent de sportif, de sportif, cousin, frère, et qu’on veut filer un coup de main à nos proches qui, justement, se lancent là-dedans, ou qui sont déjà des sportifs, des sportifs de haut niveau, et qui veulent avoir un accompagnement plus…
Ermanno : Plus efficace, on va dire, plus proche.
Melissa : Ouais, ben, on nous retrouve, on est présente sur Facebook, Instagram, et c’est tout, on n’a pas encore de site internet, ça, ce sera à venir, mais on a fait au plus simple, au plus rapide, et du coup, c’est Odel, la performance sur mesure, le nom complet,
Melissa : et ça, et effectivement, si vous voulez venir encore un peu plus proche de nous, on a mis un groupe dédié aux parents, spécifiquement, parce qu’on se rend compte aussi qu’il y a un accompagnement de ce côté pour les tout jeunes, et sur Facebook, ça s’appelle Odel de point le club. Donc, on a un club où on accueille les parents des jeunes sportifs pour déjà avoir les premiers… Quand vous vous rendez compte, en tant que parents, que, ben voilà, un jeune sportif vous fait part de sa volonté d’aller plus loin, en général, ça se situe entre 10 et 14 ans, que vous ne vous sentiez pas forcément bien outillés au sein de vos clubs, que vous n’avez pas les ressources autour de vous, que vous ne savez pas comment faire, ben nous, en fait, on vous accueille chez nous, dans notre club, c’est notre volonté, et puis, dans ce club, on va, c’est encore tout frais, mais on va l’animer là prochainement, en donnant des informations sur comment ça marche le sport de niveau, et comment on fait pour aller plus loin, puis c’est la première étape pour nous, pour ensuite pouvoir accompagner les jeunes et les adultes derrière, tout au long du parcours.
Ermanno : Et ben écoute, c’est super, on mettra tout ça dans les notes de l’épisode, je te reprendrai les liens, et puis comme ça, les gens auront juste à cliquer dessus, donc si vous êtes en train de courir, de faire le ménage, de passer l’aspirateur, à manger pour les enfants, vous pouvez faire une pause, et regarder dans les notes de l’épisode, vous aurez tous les liens pour pouvoir aller regarder tout ça, contacter Mélissa et ses associés, et puis faire que votre carrière, ou celle de vos proches, sportivement parlant, puisse exploser. Mélissa, merci encore pour tout ça, on te souhaite une bonne continuation, faites bien exploser Huddle, et toutes les sportives et les sportifs de haut niveau, ramenez-les tout en haut de la pyramide de la performance, et ça ne veut pas forcément dire sur la plus grosse boîte, sur la plus grosse marque, de la boîte, mais en tout cas, merci encore, à très bientôt, et puis chères auditrices, chers auditeurs, on se parle la semaine prochaine. Merci. Super.